Aurore Nosilli

You see me but you don't know me

Son regard bleuté se pose sur toi tandis que sa chevelure blonde brillant de mille feux suit son léger pivot de tête. Elle s'avance, elle est probablement plus petite que toi du haut de son mètre soixante. Tu observes son visage de poupée sûrement à ton goût, bien que tu ne remarques pas son petit ventre non totalement plat et ses formes non totalement dévoloppés, pour le moment. Ses joues rebondis se creusent en des fossettes laissant apparaître un léger sourire, faible. Son regard pourtant joyeux comme jamais est étincelant, mais est-ce vraiment toi qu'elle observe?
Ses sourires, ses rires même sont contagieux.
Elle n'est pas très tactile, mais méprends-toi, si elle aime quelqu'un, les câlins seront au rendez-vous. Et puis, la nuit, elle est incapable de dormir seule, elle en a même peur, elle a besoin de la présence de Lucrèce.
Cette fille s'attache plus ou moins vite, mais elle est parfois plus à l'aise avec sa sœur.
Féminine? Rarement. Tu la verras plus souvent avec un sweet trop grand et en converse qu'avec une robe ou des talons.
Imprévisible et mystérieuse, peu arrivent à la cerner.
Sa bouille de "babydoll" (poupée) fait fondre bien des adultes, ou des filles plus âgées.
Saches qu'elle a une détermination imbattable et que lorsqu'une idée migre dans sa tête, elle n'abandonne pas, jamais.
Aurore est une jeune fille douce et dotée d'une gentillesse incomparable, il faut toujours qu'elle aille aider ou protéger ceux qui ne le peuvent pas forcément. Adorable cette petite. Sa manie a aider ceux dans le besoin lui vent probablement des soins qu'elle apporte à sa sœur. Bien évidemment, Aurore est assez intelligente pour ne pas être naïve. Lucrèce est une mère pour elle, pas seulement une grande sœur.
Aurore adore les animaux et ne peut pas s'empêcher de les chouchouter.
Elle déteste le sucre, ça lui donne plus la nausée qu'autre chose.
Mais Aurore n'a pas une unique peur, elle en a également une seconde, elle a une peur panique des espaces confinés, et dans le lycée, ce n'est pas qu'une seule fois qu'elle fait des crises d'angoisses.

Every life begins with a breath

Un 19 juin Aurore a vu le jour dans un foyer reconstitué. Un père, une mère, et une demi-sœur de sept ans son aînée.

Ses premières années n’étaient rythmées que par ses progrès fulgurants. Par ses sourires qui laissaient gazouiller ses parents. Néanmoins, un spectre coexistait. Il hantait les couloirs de la bâtisse modeste qu’ils habitaient depuis quelques années. Lucrèce. Une sœur qu’Aurore ne comprenait qu’assez peu. Elle se montrait distante. Elle arborait ces traits calmes, continuellement figés, face aux démonstrations d’affection que la petite recevait.

Aurore était frêle. Fragile. Elle ne possédait pas les armes pour se battre férocement contre les maladies qui se promenaient aux alentours. Qui rôdaient. L’enfant avait six ans. Six ans, et atteinte d’une fièvre dangereusement élevée. Ses parents se relayaient à son chevet, pour l’apaiser. Pour l’aider à se reposer, et chasser la sueur qui dégueulait de ses tempes. Ses cheveux étaient tombés, la fièvre étai bien trop élevée et elle a eu un choc thermique.

« Je vais m’en occuper. » Murmurait une voix sinueuse. Sortie d’outre-tombe. Celle de sa sœur aînée, habituellement silencieuse.

A son réveil, le lendemain, Lucrèce était là. Assise sur une chaise étroite. Ses doigts gelés serraient ceux de sa petite sœur alitée.

Dix ans, Aurore était si chétive. Ses cheveux avaient repoussés. Elle attirait les regards, avec ses boucles dorées aux reflets roux. Elle était jolie, aussi, avec ses joues rebondies. Et, à ses côtés, une aînée plus sombre. Vêtue de noire. Elles ne se quittaient plus. Elles étaient soudées. De vraies sœurs, face à l’adversité.
Cette année-là, Allegra était décédée. Sa disparition provoquait une profonde amertume chez sa fille cadette. Celle-ci, n’ayant plus de figure maternelle, développait une relation fusionnelle avec Lucrèce.
Elle l’admirait. L’adorait. Malgré toutes ses frasques. La poupée anglaise n’ignorait pas les penchants ignobles de sa sœur. Ses prunelles avaient remarqué - plus d’une fois - cette silhouette tituber jusqu’au lit qu’elles partageaient.

Douze ans, le foyer était scindé. Paul devenait violent. Il se montrait méchant. Il était ruiné. Si les filles étaient parvenues à faire leur deuil de cette mère à l’accent chantant, le père ne pouvait pas. Il n’y parvenait pas. Aurore l’observa sombrer, lentement, dans les affres du jeu. Dans cette spirale infernale.

Quatorze ans, Aurore était horrifiée. Sa sœur se prostituait. Elle le faisait pour les protéger, toutes les deux. Pour faire taire les hurlements de son père. Un père qui n’était pas celui de Lucrèce. Un père qui frappait. Elle voyait les bleus. Les hématomes qui noircissaient les yeux pâles de son aînée, sous les couches succinctes d’un maquillage déjà sombre.
« Partons. » Déclarait Lucrèce, une nuit de juin. « Quittons cet Enfer. Je veux créer un Paradis pour que tu puisses y vivre sans crainte. »
En silence, Aurore avait bouclé ses valises. Sans poser de question. Elle était confiante.

Quinze ans, Aurore était assez épanouie. Certes, le squat était sale. Il n’était qu’un amas de poussière, où leurs vêtements finissaient tachés, ou rongés par les mites. Néanmoins, les coups de Paul étaient loin. Elles se privaient de beaucoup de choses, mais Aurore mangeait à sa faim et elle était affublée de fringues visiblement coûteuses, achetées tous les trente-six du mois. Et, à côté, Lucrèce économisait. Elle enchaînait les boulots. Les clients. Les vols. Elles en avaient besoin.

A sa seizième année, Aurore recevait un cadeau surprenant. Les clés d’un appartement. Le leur, évidemment. Un ridicule studio miteux, au confort très relatif. Toutefois, il était équipé, possédait une cuisinière - une vraie ! - et la salle de bain avait l’eau chaude. En général.
Aurore a alors commencer a faire des petits boulots pour aider sa sœur, elle n'en peut plus de la voir se détruire. Elle a déjà aidé un vétérinaire et est babysitting autant pour animaux que pour enfants.
Niveau scolaire, la jeune fille a intégré le Secondary School depuis maintenant deux années. Ses notes ne sont pas terribles, elle se débrouille plutôt bien même.
Amitié, la jeune fille s'en moque un peu, elle aide ceux qui se font harcelé et n'hésite pas à se battre pour. Cependant elle est plus de seule, si il y a des personnes qui viennent la voir, tant mieux, sinon, bah tant pis.

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