Date d'inscription : 22/12/2015 Messages : 87 Age (du personnage) : 19 ans Orientation sexuelle : Homosexuel, visiblement Etudes/Métier : Lycéen Pounds : 1124
Jeu 9 Juin - 0:54
Promenade Nocturne
Joyce feat. Dmitri
❝J'aurais peut-être dû rentrer en voiture...❞
Nous sommes Samedi soir, il n’est pas loin de minuit, et c’est assez rare mais tu n’es pas encore rentré chez toi. C’est même quasiment impossible de te voir dehors à une heure pareille d’habitude, ou en tout cas pas tout seul. L’air de rien, les gens avaient toujours plus ou moins peur que tu te paume pour rentrer et ça les ferait certainement culpabiliser s’il venait à t’arriver quelque chose parce qu’ils ne t’avaient pas raccompagné. Toi, ça commençait un peu à t’agacer tout ça, qu’on te prenne pour un bébé, qu’on ne te fasse pas confiance, en quelques sortes. C’est vrai, t’as 19 ans quoi, tu peux bien rentrer tout seul chez toi sans encombre, non ?
L’envie de prendre de plus en plus ton indépendance te rongeait de plus en plus. Tu approchais bientôt de la vingtaine et on te traitait encore comme un enfant. Pour certaines personnes, ça devait certainement être le pied, de rester chez papa/maman, de se faire laver son linge, de se faire faire à manger tous les soirs en rentrant… Mais pas toi. Peut-être parce que ton père t’avait vraiment beaucoup couvé pendant ton enfance, enfin tu sais pas vraiment, tu ne le blâmes pas non plus, mais tu commences vraiment à ne plus en pouvoir. Alors doucement, tu commences à lui faire comprendre que tu aimerais beaucoup prendre ta vie en main. Il t’arrivait déjà souvent de faire le repas et la lessive, et tu étais plutôt doué pour cuisiner donc ton père ne se plaignait pas, mais quand tu commençais à dire que tu voulais te débrouiller tout seul, ça lui plaisait tout de suite moins. Alors là, vu l’heure qu’il était, tu l’imaginais déjà hésiter à appeler la police –ouais, appeler son propre travail, pour alerter de ta disparition. En plus, t’avais même plus de batterie sur ton téléphone pour l’appeler. T’allais tellement te prendre une dérouillée en rentrant si tu ne te dépêchais pas.
Mais en même temps, tu n’étais pas plus pressé que ça. Tu avais passé une bonne soirée en compagnie de Josiah, vous aviez bien rigole –comme d’habitude, faut dire. Josiah fait partie des rares personnes qui te traitent comme quelqu’un de normal et pas comme quelqu’un d’aveugle. Et l’air de rien, ça te fait plaisir. Alors dès que tu as l’occasion de passer un peu de temps avec lui, tu ne te gênes pas. En plus, il est en licence de Philo et c’est vraiment une branche qui t’intéresse, et t’as vraiment de plus en plus envie de te diriger vers celle-ci, même si t’es encore un peu tenté par les langues ou même la littérature. Dans tous les cas, quelque chose loin des sciences ! Bref, vous aviez passé une assez bonne soirée, du coup, et tu n’avais pas vraiment vu l’heure passer –sans mauvais jeu de mot, t’as vraiment pas fait gaffe à l’heure. Bon, tu savais qu’il n’était pas très tôt non plus comme vous aviez mangé et tout, mais t’étais loin de t’imaginer qu’il était déjà minuit. Du coup, t’avais rassemblé tes affaires et tu étais parti, en disant que ça ne posait vraiment pas de problèmes pour toi de rentrer tout seul. T’allais pas faire déplacer Josiah alors qu’il était tard, quand même. Puis t’avais juste un parc et quelques rues à traverser pour arriver chez toi, ce n’était pas si loin de chez toi !
Tu n’avais pas Sunny aujourd’hui, tu devais la récupérer demain comme elle était en semaine de formation, comme ça lui arrivait de l’être au moins une fois tous les deux mois, si ce n’est pas tous les mois. Cela dépend des disponibilités de son éducateur et de ses besoins aussi. Comme elle était encore jeune, elle avait encore pas mal besoin de quelques piqures de rappel, mais plus ça irait dans le temps moins elle aurait besoin d’y aller. Du coup, tu étais simplement muni de ta canne pour rentrer. Tu n’avais plus trop l’habitude de te déplacer avec seulement ça, et pas Sunny, mais encore une fois tu n’avais pas envie de faire croire que sans ta chienne tu ne pouvais aller nulle part. Encore ce besoin de prouver des choses. Et encore cette petite fierté qui t’habitait au point que tu n’avais pas voulu demander à Josiah de te ramener au moins à la moitié de la route. Non, t’en avais vraiment marre de passer pour quelqu’un de dépendant des autres.
Mais tu aurais peut-être dû pour le coup.
En arrivant dans le parc que tu devais traverser pour rentrer chez toi, tout était parfaitement calme. Tout du moins, au début du parc. Tu te disais que si tu croisais des gens ici à une heure pareille, ce serait vraiment étrange. Enfin peut-être pas autant que toi qui t’y trouves à ce moment même, mais bon. A force d’avancer, tu commences à entendre des rires au loin. Et plus tu avances, plus ils sont audibles. Forcément, tu ne pouvais pas ne pas croiser quelqu’un, ça aurait été trop parfait. Sans vraiment savoir pourquoi, tu te crispes un peu sur la cannes que tu tiens dans ta main droite, comme si tu savais parfaitement qu’en passant devant ces personnes, tu allais forcément te prendre une remarque. Les gens sont méchants. Les gens marginaux encore plus. Enfin c’est pas vraiment ce que tu penses, c’est un pur stéréotype, mais ça suffit pour te faire légèrement peur pour le coup. Quand tu arrives à leur niveau, tu peux les entendre rire, un peu trop fort pour le coup. Tu essayes de te faire discret et de passer assez vite, mais c’est peine perdue, tu es déjà remarqué.
▬ Eh regardez !
A partir de ce moment, tu sais que tu ne pourras pas y échapper. C’est comme si tu étais une bête de foire, en somme.
▬ Eh mec pourquoi t’as une canne ? ▬ T’es con ou quoi ? Il est aveugle ! ▬ Ah ! Mais il fait pas jour, alors dans tous les cas elle lui sert à rien sa canne la nuit, non ? ▬ T’es vraiment trop con mec !
Ça pour être con … Tu espérais vraiment que ça n’aille pas plus loin, qu’ils retournent dans leurs conneries et qu’ils t’oublient. A la limite qu’ils rient encore un peu de toi, mais tu t’en fiche tant que tu peux t’éloigner et ne pas avoir plus de soucis. Mais c’était un trop grand espoir. Même si tu t’éloignes, tu finis par entendre des pas qui arrivent vers toi. Ces derniers vont plus vite que toi et rapidement une main se pose sur ton épaule, et quelqu’un s’appuie –de tout son poids quasiment mais ce n’est qu’un détail, sur ton épaule. Cela te fait même presque perdre l’équilibre comme tu es surpris.
▬ Eh… Salut ! Dit… T’aurais pas une clope ? ▬ Euh … Non désolé je ne fume pas… ▬ Genre ? Tu mens ? Pourquoi tu mens ?
Il puait l’alcool à des kilomètres. A te donner envie de vomir, c’est pour dire.
▬ Non mais, je mens pas. Je ne fume pas. ▬ Pfff… T’as pas 10£ alors ? Pour m’acheter un paquet. ▬ Euh… Non…
Tu avais été obligé de t’arrêter quand il avait posé sa main sur ton épaule. Mais tu n’aurais peut-être pas du. En même temps c’était pas comme si tu pouvais partir en courant. Tu risquais juste de te prendre une bonne gamelle et y perdre plus que tu pouvais y gagner. Si seulement tu pouvais y gagner quelque chose.
▬ Allez j’suis sûr que t’as 10£ ! T’es bien fringué et tout tu vas pas m’dire que t’as pas 10£ !
Quand tu le sens devenir un peu plus menaçant, tu essayes de te retirer de sa prise sur ton épaule en avançant, mais il ne fait que resserrer sa poigne pour te forcer à rester proche de lui. Dans la continuité, il donne un coup dans ta canne qui t’échappe assez brutalement, et tu l’entends tomber au sol dans un bruit métallique. Bonne chance pour la retrouver maintenant. Mais tu n’as pas vraiment le temps de te pencher sur la question, parce que ton petit calvaire n’est pas terminé. Le jeune homme te force à te retourner et semble être d’autant plus énervé.
▬ Tu me réponds oui ? Ou alors je me sers ! Ta veste elle doit bien valoir 10£ nan ? Tu préfères quoi ?
Pour ta part, t’es vraiment pétrifié. Tu aurais bien aimé répondre, mais pour te faire passer à tabac, c’était pas vraiment la peine. En réalité tu t’apprêtais déjà à retirer ta veste pour lui donner dans l’espoir d’être tranquille.
Date d'inscription : 30/05/2016 Messages : 7 Age (du personnage) : 25 ans Orientation sexuelle : Homosexuel Etudes/Métier : Perceur - Barman Pounds : 866
Jeu 27 Oct - 20:07
DON'T CALL ME A HERO. YOU'RE JUST LUCKY.
C'était samedi et il était tard, mais pas si tard pour Dmitri. Lui qui travaillait de jours comme de nuit, il avait l'habitude de terminer sa "journée" de travail à la fermeture du bar après avoir servi des cocktails toute la nuit. Ce soir il avait fini un peu plus tôt qu'à l'habitude, s'évitant la fermeture, ce qui à vrai dire ne lui déplaisait pas forcément. D'autres auraient sûrement râlé d'avoir moins d'heures en fin de mois, mais pour sa part il s'en fichait un peu. Moins d'argent, plus de temps pour lui, c'était plutôt valable dans les deux sens alors tant mieux, puis avec ses deux emplois il n'était jamais vraiment au centime près lorsque venait le temps de faire ses paiements. Il s'en sortait bien, chose surprenante pour certains, mais pas pour lui. Il avait toujours su se débrouiller avec peu, garder la tête hors de l'eau et garder les yeux rivés sur la lumière, toujours.
Il rentrait donc chez lui après une journée double de travail, quelque peu épuisé sans vraiment se sentir las pour autant. Il savait bien qu'une fois chez lui il n'irait pas dormir, impossible de trouver le sommeil si facilement après avoir travaillé autant d'heures. Il s'installerait sûrement devant un de ces films nocturnes un peu nuls, plus préoccupé par l'immense chat sur ses cuisses et son téléphone dans une main ; Traîner un peu sur les réseaux sociaux, se perdre sur internet et s'endormir tout comme Stas sur lui. Il ne travaillait pas le lendemain matin, alors autant profiter un peu, dormir longtemps, quoi qu'il finirait certainement par être réveillé aux aurores par les miaulements de son animal affamé, mais tant pis ça lui allait ainsi. Ses pas légers l'emmenèrent dans un parc qu'il traversait presque tous les soirs pour rentrer chez lui, ayant appris à ignorer les gens qui s'y trouvaient. Ces petits cons qui traînaient là la nuit et toutes ces conneries, les gamins qui veulent foutre la merde, ceux qui cherchent à vendre des trucs pas nets, ceux qui cherchent une jolie victime pour donner vie à leurs fantasmes. Ce monde n'était pas le sien, toutes ces crasses ne l'enchantaient pas, cependant il pouvait aisément traverser ce monde nocturne sans un once de peur dans son corps, capable de se défendre, capable d'en impressionner plus d'un. Il ne se faisait jamais embêter.
Ses pas étaient légers, les deux mains enfoncées dans les poches de son veston, il appréciait le silence de l'endroit, pour le temps que celui-ci dura ; En effet, car bien vite des voix dérangèrent ce doux silence. Il n'y prêta guère d'attention au début, mais sur son chemin la source des voix se dessinait au loin. Il y avait des rires, des voix fortes et quelques paroles qu'il ne comprit pas vraiment, mais dont le ton semblait dérangé par l'alcool. Un soupir traversa ses lèvres, il se dit que c'était encore une bande de cons, en train d'harceler une pauvre nenette qui rentre chez elle un peu trop tard. Il avait donc décidé de passer son chemin, mais en s'approchant de la scène il entendit plus clairement les paroles de l'homme. Il vit aussi la victime, qui n'était pas une femme malgré son apparence fragile.
« Tu me réponds oui ? Ou alors je me sers ! Ta veste elle doit bien valoir 10£ nan ? Tu préfères quoi ? »
Les paroles de l'homme arrachèrent un frisson de dégoût chez Dmitri. Il l'avait vu jeter la canne du jeune aveugle au sol et voilà qu'il essayait de le taxer ? Quelle lâcheté. Il voulait vraiment ignorer la scène, passer son chemin, se dire que le gamin lui filerait sa veste et que c'était tant pis pour lui, mais non. Il n'était pas un héro, c'est vrai, mais il n'était pas non plus un salaud. Il s'approcha donc des deux protagonistes, jetant un regard à ceux un peu plus loin qui ricanaient toujours, puis il attendit de se faire remarquer par l'attaquant. Celui-ci avait relevé les yeux vers le Russe qui lui jetait un regard menaçant. L'homme semblait agacé de se faire déranger et lâcha quelques paroles pour espérer se débarrasser de l’intrus..
« Hey, mec, tu devrais te mêler de ce qui te regarde. Casse-toi ! »
« T'as pas un peu honte de t'en prendre à un aveugle ? Allez, c'est qu'un gamin en plus, fous lui la paix t'es minable. »
Son accent trahissait ses origines, son anglais étant toujours aussi mauvais malgré le temps passé en Angleterre. Il arrivait cependant à très bien se faire comprendre, c'était l'essentiel. Il se tenait droit, les pieds fermement ancrés dans le sol, ne montrant aucun signe d'agressivité, quoi qu'il soit prêt à réagir si le pauvre type avait l'idée folle de s'en prendre à lui. Il ne l'impressionnait pas, avec ses jambes ramollies par l'alcool, sa posture chancelante, son regard peu éveillé et l'alcool dans son souffle. Il ne l'aurait pas impressionné même sobre à vrai dire. Pourtant il y avait toujours les deux autres bouffons un peu plus loin, bien qu'ils ne semblent pas vraiment se soucier de leur pote ils pouvaient très bien s'en prendre à lui. Trois contre un, c'était plutôt injuste, il ne gagnerait pas ce combat. C'était une mauvaise idée, Dmitri n'avait pas envie de se battre de toute manière. Son regard s'attarda un instant sur les deux idiots en arrière plan, avant qu'il ne se recule d'un pas pour ramasser la canne de l'aveugle au sol et la lui rendre en l'appuyant contre son frêle torse pour lui faire remarquer. De ce même geste, sa main resta appuyée sur lui, pour le faire reculer d'un pas ou deux. Ce sale type était-il vraiment prêt à se battre pour quelques billets ? Dima ne put s'empêcher de le mépriser du regard, tout en réfléchissant aux options s'offrant à lui. Parcourant celles-ci, il n'en trouva pas de très bonnes, regrettant de s'être mêlé de tout cela pourtant désormais ce gamin était sa responsabilité, il ne pouvait pas retourner en arrière. Sa meilleure option restait de l'impressionner, en espérant que ce type soit vraiment aussi lâche qu'il le pensait.
« Tu veux vraiment te battre ? J'crois pas non. Va rejoindre tes potes et trouve-toi une autre victime. »
Le silence demeura quelques instants, pesant sur les trois protagonistes. Au moindre signe d'agressivité, Dmitri était prêt à agir. Cependant il vit dans le regard de l'homme saoul un éclair de lucidité. Lâche. S'il n'avait pas été dans cette situation il aurait certainement souri, se serait moqué de lui en le traitant de minable, mais là tout de suite c'était plutôt risqué. Il ne voulait pas provoquer une bataille, il voulait rentrer chez lui, cajoler son chat et ramener le gamin dans la jupe de sa mère.
« C'est bon mec, j'faisais que discuter avec lui ! Faut pas t'énerver, hein, j'lui faisais pas d'mal ~ »
Le visage de Dmitri ne changea pas devant les plates excuses de l'assaillant, ne bougeant pas jusqu'à ce que celui-ci se retourne pour retourner vers ses potes. Ceux-ci riaient plus fort encore, il pu entendre quelques moqueries stupides, puis un soupir traversa ses lèvres. Des adolescents, des gamins bourrés qui jouent aux durs, voilà tout. Il se retourna alors, puis posa sa main sur l'épaule de l'aveugle, l'invitant à reprendre sa route, ne tenant pas vraiment à le laisser là. Il voulait s'éloigner après toutes ces conneries.
Il marcha un instant en silence, jusqu'à ce que les voix des trois idiots soient inaudibles, trop loin désormais. Il avait remis ses mains dans les poches de sa veste, les yeux levés vers les lampadaires du parc et le ciel sombre semblant dénué d'étoiles. Un soupir traversa ses lèvres, tournant le visage vers le petit blond qui marchait près de lui. « Идиот » L'insulte pas trop méchante lui avait échappé dans un murmure, avant qu'il ne se frotte le visage d'une main. Il traitait le gamin d'idiot, quoi que cela soit aussi valable pour lui-même. Il ronchonna un peu, n'aimait pas vraiment ce genre de situation, se mêler de ces choses qui arrivent toujours, de ces choses qu'on ne peut changer. Pourtant il l'avait fait. Après ce petit moment, il se décida enfin à parler anglais, à s'adresser gentiment au blond près de lui.
« Ça va aller ? » Il posa la question en détaillant le visage du jeune homme, puis poursuivit en se frottant la nuque.. « Tu ne devrais pas te balader si tard tout seul. Le parc c'est pas prudent. » Il réfléchit un instant, avant d'ajouter en guise d'explication.. « Beaucoup de cons. »
Un petit sourire s'était dessiné sur ses lèvres, il aurait aimé le transmettre au jeune homme, mais il ne pouvait pas le voir et sourire à son tour. C'était tout de suite un peu plus difficile. Dima n'avait jamais rencontré d'aveugle auparavant, il n'était donc pas très familier avec eux, ni dans la manière dont il devait agir en leur compagnie. Il se comportait donc normalement. Son conseil s'adressait évidemment à lui à cause de son handicap, mais pas seulement. Se balader dans les parcs de la ville en pleine nuit, ce n'était prudent pour personne, simplement c'était plus dangereux pour les femmes, les gens faibles, les enfants comme lui, aveugle en plus ça n'aidait en rien.
Joyce Lawford
Senior
Date d'inscription : 22/12/2015 Messages : 87 Age (du personnage) : 19 ans Orientation sexuelle : Homosexuel, visiblement Etudes/Métier : Lycéen Pounds : 1124
Lun 19 Déc - 20:36
Promenade Nocturne
Joyce feat. Dmitri
❝J'aurais peut-être dû rentrer en voiture...❞
Tu le savais, que tu aurais dû demander à Josiah de te raccompagner, au moins jusqu’à après le parc. Mais comme d’habitude tu n’en faisais qu’à ta tête et dès qu’il s’agissait de prouver que tu pouvais te débrouiller tout seul, même quand Sunny n’est pas là, tu fonces dans le tas sans même réfléchir à ce qu’il pourrait t’arriver. Ce n’est pas comme si ça ne t’était jamais arrivé de te faire embêter de la sorte par tes camarades de classe, tu aurais certainement dû retenir la leçon, mais il semblerait que tu aimes assez provoquer le destin. Ou alors t’es juste un peu bête. Après tout l’intelligence dont tu fais preuve en cours ne fait pas tout, il faut avoir un minimum de bon sens, chose que tu ne sembles pas avoir, ou trop peu, vu ce qu’il t’arrive aujourd’hui.
Maintenant tu te retrouvais là, face à un mec qui a certainement trois têtes de plus que toi, qui pue l’alcool, le tabac, et certainement la drogue, qui sait ? Tu n’es pas très doué pour reconnaitre ce genre d’odeur. Mais l’alcool et le tabac, c’est certain. Tu ne peux pas bouger, complétement déboussoler à t’être fait un peu malmené de la sorte. Tu ne saurais même plus dire dans quelle direction tu allais. Et comme il avait envoyé baladé ta canne, t’étais d’autant plus embêté. Pour espérer être tranquille, tu t’étais finalement résolu à retirer ta veste puisqu’il la voulait tant, même s’il était certain qu’elle valait plus que dix malheureux Livres. Après tout s’il ne fallait que ça pour que tu puisses rentrer indemne chez toi, tu pouvais bien lui donner. Tu devrais certainement des explications à ton père en rentrant, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il pouvait certainement te faire subir si tu lui tenais tête encore longtemps.
Mais tu t’arrêtes quand tu l’entends s’adresser à quelqu’un d’autre que toi. Et certainement que tu ne peux que te sentir soulagé quand tu entends une voix inconnue prendre ta défense en retour. T’as beau trembler comme une feuille, tu te dis qu’il y a peut-être moyen que tu t’en sortes avec plus de peur que de mal. Avec l’obscurité et le peu de lumière aux alentour, le peu de vision qui te reste ne te sert à rien -étant donné qu’elle ne te sert déjà pas à grand-chose en plein jour, mais tu peux tout de même sentir les mouvements qui se font autour de toi. Ainsi tu n’es pas surpris en sentant cette main s’appuyer contre ton torse pour te rendre ta canne, cependant tu manques de perdre l’équilibre lorsqu’il te pousse à reculer de quelques pas. Après avoir lâché un « Merci » que tu voulais plein de confiance mais qui ne l’était pas du tout, trompé par ta voix tremblante, tu reprends correctement ta canne dans ta main. Tu n’as pas d’autre choix que d’attendre la fin de l’altercation, parce que d’une ça ne se faisait pas de partir sans rien dire après t’être fait aidé de la sorte, et de deux et surtout, tu ne savais pas dans quelle direction partir. C’était ridicule mais avec toute cette histoire, t’en avais perdu tes repères et même si tu savais que tu étais dans l’allée principale du parc, tu n’étais pas certain de partir dans la bonne direction quand même. Tu espères simplement ne pas être le témoin d’un début de bagarre, ce serait juste le bon moyen de te faire culpabiliser d’avoir fait la forte tête à avoir voulu rentrer tout seul.
Heureusement pour toi, la tension redescend et tu peux entendre des pas s’éloigner après que celui qui puait le tabac et l’alcool se soit « excusé », si on peut dire ça comme ça, même s’il ne fait pas mouche et tu sais très bien que si cet inconnu n’était pas venu t’aider, tu y serais encore, ou alors tu aurais été dépouillé de tout tes biens pour une histoire de clope, et laissé là comme un idiot, complétement paumé et déboussolé. Tu allais certainement devoir faire profil bas maintenant, et ce n’est certainement pas toi qui va aller te vanter de cette histoire. En revenant vers toi, il t’invite à reprendre ta route et c’est difficile pour toi de cacher que ça ne te déplait pas de ne pas avoir à demander à être raccompagné. C’est donc sans un mot que tu avances, en espérant tout de même aller dans la bonne direction. Ça serait complétement con de te paumer tout de même. Vous marchez donc et même si tu sais que ce serait certainement agréable de remercier encore une fois ton « sauveur », mais t’as comme une boule dans le fond de la gorge qui t’empêche de dire quoi que ce soit pour le moment. En repensant à la scène, tu te trouves incroyablement idiot et c’est certainement la dernière fois de ta vie que tu rentres tout seul. La prochaine fois tu feras moins le malin et tu appelleras ton père pour qu’il vienne te chercher, ou alors tu demanderas à Josiah ou n’importe qui d’autre de faire un bout de chemin avec toi.
Tu tiques un peu en entendant ce mot d’une langue que tu ne connais que très peu sortir des lèvres de l’homme qui marche à tes côtés. Tu avais déjà deviné qu’il n’était pas anglais quand tu l’avais entendu parler plus tôt, mais tu n’avais pas parié sur le Russe. A vrai dire tu n’as parié sur aucune langue, tu pensais à tout autre chose à ce moment-là. Tu ne connais pas grand-chose de cette langue, juste des « on dit » et quelques bribes de notion que tu as dans tes cours. Mais retranscrire des mots russes en braille c’est loin d’être facile alors tu laisses ça un peu de côté. Cela n’empêche pas que tu aimes beaucoup l’accent que donne cette langue. Il te sort de tes pensées quand il te demande comment tu te sens, tout en te mettant en garde en te rappelant que tu venais de faire une connerie à te balader tout seul comme ça, le soir. Tu pinces un peu les lèvres avant de répondre.
▬ Oui ça va, merci …
Étrangement, sa remarque sur « les cons » t’arrache un sourire. Un petit sourire, mais un sourire quand même.
▬ Je sais mais… Bah j’étais idiot.
Qu’est-ce que tu pouvais dire de plus ? C’était la vérité. Moins idiot, tu aurais appelé quelqu’un pour venir te chercher et tu n’aurais pas fait de vague. Et tu n’aurais pas dérangé qui que ce soit.
▬ Je suis désolé que… Vous ayez dû intervenir pour m’aider… Mais merci de l’avoir fait c’était vraiment… Gentil.
Un soupire s’échappe d’entre tes lèvres alors que tu continues d’avancer en faisant attention à où tu mets les pieds avec ta canne tendue devant toi. Avec Sunny, tu n’étais même pas certain que ça ne se serait pas produit aussi. Connaissant ta chienne, elle n’aurait pas été menaçante pour deux sous alors bon… Lorsque vous arrivez à la sortie du parc, tu t’arrêtes, pris d’un léger doute.
▬ Excusez-moi mais… On va bien vers le quartier résidentiel ? Je suis un peu déboussolé je sais plus trop dans quelle direction je vais.
Parce que oui, c’est gentil qu’il t’accompagne un petit bout de chemin, mais si vous n’allez pas dans la bonne direction vous allez rester un long moment ensemble.
Date d'inscription : 30/05/2016 Messages : 7 Age (du personnage) : 25 ans Orientation sexuelle : Homosexuel Etudes/Métier : Perceur - Barman Pounds : 866
Sam 18 Fév - 21:06
DON'T CALL ME A HERO. YOU'RE JUST LUCKY.
Il marchait donc en direction du bout du parc, histoire de sortir de cette zone pas forcément fréquentable la nuit. Il avait hâte de retrouver la nuit, et aussi de rentrer chez lui. Dans un sens il espérait se débarrasser du gamin une fois les portes du parc franchies, mais d'un autre côté il se voyait mal l'abandonner. Maintenant qu'il l'avait sauvé il avait plutôt envie de le raccompagner, histoire de s'assurer qu'il aille bien etc. Décidément, il avait une bien meilleure âme que ce qu'il s'imaginait. Le réaliser l'emmerdait un peu, mais c'était un genre de qualité au fond... Simplement, le genre de qualité qui n'allait pas forcément avec son état d'esprit du soir, c'est à dire une furieuse envie de rentrer chez lui.
Enfin, le gamin le remercia donc, ce qui arracha un petit sourire à Dmitri. Il ne bluffait personne avec son côté un peu dur, cet air du "méchant russe" un peu grognon qui n'a pas envie d'aider les autres. C'était faussé au possible et ce petit sourire le prouvait. Il était content de voir que le petit blond allait bien malgré sa petite agression qui, franchement, aurait pu très mal se finir. Il était visiblement reconnaissant, ce qui fit aussi plutôt plaisir à Dima. Il se dit qu'il fallait vraiment être un connard fini pour s'en prendre à un petit aussi adorable. Les gens étaient parfois d'horribles profiteurs, mais il n'y pouvait pas grand chose. Changer le monde, c'était pas possible ; Cependant lui au moins était mieux adapté pour se défendre contre celui-ci que le blondinet.
« T'en fais pas... J'pouvais pas juste regarder et rien faire. »
En effet, il avait essayé pourtant, mais ce genre de situations injustes le rendait totalement hors de lui. Il ne pouvait pas se contenter d'observer les injustices et "apprécier le spectacle" comme si rien n'était. C'était un monde déjà beaucoup trop cruel et il refusait d'y prendre part de cette façon. Ses pas n'étaient pas trop rapides et il guidait toujours le jeune homme vers la sortie, arrivant à celle-ci sans encombres. Il s'arrêta cependant en entendant la voix du garçon, qui lui fit réaliser qu'il n'avait même pas pris la peine de lui demander par où il allait, ni vraiment ce qu'était son prénom ou quelque chose du genre. Il aurait pu se présenter, songea-t-il. Ses dents serrèrent sa lèvre assez fort, se frottant un peu la nuque distraitement..
« Ouais, c'est la bonne direction.. On vient d'atteindre la sortie sud du parc, mais si tu me donnes ton adresse je veux bien te raccompagner jusqu'à chez toi. »
Hein, quoi ? En prononçant ces mots il ferma les yeux, se traitant mentalement de sombre crétin. Définitivement, il ne pouvait s'en empêcher. Pourtant, il préférait sérieusement voir le gamin rentrer chez lui, retrouver sa porte convenablement et s'assurer qu'il aille bien plutôt que juste le laisser, l'abandonner déboussolé et perdu ainsi. C'était nécessaire, non ?... Absolument pas. Pourtant à ses yeux ça l'était.
« Enfin, si tu es à l'aise. Je veux juste aider si tu as besoin. »
Il précisa cela, en se disant que sinon il pourrait avoir l'air du mec un peu surprotecteur ou du mec qui insiste avec de drôles d'intentions ou... dieu sait quoi d'autre. Il ne voulait pas materner le gamin, ni avoir l'air de le prendre en pitié - ce n'était pas le cas - mais son côté généreux le poussait à vouloir donner un coup de main jusqu'au bout. D'ailleurs, il se racla un peu la gorge, se disant que c'était le bon moment pour se présenter et demander le prénom du jeune homme. Histoire de le mettre en confiance, d'avoir un peu moins l'air de juste un "sauveur anonyme" style super héro. Quelle terrible image, se dit-il. Il n'avait rien d'un héro.
« Au fait.. Je m'appelle Dmitri. »
Il sourit. Puis se rendit compte que son sourire ne pouvait pas vraiment être vu par le garçon aveugle et que, donc, il devait avoir l'air stupide. Dans sa vie il n'avait jamais vraiment croisé de gens aveugles, du moins pas assez pour leur parler et essayer de converser avec eux. C'était donc nouveau pour lui et il se sentait con d'un coup. Il cessa donc de sourire, se mordant la lèvre. Il y avait comme un petit malaise en lui, pas trop certain de comment agir, de s'il n'avait pas utilisé des phrases trop froides par exemple. Dans sa tête, c'était le cas. Il avait clairement eu un ton froid et dur parfois, accompagné de son visage plutôt sympathique, mais que le garçon ne pouvait évidemment pas constater. Pouvait-il ressentir qu'il était doux à l'intérieur, qu'il se montrait simplement un peu "rude" car il avait eu une mauvaise journée? .. Merde, pourquoi se souciait-il de toutes ces choses ? Un soupir traversa ses lèvres.
« Je suis désolé, c'était pas très poli de ne pas me présenter.. et le reste. Sale soirée, tu comprends ? » Il marqua une pause, avant de se mordre la lèvre pour réprimer un sourire. Il ajouta en retenant un petit rire pas trop moqueur, juste sincère.. « Pas aussi mauvaise que la tienne, en tout cas. »
Il se détendait un peu, espérant transmettre quelque chose de positif au gamin. Habituellement, son physique, son visage et son apparence générale donnaient bonne impression aux gens, malgré le côté un peu direct de ses phrases et son manque de tact. Il avait un côté charmant, charmeur même, ce qui faisait de lui un très bon barman par exemple. Un sourire en coin, un regard sympathique, toutes ces conneries pour mettre les gens en confiance. Il réalisait que tout cela ne lui servait pas à grand chose avec ce jeune homme et étrangement ça le rendait tout de suite un peu plus sympathique. Comme pour compenser. Il n'avait pas envie d'être un connard ce soir ; Si leurs routes s'étaient croisées ainsi ce n'était pas forcément pour rien.