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« And you're a dancer, well I'm a spy it's so beautiful to see you lie » ► ft. Cléanthe {Terminé}

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
Date d'inscription : 17/05/2016
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Mer 18 Mai - 19:18

so beautiful to see you lie
T'as attendu quelques jours avant de lui envoyer un message. Tu avais le numéro entre les doigts plus d'une fois mais tu te disais que ce n'était pas le moment, tu te disais que tu avais le choix. Tu as eu la chance d'avoir le choix, la possibilité de t'échapper d'entre ses griffes, de prendre la fuite. Dans l'enceinte de l'établissement, il n'est pas vraiment compliqué de s'éviter et voire de ne jamais se croiser. T'es plus vieux, tu étudies quelque chose tout à fait à l'opposé de ce qu'il fait ; il y a vraiment très peu de chances pour que tu revois sa tête et tout était tranquille mais tu revois son visage, cette promesse que tu lui as fait et tu ne peux pas le laisser comme ça. Il avait l'air d'avoir envie de te revoir. Il avait l'air de tenir à ton intérêt pour ses œuvres, pour sa personne. Maintenant que tu y penses, t'as envie de te rire à la face ; n'était-ce pas vraiment égocentrique d'apprécier cet intérêt, d'avoir besoin, envie qu'on fasse attention à lui ? Et toi tu lui donnes tout ce qu'il demande. Tu n'es vraiment qu'un simple idiot. Une buse. Alors tu lui as vraiment envoyé ce message, tu lui as demandé. Ca n'a pas duré longtemps et ce fut la seule conversation entre vous. Une heure, une date et un endroit. Al lire comme ça, ça donnait l'air d'être une toute autre sorte de rendez-vous. Tu soupires. T'as pas vraiment envie de sortir de ton lit ce matin -tu n'es pas certain d'être prêt à revoir son visage, tu n'es pas certain d'être prêt à supporter son regard encore une fois. Tu t'observes dans le miroir quelques instants. Tu ne sais pas si ça va vraiment le faire. Tu ne sais pas s'il va encore croire à ton mensonge. Tu as essayé de ne pas trop montrer ta masculinité -certains diront que ce n'est pas vraiment dur pour toi mais tu ne sais pas. Tu ne sais pas vraiment. Tu as aussi pris soin d'attacher la masse onyx qui te sert de cheveux, au cas où il prendrait encore la liberté d'y passer ses doigts. Au moins, il s'en gardera. Tu t'assures une dernière fois que ça va -tu feras tout pour que ça aille. Tu regardes une dernière fois le message qu'il t'a laissé. Un soupir traverse tes lèvres. Ca va être une bonne journée. Ca va être une bonne journée. Ca va être une bonne journée.

Le temps de Londres est maussade. La pluie menace de s'écraser sur ton visage et les nuages sont bas. Le temps n'est pas froid, plutôt lourd, assez pour que tu ne veuilles pas mettre de veste mais que tu prévois un parapluie. C'est le genre de temps qui font l'Angleterre certainement. Ce gris incessant, aussi gris que ses habitants. Aujourd'hui, la ville semble pressée. Les gens se bousculent et ne prennent pas vraiment le temps de se retourner pour s'excuser. Un coup d'épaule par-ci, un coup d'épaule par-là, ils ont tous les yeux rivés sur leurs pieds parce qu'ils n'ont pas le temps, parce qu'ils doivent aller vite. Ceux qui montent les marches de la station deux par deux et ceux qui sont au milieu. Des gens qui râlent et ceux qui chouinent, tu serais presque fatigué avant même d'être arrivé. Les transports en commun, ce n'est pas ta tasse de thé. Peut-être que la prochaine fois, tu opteras sur le bus. Avant d'arriver, tu fais un léger détour. Tu ne veux tout de même pas arriver les mains vides. Après tout, il te concentre de son temps alors qu'il aurait du comprendre que c'est sans espoir. Tu n'avais eu qu'un moment de faiblesse mais ça ne se reproduira certainement pas et peut-être que tu mettras fin à tout cela après avoir pris le temps de le connaître un peu mieux. Ce sera peut-être dur de l'oublier, l'Artiste aux yeux défiant, mais vaut mieux tard que jamais.

Inspire. Expire. Tu as répété cela plusieurs fois, doucement. Tu as essayé de sourire mais cela sonne toujours assez faux sans que tu ne saches pas pourquoi. Tu as l'air d'une poupée quand tu te mets à sourire, tu fais un peu peur. T'as l'air figé comme une poupée. T'aimes pas les poupées, tu les a toujours trouvées assez effrayantes. C'est les mains pleines que tu frappes alors à la porte.  Ni en retard, ni en avance, tu es plutôt fier de toi cette fois -tu as cette manière de gérer le temps un peu abstraite, on ne sait jamais si tu seras là quand il faut. Des pas et la porte qui s'ouvre. Tu lui offres un semblant de sourire, quelque chose qui étire tes lèvres. « Morning » lances-tu alors que tu tends un des deux cafés pris au préalable dans une des ces grandes anciennes que l'on connaît tous. « Caramel macchiato. » est le commentaire qui suit ton geste alors que tu fais ton entrée dans l'antre de la Bête. « Pour te remercier de ce que tu fais. Sauf que... Je ne sais pas vraiment ce que tu aimes alors je t'ai pris le même que moi. » tout en espérant qu'il apprécie le geste même s'il n'aime pas le café. « Mon préféré. » Termines-tu par dire avec un léger rire alors qu'enfin, tu lèves les yeux pour croiser les siens, portant à tes lèvres le café. « Tu vas bien ? » question futile, qui dirait non à un inconnu ?
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Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Mer 18 Mai - 20:43
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Bon, okay. Elle avait gagné un point, elle t’avait pris par surprise. Encore maintenant, tu t’en souviens, alors qu’une bonne semaine a déjà du passé. Oh, oui, une bonne grosse semaine, déjà. Entre temps tu as eu droit à ses messages, comme elle te l’avait promis – et non, c’est faux, tu ne repenses pas du tout au moment où elle a fait l’enfant et a noué votre promesse avec votre auriculaire. Pas du tout, absolument pas. Tu es dans le déni, et tu préfères largement y rester, vraiment. Tu ne dois pas y voir quelque chose de spécial, tu ne dois pas ressentir cette surprise embarrassante et cette chaleur qui se disperse à la fois dans ton corps. Tu ne dois pas y lire un espoir quelconque ; c’est juste sa manière à elle de te dire qu’elle honorera sa promesse. Et elle l’a honorée. Quelques jours plus tard, tu as reçu un message de sa part. Tout simple, tout bête. Tu aurais presque eu l’impression de fixer un rendez-vous d’affaire, tellement vos échanges ont été courts, simples et concis. Un bonjour, une heure de libre, un lieu. Un jour. Un au revoir à bientôt, et le tour était plié, c’était bon, c’était fini. Et depuis, tu attendais le jour J avec impatience. (ou pas ? tu essaies de ne pas trop y penser, en fait, tu as l’impression que ça pourrait te nuire.) Alors tu avais attendu, et te voilà désormais debout, devant le miroir, l’air plus déterminé que jamais. La veille, tu avais sorti toutes tes œuvres, et mon dieu, tu ne pensais pas en avoir autant. Tu avais même envoyé un message à une de tes amies en lui montrant la pile énorme, ce par quoi elle avait répondu que tu étais un ‘putain de freak qui garde toujours tout’. Alors que tu étais sûr que tes potes de la promo faisaient exactement la même chose. Mais peut être qu’ils les gardaient correctement, mieux rangés… c’est sûr que c’était pas difficile par rapport à toi, pour le coup. En tout cas, elle avait bien rigolé, et était même passée pour jeter un coup d’œil à toute cette belle collection, remarquant que le temps était passé à une vitesse, dis donc. Et elle n’avait pas tout à fait tort. Cette année c’était déroulée comme un film, vous aviez l’impression. Partiels, et hop, c’était déjà fini. Elle était repartie peu après avoir mangé un bout avec toi, après avoir regardé un film. Ouais, elle était rentrée tard, finalement, mais tu l’avais raccompagné jusqu’à chez elle malgré tout, car gentleman oblige, évidemment. Mais vous aviez passé une bonne soirée, alors en ce matin triste du mois de Mai, tu étais dans un bon état d’esprit. Un très bon état d’esprit, même. Tu te coiffes rapidement, t’habilles comme à ton habitude d’un t-shirt avec une chemise par-dessus, et un jean, et c’est bon, emballé c’est pesé. Tu fais ton lit, mets tes habits sales dans la poche que tu as installé à la salle de bain, et tu vas vérifier si tout est prêt sur la petite table du salon où ton amie et toi aviez déposé les œuvres de manière un peu plus… propre. Au lieu de ta grosse pile en désordre, elle avait fait plusieurs petites piles qui avaient chacune un thème différent, ou qui correspondaient à certains projets que vous aviez eu. Elle t’avait grandement aidé sur le coup, et tu lui avais promis de lui payer un café, ou un MacDo’ si elle préférait. Et, bien sûr, elle préférait. Pauvre porte-monnaie.

M’enfin avec tout ça, tout était prêt, ou presque. Tu n’avais pas encore mangé, et tu devais bien avouer que tu avais un petit creux. Mais tu n’as pas le temps de te demander ce que tu vas bien pouvoir préparer que la sonnerie retentit dans tes oreilles. C’est elle. Bon. Tu ne sais pas pourquoi tu es nerveux tout d’un coup, peut être un tic, une habitude ? Pourtant tu es habitué à recevoir des gens chez toi. Oublie, oublie. Tu ne veux pas y réfléchir, pas maintenant, pas question. Tu inspires, expires. Okay. Tu ouvres la porte et ce que tu vois te coupe le souffle –elle te sourit en te tendant une tasse de café, caramel macchiato, en fait. Ça te convient tout autant, mais tu n’arrives pas à bouger d’un pouce, tu restes là, les yeux grands ouverts. Tu t’étais attendu à tout sauf à… à ça. A ce qu’elle te sourit d’entrée de jeu en te disant bonjour. Non, vraiment, tu aurais pu imaginer n’importe quoi mais certainement pas un sourire comme ça, d’entrée de jeu. Tu ne sais pas si c’était la continuation du jeu de la dernière, et qu’elle avait décidé cette fois-ci de gagner cette bataille, mais tu devais bien avouer que tu venais de te faire avoir. Et ce, en beauté. Chapeau, ma belle. « Mornin’… » Réponds-tu encore un peu sonné par ce sourire qui semble t’éblouir un peu trop. Tu reprends un peu tes esprits en te poussant pour la laisser entrer dans ton appartement, refermant la porte d’une main, l’autre étant occupée à tenir le désormais met si fin et si doux qui te titille les papilles. « Il ne fallait pas, mais merci beaucoup. » Et encore une fois une chose arrive alors que tu ne t’y attendais absolument pas ; une sorte de très léger rire semble s’échapper de ses lèvres pendant qu’elle parle. Tu as l’impression que ce n’est pas du tout une simple petite visite pour regarder tes œuvres, mais un réel rendez-vous que tu as là. Elle te donne cette impression, en se tenant là chez toi, en t’offrant un caramel macchiato – et dieu sait à quel point tu es friand de caramel sous n’importe quelle forme. Peut être que tu te trompes, que tu en lis trop dans ces gestes, dans son sourire, son rire. Peut être qu’elle veut juste t’être agréable, sympa pour cette visite. Peut être sa dernière visite, peut être la dernière fois où vous vous verrez. « Je vais bien, merci. » Réponds-tu avec un grand sourire sincère – oui, tu es vraiment bien. Tu as passé une superbe soirée hier avec une amie proche, et aujourd’hui tu vas pouvoir parler art. Pourquoi tu n’irais pas bien ? Emmett. Tu as réussi à oublier, un peu. A peine. A vrai dire, cette petite visite prévue a bien tenu ton esprit loin des pensées qui le concerne, alors oui, tu vas bien. Tu as réussi à passer quasiment douze heures sans penser à lui. Miracle. « Et toi, comment vas-tu ? Tu ne t’es pas trop mouillée avec cette pluie ? » Tu regardes un peu partout, en haut, en bas, ses cheveux, pour voir si elle est trop mouillée, si elle aurait besoin d’une serviette ou autre. Mais apparemment non – elle a l’air d’être sèche, le parapluie l’ayant certainement très bien aidé dans cette tâche. « Tiens, passe moi ton parapluie, je vais le mettre dans le panier. » Tu attends qu’elle te le tende pour lui prendre gentiment des mains et le mettre dans le panier spécial à cet effet, puis tu avances dans l’appartement, te retournant vers elle. « Tu veux t’installer à la cuisine pour qu’on finisse tes petits cadeaux ? Ou tu veux les boire pendant que tu regardes tout ce que je t’ai sorti ? » dis-tu en souriant, lui montrant la petite table basse où sont déposés les piles, et la cuisine qui en réalité juste derrière le canapé où une réelle table est présente avec plusieurs chaises. En réalité, tu es heureux. Ce n’est pas tous les jours que tu peux montrer à quelqu’un tes œuvres, ce n’est pas tous les jours que tu pourras expliquer ta démarche, ce à quoi tu as pensé, quelles idées tu as eu pour faire telle ou telle œuvre. Quel message tu as voulu passer. Quel public visé, et toutes les autres questions auxquelles tu n’as jamais pu répondre, car il n’y a jamais eu quelqu’un –à part les gens de la promo- pour les poser. « Oh, et j’ai des gâteaux à manger avec, si tu veux. » Tu lui fais un grand sourire, et comme un enfant impatient, tu t’avances vers un placard que tu ouvres, laissant aux yeux de tous –surtout d’elle, en fait- ta petite caverne d’Alibaba version gâteaux sucrés. Tu as de tout, vraiment, absolument. Tu dois certainement avoir la plus grande collection de gâteaux de tout l’immeuble, tu penses. Mais ce n’est pas grave, vu la vitesse à laquelle ils partent, de toute façon…

©雲

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Mer 18 Mai - 22:04

so beautiful to see you lie
Il sourit et tu as comme l'impression de ne pas voir la même personne. Tu as l'impression de ne pas rencontrer le même Cléanthe qu'il y a quelques jours, comme si on l'avait remplacé. Changé. Transformé. L'idée qu'il ait pu t'oublier traverse alors ton esprit. Peut-être a-t-il vraiment abandonné l'idée de te séduire, peut-être s'est-il fait une raison et a juste abandonné ? Ca ne serait pas plus mal et peut-être que tu te sentirais moins gêné maintenant que la porte s'est refermée derrière toi et que vous n'êtes plus que tous les deux. Tu n'étais pas vraiment stressé à l'idée de cette rencontre et si tu l'étais, ce n'est que pour une seule et bonne raison ; qu'est-ce qui se passerait s'il découvrait que tu n'étais pas elle mais il rien qu'en t'apercevant ? Mais ça n'avait pas l'air d'être le cas pourtant, tu as pu sentir son regard sur toi alors qu'il te demande comment tu vas et si tu n'es pas trop mouillé par la pluie. « Ca va, la pluie n'est pas vraiment forte. Rien de très désagréable quand tu vis depuis vingt ans sous ce ciel gris. » essayes-tu de plaisanter alors que tu lui tends gentiment le parapluie légèrement mouillé ; c'est vrai que tu as toujours apprécier le temps de cet endroit. Ce n'est pas vraiment explicable et tu ne sais pas comment le dire sans que ça ne paraisse bizarre mais plus que de rester sous la pluie quand celle-ci est battante, c'est la ville de Londres sous les nuages que tu apprécies tout particulièrement. Il y a cette atmosphère, cette ambiance. Tu aurais presque envie d marcher sur les bords de la Tamise en te prenant pour Sherlock Holmes a la recherche d'un quelconque tueur. Il y a toujours ces odeurs d'ère victorienne qui flottent quelque part, toujours des souvenirs d'enfants gravés dans ta mémoire, des histoires, des contes, des choses que l'on t'apprend et que tu retiens. Tu apprécies tout simplement cet endroit et la pluie n'y rajoute qu'un charme particulier qui fait que tu te retrouves un peu trop souvent à marcher dans le froid et l'humide de la pluie simplement parce que c'est agréable de sentir l'eau sur son visage, simplement parce que c'est agréable d'entendre les goutte s'écraser sur l'asphalte alors que malgré tout la population dans les rues se réduit à moitié quand se pointe le premier orage. Quitte à attraper une pneumonie -souvent ça se termine avec un bon rhume et des personnes qui s'inquiètent pour rien parce qu'on ne meurt plus d'un rhume de nos jours, n'est-ce pas ? Puis tu n'apprends pas de tes erreurs et au fond t'es un peu têtu alors tu recommenceras certainement une prochaine fois. Tu te souviens de ton petit frère prêt à t'arracher tes vêtements pour te retenir et toi qui a terminé par le prendre avec toi. C'était peut-être la chose la plus idiote que tu n'aies jamais fait. Ta mère t'en a pas mal voulu pour ça.

« J'ai pas vraiment envie de te déranger plus que je ne le fais déjà. » répliques-tu à sa proposition de t'installer dans la cuisine. Plus que ça, tu n'as pas vraiment envie de passer plus de temps que prévu dans son appartement. Tu as déjà fait un énorme effort pour venir jusqu'ici, tu n'as pas vraiment envie de passer plus de temps en sa compagnie. Ce n'est pas qu'il te dérange, au contraire, peut-être même qu'il semble plus agréable que la dernière fois et c'est quelque chose tu apprécies tout particulièrement. Il n'y a vraiment pas cette animosité qu'il y avait dans vos regards, ces défis, ce jeu clairement visible. Certainement que c'est plus insidieux, quelque chose de plus réfléchi, de moins tendu. Quelque chose qui sera peut-être un peu plus douloureux que tu ne le crois ou qu'il ne le croit parce que tu ne sais pas vraiment à quoi t'attendre, tu ne sais pas vraiment quoi penser. Tu ne sais plus. Tu pensais l'avoir cerné en quelques instants mais tu te rends compte que tu as peut-être parlé un peu trop vite, tu te rends compte que les gens ne sont pas si simple à comprendre, tu te rends compte que toi aussi tu juges beaucoup trop sur les apparences, sur ce qu'il laisse percevoir alors que ce ne doit être qu'un dixième de ce qu'il est vraiment. Tu ne sais pas ce qu'il a vécu, tu ne sais pas qui il est et tu te permets pourtant de juger rien qu'à le regarder ? Tu ne vaux pas mieux que lui et pas mieux que tous les autres ; déjà que tu ne vaux pas grand chose. « Je te promets de faire attention et de ne mettre du café nulle part. » tu te moques de toi-même, tu sais que tu n'es pas vraiment très adroit et tu sais qu'une fois sur deux tu rates ta bouche, tu en mets sur ton t-shirt ou tu finis par renverser la tasse sur le sol, sur tes jambes, sur ton lit -combien de fois as-tu du changer tes draps parce que tu café était tombé dessus ? Mais à en juger par le poids de la chose dans ta main, tu es certain qu'il n'y en a plus assez pour créer une fin du monde et sans vraiment l'avouer, certainement que tu t'en voudrais toute la vie de gâcher quelque chose comme ça. Après tout, ce sont des choses uniques, des choses qui sortent de son esprit, des choses qui sortent de son coeur. Tu ne voudrais pas les salir. Mais voilà qu'il te propose des gâteaux. Tu entends ton estomac se mettre à geindre qu'il en veut un peu, rien qu'un peu et alors tu le maudis. Autant ton estomac que Cléanthe qui a décidé de te torturer. « Je devrais pas ! » pas vraiment parce que tu fais attention à ta ligne mais simplement parce que tu es certain de ne jamais dépenser le sucre que tu vas manger et tu ne sais pas vraiment t'arrêter quand il y a en a beaucoup à disposition « Tu n'as qu'à les apporter avec le café ? » Proposes-tu alors sans vraiment vouloir t'imposer, sans vouloir décider pour lui mais à vrai dire, tu avais plutôt besoin d'assouvir ta curiosité. Maintenant que tu étais là, tu pouvais sentir cette envie d'en savoir plus remonter, tu pouvais sentir le désir de parcourir son esprit de tes yeux.  Puis tu les vois, les choses là, sur la table et tu as juste envie de poser tes doigts dessus, tu as juste envie de t'asseoir et de te taire pour regarder. Alors tu le laisses décider. Qu'il mène des gâteaux s'il veut -ce n'est qu'un extra finalement. Puis peut-être que vous pourriez les manger un peu plus tard. Quand tu auras fini ou au milieu d'une discussion ou tu ne sais pas vraiment parce que tu ne sais pas vraiment combien de temps tu vas passer ici, tu ne sais pas non plus comment ça peut se passer, comment est-ce que les choses vont aller.

Tu poses ta tasse sur la table alors que tu le laisses revenir avec de quoi manger, tu lui jettes un regard. peut-être que tu attends simplement un hochement de tête, qu'il acquiesce tes gestes et tu prends le premier projet qui te vient sous la main. Ce n'est pas très grand, mais tu as comme l'impression de t'introduire un peu plus dans l'intimité de cet homme. N'est-ce pas aller trop loin que de lui porter de l'intérêt alors que tu ne voulais même pas savoir son nom ? pourtant te voilà, avec une de ses oeuvres en main, chez lui, avec du café, des gâteaux, une ambiance trop conviviale pour ne pas être suspecte et simplement vous deux dans un silence de mort. Silence qui ne semble pas te gêner alors que tu parcours la chose du regard, alors que tu essayes de comprendre. Mais t'es pas certain de savoir interpréter ce genre de choses. Le truc c'est que tu as toujours adoré l'art. Tu as toujours aimé le regarder, tu as toujours aimé le côtoyer sous n'importe quelle forme que ce soit mais tu n'as jamais été vraiment doué pour interpréter, pour comprendre, tu n'as jamais vraiment été doué pour trouver les histoires derrières ça et tu n'as jamais vraiment été doué pour l'art en lui-même non plus. Tu ne sais rien faire de tes dix doigts et si par moment tu peux sembler gracieux, ce n'est qu'une illusion parce qu'on a jamais vu quelqu'un d'aussi maladroit que toi ; il y avait par exemple une chance sur deux pour que tu rates le pauvre canapé sur lequel tu as posé tes fesses. Mais pas cette fois. Tu as alors relevé les yeux vers Cléanthe, tu as voulu lui adresser un sourire mais tu n'es toujours pas certain de la tête que ça te donne -tu crois vraiment que tu as l'air ridicule à sourire comme un idiot et tu as fini par demander presque timidement, presque ; « Tu me racontes, tu m'expliques ? » comme si tu voulais tout savoir sur tout et doucement, tu tapotes la place à côté de toi alors que tu prends une autre de ses oeuves. Tu voudrais qu'il te parle de toutes et peut-être qu'il ne s'arrête pas.
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Cléanthe J. Alevatros
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Mer 18 Mai - 23:05
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ft Sidé.


C’est vrai que tu es assez différent d’avant, de cette première rencontre. Il faut dire que tu n’es pas dans le même état d’esprit, que ton but cette fois-ci est un peu plus différent même si tu ne perds pas de vue ton objectif principal. Mais, oui, tu es différent. Différent dans ta manière de lui parler, plus doucement, plus gentiment qu’avant. Différent dans ta manière de la regarder, de la fixer, de vouloir la détailler sous tous les angles. Non, cette fois-ci, tu es différent car tu es mieux dans ta peau, tu sens ton cœur qui se débloque un peu, qui respire un peu. Qui oublie, qui se remet difficilement, mais doucement. Même si ce n’est qu’une instant, que l’espace d’une journée, d’un week-end où tu te sens bien, où tu arrives à être toi-même sans tricher, en étant sincère, et étant toi, toi. Juste toi, en vrai, sans faux-pli. Juste un humain qui arrive à vivre et qui aspire à reprendre contact pour de vrai, et qui ne se replie par simplement derrière un miroir en faisait comme si. Tu as effectivement l’impression d’avoir changé, tout au long de cette semaine ; comme si tu t’étais ouvert de nouveau, épanoui, peut être. Peut être était-ce le beau temps de Londres qui te mettait dans cet état, peut être est-ce les croquis que tu as fait d’enfants et de couples dans le grand parc sous ce soleil éblouissant qui t’a changé. Peut être est-ce tout simplement cette bonne humeur ambiante lorsque tu sortais de chez toi qui t’a convaincu de sortir de ta putain de coquille et de respirer cet air si frais, si nouveau. Si beau. Alors, oui, tu as peut être changé. Toi, tout ce que tu sais, c’est que tu vas bien. Tu vas mieux. Tu te sens reprendre un nouveau départ, peut être ? Ou tu continues simplement ta vie aussi paisiblement que possible, décidant tout simplement de mettre tout ce foutu passé dans un placard et de l’enfermer. Ah, si seulement c’était possible. Si seulement.

« Tu ne me déranges pas, t’en fais pas autant. » dis-tu en t’avançant vers les petits gâteaux pour en prendre quelques uns – des granola surtout, tu es si faible devant ceux-là – écoutant Sidé qui te dit qu’elle fera attention. Peut être est-elle maladroite ? Apparemment, elle sait ce qu’elle dit, donc sûrement a-t-elle réellement peur d’en mettre partout, en particulier sur tes toiles. Même si ça ne chagrinerait pas vraiment, en réalité. Toutes les toiles que tu as là – à quelques exceptions près- n’ont pas de réelles importances à tes yeux. Ce sont principalement des travaux de classes, ou des toiles que tu as fait dans le parc à côté, ou même des collaborations avec tes amis. Mais rien, à part les différentes toiles qui représentent ton passé n’ont de réelles importance pour toi. Certains te disent sans-cœur à cause de ça, mais ut ne vois pas en quoi. N’as-tu pas le droit de ne pas aimer certaines de tes œuvres ? Tu en es le créateur, tu devrais avoir le droit de choisir quel sentiment tu éprouves pour chacune d’entre elles, tu devrais être capable, tu devrais avoir le pouvoir de pouvoir en faire ce que tu veux. Si tu veux les jeter, tu les jettes. Si tu veux les abimer, les déchirer, ou repeindre par-dessus, tu devrais en avoir le droit. Mais apparemment certains pensent qu’à partir du moment où tu as finis une toile, elle ne t’appartient plus. Que c’est au public de décider quoi en faire. Ridicule. Tu trouves cela ridicule, vraiment. Car quand bien même tu les exposerais, tu en es le seul maître, le seul qui puisse faire ce que tu veux avec, que cela en déplaise aux autres ou non, tu n’en as absolument cure. « Tu es maladroite, c’est ça ? » Dis-tu en rigolant en même temps que tu suis Sidé qui finalement décide de s’installer sur la table basse du salon, te regardant dans une demande muette pour savoir si elle peut toucher tes toiles. Tu glousses un peu en la voyant faire aussi attention, en te demandant la permission, mais tu acquiesces d’un coup de tête en l’observant prendre en main une de tes toiles. Elle est comme fasciné, et toi, c’est elle qui te fascine. Tu as l’impression qu’elle a en main comme un trésor du monde vu comment elle le regarde, elle l’observe, comme si elle voulait en aspiré son histoire, ce que ce tableau raconte. Peut être est-ce une amoureuse des arts, en fait. Peut être est-ce que pour cela qu’elle a été intéressée par ta personne, pour la simple et bonne raison que tu as dit que tu étais en art. Alors s’intéresse-t-elle plus à ton art ou à ta personne ? Mais ton art, n’est-ce pas toi ? Tu as l’impression que tu pars un peu loin dans tes divagations, alors tu la rejoins simplement sur le canapé, là où elle pose sa main et tapote pour te demander de venir – demande muette encore une fois. Aurait-elle peur de dire tout haut ses envies, ce qu’elle souhaite de toi ? A-t-elle peut de perdre une nouvelle fois ce jeu si elle te demande trop de chose, et est-ce sa stratégie de formuler tout simplement des demandes muettes ? Ou peut être est-ce dans sa nature, tout simplement. De ne prononcer que les choses les plus importantes, les seules pour lesquelles elle est obligée de les formuler à haute voix. Oui, tu penses que c’est bien plus dans sa nature, dans sa manière de faire, de se comporter, lorsqu’elle te demande de lui expliquer, de lui raconter.

Tu poses d’abord les gâteaux à tes pieds, posant ensuite ta tasse sur un coin de la table où tu pousses un peu les autres piles pour faire de la place, histoire d’être que la tasse ne tombe pas. Tu t’installes un peu plus confortablement te rapprochant de la jeune femme jusqu’à ce que vos épaules se frôlent, mais tu ne fais pas réellement attention au contact ; ton regard est focalisé sur la toile, celle qu’elle tient entre ses mains. « C’était un projet commun, pour la classe. On avait un thème, et chacun d’entre nous devaient s’atteler à une tâche en particulier, ou plusieurs, mais cela devait être équitable entre nous. » Tu dis doucement, comme si c’était un secret partager. Tu te souviens de cette toile. Tu avais fait les visages, les émotions, ainsi que la gouache. Gouache qui avait bien évidemment fini partout, mais vous vous étiez bien amusé. Même si ton appart n’avait pas vraiment apprécié ; il en porte encore des cicatrices de couleurs sur certains murs si on fait bien attention. « Mon amie Iris a fait les personnes, à part les émotions sur les visages. Je m’en suis occupé. Dylan a fait le paysage de la ville, ainsi que la nature. On s’est partagé la peinture avec Russo, il a fait tout le décor pendant que je m’occupais de tous les personnages et des détails qu’il n’arrivait pas à fixer. » Tu es assez fier de cette peinture, quoi que tu dises. Même si au départ vous aviez eu du mal à vous décidez sur la stratégie et le thème à adopter, vous aviez réussi à trouver un terrain d’entente assez intéressant, et tu avais été vraiment heureux de pouvoir travailler avec eux. Vous aviez passé, tous, une excellente semaine. « On a eu un peu de mal à se décider pour l’un des thèmes obligatoire, mais on s’est finalement mis d’accord sur ‘L’instant’, en prenant comme décor le paysage urbain de Londres, avec sa population. Le croquis a été un peu difficile vu que les gens sont toujours en perpétuels mouvements, mais ça n’a rendu le défi que plus amusant. » Et incroyablement intéressant. Vous aviez réussi à rendre à la toile un effet de vie, avec des cheveux au vent, des mains qui se séparent, des regards qui se croisent. Tous, vous aviez des domaines dans lesquels vous étiez les meilleurs, dans lesquels le croquis avait pris forme via plusieurs critères que vous avez ensuite mis en commun. Un exercice vraiment dur, car il fallait avoir la patiente, il fallait capture l’instant. Et tu trouvais que vous aviez parfaitement réussi à capture un instant de vie de cette ville qui vous accueille à bras ouvert. Et tu rends compte que tu n’as pas arrêté de parler, que tu as tout déblatérer, passionné comme tu l’es à chaque fois que l’on te parle d’art, que l’on te demande de parler de tes œuvres. Pauvre enfant rêveur que tu es.

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E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Mer 18 Mai - 23:57

so beautiful to see you lie
Son épaule frôle la tienne mais tu essayes d'en faire abstraction, de ne pas vraiment t'occuper de son corps qui touche le tien. Une réaction trop violente, un mouvement de recul et c'est lui montrer que tu le crains encore alors qu'il essaye peut-être, en quelque sorte de s'ouvrir à toi. Tu sais bien qu'au fur et à mesure, c'est lui qui gagne du terrain, qui te domine. Tu aurais très bien pu lui demander de se décoller ou tout simplement bouger légèrement pour que ton épaule ne touche plus la sienne mais l'inquiétude face à ce qu'il peut penser est quelque chose qui t'empêche de faire quoi que ce soit. Puis tu ne peux pas voir de gestes déplacés derrière chacun de ses mouvements, ça tournerait rapidement à la paranoïa, Tu pourrais alors te dire que tout n'est que mensonge, qu'il n'a jamais vraiment eu l'intention de te montrer ses œuvres, peut-être même qu'elles ne sont pas à lui, ces toiles, peut-être qu'il fait semblant, peut-être qu'il veut te faire croire, te laisser imaginer des choses simplement pour t'attraper dans ses filets. Peut-être que tu n'es pas le seul a avoir ébauché un mensonge plus gros que toi et peut-être que simplement tu te rassures avec ces mots qui n'ont aucun sens. Tu as vu comment son regard s'est mis à briller à peine le dessin évoqué, tu as vu comment il semblait y tenir à cette chose, à cet art, à cette passion. C'est idiot de penser qu'autant de sincérité est possiblement un mensonge ou il serait un menteur hors-pair et un très bon acteur. Surtout un très bon acteur. Et tu ne le crois pas capable de ça, en tout cas pas comme ça. Tout sonne trop vrai pour être un mensonge. Il n'y a qu'à voir son visage qui s'illumine, il n'y a qu'à voir les sourires qui s'en dessinent, il n'y a qu'à voir tout ce qu'il ne voudrait peut-être pas montrer mais qui lui échappe sans qu'il ne puisse rien y faire. C'est naturel, diraient-ils. On ne peut pas retenir toutes ses expressions, toutes ses émotions, sous peine d'exploser, de devenir une bombe humaine. T'es un peu comme ça, toi. Un peu à retardement, un truc  prêt à péter, à tout balancer. T'es le genre à garder beaucoup puis à tout laisser sortir quand ça t'arrange et quand t'as envie, quand tu sais que ça peut faire bien mal. Sans jamais vouloir vraiment blesser. Tu apprécies simplement  beaucoup trop le silence pour le briser si facilement. Peut-être qu'il l''a remarqué, qu'il y a fait attention. La première fois, il t'a soupiré au visage, la deuxième il a simplement écouté tes gestes comme si de rien était.

Ses yeux sont rivés sur la toile et les  tiens sont rivés sur lui. Ses yeux qui regardent avec une certaine tendresse le dessin, ses lèvres qui s''éloignent et se rapprochent au fur et à mesure que les mots se  forment et le voilà parti dans son histoire, dans ce qu'il a à dire à propos de cet épisode. Tu reportes ton attention sur l'objet d'art qui est entre tes doigts mais tu écoutes soigneusement, avec attention tout ce qu'il peut te dire, tout ce que tu peux comprendre. Tu veux certainement voir dans cette chose ce qu'il voit lui, comment est-ce qu'il l'aperçoit, le ressent. Il y a  tout un tas d'émotions un peu partout dans le tableau et tu as en quelque sorte l'impression de revivre ta matinée dans les transports et la foule avec ces regards vides mais pourtant plein d'émotion, avec ces sortes de zombie du vingt-et-unième siècle qui ne marchent que pour le travail et l'argent parce que sans argent on ne peut rien faire qu'on a besoin de casser la croûte. Il t'explique que c'est un projet commun, que c'est quelque chose qu'il n'a pas fait tout seul et c'est peut-être aussi pour cela qu'on peut sentir autant d'émotions différentes un peu partout quand on le regarde. Un hochement de la tête et tu sembles apprécier l'explication qu'il te donne. Tu passes tes doigts sur les visages des personnes, sur ce flou pourtant bien représenté ; est-ce que ce sont des émotions qu'il a vu, est-ce que se sont les siennes qu'il a retranscrites, est-ce qu'il s'est inspiré des personnes autour de lui à ce moment-là pour en tirer quelque chose ? Tant de questions qui te brûlent fort la langue mais tu sais qu'il est parti et tu ne veux pas le couper, tu ne veux pas l'arrêter avant que de lui-même il termine comme si tu avais peur qu'il ne se remette jamais à parler à cause de toi. Des noms fusent, des souvenirs avec certainement et sans vraiment connaître tu sembles pourtant comprendre un peu mieux la façon de voir les choses, tu sembles un peu mieux comprendre ce qu'il a fait, ce qu'il a voulu dire. Ce qu'ils ont voulu dire. Tu te rends compte que c'est le genre de choses que tu ne peux pas vraiment faire, que tu ne sais pas faire. Tu te rends compte qu'au fond, t'es profondément seul ; c'est peut-être un choix, peut-être une envie mais il reste difficile et compliqué de s'en rendre compte dans une telle situation. T'as l'impression d'entendre des millions de sourire dans sa voix et ton attention se reporte sur lui quelques instants puis de nouveau sur le tableau.  « Je trouve que... C'est très intéressant. » avoues-tu. « Les différentes façon de voir les choses, la diversité des regards... » que tu avances comme si tu en savais quelque chose. « Enfin, je dis ça mais je ne suis même pas sûr moi-même de ce que je raconte. » Léger rire qui traverse tes lèvres alors que tu restes quelques instants de plus sur le tableau avant de le reposer.
Tu dois avouer que tu ne t'attendais pas à une telle collection, à un tel nombre de toiles. Toi qui pensait en avoir pour très peu de temps, il se peut que tu en aies pour plusieurs heures à éplucher son âme et sa conscience mais maintenant il est bien trop tard pour regretter quoi que ce soit. Toi même tu as pris ton temps au vu de différentes toiles sur lesquelles tu t'es attardé plus que d'autres, demandant peut-être un peu plus d'information, espérant qu'il puisse te livrer un secret ou deux qui s'échapperait d'entre ses lèvres sans qu'il ne s'en rende compte, qui glisserait jusqu'à ton oreille. Tu sais que tu ne devrais pas être aussi curieux, tu sais que tu devrais te retenir de vouloir savoir tout sur tout mais tu n'y peux rien et quand quelque chose t'intéresse, quand quelque chose te plaît tu dois savoir. C'est peut-être ça qu'on appelle être passionné, ou peut-être que tu es simplement plein d'obsessions.Il y a des toiles qui te laissent certains sentiments, d'autres moins. Il y a celle qui semblent sérieuses et celles qui semblent brouillonne. Celles dont tu aimerais des heures d'histoire quand il n'y a que trois mois à dire et d'autres dont tu ne soupçonnerais pas le passé : tu trouves que c'est très représentatif, tu trouves que c'est tout à fait lui. Tu ne saurais comment le mettre en parole mais il est ce genre de type dont on croirait n'avoir rien à dire mais qui a pourtant la vie la plus inattendue, la plus incroyable ou invraisemblable. Ou peut-être qu'il n'y a que toi qui le voit comme ça, parce que vous vous êtes rencontrés par hasard, sur un de ces coups de tête, parce qu'il t'a tout simplement montré quelque chose  qu'il voulait montrer sans trop en faire avec le reste. Et pourtant, vous êtes là, sur son canapé, à observer des choses qui sont tout de même son intimité, n'est-ce pas ? Tu n'es pas certain que tu aurais laissé un inconnu regarder tes toiles si tu avais été à sa place ; encore moins quelqu'un que tu aurais approché avec des idées un peu de travers, carrément mal placées. Tu prends une nouvelle toile, encore une autre, elles s'empilent près de toi et pourtant tu as l'impression que les nouvelles sont sans fin. C'est là alors que tu te rends compte d'une chose. D'une simple et toute petite chose mais pourtant la seule qui promettait un futur.

« Je n'ai pas encore vu celle dont tu m'as parlé, celle que tu as peint quand tu étais plus jeune... » la toile qui enferme ses souvenirs, celle qui retient son passé. Tu n'as pas vu ce paysage qu'il t'a presque promis de voir dans le futur. Ton regard a de nouveau rencontré le sien. Tu ne veux pas qu'il pense que tu ne portais aucun intérêt aux précédentes toiles ; elles étaient plus intéressantes les unes que les autres mais peut-être que, tu dois avouer, celle-ci t'intéresse plus particulièrement que les autres. Parce que c'est quelque chose de différent, parce que c'est quelque chose qui te permettrait peut-être de remplacer les mots des livres, photos beaucoup trop retouchées d'un pauvre manuel pour les secondaires. Il n'y a pas la même émotion la même façon de voir les choses, de les dessiner, de les interpréter et toi qui est alors si muet sur tes demandes, tu articules tout de même ; « Je pourrais la voir, s'il te plaît ? » parce que n'est-elle pas la vraie raison de cette deuxième rencontre, n'est-elle pas celle qu'il a mis au futur comme une promesse qu'il voulait absolument tenir. Tu as honoré la tienne, c'était maintenant à son tour.
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Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Jeu 19 Mai - 11:28
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Tu souris comme un idiot en l’entendant dire qu’elle trouve ça intéressant. Tu es heureux de voir que malgré tes déblatérations habituelles tu as néanmoins réussi à la séduire avec tes mots, ce que tu ressens pour cette unique toile qui t’a demandé un temps fou. Mais qui en valait la peine, réellement. « Tu n’as pas besoin de savoir ce que tu racontes, juste de le ressentir. » Il est vrai que l’on pouvait te considérer comme un beau parleur, comme quelqu’un qui adore brosser les gens dans le sens du poil, et c’était sûrement peut être vrai, mais également faux. La plupart du temps, même si tu parlais pour ne rien dire, certaines choses avaient du sens, du moins à tes yeux. Et ça te blessait plus ou moins que l’on rigole de tout ce que tu disais alors que parfois, dans cet amas de parole constant se trouvait parfois tes réelles pensées. Mais avec Sidé, ce n’est pas tout à fait pareil. Comme si tu acceptais le fait qu’elle aime le silence, tu réduisais ton débit de parole au minimum, ne prononçant que des phrases imprégnées de sens, qui ont un but. Autant dire que c’est un changement quelque peu brutal, mais dont tu as l’habitude, tout cela dépendant des personnes que tu as en face de toi. Et en outre, la jeune femme fait parti de ceux avec lesquels tu n’as pas besoin de parler tout le temps pour faire rire, pour faire passer le temps. Le temps passe très bien aussi vite au naturel avec elle, pour que tu n’aies pas besoin de l’accélérer avec des mots. Alors vous continuez à scruter les différentes toiles, qui passent entre ses mains, certaines où il y a tant de chose à dire, d’autre où il y en a si peu. Mais toi, ce que tu regardes surtout, en plus des toiles qu’elle te demande de commenter, c’est elle. Comment ses yeux passent sur la toile, comment ils la caressent tout en douceur, comment la curiosité apparaît sur son visage avec cette petite lumière qui éclairent ses onyx. Tu as un sourire doux qui se place sur ton visage. Jamais tu n’aurais cru possible un jour que tu partagerais certains secrets de tes toiles avec quelqu’un, et encore moins avec une fille que tu voulais manger toute crue dans un lit, à l’origine. Enfin, c’est toujours ton point d’arrivée, bien sûr, mais pour l’instant tu veux juste profiter de cet instant où tu as l’impression que vous n’êtes que de simples amis qui discutent art. Et c’est très bien comme ça.

« Ah, oui, c’est vrai. Bien sûr, attends une seconde. » La fameuse toile de ton enfance. Celle qui est si précieuse à tes yeux, celle que tu as refait plus d’une dizaine de fois, peu importe les supports. Tu as tout gardé, mais tu vas lui montrer uniquement les plusieurs toiles que tu as – moins compliqué de trouver les toiles que les croquis, évidemment. Tu te lèves, te dirigeant vers ta chambre où tu ouvres un placard où sont disposées les différentes toiles. Tu les empiles les unes sur les autres, faisant bien attention à ne pas les abîmer, et tu te diriges de nouveau vers la petite table. Tu poses les toiles à terre un instant, sortant toutes les toiles de la table basse que Sidé a déjà vu, sur lesquelles tu t’es déjà exprimé. Tu as besoin de faire de la place, car il est hors de question ces toiles ne s’abîment ou ne soient salies, peu importe comment. Tu les reprends en main et les disposes sur la table, où tu alignes les quatre petites toiles qui représente le même tableau, avec différentes techniques ; peinture à l’huile, gouache, fusain, acrylique. Certains donnent des tons plus clairs, d’autres plus foncé. Mais tu as essayé de donner à chacune de tes toiles les différents sentiments que tu avais pour ces souvenirs, pour cette enfance perdue dans cette école qui doit certainement ne plus exister à l’heure de maintenant. « Voilà. C’est toutes les toiles que j’ai fait. Il y a d’autre croquis, mais je n’ai pas vraiment eu le courage de les chercher dans mes cahiers, désolé. » Tu rigoles un peu en disant ça, car tu penses à tes dizaines et dizaines de cahiers qui se sont empilés au fil des années, et qui comportent trop de choses. Beaucoup trop. Alors pour réussir à retrouver les différents dessins que tu as fait au fur et à mesure, non, c’est trop te demander, pour le coup. Tu n’aurais jamais eu le courage. Tu l’auras certainement lorsque tu voudras retomber dans le passé et voir les différences, mais pour l’instant, tu n’en as pas besoin, alors tu n’as pas cherché. « Tu peux les toucher, il n’y a aucun souci. » Ajoutes-tu en lui tendant celle au fusain qui ne risque pas de tâcher car tu l’as faite sécher avec les bombes fixatives. Tu te relèves, allant chercher une, deux assiettes pour manger en même temps qu’elle regarde tout ça. C’est que tu as toujours faim, toi, vu que tu n’as toujours pas mangé un bout, et ça te manque drôlement, vraiment. Tu reviens t’asseoir à tes côtés en ouvrant le paquet de granola que tu verses dans ton assiette, commençant à manger, tout en prenant quelques gorgées du caramel macchiato entre deux gâteaux. Tu la fixes alors qu’elle regarde tes toiles, et tu as l’impression qu’elle est comme aspirée par ces œuvres. Mais tu ne diras rien. Tant qu’elle ne te demandera pas de lui raconter quoi que ce soit sur elles, sur ces toiles, sur ton passé, sur le pourquoi du comment tu as voulu peindre ça, tu ne lui diras rien. Tu veux que ça vienne d’elle, tu veux qu’elle te montre de nouveau cet intérêt qu’elle t’a montré en te demandant de voir ces toiles. Tu veux revoir ces étoiles dans les yeux lorsqu’elle te demandera de parler de ton passé, de tes sentiments par rapport à ça – si elle te le demande. Alors en attendant, tu manges un peu, tu bois un peu, tu l’observes. Le mouvement de ces cils lorsqu’elle bat des yeux, ses mèches de cheveux qui se délogent de son oreille pour venir se déposer sur son visage, et toute sa tignasse ténébreuse attachée en une longue tresse qui est absolument fabuleuse. Tu n’as jamais vu de tresse aussi longue, et tu dois bien avouer que, mon dieu, c’est vraiment quelque chose. Tu as très envie de prendre ton carnet de dessine son profil comme ça, avec sa tresse qui descend élégamment son dos et qui vient se déposer sur le canapé. C’est magnifique. C’est un paysage absolument sublime qui s’offre à toi, avec ses yeux illuminés, avec ses mèches qui encadrent son visage.

Et tu sais que quand l’envie est là, il ne faut pas la laisser s’échapper, jamais. Alors tu en profites pendant qu’elle est quasiment hypnotisée devant tes toiles pour aller chercher ton carnet et un crayon, te réinstallant sur le canapé et commençant à faire un croquis très rapide. La forme de son visage, son nez, ses lèvres. Les contours de son corps, avec les plis des vêtements, le contour de son crane sans ses cheveux pour l’instant. Tu la regardes assez fixement afin de pouvoir reproduire sur la feuille ce que tu vois, la mine de ton crayon caressant doucement la feuille pendant que tu règles quelques petits détails comme le contour des cheveux, cette fois-ci, avec les quelques mèches qui tombent sur son visage, la forme de ses yeux rivés sur les toiles, l’expression de ses lèvres, la manière dont son corps se tient. Tout plein de petits détails comme ça qui vont faire tout le dessin en lui-même, alors même que ce n’est qu’un croquis qui n’est pas encore détaillé réellement. Et même si tu sais que c’est mal, même si tu sais que tu aurais dû lui demander la permission d’abord, qu’elle risque de s’énerver, tu n’as pas résisté. L’inspiration n’est pas une chose qui attend, après tout, alors tu n’as pas entendu. Tu as cédé face à l’appel de l’envie de dessiner, et même si tu sais que ça ne va pas plaire à Sidé, tu en avais besoin, tout simplement.

©雲

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Jeu 19 Mai - 21:54

so beautiful to see you lie
« Tu n'as pas à t'excuser » est la seule chose que tu articules alors qu'il a dépose devant toi plusieurs tableaux. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il y en ai plus qu'un ; il doit vraiment aimer ce paysage et c'est pour ça qu'il n'a pas à s'excuser. Parce que tu trouves qu'il en fait déjà beaucoup pour toi qui n'est qu'un inconnu, pour toi qui aurait pu l'envoyer voir ailleurs assez rapidement, pour toi qui n'a jamais promis de le revoir, de le rencontrer à nouveau après ça. Il te livre son passé sur un plateau alors que tu ne lui as rien dit, alors que tu ne t'es jamais confié. De nouvelles questions te brûlent la langue ; est-il comme ça avec tout le monde ? Est-ce qu'il se dévoile petit à petit avec toutes les filles, avec tous les hommes qu'il veut séduire ? Ce n'est pas vraiment de la jalousie, de quoi serais-tu jaloux, d'abord ? Tu es simplement curieux de savoir s'il fait ça avec toutes les personnes qu'il veut conquérir, s'il est prêt à se dévoiler un peu plus à chacune des personnes qui ont mis les pieds dans son appartement ? Est-ce qu'il est vraiment ce genre de personnes, à profiter d'une part de son histoire pour séduire les autres, pour les faire tomber comme des mouches ? Ce serait tellement idiot, tellement méchant de sa part que tu ne le crois pas capable de ça. Pas comme ça, pas dans cette optique-là. Quand tu le regardes, tu ne vois pas ça. Dans son sourire, dans ses yeux, dans a façon de parle, tu ne vois pas ça alors tu ne veux pas le croire et tu ne le croiras pas ; tu juges encore trop vite et parce que tu te mures dans un silence de mort, tu ne sauras jamais la vérité alors tu n'as pas le droit de tirer des conclusions, tu n'as pas le droit de dire quoi que ce soit. Tu es celui qui se tait le plus sur ton passé et ce n'est pas faute d'avoir essayé après tout, plusieurs fois il t'a parlé de tes parents, plusieurs fois il a essayé de faire la conversation, de creuser de ton côté sans jamais que tu n'ouvres la bouche. Peut-être qu'il fait ça pour t'entendre à ton tour. Une sorte d'échange muet. Une promesse qui ne se dit pas. Montre moi qui tu es et je te montrerai qui je suis. Peut-être que tu le feras, peut-être que tu feras cet effort mais peut-être aussi que tu as d'autres choses à avouer avant ça, peu-être que tu as d'autres choses à lui dire avant de lui expliquer qui tu es vraiment. Peut-être que tu devrais arrêter de mentir. Ton cœur se sert un peu, tu te dis que c'est ignoble ce que tu fais, tu te dis que tu ne vaux pas grand chose, t'es certain que tu pourrais pleurer. Pleurer parce que tu te dégoûterais presque. Ouais, tu l'avoues. Tu te sens coupable. Ouais, tu l'avoues, tu te sens un peu con, ouais tu l'avoues tu aimerais lui hurler que tu regrettes d'avoir ça, que t'es carrément désolé mais tu l'as pris pour un con et en même temps, tu te dis que ça ne sert à rien de s'éterniser, que tu feras tout pour l'éviter. Tu sais qu'on peut bloquer des numéros sur un téléphone, tu sais que la fac est assez grande pour s'éviter et tu sais où il l'habite alors tu n'aurais qu'à éviter ce quartier, puis ce n'est pas comme si tu sortais beaucoup et même si c'est le cas, tu ne sais pas certain que vous fréquentiez vraiment les mêmes endroits. On se rassure comme on peut.

Tu passes tes doigts sur les traits séchés. Tu essayes de suivre les mouvements, tu essayes d'imaginer comment est-ce qu'il a fait ça, tu essayes d'imaginer son visage concentré, ses yeux remplis de souvenir, ses traits sérieux, peut-être même un peu tendu par la concentration, un peu perdu sur une toile qui se remplit au fur et à mesure. Tu ne lui diras certainement pas mais tu aimerais bien le voir faire un jour. L'observer entrain de travailler, voir comment il s'y prend, voir les différentes expressions que son visage peut avoir alors qu'il trace ses idées sur la toile, alors qu'il donne vie à ce qui n'est qu'une image dans le fond de sa boîte crânienne. Tu aimerais bien savoir comment est-ce qu'il s'y prend, comment est-ce qu'il fait, apprendre sans vraiment pouvoir exécuter à ton tour parce que tu sais que c'est peine perdue, parce que tu sais que tu ne sauras jamais faire ça. Tu n'as pas assez de bons souvenirs, tu n'as pas assez de beaux paysages, pas assez d'émotions à faire passer dans ce genre d'oeuvres alors que lui semble avoir tellement de choses à raconter, tellement d'histoire à te dire, à leur dire, à simplement clamer. Être un artiste semble alors être une évidence, il ne pouvait être autre chose, te dis-tu. Tu te dis aussi qu'on a besoin de gens comme lui, qu'on a besoin de ces personnes qui laissent des traces de leurs vies parce que sinon, à quoi cela servirait-il de vivre ? On devrait tous faire comme ça, quand t'y penses vraiment, on devrait tous essayer de laisser une trace de sa vie, on devrait tous laisser une marque de son passage sur Terre au lieu de se contenter d'exister, au lieu de se contenter d'avancer sans jamais rien faire. Il faudrait marquer d'une croix son passé, son présent, il faudrait prendre une photo de chaque instant pour qu'un jour quelqu'un les voit, pour qu'un jour quelqu'un se dise « ah oui, alors ça a existé », pour se dire que certaines personnes ont essayé de faire bouger les choses ou ont tout simplement essayé de garder intacte des parties d'un passé qui se veut oublier, qui sera certainement oublié. Tu ne sais même pas si ce que tu regardes-là n'est pas déjà plus qu'un pauvre souvenir, quelque chose qu'il ne peut que dessiner parce qu'il ne pourra plus jamais le voir. C'est triste, non ? Un peu poignant peut-être et tu fermes les yeux quelques instants, quelques secondes, le temps qu'il ouvre son paquet de gâteau -et l'odeur du sucre qui te chatouille le nez. Tu as l'impression de vivre son rêve et en même temps quelque chose te dérange. Tu sais que c'est son regard qui s'écrase sur ton visage, tu sais que ce sont ses yeux qui suivent tes traits comme s'il ne t'avait jamais vu, comme s'il ne t'avait jamais croisé. Tu trouves ça assez gênant, mais tu essayes d'en faire abstraction, tu te dis que c'est normal, tu te dis qu'il doit s'ennuyer, que tu n'es pas vraiment causant comme gars, que tu ne sais pas comment l'occuper, qu'il n'a pas grand chose à faire et peut-être que tu penses t'excuser mais tes lèvres ne forment aucun mot, mais tes cordes vocales ne forment aucun son parce qu'au final tu es perdu dans ta contemplation. Tu as changé de tableau et tu as beau savoir que c'est exactement le même paysage, il y a quelque chose de différent dans chacun d'eux, il y a quelque chose de changé, une autre touche, peut-être un autre souvenir, quelque chose qui est venu s'ajouter alors qu'il réfléchissait, quelque chose qui s'est changé en réalité quand il a posé sur la toile et toi tu te dis qu'il vient d'un endroit dont on t'a tant parlé, que tu as l'impression de connaître sans jamais y avoir mis les pieds et peut-être qu'au fond, tu l'envies un peu, peut-être que tu voudrais être à sa place, peut-être que tu aurais voulu être de là-bas aussi mais c'est aussi parce que tu ne sais rien, parce que tu ne crois que ce que tu vois et ce que tu vois semble être quelque chose de trop beau pour exister. « C'est vraiment beau... » que tu as soufflé plus pour toi-même que pour lui mais de toute manière, il avait déjà quitté tes cotés sans que tu ne t'en rendes compte.

Quand il revient, tu as changé de toile, une autre, un autre rêve, le même souvenir sous un autre angle, d'une autre manière et c'est ce qui te passionne. Tu as l'impression qu'il ne fait pas passer les mêmes sentiments dans chacune des toiles pourtant il peint la même chose. Il est comme une sorte de magicien, un sorcier et tu l'imagines bien avec son chaudron et sa potion magique, ça te ferait presque rire. Tu as d'ailleurs l'envie de partager avec lui cette soudaine pensée qui pourrait peut-être aussi le faire rire alors avec des grands efforts tu décolles tes yeux de la toile pour les poser sur lui mais ce que tu vois te fait froncer les sourcils. C'est toi qui a dit que tu voulais le voir en pleine action, que tu voulais le voir travailler, que tu voulais voir ses traits tirés par la concentration, que tu voulais voir le processus d'une œuvre mais tu ne pensais pas être toi cette œuvre -parce que tu espères te tromper mais tu es certain que son regard insistant n'est maintenant pas vraiment innocent et malgré toi, oh oui malgré toi, tu peux sentir tes joues se teinter d'un léger rose qui prouve une gêne autant qu'une certaine colère. T'es pas forcément d'accord. Tu veux pas être gravé à tout jamais dans son carnet. « Je ne te dérange pas ? » demandes-tu mais tu sais que ton ton est un peu accusateur, tu sais que tu n'es pas vraiment content mais tu ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'il ne t'a pas demandé, peut-être parce qu'il t'accorde beaucoup trop d'attention, peut-être parce qu'on ne t'a jamais regardé d'aussi près et ça te fait un peu serrer la mâchoire que ce soit lui le premier. « Je pensais justement que j'aimerais bien te voir faire, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit si rapide. » essayes-tu de te rattraper, essayant de rigoler, essayant de ne pas trop lui en vouloir et tu avoues, à demi-voix ; « C'est gênant... Est-ce que tu peux... Arrêter ? » mais tu n'es pas certain qu'il veuille, tu n'es pas certain qu'il soit d'accord mais toi, toi. Tu ne veux pas voir ce qu'il a dessiné, tu ne veux pas voir la manière doit lui te perçoit, tu ne veux pas comprendre son monde, tu ne veux pas. Ses yeux qui te pensent si femme comment t'ont-ils dessiné, comment t'ont-ils fait ? Et la curiosité se lit certainement sur ton visage, et peut-être que tu devrais résister un peu plus et pourtant, tu as posé le paysage avec les autres pour te rapprocher de lui. T'as pas forcément voulu que ton épaule touche la sienne et pourtant, elle s'est presque écrasée ; un peu comme un enfant pressé, t'as mal calculé tes mouvements, t'as posé tes doigts sur le carnet pour le pencher vers toi, pour observer et tes sourcils se sont haussés. Merde. C'est qu'il est vraiment doué. « Ce serait narcissique de dire que c'est beau. » commentes-tu en observant son croquis -et ce n'est qu'un croquis mais pourtant, pour la première fois peut-être que tu te trouves assez joli, assez passable, peut-être que tu ne fais pas fausse Blanche Neige, poupée figée et tu relèves les yeux vers lui pour rencontrer ses orbes noisette. « T'es vraiment trop doué. » dis-tu et même si ça devait sonné comme un compliment, peut-être qu'une pointe de jalousie se faisait sentir au fond de ta gorge. Tu avais définitivement perdu.
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Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Ven 20 Mai - 0:37
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Elle t’avait pris en flag. Mais genre, vraiment, bien comme il faut, en plus. Un ton accusateur était sorti de sa bouche, tu avais relevé les yeux pour te connecter au sien, et tu avais souri. Bêtement, comme un idiot, comme un enfant à quoi on a fait remarquer sa bêtise. Alors tu poses doucement ton crayon lorsqu’elle te dit que ça la dérange. Tu ne dis rien, tu es très silencieux, pour une fois. Tu as envie de t’excuser, mais tu sais que ce ne serait pas sincère. Alors tu ne le fais pas. Non, tu ne t’excuses pas, mais tu la regardes fixement dans les yeux. Tu le fixes, comme une demande muette, comme si tu voulais que ce soit elle qui initie quelque chose parce que tu ne sais pas quoi dire, pas quoi faire. Tu es tout simplement là, immobile, le crayon posé à côté de toi. Tu as arrêté de gratter le papier, mais le dessin n’est pas encore fini, pas du tout. Le croquis, presque, mais le dessin en lui-même, celui que tu essaies de finir le plus souvent dans tes carnets, n’est même pas au commencement d’être fini. Et tu trouves ça triste, de devoir le laisser inachevé. Non, plutôt, tu refuses de le laisser comme ça. Tu comptes bien le terminer, tu comptes bien finir ce dessin de Sidé, même si elle n’est pas d’accord. (Même si tu préférerais qu’elle le soit, mais oh well, tu verras bien.) Tu rigoles un peu à son commentaire concernant son croquis, mais tu rougis légèrement malgré tout – elle le trouve beau, c’est déjà ça. C’est un bon début, on peut dire. Un bon début sur le chemin qui te mènera à son acception pour finir le dessin – du moins tu l’espères vraiment. Ce serait trop triste que tu la dessines à son insu alors qu’elle ne veut pas, vraiment. Elle a portant de beau très, pas forcément fin, mais juste… humain. Elle a des très humain qui ne rentre pas dans les cliché des femmes. A la voir, comme ça, en réalité, tu ne saurais même pas quel sexe lui donner. Elle parait femme mais en même temps pas vraiment, comme si quelque chose clochait, comme si quelque chose manquait. Mais tu ne sais pas – tu pourrais presque décider de nommer ton tableau hermaphrodite que tout le monde n’y verrait que du feu tu es certain. Là n’est pas la question encore, tu n’as même pas fini le dessin, attends un peu.

« Merci, mais tu me gènes. » Tu rigoles un peu à ton tour pour essayer de dissiper ta nouvelle nervosité naissante lorsqu’elle te complimente. Tu poses le carnet sur tes genoux pour qu’elle y voie mieux, pour qu’elle ne se sente pas obliger de se coller à toi pour ça. (Disons surtout que tu fais un effort surhumain pour ne pas passer ton bras autour de ses épaules, en fait. Mauvaise habitude, m’voyez.) « Il y a de bien meilleurs dessinateurs que moi dans ma promo, tu sais… A côté d’eux, je ne suis rien. » Et u le penses vraiment. Tu n’es encore qu’un gamin qui essaie de jouer dans la cours des grands mais qui n’y arrive pas vraiment. Pas encore. Pourtant, les gens essaient de te complimenter, de te dire qu’il y a un truc de spécial chez toi ; que tu arrives à retransmettre des émotions, que tu arrives à mettre de la vie dans tes dessins, qu’il y a comme cet éclat d’un je-ne-sais-quoi magique qui est toujours présent dans tes œuvres. Mais toi, tu n’y crois pas. Toi, tout ce que tu vois, c’est qu’il y a des gens bien meilleurs que toi, qu’il y aura toujours des gens bien meilleurs que toi, et que ce seront eux qui arriveront à leur fin, alors que toi tu termineras derrière un bureau à dessiner des sketchs et des publicités pour les villes, et tout autre chose qui serviront aux gens, dans tous les cas. Non pas que ça se dérange, non pas que tu vas cracher dessus – c’est le futur que tu as choisi, la raison pour laquelle tu as pris cette spécialisation de design graphique. Pour pouvoir travailler avec des gens qui créeront des choses pour les autres. Ton rêve, celui que tu gardes bien enfoui en dessous du vrai ‘rêve’, celui que tu sais réalisable, il ne sortira jamais. C’est un rêve secret que tu garderas au plus profond de toi car il n’a pas d’espoir, il n’est pas rempli de chose pensées, il n’est pas rempli de choses logiques. Il n’est rempli de que de belles étoiles et d’un ciel sans nuage, sans souci. Ce rêve qui ne se verra certainement jamais réalisé, qui ne dépassera pas la barrière de tes lèvres, et qui ne verra ainsi pas la lumière du jour. Ce rêve là, ça fait bien longtemps que tu l’as jeté à la poubelle ; depuis que tu sais qu’il y aura toujours un haut-dessus pour ter surpasser et que tu n’abattras jamais. Tu as renoncé, tu as abandonné la partie, pour le coup. Mais ce n’est pas grave, tu auras tenté, tu auras essayé. Et on ne pourra jamais t’en vouloir d’avoir choisi le chemin de sûreté que celui de rêverie infantile.

« En tout cas, hm. Je suis content que tu aimes… Mais… » Tu ne sais pas trop comment le dire, comment le formuler, à vrai dire. Tu as peur qu’elle dise non, qu’elle refuse, que tu en as déjà bien trop fait. Que tu aurais dû demander, d’abord. Tes yeux s’abaissent sur le carnet qui est toujours sur tes genoux, ouvert à la page où le croquis est là, il t’attend, il attend que tu le finisses, que tu lui apposes la touche finale pour que tu t’occupes des petits et gros détails qui permettront la finalisation officielle du dessin en tant « hermaphrodite ». Tu avais déjà décidé du titre, c’était du tout cuit, comme si le mot t’avait frappé d’entrer de jeu et t’avait dit ‘tu dois me nommer comme ça’. C’est l’œuvre qui choisi l’artiste, et non le contraire t’avait-on dit un jour. Peut être était-ce vrai, après tout. Tes yeux remontent pour revenir se nouer à ceux, onyx, de la jeune femme. « Est-ce que tu accepterais que je finisse ce dessin ? S’il te plait. » Tu es très sérieux dans ta demande, tu as même l’impression que tu es un trop formel, mais c’est normal ; tu ne la connais pas depuis assez longtemps pour te permettre d’être un peu plus familier, et de toute façon tu ne l’aurais pas été. Tu tiens bien trop à voir la fin de ce dessin, alors tu préfères mettre toutes les chances de ton côté. Et si elle dit non… Si elle dit non, ce sera vraiment dommage. Et plus tu repenses à ce que tu feras si elle dit non, plus tu te dis que ce sera une mauvaise idée d’outrepasser sa volonté. Alors, oui, si elle dit, tu fermeras ce carnet, tu poseras le tout dans ta chambre, à laquelle tu ne toucheras plus jusqu’à ce qu’elle s’en aille. Peut être que tes yeux graveront ses traits et ses détails dans ta mémoire, peut être que ton esprit saura se rappeler des éclats qui peuvent la traverser, et alors, alors seulement tu verras peut être la fenêtre de la chance s’ouvrir et tu finiras son portrait. Mais, bien sûr, ça ne donnera pas la même chose que si tu l’avais fait sur l’instant, si tu avais continué dans le moment, dans l’émotion et l’inspiration de la chose. Il y aura sûrement des détails faux, sûrement que le portrait ne donnera pas forcément le même ressenti que tu aurais voulu lui donner, sûrement aussi qu’il restera l’un des portraits que tu auras eu le plus de mal à terminer ; tu n’aimes pas te reposer sur ta mémoire pour des portraits, alors que tu peux avoir la personne en face de toi. Tu déglutis quelque peu, attendant sa réponse. Si seulement, si seulement cette réponse pouvait être positive. Si seulement.

©雲

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
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Ven 20 Mai - 9:11

so beautiful to see you lie
Il a encore ce sourire idiot sur le visage, ce sourire d'enfant prit sur le fait et tu ne sais pas si tu peux vraiment lui en vouloir quand tu le vois comme ça. Tu as l'impression de voir ton petit frère -en quelque sorte, avec ce sourire un peu malicieux, un peu rigolo, qui dit désolé sans l'être tout à fait. C'est sûrement pour ça qu'il n'a formulé aucune excuse, d'ailleurs. Parce que certainement qu'il ne regrette pas et certainement qu'il ne veut pas s'excuser au près de toi ; puis il n'a pas vraiment à le faire. Ce n 'est pas vraiment grave, il n'y a pas mort d'homme et ce n'est pas comme s'il avait volé ton âme en faisant ce dessin, apparemment tu es toujours là et bien là. Tu te rends compte que tu le colle peut-être un peu trop quand il abaisse son carnet pour l'ajuster à ton regard et tu te décolles rapidement, passant une main sur l'épaule qui avait touché la sienne ; comme si tu avais été brûlé, comme si tu sentais ton cœur y battre. Tu n'aimes pas vraiment ce genre de contact, tu n'aimes pas vraiment toucher les autres et pourtant si naturellement, tu t'es retrouvé si près de lui. C'est dangereux, très dangereux. Tu ne dois pas oublier ce qu'il a en tête, tu ne dois pas oublier ce que tu as caché ; il faut que tu te reprennes. Un remerciement et tes yeux qui se relèvent vers son visage comme si tu n'en croyais pas vraiment tes oreilles. Tu le gênes ? Toi tu le gêne ? La légère couleur rosée de ses joues ne trompent pas -mais tu ne relèves pas bien que tu aurais très certainement pu le taquiner sur ça. Ca t'aurait amuser de voir ses joues prendre une couleur un peu plus pourpre, voir une certaine fierté s'écrouler alors que tu as réussi à la gêné. C'était amusant. Tu peux comprendre pourquoi est-ce qu'on prend plaisir à gêner les gens, pourquoi est-ce qu'on prend plaisir à les faire rougir ; parce que c'est rafraîchissant, parce que c'est amusant. Encore plus quand tu penserais pas la personne capable de rougir. T'as l'impression que sa carapace se craquelle, tu as l'impression qu'elle s'apprête à tomber morceau par:morceau mais peut-être que ce n'est qu'une impression, peut-être qu'il le fait exprès -il y a toujours ce doute présent, toujours ce doute qui t'envahit. Chaque fois que tu veux croire à sa sincérité, tu as l'impression que quelque chose cloche, que quelque chose ment, qu'il n'y a rien de vrai et peut-être même que tu te sens effrayer de savoir qu'après tout sera terminé, que quand il aura eu ce qu'il voulait.. . Il n'aura même pas ce qu'il veut. C'est encore pire. Un peu cruel sur les bords. Un peu triste aussi. Idiot.

 « Je suis persuadé que c'est faux. » Tu n'es pas d'accord avec ce qu'il dit. On est toujours quelque chose, on est toujours quelqu'un. T'es certain qu'il se sous-estime, qu'il ne croit pas en lui comme il le devrait. Bien ^sur qu'il y a meilleur que lui, heureusement peut-être mais c'est comme ça, c'est ce qu'on apprend dans la vie. Il y a aura toujours meilleur que soi, il y aura toujours plus mauvais aussi et c'est grâce à ça qu'on progresse. C'est en marchant sur la tête de l'un et s'accrochant à la cheville de l'autre qu'on finit toujours pas remonter, par atteindre le sommet. Tu ne sais pas si ça vient de ton éducation, si c'est parce qu'on te l'a appris comme ça mais tu n'aimes pas les gens qui se dévalorisent, ce qui disent oui mais. Les autres, ça compte pas. Il ne faut pas les regarder, il faut faire les choses pour soi, comme on l'entend parce que si on essaye de plaire à une personne ou une autre, ce n'est jamais vraiment nous-même, ce n'est jamais vraiment l'expression de sa personne. Tu ne dis pas qu'il doit abandonner ce qu'il fait, non, mais qu'il doit croire en lui, croire en ce qu'il fait ; certainement qu'il ne se trouve pas mauvais, oh non bien sûr, il ne doit pas être du genre à cracher sur son talent -qui doit être une sorte de don à ce niveau-là mais il continue de se comparer aux autres. «  Ca sert à rien de regarder sur le voisin. » avais-tu légèrement maugréé pour toi même, ou pour lui, ou pour tu ne sais pas trop quoi, simplement parce que tes pensées t'énervent, simplement parce que tu sembles t'inquiéter pour rien, c'est un peu idiot que d'apporter de l'importance à quelque chose qui ne sert pas vraiment ; même si tu lui disais ça comme ça, comme tu vois les choses, tu n'es pas certain qu'il t'écoute -qu'il comprenne ? Après tout, c'est normal de douter de soi, c'est normal d'envier les autres, c'est normal que se sentir inférieur, c'est un peu l'histoire de l'Homme. Il y en a toujours un qui se sent faible et un qui se sent fort. Toujours un qui lève la tête et un qui la baisse. C'est idiot, mais c'est comme ça. Pourtant, tu voudrais qu'il croit en lui, qu'il croit en ce qu'il peut faire, qu'il se dise que même s'il y a meilleur, il a ses chances d'y arriver. Ce n'est pas parce qu'on dit à quelqu'un qu'il y arrivera que c'est forcément le cas ; il faut savoir se donner la force et les moyens de faire ce qu'on veut faire malgré les autres et si ça revient à les écraser, à les piétiner, il faut le faire, il ne faut pas hésiter. Savoir être un peu méchant, savoir mordre, savoir se battre parce que les autres ne laisseront aucun répit, parce que les autres ne dorment pas. Il faut savoir être sur ses gardes pour rendre la pareille, il faut savoir se tenir droit quand on essaye de faire plier. Alors tu voudrais l'encourager, formuler tous ces mots qui sont là, au fond de ta gorge et qui comme beaucoup y resteront.

Une once d'hésitation dans sa voix, une once d'hésitation dans son regard. Il te demande s'il peut finir son dessin et tu sens de nouveau cette gêne monter en toi, et tu sens de nouveau son regard courir sur toi, celui qui était là précédemment mais que maintenant tu soutiens. Tu devrais dire non, te lever, le remercier et partir mais il y a quelque chose qui le rend tellement sérieux, quelque chose qui te pousser à ne pas vraiment parler de suite, à ne pas trop savoir quoi dire. Il y a quelque chose qui te fait hésiter, qui te fait vaciller. Ne voulais-tu pas l'encourager il y a quelques instants ? Est-ce que ça lui ferait plaisir ? -pourquoi est-ce que tu voudrais lui faire plaisir ? Et s'il découvrait tout ce que tu cachais rien qu'en te regardant ? Tu n'aimes pas ça, tu as peur qu'on voit à travers toi comme on peut lire un livre, t'as peur qu'on comprenne qui tu es, ce que tu fais, comment tu es juste en te regardant parce que tu n'es ps bien compliqué comme garçon, parce que t'es un peu simplet au final, parce que tu n'as pas un caractère complètement tordu, une façon de penser qui se heurte à la moralité. T'es pas vraiment quelqu'un d'intéressant, au fond. Pourtant, léger mouvement de tête. Ne dire seulement que ce qu'il y a à dire. Tu es certain qu'il comprendra avec cet hochement de tête, que tu es d'accord. Alors tu ne bouges pas vraiment et tu gardes ton profil -parce que c'est trop profil qu'il veut n'est-ce pas ? Tu pourrais regarder les toiles, encore, mais tu ne sais pas. Pas que tu n'as plus envie mais il y a maintenant cette gêne en toi, tu sais qu'il te regarde et savoir n'est jamais bon. « Il y a ces histoires qui disent que certains artistes enfermaient l'âme de leurs modèles dans leurs œuvres.. » racontes-tu alors avec un léger sourire sur le coin des lèvres ; « si tu pouvais laisser la mienne, s'il te plaît. » tu essayes de plaisanter, tu essayes de rigoler légèrement, de détendre l'atmosphère, de briser le silence qui s'était soudain formé. Quand ta voix retombe, il n'y a plus que le bruit du crayon et son regard qui brûle ta peau. Tu ne sais pas pourquoi est-ce que tu as accepté ; es-tu vraiment qu'un idiot ? Un abruti. Tu as l'impression qu'il y a des années qui s'écoulent, ou peut-être simplement quelques secondes. Tu ne saurais dire si le temps passe trop vite ou trop doucement, tu ne saurais vraiment dire l'heure qu'il est. Un mouvement brusque de ton visage vers lui ; ce n'était pas vraiment prévu.  «  J'peux pas. » Tu rebaisses la tête et tu passes tes doigts sur ton visage comme pour te cacher, comme pour disparaître. « C'est simplement beaucoup trop gênant, j'aime pas qu'on me regarde comme ça, j'aime pas qu'on me regarde tout court d'habitude. Je suis plutôt du genre à vouloir passer inaperçu, disparaître et.. Là, là. Là, j'existe beaucoup trop d'un coup. » comme si tu prenais conscience de ta propre vie, comme si tu prenais conscience de ton existence. Tes doigts toujours sur ton visage, t'as peut-être même les yeux fermés ; « Tu as pu faire toutes ces toiles de mémoires, tu ne peux pas faire de même avec moi ? » comme si tu l'invitais à se souvenir de toi, comme si tu l'invitais à graver ton visage dans sa mémoire, comme si tu l'invitais à simplement se souvenir de celui qui avait peur d'exister.
AVENGEDINCHAINS
Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Ven 20 Mai - 14:03
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Tu souris à la détermination que tu entends dans sa voix. Tu aurais presque envie de le croire, dis donc. Tu sais bien que ça ne sert à rien de se comparer aux autres, tu sais bien que vous avez tous votre domaine dans lequel vous excellez, tu sais bien que c’est une nécessité qu’il y ait des meilleurs que toi. Tu sais tout ça, tu le sais. Mais tu ne peux pas t’empêcher de regarder à tes pieds, et de te dire que tu ne bougeras pas de toute façon. Que tu seras toujours un entre deux, cette personne qui fait partie de la chaîne de la vie dont tu ne peux te déloger et que l’on continuera de regarder d’en haut, et que l’on continuera de regarder d’en bas, car tu n’es ni nul, ni parfait. Et ça te rongerait presque ce regard que la société a sur toi, le regard qu’on tes amis sur toi, parfois. Lorsqu’ils te regardent avec envie, lorsqu’ils te complimentent mais que tu sais que ce compliment est tenté de jalousie. Ça te fait mal de savoir ça, ça te fait mal de savoir que tu blesses les autres avec ton talent, que tu peux les déprimer à cause de ceci ou cela. Parce que tu es un entre deux qui ne trouvera jamais réellement sa place. Mais tu souris, car Sidé a raison. Tu sais qu’elle a raison, tu sais que ça ne sert à rien de regarder à côté, de te dire que tu n’arriveras jamais à l’exceller, de te dire que lui, aussi, comme tant d’autre, sont des personnes plus douées que toi. Tu le sais, tout ça, tu sais que tu dois arrêter, mais quel humain pourrait ? Ils ont besoin de compétition, ils ont besoin de déterminer le meilleur d’entre les meilleurs, ils ont besoin d’un gagnant. De quelqu’un qu’on regardera et qu’on pourra dire « voilà, c’est lui, c’est le meilleur des meilleurs, celui qui surpasse tout le monde ». C’est ce à quoi aspire la plupart des gens, si ce n’est presque tout le monde, secrètement bien sûr. L’envie que l’on nous dise « woah, tu es doué, quelle chance », l’envie qu’on reconnaisse les talents, l’envie qu’on reconnaisse la valeur de chacun. C’est ce à quoi tu aspires toi aussi, tous les jours. Tu espères que l’on te reconnaisse pour ce que tu es, pas un des meilleurs, pas un des pires, juste quelqu’un qui dessine pour le plaisir et qui sait s’y prendre, à peu près. Parfois, tu ne sais même pas comment tu pourrais juger ta propre valeur. Parfois, tu te dis que ça ne sert à rien, que tout ça c’est du pipeau, de la belle poussière d’étoile que l’on t’envoie dans les mirettes pour te faire refléter quelque chose, quelque chose d’inaccessible, qui n’est pas possible. Mais pourtant, tu sais que tu en as besoin. Tu as besoin d’être reconnu par quelqu’un, quelque chose. Car si toi tu ne peux prouver ta valeur, alors ce sont aux autres d’en être les seuls juges.

« Ouais, je sais… Mais c’est un réflexe humain, que de regarder à côté. Toujours. » Tu lui souris tristement, sachant pertinemment qu’elle a raison ; tu n’as d’ailleurs pas démenti. Tu as envie de la croire. De croire qu’elle dit vrai, qu’elle a raison. Tu aurais presque envie de ne croire qu’elle, de t’accrocher à ses mots et c’est tout ce qui importerait ; tant qu’elle t’accorde de la valeur, tant qu’elle te reconnait comme ça, alors plus rien d’autre n’aura d’importance à ses yeux à part sa parole. Mais tu sais que c’est impossible, de ne croire qu’elle. Elle n’est qu’un passage dans ta vie, comme un vent d’été qui ne laissera pas de trace, qui est juste là pour te rafraichir un peu de ta routine, rien de plus. C’est ce qu’elle est à tes yeux, Sidé : une jeune femme pas comme les autres qui te fait passer un peu le temps, qui finira peut être dans ton lit, qui finira dans les souvenirs oubliés de ta mémoire. Peut être est-ce pour ça aussi que tu la dessines ; pour ne pas oublier. Pour te souvenir de ce vent qui était là, fut un jour, qui t’a rafraichi, qui t’a peut être un peu ouvert les yeux, qui t’a complimenté, qui t’a fait plaisir, qui t’a gêné. Ce petit bout de femme que tu n’aurais jamais pensé apprécier alors qu’elle n’était censé n’être qu’une femme comme une autre dans ton lit, et regarde où tu en es maintenant ; à la dessiner et elle à regarder tes œuvres. Et tu souris en voyant qu’elle accepte ta demande, que tu finisses de la dessiner pour de bon. Alors tu lui fais un grand sourire, tu murmures un léger merci qu’elle a peut être à peine entendu, aussi. Et tu te repositionnes - tu plies une de tes jambes sur le canapé et tu tournes vers le profil de la jeune femme aux cheveux onyx. Tu captes ses traits, ses infimes détails, son expression, ses cils, ses lèvres quelques peu gercées, certaines mèches qui partent dans tous les sens, et ton crayon parcoure la feuille alors que tu essaies plus que possible de ne pas la quitter des yeux, d’essayer de tout prendre avec toi ; l’ambiance, sa gêne qui apparait de plus en plus, et finalement, tu sursautes un peu avec son mouvement un peu trop vif. Elle t’explique qu’elle est gênée, qu’elle ne peut pas, que ce n’est pas possible. Tu la rends trop vivante, elle n’a pas l’habitude, elle ne supporte pas. Alors tu souris avec douceur, comme si tu avais devant toi une enfant qui a besoin d’être rassurée, de lui dire que tu l’aimes, que tout va bien, qu’il ne faut pas avoir peur. Tu es pris d’un gros sentiment de douceur tant tu as envie de la prendre dans tes bras et de lui dire que ce n’est pas toi qui la rend vivante, qu’elle se rend vivante toute seule, qu’elle n’a pas à en être gênée, que c’est normal. Mais tu poses tout simplement ton carnet et ton crayon, lui prenant à la place une de ses mains qui cachent son visage. Doucement, lentement, tu l’emmènes vers toi, tu la forces un peu à ouvrir les yeux en pressant un peu sa main dans la tienne. « Je pourrais, si. Mais ce ne serait pas pareil ; les portraits sont mieux avec le modèle devant mes yeux, tu sais. » Tu essaies de chercher les mots qui pourraient aller, les mots qui diraient tout sans trop en dire, les mots qui pourraient juste la réconforter, et qui seraient sincère. Mais c’est dur. C’est dur d’essayer de trouver les mots exactes, tout en sachant ce que tu veux dire mais pas vraiment. « Tu existes parce que tu le veux bien. Ce n’est pas moi qui te rends vivante ; c’est toi qui te rends vivante pour moi. » Tu sors ces paroles avec un air très sérieux, comme si tu avais réussi à lui dire ce que tu voulais. Mais ce n’est pas vraiment ça, en fait… Tu as l’impression que tu t’es un peu perdu en cours de route. « Pardon, hm… Je ne sais pas vraiment si ça fait sens, en fait, désolée… » Tu t’excuses avec un sourire un peu malicieux, un peu désolé, car c’est vrai, tu l’es. Tu voulais juste la rassurer, lui dire que c’est normal, qu’elle n’a pas à se trouver honteuse car elle existe trop. Mais tu ne sais pas comment lui faire comprendre ça ; tu n’as que des phrases toutes faites qui n’ont pas de sentiments de dans, qui ne mettent pas vraiment ton cœur dedans. Alors, ouais, t’es désolé. Parce que tu sais pas comment dire ce que tu voudrais, et que tu ne sais même pas si tu as réussi à la réconforter, à lui dire que tout ira bien. Tout simplement.

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E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Ven 20 Mai - 23:33

so beautiful to see you lie
Il te prend la main. Contact de sa peau trop chaude contre la tienne trop froid. Il te prend la main pour libérer ton visage, pour la serrer dans les siennes. Il te prend la main et c'est la seule chose à laquelle tu peux penser. Il veut certainement que tu arrêtes de te cacher, que tu lui montres encore ton visage et toi tu voudrais qu'il laisse aller ta main, qu'il te laisse, qu'il te libère. Tu n'aimes pas ça, le contact de sa peau contre la sienne -n'est-ce pas la première fois que vous vous touchez vraiment sans que jamais quelque chose ne bloque le contact de vos épidermes ? Tu as déjà ressenti cette chaleur une première fois, quand sa main s'est posée sur ton épaule, quand elles se sont effleurées, quand tu t'y es collé. Tu as l'impression que tout son corps est chaud, brûlant mais peut-être est-ce toi qui est trop froid, peut-être est-ce toi qui n'est pas normal. Et il serra ta main, doucement, tu crois et tu ouvres les yeux pour regarder ce geste si anodin. Il doit certainement te trouver idiot, il doit certainement ne pas comprendre ce que tu veux dire -peut-être qu'il ne veut même pas chercher à comprendre de telles inepties, de telles idioties. Qu'est-ce que tu es encore aller raconter, qu'est-ce que tu es allé dire, qu'est-ce ça peut bien vouloir signifier ? Léger hochement de tête. Tu te doutes bien qu'avoir un modèle est bien plus utile pour faire un portait. Tu te doutes bien que le vague souvenir de ton visage ne l'aidera pas à finir ses traits, qu'il ne l'aidera pas à rendre vivant une toile mais tu n'es pas certain de vouloir continuer ça, tu n'es pas certain de vouloir continuer ce jeu. Non, tu ne veux plus jouer. T'as l'impression que ça va un peu trop loin pour une simple plaisanterie, qu'il y a une ligne que vous ne devriez pas franchir, un côté sérieux sur lequel vous ne devriez pas vous attarder. Peut-être que ce dessin est cette ligne qu'il ne faut pas franchir. Pour lui comme pour toi, c'est comme entretenir des espoirs qui n'ont pas lieu d'être. Lui permettre de le finir c'est lui donner comme un accord muet pour tu ne sais trop quoi, c'est aller plus loin que tu ne l'aurais pensé, que tu ne l'aurais cru et peut-être que c'est ce qui t'effraie le plus. « Pardon... » Tu le souffles légèrement, ton corps se détend et tu laisses ton regard dériver de vos mains à son visage.il y a cette expression que tu n'aurais pas aimé connaître ; une autre partie de lui qu'il te montre sans vraiment le faire exprès, une autre partie de lui qui t'es dévoilé. Tu laisses glisser tes doigts d'entre les siens, tu récupères ta main. Etrangement, une nouvelle fois, tu as comme l'impression de sentir ton cœur battre dans son creux. Tu la fermes, serres légèrement le poing, tu voudrais que cette sensation disparaisse de là, tu voudrais qu'elle redevienne froid, gelé, glacée ; qu'elle redevienne à ton image et qu'elle quitte la chaleur de son corps, celle qu'il avait pu te transmettre en quelques instants, en un simple touché.
Il ne faut que quelques secondes à l'esprit pour se perdre dans un méandre de penser et c'est alors que tu te demandes si ses mains sont aussi chaudes quand il touche le corps de ses amants ; est-ce qu'elles l'auraient été sur ton corps si tu t'étais laissé faire ? Est-ce que tu aurais senti ton cœur battre à chaque endroit qu'il aurait touché ? Aurais-tu pu te réchauffer à son toucher, te perdre dans ses caresses ? Aurais-tu su te délivrer de cette prison que tu as forgé autour de toi, aurais-tu su agir normalement, ne pas éviter le bout de ses doigts sur ta peau nu ? Des questions que tu ne devrais peut-être pas te poser, des questions dont tu ne devrais même pas chercher la réponse. Est-ce que ça aurait été agréable, est-ce que les autres ont trouvé agréable ? Peut(être que finalement, tu aurais pu te vanter d'avoir été effleuré par Cléanthe, peut-être que tu aurais pu dire que tu étais un de plus, un de ceux qui s'entasse mais tu ne sais pas si c'est quelque chose dont on est vraiment fier. Peut-être que tu devrais l'être un peu plus de l'instant présent que de ce qui aurait dû se passer, peut-être que tu peux voir en ça une raison de bomber le torse, de lever la tête, de dire qu'il t'a porté un intérêt certain, un intérêt différent. Tu devrais te sentir flatter au lieu de te mettre à fuir, au lieu de te cacher. Tu devrais te sentir heureux, peut-être même que tu devrais te sentir redevable, peut-être que tu devrais lui dire merci de te porter un tel intérêt ? Toi l'inconnu, toi le menteur, toi celui qui risque de le briser encore un peu, un peu plus. Tu ne sais pas ce qui l'a rendu comme ça : mais il doit y avoir une raison, il y a toujours une raison et toi qui aurait peut-être voulu l'aider, tu ne vas faire que l'écraser un peu plus. T'excuser encore ne servirait à rien, tu n'es pas certain qu'il comprenne, qu'il t'entende bien. Certainement qu'il te regardera avec cet air un peu interrogateur, un peu malicieux, te demander de quoi tu t'excuses alors qu'il n'y a plus de raisons. Mais il y en a plein, il y en a tellement que tu ne saurais les énumérer -tu ne sais même pas s'il y aurait assez de tes dix doigts pour toutes ces raisons. Peut-être que ce ne sont pas des excuses uniquement envers lui mais envers tout le monde, envers les autres ; sauf que pour le moment, il n'y a que lui et son regard noisette qui te fait face. Il n'y a que lui et ce regard que tu ne sais lire. Tu ne le comprends décidément pas et tu as l'impression que tu ne le comprendras vraiment jamais.

Tu n'es pas sûr de comprendre ce qu'il essaye de te dire, tu n'es pas sûr qu'il le sache lui-même. Tu as comme l'impression que ses mots font sens et en même temps, c'est comme si rien ne sonnait juste dans ce qu'il venait de dire. C'est un peu tortueux, t'as comme l'impression de sentir tes neurones s'emmêler et pourtant tu cherches une signification particulière à ses mots bien qu'il se soit excusé, bien qu'il ne soit pas sûr lui-même de ce qu'il venait de dire. Tu te rends vivant ? Alors peut-être que tu devrais arrêter de faire tout ça, au moins tu te rendrais mort. « Tu sais. Je crois pas qu'on existe parce qu'on le veut bien. » Tu te mets en tailleur, tu fixes tes mains que tu as jointes. « C'est pas quelque chose qu'on choisit, l'existence hm ? C'est comme ça. Pour une raison x ou y tu te retrouves dans un corps qui a décidé de naître à telle heure, tel jour, à tel endroit mais on ne t'a jamais vraiment laissé le choix ; personne ne t'a jamais demandé si toi tu voulais être sur Terre ou pas, si tu voulais subir tout ce qu'on nous fait subir sans aucune raison apparente, sans aucune raison particulière. » Tu parles peut-être un peu trop d'un coup, peut-être qu'il ne s'y attend pas mais c'est comme une partie de toi que tu lui montres. Ce n'est pas vraiment du donnant-donnant, ce n'est pas quelque chose que l'on pourrait comparer à un échange. Il est simplement impensable que tu te taises quand tu as ta propre opinion, quand tu as ta façon à toi de voir les choses. « Moi par exemple, j'ai jamais demandé à exister... Comme tout le monde, mais peut-être un peu plus que certain hm ? Il y en a qui sont heureux de se lever tous les matins et de se dire qu'un jour ils le feront plus mais que c'est pas grave, parce qu'ils ont eu la chance de le faire quand même longtemps.. » Tu hausses les épaules, légèrement, tu ne sais pas trop s'il va comprendre ce que tu veux dire, tu ne sais pas vraiment si tu sais toi-même où tu veux en venir. Est-ce que votre conversation fait sens, au moins ? « Moi je suis plutôt du genre à penser que c'est cruel de donner quelque chose à quelqu'un pour après soudainement le lui reprendre sans le prévenir de ce qui va se passer ensuite, sans lui expliquer ce qui va advenir de ce qu'il n'est plus. » hochement de la tête, comme pour acquiescer tes propres paroles. Tu ne l'as toujours pas regardé. « C'est quand même triste de se dire qu'on nous donne une chance qui n'en est pas vraiment une ; à mes yeux... C'est plutôt un fardeau que d'avoir à se lever tous les matins parce qu'il y a cette angoisse... Celle qui dit 'peut-être qu'un jour je ne le verrai plus' et même si on essaye d'en profiter, c'est toujours compliqué, parce qu'on se dit 'non mais je serai là demain' sauf qu'on ne sait jamais vraiment si c'est vrai. Moi, je n'aime pas vraiment exister. » Tu as relevé les yeux et malgré ce que tu avais pu dire, malgré le discours que tu avais pu tenir, tu as un sourire aux lèvres. Un sourire un peu idiot, un peu enfantin, comme si tu avais repris du poil de la bête et une nouvelle fois, tu te dresses ton index devant lui ; « Mais je n'ai jamais dit que je voulais mourir, hein ? Ne l'interprète pas comme ça. C'est tout aussi terrifiant que de vivre, à vrai dire. » Qu'il ne se trompe pas sur ce que tu dis, qu'il ne pense pas que tu es prêt à te jeter sous le premier train venu. C'est un peu plus compliqué que ça ; c'est comme avoir une phobie de la vie mais aussi celle de la mort. C'est ne plus vraiment savoir quoi faire, c'est porter un poids sur ses épaules comme Atlas portait les étoiles sur les siennes.
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Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Sam 21 Mai - 13:22
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Tu ne sais pas vraiment pourquoi elle s’excuse. A vrai dire, tu en as bien une petite idée ; sûrement qu’elle te demande pardon parce qu’elle ne peut pas accepter que tu la dessines. Que tu continues ton dessin, que tu finisses à peine les quelques détails qui manquent. Après tout, le croquis est fini, tu as déjà entamé les finitions, il y a déjà une certaine aura de mystère qui plane sur le dessin. Tu souris légèrement, ne reprenant pas sa main dans la tienne – tu as l’impression qu’elle n’aime pas quand tu la touches. Et pourtant, tu as bien envie de la titiller un peu, de voir si elle déteste tout simplement que tu la touches, ou que ce sont juste qu’elle n’aime pas le contact avec d’autre. Peut être que ce n’est avec toi ? Peut être que c’est parce qu’elle ne t’apprécie pas, ou qu’elle ne te connaît pas assez ? Tu serres les lèvres à la pensée que peut être c’est juste parce qu’elle ne veut pas que tu la touches, qu’elle a peur que tu la salisses, parce qu’elle sait parfaitement qu’elles étaient tes premières intentions lorsque tu l’as abordé pour la première fois, à la fac. Peut être que tu n’es qu’une ordure à ses yeux qui s’amusent à ses dépends, qui joue un certain jeu malsain et qu’elle refuse d’y participer. Ça te blesse un peu, qu’elle pense ça. Car depuis qu’elle est arrivée dans ton appartement, depuis qu’elle s’est posé sur le canapé, tu n’as rien tenté. Rien du tout. Tu avais même quasiment oublié la première raison pour laquelle tu lui avais parlé. Alors, oui, ça te blesse. Ça te fait mal qu’elle pense que tu es encore dans cette optique, ça te fait mal qu’elle pense ça de toi alors même que tu te dévoiles à elle avec tes tableaux, que c’est comme si tu lui exposais une partie de ton âme, une partie si profonde de ton cœur que peu de gens ont eu l’occasion de la voir. Tu souris quelque peu tristement, refermant le carnet, le posant à côté de toi par terre, en même temps que ton crayon. Ce n’est pas la peine que tu essaies de continuer de toute façon, elle ne voudrait pas. Et même toi, maintenant, tu n’as plus envie de le continuer ; une impression amère est en train de se diffuser en toi et tu n’apprécies pas trop, tu dois bien avouer. Malgré tout, tu continues de l’écouter, tu continues d’attendre ce qu’elle a à te dire. Tu n’as plus très envie d’être gentil, de te montre, de te dévoiler face à elle alors même qu’elle est en train de le faire ; elle se dévoile. A peine, un peu, comme si tu venais de commencer à éplucher une orange, mais que tu ne peux pas continuer car la peau est trop épaisse. Tu voudrais la remercier pour te dire ça, même si tu ne comprends pas vraiment, même si c’est très flou. Tu comprends, dans un sens, ce qu’elle essaie de te dire ; que parfois on ne souhaite pas forcément vivre une telle vie quand on voit de ce qu’elle est faite. Et tu comprends, vraiment. Mais chaque vie vaut la peine d’être vécue, tu penses. Tu n’as pas envie de t’immiscer plus dans sa vie, tu n’as pas envie qu’elle se dévoile plus, car cela voudrait dire que tu t’es dévoilé à elle, aussi. Mais tu ne l’as pas fait volontairement, en fait. Tout est dans tes toiles, dans celle qu’elle tenait le plus à voir. C’était involontaire de ta part, et puis de toute façon tu es faible face à l’art, face à ta peinture, face à ton ressenti devant tes créations que tu apprécies plus ou moins. Alors tu serres les dents. Elle ne te doit rien. Elle n’a pas besoin de s’expliquer, elle n’a pas besoin de sentir que c’est une nécessité de se dévoiler, même un peu, à toi.

Ça te fait plus de mal que tu n’aurais pensé, qu’elle pense à toi, d’un côté, comme quelqu’un à qui elle doit parler d’elle, et d’un autre côté, comme un homme qui continue à vouloir la même chose qu’à votre premier rencontre. C’est totalement décousu comme lien entre les deux, c’est étrange qu’elle accepte de se confier à un homme qui va certainement tenter des choses sur elle plus tard, tu trouves ça bizarre, dérangeant, en quelque sorte. Comme si elle se méfiait de toi, comme si elle se disait qu’elle doit te parler, qu’elle doit te parler d’elle pour éviter que tu ne demandes quelque chose en échange. Est-ce que tu aurais osé seulement ? Aurais-tu osé lui demander de coucher avec toi en échange de ces quelques bouts de toi que tu lui as offert et ce, totalement involontairement ? Non. En fait, tu n’aurais même pas pensé à un échange ; tu n’es pas comme ça, tu n’es pas de ce genre de personne. Tu prends, et c’est tout. Il n’y a pas d’échange, il n’y a rien de tout cela, juste une acceptation totale de la part des deux partis pour faire des choses, que ce soit pour aller manger un bout, si tu offres à manger, l’autre ne te devra rien, si vous couchez, tu ne devras rien à l’autre non-plus. Tu ne marches pas comme ça, et tu espères que tu ne marcheras jamais comme ça. Tu détestes ça. Qu’elle pense que tu es ce genre de personne, qu’elle pense que tu serais capable de lui faire ça, à quelqu’un qui apprécie ton art, qui arrive à voir au-delà de l’image que tu peux renvoyer physiquement. Mais apparemment, tu t’es trompé. Elle n’a pas totalement regardé au-delà de ton physique, elle n’a pas vraiment regardé au-delà de votre première rencontre. Elle a jugé, elle n’a pas accepté, elle se méfie. Et se défend en parlant d’elle, en plus de ça. C’est l’impression que ça te donne, et tu n’aimes pas beaucoup. « C’est vrai. Mais je pense qu’il y a quand même une certaine raison pour laquelle on naît, malgré tout. » Tu t’avances dangereusement vers elle. Tu as fermé tes yeux aux émotions, car tu sais que ce tu t’apprêtes à faire va te blesser. Même toi, tu sais que ce que tu t’apprêtes à faire, à oser faire, n’est pas bien. Ne sera même pas pardonnable. Et pourtant, tu vas lui donner ce qu’elle veut, tu vas lui donner raison ; tu es comme un chasseur qui chasse la proie. « Même si des choses horribles arrivent, même si tu penses avoir une vie de merde… » Tu la renverses sur le canapé, les mains fermes sur ses épaules – comme à votre première rencontre, tu penses. Sauf que cette fois-ci, c’est pour de vrai. Sauf que cette fois-ci, tu y mets de la force, tu y mets ta tristesse et ta frustration de savoir qu’elle t’a vraiment pris pour quelqu’un qui voulait juste baiser. Peut être qu’elle n’avait pas tout à fait tort, après tout. « Mais c’est justement grâce à ces choses horribles que la vie vaut la peine d’être vécu. On apprend de nos erreurs et de celles des autres. » Ta voix est morne, presque froide. Tu ne veux pas lui montrer que tu trembles, que ta voix hésite, qu’elle tremble elle-aussi, que tes mains sont presque fébriles, que tu te frapperais pour oser faire ça. Tu es un monstre. Une de tes mains passe sur sa poitrine que tu caresses doucement, mais tu ne t’arrêtes pas, tu continues. Elle descend, descend, jusqu’à arrivé au haut du jean. Et tu ne sais pas ce que tu racontes, vraiment. Ce que tu dis s’applique à toi également, comme pour te soulager la conscience, en quelque sorte.« Qu’on peut se relever, continuer de se dire que de toute façon, il y aurait pu avoir pire que ça, dans nos vies. » Tu hésites. Un peu. Beaucoup trop. Pendant un instant, tu perds cette carapace que tu t’es forgé, ta main tremble, tu mords ta lèvre inférieure, tes yeux se floutent légèrement. Mais tu reprends contenance, vite, et bien. Tu dois aller jusqu’au bout ; tu as commencé, cela n’aura aucun sens de finir maintenant. Tu te détesterais, mais tu sais que tu te détesteras quand même, que tu arrêtes maintenant ou que tu continues. Alors autant faire les choses bien. Autant qu’elle aussi, elle te déteste au plus haut. Autant qu’elle aussi, elle te baffe, te dise des choses horribles que tu penseras vrai. Qui seront vrai, tu le sais. Alors ta main reprend sa descente, et tu la poses fermement en plein milieu de l’entrejambe, où tu t’attends à toucher quelque chose de vide, de creux, quelque chose de mou. A la place, touches quelque chose avec des formes, de rond. Quelque chose d’étrange, que les femmes ne sont pas censé avoir. Quelque chose qui te rappelle un peu trop ce que toi-même tu as entre les jambes, qui constitue ton sexe. Toute ta carapace s’effondre lorsque tu penses comprendre ce que c’est. Lorsque tu penses savoir exactement ce que c’est même. Tu n’en as pas autant touché que ce l’on pourrait croire, mais tu n’es quand même pas assez idiot pour ne pas savoir ce que ces deux boules que tu tâtes actuellement de ta main sont. « … Quoi ? »

©雲

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Sam 21 Mai - 18:35

so beautiful to see you lie
C'est pas bon, c'est pas bon du tout. Tu as l'impression que l'ambiance a changé, tu as l'impression que quelque chose cloche. L'atmosphère entre vous s'est comme alourdie. Tu as l'impression d'être revenu à la case départ ; cette même atmosphère beaucoup trop pesante, cette même histoire qui semble se répéter encore une fois. Tu pensais avoir dépassé ce moment, tu pensais que vous aviez franchi une étape, quelque chose de plus secret, quelque chose de mieux que ce simple but d'étreinte charnelle mais c'est comme si tout ça venait de partir en poussière. Etait-ce ta faute ? As-tu fait quelque chose pour le mettre en colère, as-tu fait quelque chose qui l'a déçu ? Est-ce que c'est parce que tu ne veux pas qu'il te dessine, parce que tu ne veux pas qu'il t'observe ? Ou est-ce que c'est parce que tu t'es échappé de son étreinte ? Est-ce parce que tu n'aimes pas ça, parce que tu n'aimes pas qu'il te touche ? Est-ce qu'il s'est senti vexé par l'idée que tu ne sois pas à l'aise ? Ce n'est pas vraiment ce que tu voulais lui faire passer comme message, ce n'est pas vraiment ce que tu voulais qu'il comprenne quand tu as lâché sa main. Il y a simplement des limites que tu ne veux pas dépasser, il y a tout simplement des choses que tu ne veux pas faire. Il t'a peut-être montré qui il était, une partie, une partie peut-être même plus secrète qu'il ne le dit mais tu ne te sens pas assez proche de lui, tu ne lui fais pas confiance. On t'a toujours dit de ne pas te fier aux apparences, on t'a toujours dit de ne pas croire ce qu'on te dit, de ne jamais vraiment faire confiance. Tu te doutes que c'est une sorte de reste de cette éducation dans la peur et le doute. Il n'y a jamais personne complètement sincère, il n'y a jamais personne qui n'a pas d'arrière-pensée et pour cela, tu ne dois faire confiance qu'à toi-même -et même là, c'est encore quelque chose que tu as du mal à faire. C'est pas si facile que ça de croire en soi comme on devrait croire en les autres. Ce serait se sentir tellement imbu de sa personne, bomber le torse pour de vrai, lever le menton avec une fierté exubérante et tu n'es pas vraiment sûr de savoir faire ça ou même d'en être capable. Si tu ne peux pas croire en toi comment tu pourrais croire en lui ? Qu'il te pardonne si tu l'as blessé dans son orgueil, ce n'est pas vraiment ce que tu voulais. Système défensif, connerie, tu ne sais pas trop comment tu pourrais lui expliquer sans passer pour un simple idiot -faudrait-il encore qu'il veuille entendre ce que tu as à dire, parce qu'il n'a pas l'air déterminé à le faire, parce que ce n'est plus ce qu'il a en tête, t'écouter. Tu n'aimes pas vraiment ça. Tu as juste envie de te lever, de partir, de dire à la prochaine -même s'il n'y aura certainement pas de prochaine et tu le sais.

Sans que tu ne te l'expliques, tu étais plaqué contre le canapé. Ses mains trop chaudes sur tes épaules. De tout son poids il essayait de t'écraser, de t'empêcher de bouger et chacun de ses mots n'étaient plus que des bruits sourds dans tes oreilles. Tu sens ton cœur qui bat fort, trop fort, tellement fort qu'il pourrait sortir de ta poitrine. A vrai dire, tu l'as au bord des lèvres, ton cœur. T'es pas vraiment bien. Tu ne sais pas si c'est le geste brusque, tu ne sais pas si ce sont ses mots qui semblent raisonner sans que tu ne les comprennes, sans que tu ne veuilles les comprendre ou si ce sont les caresses qui t'arrachent ds frissons -des frissons qui ne sont pas ceux du plaisir, oh non, pas vraiment. Des frissons de dégoûts -pas de lui, de tout en même temps, de cette situation, des frissons de colère, des frissons que tu ne t'expliques pas et tu fermes les yeux. Tu ne veux pas croiser son regard, tu ne veux pas le voir, tu ne veux pas voir son expression. Tu voudrais te rappeler celles d'il y a quelques instants, ses yeux qui brillent, son sourire innocent. Tu ne veux pas voir le visage du prédateur, celui qu'il voulait te montrer premièrement, celui qu'il voulait te faire croire qu'il était. Tu ne te sens pas bien, pas bien du tout. Ta tête tourne légèrement, c'est comme si la force avait quitté tout ton corps, comme si d'un coup tu n'étais plus capable de rien. Dangereusement sa main parcourt ton corps entier, dangereusement elle te brûle la peau et soudainement tu rouvres tes yeux ; « Non non non » est tout ce que tu arrives à articuler alors que la crainte rempli ton regard, alors que tout se floute, alors que tu peux sentir tes joues se mouiller de perles salées, alors que tu te trouves ridicule, que tu te trouves ignoble, que tu te trouves pitoyables. Il n'a pas tort, au fond, il y a toujours quelqu'un ou quelque chose de pire. Dans le cas présent, tu es peut-être pire que lui. Non non non. Mouvement d'épaule, tu voudrais te dégager avant qu'il ne sache, tu voudrais bouger avant qu'il ne t'en veuille vraiment. Tu te dis que tu t'en remettras, tu te dis que peut-être même tu le pardonneras parce que tu es peut-être celui qui est en tort, peut-être que tu l'as froissé, peut-être que tu le méritais après tout tu l'as suivi tout en sachant ce qu'il voulait ; c'est de ta faute pour avoir essayé de faire confiance. T'as été idiot sur le coup, tu le sais, on t'avait pourtant prévenu n'est-ce pas ? Il ne faut jamais croire personne et parce que tu avais dérogé à cette règle, te voilà dans de beaux draps. Alors maintenant que tu sais que c'est de ta faute, qu'il te lâche, qu'il te laisse partir. Tu serres les lèvres ; tu ne le supplieras pas, tu n'en es pas encore là, tu ne veux pas et ce serait beaucoup trop pour toi et une trop grande victoire pour lui. Tu as aussi ta fierté et même si ce serait le bon moment pour la ravaler, tu ne peux pas t'y résumer.

Il le sait. Maintenant, il le sait. Et même si ce n'est pas de la meilleure des manières et même si tu n'as jamais été autant gêné de ta vie et même si c'était presque agréable d'être touché à cet endroit comme ça ; il le sait. Tu n'as plus à t'inquiéter, tu n'as plus à mentir, tu n'as plus à te cacher . Tu sais que tes joues sont rouges -trop rouges, tu sais que tu n'es pas bien, tu sais que tu as encore des larmes plein les yeux, encore des larmes plein le visage, mais tu sais aussi qu'il ne comprend pas vraiment, qu'il est un peu perdu et sa prise sur tes épaules semble s'être desserrée alors tu n'as pas vraiment réfléchis, t'as essayé de débattre une nouvelle fois, t'as essayé de le pousser et c'est ton bras qui est parti le premier, ton poing qui est venu s'abattre sur la joue de Cléanthe. Tu ne pensais pas en arriver là, tu ne pensais pas qu'un jour tu frapperais à nouveau quelqu'un. Tu n'es pas un étranger de la violence, ce n'est pas comme si tu n'avais jamais frappé personne, ce n'est pas comme si tu ne t'étais jamais battu. Il ne faut pas oublier d'où tu viens et qui t'a élevé -mais ça aussi, c'est une chose qu'il ne sait pas, n'est-ce pas ? Quelque chose qu'il ignore de toi parce que tu ne lui as pas vraiment dit -pourquoi l'aurais tu fait ? Parce qu'il s'est redressé, parce qu'il a bougé, tu as fait de même. T'as essayé de remettre tes vêtements en place, t'as essayé de te lever du canapé, de partir sans même lui expliquer mais quand tu as voulu te lever, un problème s'est alors posé à toi. Tu ne pouvais pas aller très loin. Tes cheveux étaient bloqués sous l'une de ses cuisses. Dans ses mouvements brusques et dans les tiens, vous n'avez certainement pas fait attention à cela. « merde. » tu l'as murmuré pour toi mais tu t'es alors senti prisonnier, pour de bon cette fois. Tu as de nouveau sur le visage cet air un peu hautain, celui qu'on aimerait te ôter, celui qui ne te va pas dans cette situation où tu es bien plus pitoyable que le reste des hommes.

« Je voulais pas te mentir, ok? une nouvelle fois, tes yeux se sont figés dans les siens. Tu es toujours prisonnier -est-ce qu'il le fait exprès ? Et sa joue semble rougie par le coup que tu as pu lui donner -tant pis, tu ne t'en veux pas vraiment , à vrai dire. Tu essayes sécher les larmes qui ont coulé sur tes joues, tu ne veux pas qu'on te voit comme ça. Tu essayes de reprendre tes esprits mais c'est compliqué, tu as l'impression que chaque partie de ton corps qu'il a touché sont en train de se dissoudre peu à peu comme si son touché n'avait été que de l'acide ; certainement que tu le mérites. «  tu t'es pointé avec ta tête de charmeur et je me suis dit que si c'était le mec qui t'intéressait, tu t'en foutrais certainement d'une nana mais il fallait que tu swing des deux côtés évidemment ! Alors je me suis dit que ce n'était pas vraiment grave de te mentir pour quelques instants parce qu'on se recroiserait certainement pas, et parce que ça ne te ferait pas de mal un peu d'être pris pour un con.. » tu es en train de t'expliquer. Tu es en train de t'expliquer ? Tu ne sais même pas pourquoi est-ce que tu le fais. Mérite-t-il vraiment que tu lui dises quoi que ce soit, mérite-t-il vraiment que tu t'excuses ? Et pourtant. «  Je pensais pas qu'on se reverrait tu sais ? Et... Au moment même où j'ai passé la porte de chez toi.. Je m'en suis vraiment, vraiment voulu. Mais.. » mais t'es pas pardonnable, mais il peut te laisser partir, mais il a plus besoin de toi, mais vous êtes quitte en quelque sorte, non ? Vous n'avez qu'à dire ça ; vous vous êtes fait du mal sans vous connaître et c'est déjà beaucoup trop sans être assez ; il n'y a qu'à dire que tout ça ne s'est jamais passé, que vous pouvez oublier. « Mais il n'y a que sur ça que je t'ai menti. » finis-tu par dire. Tu es toujours bloqué -des fois tu hais tes cheveux-, t'es venu poser ta main sur ton bras, comme si tu t'encerclais, comme si tu te protégeais. Tu n'as pas baissé le regard, n'as-tu pas dit que tu ne le ferais plus devant lui ? Mais c'est vrai que tu as honte. C'est vrai que tu n'es pas bien. Comment se sent-il, lui ? Comment est-ce que ça va ? « Désolé.. » dois-tu vraiment être celui qui s'excuse ? Et pourtant, ça pue la sincérité. « Je ne voulais pas te frapper non plus.. » pourtant il le mérite, toi aussi d'ailleurs. Tu le mérites fortement. Tu aurais presque envie qu'à son tour, il te donne un coup de poing. Au moins vous seriez quitte pour de bon, au moins, vous n'avez plus qu'à vous arrêter là. «  Tout ce que je t'ai dit, tu sais.. Je le pensais vraiment. » C'est tout ce que tu te sens capable de dire pour le convaincre. Ca ne t'étonnerait pas qu'il ne te croit plus ; après tout qui ferait confiance à un menteur ? Une main passe finalement sur ton visage. Tu te remettrais presque à pleurer. Pathétique. «  Je suis désolé.. Désolé. » Et à nouveau, les larmes s'installent sur tes joues rouges. Parce que tu te sens coupable de tout, parce que t'es idiot, parce que tu ne sais pas, parce que tout ce que tu peux penser c'est que c'est de ta faute, c'est à cause de toi et sans que tu ne le veuilles, tu l'articules un « c'est ma faute » qui sonne vrai, un quelque chose comme ça qui te fait passer pour la victime sans que ce soit l'idée que tu veuilles lui donner. C'est simplement ce que tu crois, c'est de ta faute.
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Cléanthe J. Alevatros
Cléanthe J. Alevatros
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Sam 21 Mai - 22:44
« and you're a dancer well i'm a spy

ft Sidé.


Tu n’entends rien. Rien du tout. Juste le sang dans tes tempes, dans ton cœur, dans ton cerveau. Celui qui coule, qui sonne, qui dénonce. Choqué, sonné. Tu ne sais pas trop comment tu es en ce moment, tu entends une voix, tu sais que Sidé te parle, tu sais que cet homme, celui qui s’est déguisé en femme, et en train de t’accuser, que c’est de ta faute, que tu mérites le fait qu’il se soit joué de toi. Peut être que tu le mérites, peut être que ça te fait pas de mal, que tu apprends de tes erreurs. Mais est-ce qu’il a le droit de s’être moqué de tes sentiments ? Est-ce qu’il a le droit de se moquer de ce que tu es, de ce que tu lui as montré de toi, dans ces toiles, qui parle de ta vie, de ton passé, d’une partie enfouie dont tu n’avais jamais parlé à personne ? Elle… Non, il t’a dénigré. Comme si tu ne valais même pas la peine d’être vue, comme si tu ne valais même pas la peine qu’on te parle, que tu es une peine perdue, que tu es une merde, un connard, oui, un petit con qui voulait chopper. Mais il n’a en aucun droit de se moquer de ta vie, de ce que tu as vécu pour en arriver là, pour avoir besoin, envie de chopper quelqu’un quand tout va mal. Il ne sait pas, il ne connait pas, et il ose te dire ça. « Je voulais pas te mentir », ah ! Ca résonne dans tes oreilles, ça te fait bien rire ça. Il ne voulait pas. Et il l’a fait, pourtant. Il l’aurait pu te le dire n’importe quand, tu aurais pu l’apprendre de sa bouche, à n’importe quel putain de moment. Tu ne lui en aurais pas voulu, tu aurais compris s’il t’avait expliqué les choses dès le début. Mais l’apprendre comme ça, en te l’expliquant comme ça… Tu ne peux pas. C’est comme s’il te piétinait, comme s’il te disait que tu ne méritais même pas qu’il te dise la vérité, en fin de compte. Que ça aurait mieux que tu vives dans l’ignorance pour toujours. Un mauvais rire t’échappe lors qu’il recommence à pleurer, mais tu n’en as cure. « Sèche tes larmes, menteuse. » Tu te lèves du canapé, les larmes veulent pointer leur bout de nez, elles aussi. « T’es peut être désolée, t’as peut être pas voulu. Mais tu l’as fait quand même. Tu m’as menti, et pas une seule fois, une seule putain de fois, tu t’es dit que, peut être, éventuellement, ce serait bien de me le dire ? N’importe quand ? Je pense pas que ce soit des opportunités qui t’ont manqué. » Tu passes la main sur ton visage, tu respires difficilement. Tu essaies de garder ton calme, pourtant. « N’importe quand, tu aurais pu me le dire. Si tu m’avais expliqué, j’aurai compris. Je suis peut être un mec que tu penses pas fréquentable, que tu voulais effectivement me prendre pour un putain de con, mais j’aurai compris. Là… Là, c’est juste… » Tu ne sais pas quoi dire d’autre. Tu sais que tu risques de dire des choses qui vont blessées, qui vont lui faire du mal, te faire du mal, car tu ne les penserais peut être pas. « Sors de chez moi. Dégage. » Tu le vois qu’il a l’air d’attendre, mais tu t’en fiches. Tu ne veux plus le voir ici, tu as besoin d’extérioriser, de repenser à tout ça au calme. Et là, tu es tout sauf calme. « Dégage putain ! » Tu le vois déguerpir à toute vitesse, renversant la tasse sur le sol au passage, mais tu t’en fous. Il est parti, tu entends la porte de ton appartement qui claque, tu vois les quelques larmes qu’il a laissé derrière lui. Mais tu t’en fous. Tu t’en fous de tout, tu t’en fous du parapluie qu’il a oublié, tu t’en fous de voir qu’une de tes toiles est en train de prendre la couleur du caramel macchiato qu’il avait ramené. Pour toi. Pour vous deux. Tu sers les dents, tu passes une main sur ton visage. Et les larmes que tu as trop longtemps contenues s’effondre en même que toi sur le canapé.

©雲



Rp terminé.
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