Riley Walsh ♚ On energy-saving mode.

De base, Riley se fout de tout. Et si ce n'est pas le cas, elle en donne très bien l'impression. Elle n'est pas fondamentalement mauvaise mais a une grande capacité à faire les mauvais choix. Elle ne travaille presque qu'à l'instinct ce qui fait d'elle quelqu'un de très imprévisible. Ces points lui donnent un certain dégoût pour elle-même. Elle est dénuée de passions, de désirs, de quoi que ce soit. Et ce n'est pas « une carapace pour protéger son côté sensible ». Non, elle a juste tellement vécu au jour le jour, pour elle-même et s'est tellement sentie incapable de prendre soin d'elle ou de construire un avenir qu'elle a juste fini d'espérer. Ça ne lui fait donc pas plus de mal que ça. Elle le vit même bien ! Au lieu de se tuer à la tâche ou de se priver, elle fait ce dont elle a envie au moment où elle en a envie.
Elle n'est pas du genre à être choquée facilement. Dire « qu'elle en a trop vu » serait un raccourci. Elle ne juge simplement pas les comportements, les penchants d'autres individus tant que cela ne la concerne pas. Et, de base, que ça ne fait pas (trop) de mal à qui que ce soit. En fait, Riley est définie par son flegme. Elle est posée, calme. Elle parle peu et va à l'essentiel.
Toutefois, elle ne s'expose jamais trop parce qu'elle supporte mal le jugement des autres. C'est peut-être là que son côté « je-m'en-foutiste » atteint ses limites : puisqu'elle ne se permet pas d'émettre de jugement sur le comportement des autres, personne ne devrait le faire, et encore moins quand il s'agit d'elle.
Elle a une grande conscience de la justice et de l'injustice. Si quelque chose de mauvais lui arrive, ainsi soit-il : elle n'a rien fait pour l'empêcher, elle ne peut pas s'en plaindre. Par contre, elle ne supporte pas d'être spectatrice d'une injustice. Voilà pourquoi elle accueille à peu près tous les chiens errants (littéraux et figurés) chez elle. C'est un peu un super-héros des plus miséreux qu'elle. De toute façon, elle, elle ne se plaint pas de sa situation.

En dehors de ça, elle est très bonne cuisinière, elle a joué dans des groupes (parce que c'est le stéréotype de l'ado en rébellion), elle chantonne mais ne compte pas en faire plus et son seul trésor dans la vie c'est un petit chien genre bouledogue-bâtard qu'elle a recueilli. Il avait, selon toutes vraisemblances, été abandonné à cause de sa patte avant gauche atrophiée. Affectueusement surnommé Sir Wittefield Poopington.

Avant d'être un déchet de la société, Riley est entrée en première année de médecine à l'université. Ça cache bien un petit côté philanthrope, non ? Enfin, elle a abandonné dès le premier semestre...
Physiquement, Riley n'est pas exceptionnelle. Étrange pour une apprentie mannequin ? Elle rappelle à qui le veut que ce n'est qu'un job mais la vérité, c'est qu'elle aime la photographie. Être l'objet de l'attention, ce n'est pas son truc, mais lorsqu'elle pose, ce n'est justement pas elle le sujet. Ce n'est pas elle qui plaît, ce n'est pas elle qui fait de la photo une bonne photo. C'est une harmonie, un jeu d'acteur. Sa conscience de la futilité de la vie fait qu'elle n'a pas envie de voir sa jeunesse s'enfuir. Elle se plaît donc parfois à se voir encadrée. Maquillée par d'autres, habillée par d'autres, immortalisée par d'autres. Alors elle fait un bon boulot, même si ce n'est « qu'un boulot. »
Et puis, elle n'a pas tout contre elle. Déjà, son incapacité à mettre de la viande dans son assiette tous les jours fait qu'elle est plutôt maigre. Très peu de formes. C'est bon, ça, dans le métier, non ? Elle a les oreilles percées à plusieurs endroits mais pas de tatouages. Et ses cheveux font toujours ce qu'elle veut. Si elle n'était pas la silhouette apathique qu'elle est, on pourrait presque se retourner sur elle dans la rue. Mais elle est plutôt du genre à se fondre dans l'ombre que de marcher au milieu du pavé.

Ses parents voulaient un fils. C'est sûr. Elle n'a jamais reçu de témoignages clairs mais elle le sait. Pourtant, elle a deux petites sœurs. C'est elles qui auraient d'être de l'autre côté du chromosome !
Mais on dit qu'un grand frère c'est bien pour défendre les petites sœurs. Et sur ce point, Riley n'a jamais failli à la tâche. Le genre à engueuler les petites dès qu'elles respirent trop fort ! Mais qu'un garçon brise l'un de leurs cœurs ou qu'une grognasse se moque de l'une d'entre elles et Riley passe en mode berserker.
Passait
Mais c'est vrai, elle a appris la vie grâce à ses frangines.
Ses parents, bien sûr, elle les aime. Mais ce sont les genres de nouveaux bourgeois, artistes toujours la tête dans les étoiles. Ça l'arrange, cela dit.
Elle a toujours réussi à leur faire gober tout ce qu'elle voulait et d'après eux, Riley est encore l'une des plus grandes merveilles de ce monde.
Il n'y a pas d'élément tragique dans tout ça, juste une adolescente qui n'a jamais su trouver sa place. Elle a bien été éduquée, elle avait des cours du soir, des cours de piano, des cours de peinture. Mais elle n'avait pas l'impression de vivre sa vie. Elle se sentait instrumentalisée, elle s'inventait une ambition, une personnalité.
En vrai, tout ce qu'elle voulait, c'était poser son cul sur le rebord d'une fenêtre, regarder la pluie tomber, tirer sur sa clope et peut-être, si la folie l'en prend, jouer 4 accords d'ukulélé. Elle ne se sentait pas bien dans sa vie car elle savait qu'elle ne correspondait pas à l'image que ses parents avaient d'elle, à leurs attentes.
Damn, elle allait jusqu'à se présenter sous son deuxième prénom lorsqu'elle savait qu'elle traînait avec des gens que ses parents désapprouveraient.

Du coup, quand ses parents lui annoncèrent qu'ils emménageaient en France, c'était un mélange de sentiments étranges. Elle allait suivre des études de médecine puisqu'elle savait que ça lui permettrait de faire du chantage à ses parents pour rester vivre à Londres. Mais et ses frangines ? Elles partent aussi. Elle est majeure. Elle peut vivre sans ses parents. Mais c'est une grande sœur : est-ce-qu'elle va vraiment pouvoir vivre sans ses deux microbes ?
C'est comme ça qu'elle se retrouvait toute seule. Elle avait besoin d'essayer, au moins un peu, de vivre sa vie. Et maintenant qu'on y est, voyez comme c'est réussi !
Elle a honte d'elle, parfois, quand elle pense à sa famille. Quand elle se réveille dans un taudis à côté d'un inconnu, qu'elle enfile discrètement ses chaussures et qu'elle pense que, peut-être, l'une de ses sœurs vit le même genre de choses qu'elle. Elle a honte quand elle raconte ses exploits de fac à ses parents pour qu'ils continuent à lui envoyer l'équivalent des frais de scolarité pour pouvoir vivre la vie Londonienne, simplement. Mais elle ne regrette pas son choix. Ça va faire quoi ? Deux ans, maintenant, qu'elle a pris une année sabbatique dans vie d'adulte. Et elle n'a pas l'air prête à en sortir.