Hansel N. Bach

You see me but you don't know me

» The lead role, betrayed by everything, was another person, someone's substitute.

En règle général, on pourrait croire que les psychologues sont assez saints d'esprit. Vous y croyez sincérement ? Ce n'est pas le cas de tout le monde, du moins, ce n'est pas le tien, Hansel. Tu n'es pas non plus un fou à lier. Non, loin de là, bien évidemment. Seulement, on peut dire que tu es assez spécial. Arborant un air calme et silencieux, on pourrait te croire intimidé. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Tu évites tout simplement tout contact avec les autres êtres humains.  Malheureusement, ton métier fait que tu dois en côtoyer tous les jours et règler leurs problèmes au quotidien. Ironique, non ?

Tu es plutôt sombre comme gars en fait. Ouais, c'est ça, tu as l'apparence d'un dépressif, voir d'un drogué. Ouais, t'es pas un fou à lier. Mais t'es pas non plus un saint hein. Il faut dire que ta fragilité mentale ne t'aidait pas. Tu mens la plupart du temps, tu es très peu honnête, tu tentes simplement de te préserver. Il y a également un trait de ta personnalité qui horripile souvent ton entourage : ton language cru. Tu es une vraie langue de vipère. Tu sais être poli quand il le faut, pourtant, quand tu dois reprocher quelque chose à quelqu'un, tu n'y vas pas par quatre chemins, et les mots que tu emploies ne sont pas forcément doux. Le language te sert plus de bouclier qu'autre chose.

Fumeur à tes heures perdues, tu aimes regarder le paysage disparaitre sous la fumée. Quelque peu rêveur et désintéressé, tu n'écoutes pas lorsqu'on te parle de quelque chose de barbant, à l'instar, si le sujet de conversation t'intéresse, tu tendras l'oreille, écoutant attentivement et enregistrant chaque information importante ou non.


Relevant lentement la tête, tu faisais face à ton reflet dans le miroir. Ta main se posa lentement sur celui-ci, tu te détaillais. Cette même main vint délicatement sur ta joue, inspectant ta peau pale. Trop pale. Les cernes ne mettaient pas en valeur tes yeux d'un bleu profond. Ton nez court et fin était rougit à cause de la température extérieure. Tes lèvres délicates entrouvertes montraient à quel point tu étais surpris et horrifié face à ce portrait.

Tes joues étaient un peu plus creuses que d'habitude, tu aurais perdu du poids ? Tu passes donc une main dans tes cheveux bruns en bataille. Quand est-ce que tu les as peigné pour la dernière fois ? Ces temps-ci, tu ne passais qu'une main dans ta crinière pour les dresser. Passant une mèche derrière ton oreille, tu inspectais celle-ci. Rien de bien particulier, si ce n'est qu'elles sont percées. Tu soupires avant de te reculer un peu, détaillant ta silhouette. Grand et légèrement musclé, mais pourtant assez mince.

Détournant le regard, tu t'éloignais du miroir et de ce reflet qui était le tien.

Every life begins with a breath

» Soon, the lead role is taken by madness, longing for the missing page.

Le chemin de la dépression ? C'est par ici. C'est le cas de le dire, quand on a cerné Hansel - et vu le prénom qu'il a aussi, lul. Après, n'allez pas vous imaginer qu'il se droguait déjà à l'âge de trois ans ou qu'il fumait depuis ses cinq ans. Ne rentrons pas dans l'abus, m'voyez. Après, c'est comme tous les gosses, ça voit la vie en rose, avec des poneys, des licornes, des arc-en-ciel et des paillettes. Vous voyez, le genre de gamin qui, quand il dessine un point sur une feuille blanche et qui le tend tout fier à ses parents, on se sent obligé de le féliciter ? Voilà, une enfance banale, rien de très impressionnant en soi.

Hansel, il vivait bien. Oui, c'était la belle vie. Aux côtés de son père, de sa mère et de sa plus jeune soeur. Hansel, c'était le genre de garçon hyperactif à la maison mais qui se calait dans un coin ou se cachait quand il était à l'extérieur. Inconsciemment, il s'était déjà créé cette barrière autour de lui, pour se préserver, s'écarter d'un éventuel danger. Attentif, il analysait tout autour de lui, minutieusement. Oh, il était loin d'être peureux, oui, loin de là. Pourtant, Hansel n'était pas bien brave, il était même plutôt fragile, autant physiquement que mentalement. Un rien pouvait le faire défaillir.

Oui, vraiment. Un rien pouvait le faire défaillir, donc ne nous attardons pas sur le sujet de sa vie lycéenne. Oh, le lycée. Diable, on lui avait pourtant juré maintes et maintes fois que sa vie au lycée allait être passionnante, plutôt pesante oui. Hansel avait l'impression d'être cet intrus dans une liste de mots. Celui qui est hors-sujet. Il avait bien comprit depuis le début qu'il n'avait pas les mêmes délires qu'eux. Quoi ? Sa vie ? Clichée ? Mais du tout, enfin. Simplement la réalité, il ne se mélangeait pas, et il ne le fait toujours pas d'ailleurs. Il a toujours eut ce système d'auto-défense.

C'est d'ailleurs pendant cette période qu'il s'est fortement intéressé à la psychologie, les sentiments de l'Homme, ses ressentis. Ce sujet attisait sa curiosité. Tellement qu'après avoir obtenu son diplôme, il a commencé des études en Psychologie. Au final, le voilà psy, à son plus plaisir. Enfin, je crois.

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