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« I'm a hunger artist, come and feel my bones » ►Ft. Josiah

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
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Dim 22 Mai - 3:34

come and feel my bones
C'est encore une de ces marches nocturnes au bord de l'eau qui finit simplement en découverte de la ville. Il y a toujours des rues fascinantes, des endroits indescriptibles, des tas de choses qu'on imaginerait jamais voir et pourtant, on tombe dessus. Ce sont des choses auxquelles on ne fait pas attention quand le jour se lève e que la fourmilière se met à grouiller. On a pas le temps de regarder autour de soi quand on peut voir des visages par milliers se dessiner dans chacune des rues et marches sur chacun des trottoirs. On ne peut pas s'arrêter, se dire qu'il est temps d'apprécier ce qui nous entoure parce que peut-être que demain on ne sera plus là. Personne ne pense à ça, parce que ça effraie tout le monde de se dire qu'un jour on aura les yeux fermés pour de bon, pour toute une autre vie. Mais tu as tendance à ne pas vouloir manquer ce genre de choses. La vie d'une ville c'est aussi ce qui est caché dans les coins et les recoins, c'est aussi ce qui ce qui ne se voit pas ou qui est évident et pourtant si bien dissimulé. La vie d'une ville,c 'est par exemple voir ces artistes se déchainer sur les murs pour protester, pour s'amuser, pour décorer. Ils n'ont peut-être pas de buts précis mais tout le monde apprécie leur en inventer, tout le monde aimerait savoir la signification derrière certaines choses, certains dessins ou certains noms semblent ne ressembler à rien et qui pourtant doivent vouloir dire beaucoup pour celui qui l'utilise. On est tous un peu curieux de savoir qui sont ces gens qui agissent dans la nuit, qui sont ceux qui viennent recolorer les murs pendant que d'autres ont la tête enfoncé dans leurs oreillers. Tu ne comprends que très peu le mépris de certaines personnes pour ces fresques qui "abîment" la ville alors qu'à tes yeux ce sont peut-être elles qui lui donnent vie. C'est comme si certains ne perdaient pas espoir ou comme s'ils avaient trouvé une bonne raison de se battre et la plupart du temps, tu n'en doutes pas. Tu es certain qu'on a tous un but quand on fait quelque chose, on attend tous quelque chose en échange et peut-être que ces nouveaux artistes attendent quant à eux une reconnaisse plus digne de ce nom, une vraie reconnaissance -et là encore, qu'est-ce que tu en sais vraiment ? Peut-être que finalement ce qui est excitant dans cette façon de faire, c'est bien évidemment de défier la loi. C'est faire ressortir l'âme rebelle de tout un chacun pour simplement montrer un beau majeur au système et lui dire qu'il y aura toujours un moyen pour le piétiner, pour lui faire cracher la vérité. Peut-être que ça devrait rester comme ça et peut-être que tu ne devrais pas chercher trop de significations derrières ces choses parce que tu n'es pas certain de pouvoir les comprendre toi-même. Tu ne fais que spéculer sur des idées que l'on t'a donné, que tu as cru entendre ou peut-être que tu as pensé mais à vrai dire tu ne sais rien sur rien et même si en quelques sortes ça t'attriste ; c'est comme ça. A chacun son domaine comme on le dirait et tu n'es pas du genre à te mêler des affaires des autres.

Enfin, c'est ce que tu aimerais faire croire. La vérité est bien plus importante que ça ; la vérité est que tu adorerais de te mêler de cette chose, tu adorerais rentrer dans ce genre de mouvements, avoir une équipe, repeindre les murs et repeindre encore par dessus quand ça a déjà été fait par la ville. Tu voudrais être capable de faire quelque chose et qu'on te dise que c'est beau, et qu'on te dise qu'on est fier de toi mais tu rêves. Tu aimerais entendre le bruit d'une bombe, le cliquetis de la bille au fond de la peinture -comme celui qui raisonne à l'instant dans la rue- et tu voudrais sentir l'odeur de la peinture et entendre l'aérosol en continu et comprendre que la peinture s'écrase sur le mur -comme cette odeur dans la rue à l'instant-. C'est alors que tes pas s'arrêtent rapidement quand tu te rends compte que tu n'es plus tout seul dans cette rue de la ville, il semble y avoir quelqu'un d'autre. Si tu avais été de ce genre-là, tu aurais dit qu'un vampire rodait dans les parages à la recherche de sa proie mais tu ne peux que focaliser ton attention sur les doigts de l'homme qui tiennent la bombe et la peinture qui dessine tu ne sais trop quoi sur le mur. Tu ne veux pas le déranger et en même temps, tu voudrais certainement en voir un peu plus. Alors quand il semble avoir terminé de faire son travail, quand il semble fier de lui -à vrai dire tu n'en sais rien, il fait noir et tu ne vois pas grand chose- et qu'il semble quitter la dite rue, tu ne penses pas plus ; ni une ni deux, tu te retrouves derrière-lui. Aussi discret que tu peux être, tu essayes de le suivre -un peu comme un ninja-, mais ça c'est ce que tu croyais. Un regard derrière toi pour t'assurer que tu es toujours seul parce qu'on ne sait jamais, et à la minute où ton regard s'est reporté devant toi, tu as été bloqué par une masse - l'homme. Il était devant toi et tu ne saurais dire s'il avait l'air inquiet ou simplement ennuyé. Les mots sont restés bloqués au fond de ta gorge et les excuses semblent avoir quitté ton vocabulaire. tu ne sais plus quoi dire, ni quoi faire ; qu'il t'épargne, c'est tout ce que tu demandes.
AVENGEDINCHAINS
Josiah Miller
Josiah Miller
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Mar 24 Mai - 5:31
I'M A HUNGER ARTIST,
COME AND FEEL MY BONES
FT. E. SIDÉ CARELL

Il faisait déjà nuit depuis quelques heures déjà lorsqu'il s’engouffra au fond de cette ruelle. Bien qu'il y ait un peu de vent, l'air était encore chaud et la nuit était bonne. Il faisait bien meilleur dehors que dans son appartement au troisième étage d'un vieil immeuble, où la chaleur semblait parfois un peu trop tenace et dont les fenêtres ne laissaient entrer que trop peu d'air. Cependant la chaleur de son logis n'était pas la raison de sa présence à l'extérieur en cette nuit de mai. Ça aurait été une bien belle excuse, ça ou peut-être les gémissements de la nouvelle conquête de son colocataire, à voir. En général il n'en était guère dérangé, mais parfois il avait envie d'entrer dans sa chambre et d'étouffer la femme qu'il tenait dans ses bras d'un oreiller ou dieu sait quoi. Enfin, ce n'était pas le cas ce soir, il n'était pas sorti pour ça. Non il avait eu envie d'aventure, de grimper dans un immeuble abandonné ou de repeindre les briques d'une quelconque fresque.
Alors il était sorti, ne résistant jamais à l'envie de fuir le quotidien, d'éviter ses devoirs pour aller faire quelque chose considéré comme "mauvais" par bien trop d'ignorants. Il avait déambulé dans la ville quelques temps, ne cherchant pas vraiment à se rendre quelque part en particulier, appréciant simplement le centre-ville à cette heure un peu chaude, les gens qui rient un peu trop fort dans les rues et les mecs bourrés qui titubent en se tenant maladroitement aux murs. Il avait traversé cette partie de la ville à pieds, le temps de quitter les grandes avenues, ses pas l'emmenant dans des endroits moins fréquentés, peut-être moins fréquentables aussi du centre ville mais tant pis. Il n'était plus un enfant après tout, qui craint vraiment les ruelles sombres de toute manière ? Pas lui, bien entendu.

Voilà donc qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait et bien vite il jeta son sac à dos par terre, en tirant une bombe de peinture qu'il secoua un instant, s'activant sur les briques usées. Il n'avait pas besoin d'une grande réflexion pour savoir ce qu'il ferait, de toute manière il avait depuis longtemps cessé de chercher la perfection ou même une quelconque forme d'appréciation. Il possédait certes un talent non négligeable, mais il ne l'utilisait pas pour recevoir des compliments ou de l'admiration. S'il ne peignait que des murs dans l’anonymat, tard la nuit, c'est qu'il s'était résigné à rester dans l'ombre et ça lui convenait parfaitement. S'il faisait des graffitis, c'était uniquement pour exprimer quelque chose, laisser sa trace dans une ville qu'il n'aimait pas de toute manière, laisser les cicatrices de son passage dans ce monde et un peu aussi parce que c'était interdit. On dira bien ce qu'on voudra, mais Josiah lui n'avait absolument pas honte d'avouer que ce qui avait le meilleur goût c'était tout ce qui tombait dans l'illégal, l'immoral ou l'illicite. Plus c'est mal et plus c'est bon.

Sans chercher la perfection, ses gestes n'en étaient pas moins habiles. Il était rapide, surtout à cette heure, surtout au sol, mais chacun de ses mouvements était précis et de deux couleurs il fit naître un peu de passion sur ces vieilles briques rougeâtres. Peut-être étaient-elles brunes à vrai dire il n'en était pas certain puisqu'il faisait sombre, mais tant pis ça il s'en fichait bien. Il n'entendait pas un seul bruit dans la rue et jetait parfois un regard désintéressé autour de lui, pour s'assurer qu'il était toujours seul, mais rien ne changeait et bien vite il termina son oeuvre nocturne, reculant d'un pas pour constater la chose, se penchant en avant pour ranger son matériel et attraper son paquet de cigarettes. C'était bien mérité et la nuit ne faisait que commencer. À cette heure il laissait des graffitis plutôt simples et rapides derrière lui, mais plus la nuit avançait plus il restait longtemps devant le même mur et plus son talent montrait le bout de son nez. Il ne sentait pas la fatigue pointer le bout de son nez et cette nuit était trop bonne pour rentrer si tôt.

Il remit alors son sac sur son épaule, approchant une cigarette de ses lèvres, la tenant entre deux doigts un peu souillés par la peinture, s'arrêtant pour l'allumer de son briquet. Alors qu'il tirait la première bouffée d'un air toxique dans ses poumons, il entendit un bruit derrière lui, bien trop proche pour être ignoré. Sans qu'il n'ait le temps de totalement se retourner il sentit quelque chose buter dans son dos.
Alors il lui fit face, son regard détaillant le visage de l'autre jeune homme dans la nuit un peu trop noire, quoi qu'éclairée par un lampadaire dans la rue. Il avait l'air quelque peu embarrassé mais ne disait rien pour l'instant. Josiah lui laissa pourtant bien une, voire deux secondes pour s'excuser mais aucun mot ne quitta les lèvres du garçon qui semblait figé devant lui.
Agacé en un instant, Josiah retira sa cigarette d'entre ses lèvres, recrachant la fumée avant d'hausser un sourcil, traduisant bien des choses entre l'agacement et l'ennui.

« "excusez-moi" tu connais ? »

Dès qu'il prit la parole, ne serait-ce que pour quelques mots, son accent américain accompagna son ton agacé à merveille. Il vivait ici à Londres depuis bientôt dix ans et pourtant rien ne pouvait encore lui retirer ça. Il se souvenait d'ailleurs, lorsqu'il était encore jeune et un peu con aussi, rentrer de ses courts voyages en Angleterre et se moquer avec ses amis de l'accent des gens là bas. Il imitait maladroitement les mots prononcés différemment, pensant ne jamais devoir vivre entouré de ce bel accent qu'il moquait si bien. La vie réserve bien des surprises, quelle ironie.
Enfin, accent ou non cela ne changeait rien au minimum syndical de respect qu'il exigeait à ce gamin. Un minimum que lui-même n'avait absolument pas, lui qui aurait certainement ignoré la personne bousculée, poursuivant son chemin ou blâmant celle-ci avec une très grande maturité pour s'être arrêté au milieu de la rue. Voilà le respect dont il faisait preuve, mais cela ne l'empêchait pas de répliquer comme un vieil arrogant à ce gamin, juste parce que c'était amusant.

Amusant ? Parce qu'il avait l'air un peu absent dans sa tête, probablement terrorisé, curieux ou juste con qui sait. Amusant parce que visiblement s'il ouvrait la bouche il risquerait de bégayer ou du moins c'est ce que Josiah s'amusait à imaginer et qu'il était si bon d'enfoncer un peu plus le pieux. Cependant quelque chose traversa l'esprit du brun. L'avait-il surpris en train de faire son graffitis ? Merde, le con c'était peut-être lui en fait. Il fronça alors un peu les sourcils, donnant à son air agacé un air bien plus sévère encore, alors qu'il n'en était pas grand chose mais tant pis. Il réfléchit une seconde, se disant finalement que ça ne lui faisait pas grand chose qu'il l'ait vu ou non. Après tout, que pouvait faire un inconnu au milieu de la nuit contre un tout autre inconnu ? Rien. Absolument rien. Tout allait bien dans ce cas, ses sourcils se défroncèrent un peu et il recula d'un pas, tirant sur sa cigarette en jetant un regard quelque peu intrusif sur l'autre garçon. Il devait faire sa taille, peut-être un peu plus petit, mais semblait plus jeune et surtout plus frêle. Ses cheveux étaient longs, mais ça ne choquait pas vraiment son regard au contraire. Ça lui allait un peu trop bien, avec un visage doux comme le sien, quelques traits féminins qui n'en étaient pas moins très beaux même aux yeux d'un homosexuel.
Décidément, il était bien cruel de s'en prendre la un gamin. Un soupir traversa enfin ses lèvres alors qu'il grommelait un peu, agitant sa main couverte de peinture alors qu'il semblait de ce geste balayer son reproche précédent.

« Arrête de me fixer comme ça j'vais pas te poignarder. »

Rassurant ? Allez savoir. Josiah était de ces gens qui peuvent très bien dire des choses gentilles, mais dont le ton et la sonorité de la voix donneraient toujours des frissons aux pauvres enfants. Il avait dans le fond de la voix une certaine usure, rauque  comme celle d'un vieux fumeur et pourtant qui ne porte pas des masses. Une voix un peu basse, mais loin d'être claire. Il savait se faire entendre lorsqu'il le voulait, clairement lorsqu'il gueulait des insultes on l'entendait de loin, mais son ton régulier n'était pas si agressif. Pas des plus belles et pourtant pas forcément dénuée de charme, quoi que peut-être était-ce l'accent. Lui ne l'aimait pas de toute manière, comme tout le monde bien entendu.
Enfin, il s'était ravisé, choisissant de ne pas faire flipper le gamin, peut-être parce qu'il était tard et qu'il n'avait pas envie de s'attarder pour une telle connerie, ou peut-être parce qu'il avait un beau visage, une connerie du genre. Ça, il ne le dira jamais.

COULEUR DES DIALOGUES DE JOSIAH : #4E4B79

HRP : Je tiens à préciser vite fait que ce que Josiah fait niveau graffiti c'est plutôt varié. Quand il s'applique, qu'il est posé tranquille dans un endroit pas trop risqué il peut y passer des heures et faire des trucs vachement stylé, bien proche de la définition de "peindre" mais là on parle plus d'un tag joli mais pas super détaillé. Le nom qu'il tag habituellement c'est "Quidam" qui signifie une personne qui n'est pas nommée dans une histoire, dont on ne précise pas le nom en gros. C'était pour l'info si ça peut te servir ~
E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Mar 24 Mai - 9:02

come and feel my bones
Tu as l'impression que la fumée est encore dans les airs, que le nuage sorti d'entre ses lèvres ne veut pas vraiment s'effacer, comme s'il était bloqué dans le temps -comme si le temps s'était arrêté mais peut-être que c'est parce qu'il fait simplement noir, parce que rien ne vous éclaire mais un lampadaire perdu tu ne sais trop où dans la rue -pas vraiment loin pour que la lueur vous éclaire mais pas près non plus parce que vous n'avez pas vraiment l'impression d'être en plein jour. Il a ouvert la bouche et bien que tu t'attendais à tout autre chose -pourquoi tu me suis ?, tu veux te battre ?, barre-toi ou tu ne sais trop quoi dans ces eaux-là, quelque chose qui montrerait un agacement réel et qui te ferait bien comprendre qu'il n'a pas vraiment envie que tu sois dans ses pattes, qu'il n'a pas vraiment envie d'avoir quelqu'un sur le dos et encore moins pour le voir faire ce qu'il fait là ; après tout, c'est quelque chose qui reste illégal, à cacher, un peu personnel aussi ; bien sûr que c'est personnel parce que c'est à chaque fois comme une petite partie de lui qu'il laisse se fondre sur le mur, qu'il laisse pour décorer le paysage. Alors peut-être qu'il aurait voulu être seul et peut-être qu'il ne veut pas que tu sois là ; tu n'en douterais pas à vrai dire, tu comprendrais même. Si tu étais lui, tu te serais déjà donné un coup de pied au cul pour te faire déguerpir fissa sans un mot de plus. Mais ce n'est pas ce qu'il t'a dit, ce n'est pas ce qu'il a pensé et surtout, tu as peut-être paru plus surpris qu'avant quand tu l'as entendu te demander des excuses. Des excuses ? Des excuses. Ca t'a un peu surpris ; t'as été déconcentré par l'accent étranger. Il n'est pas d'ici -ou s'il est d'ici, il est resté longtemps là-bas. Toi qui n'es jamais sorti de ta petite île, parce que tu n'avais pas vraiment les moyens, parce que papa voyait les étrangers comme des abrutis, parce que maman elle avait la fratrie à s'occuper, parce que tu ne pouvais pas penser qu'à ta gueule, c'est tout de suite une bouffée d'exotisme -peut-être que tu exagères légèrement, ce n'est pas non plus la première fois que tu un autre accent que celui de chez toi mais c'est toujours agréable. Tu ne sais pas si ça vient de tes études, sûrement ?, mais voir les différents aspects d'une langue simplement parce qu'elle n'est pas accentuée de la même manière est quelque chose de passionnant, vraiment passionnant. Puis il vient de cet endroit -far far away, mais pas si loin quand même- où l'on dit sidewalks à la place de pavements et rien que pour ça, t'as presque envie de dire que c'est cool. Mais il n'a pas vraiment envie de t'entendre dire ça, il n'a pas vraiment envie de savoir que son accent est appréciable parce qu'il est si différent du sien ; après tout, quand tu parles, tu ne donnes pas l'impression de venir de loin. T'es né par-ici toi, pas très loin et malgré toi tu as toujours ce petit ton posh qui prend le dessus, les mots pointus et l'air un peu hautain mais tu n'y peux rien. Tu n'as pas vraiment choisi de parler ainsi -mais des fois, quand tu vois autour de toi, tu te dis qu'il est peut-être mieux d'avoir ce genre d'accent même si tu peux entendre quelques critiques, même si on t'a toujours dit que tu donnais l'impression de parler comme la reine. Tu n'y peux rien si tu articules et tu n'y peux rien si tu prononces pas tes mots de la même manière et, oh merde, tu as comme l'impression que plus qu'autre chose tu t'es perdu un peu trop dans tes pensées, tu t'es noyé dans ta propre boîte crânienne et c'est lui qui te tire de tes pensées quand sa main bouge devant tes yeux.

Il n'est pas vraiment grand non plus, maintenant que tu t'en rends compte. Vous avez l'air de faire la même taille et tout d'un coup, il te paraît carrément moins imposant. Juste un homme comme un autre, dans une ruelle comme une autre, durant une nuit comme une autre, n'est-ce pas ? « Tu me rassures ! Ca faisait un peu scène de vieux film de séries B, je me sentais pas bien.. » Comme si c'était vraiment rassurant, ce qu'il venait de te dire, comme si c'était vraiment quelque chose qui peut soulager. Il a simplement dit qu'il n'allait pas te poignarder mais déjà y avoir penser semblerait peut-être inquiétant aux yeux de certains ; tu n'as pas l'air d'y prêter vraiment attention, tu n'as pas l'air d'en faire cas, tout ce que tu as retenu c'est qu'il ne le ferait pas -ce qui ne veut pas dire qu'il ne fera pas d'autres choses; C'est la première vraie chose que tu as articulé et on pourrait même dire que tu l'as presque rigolé, comme si réaliser qu'il n'avait pas l'air si méchant que ça était quelque chose qui t'avait débloqué T'es un peu idiot sur les bords, pas vraiment naïf mais tu as tendance des fois à croire en les gens plus que tu ne le devrais et malgré ce qu'on t'a appris -on t'a toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus, pourtant tu sembles tout bonnement baisser ta garde. Après tout, s'il avait vraiment voulu te frapper, ou quelque chose qui s'en rapproche, il l'aurait très certainement déjà fait, il n'avait pas besoin d'attendre que tu t'excuses ; « Je suis désolé... De t'être rentré dedans. » que tu dis, légèrement, peut-être un peu honteux sur ce coup-là, un peu honteux d'être pris sur le fait, de ne pas avoir été doué. Tout ce que tu voulais c'est observer, le voir travailler sans le déranger mais c'est tout le contraire qui s'est passé et il a très certainement dû tout arrêter à cause de toi ; alors comme ils le disent tous, il vaut mieux tard que jamais puis ce sont des excuses assez sincères, des excuses qui se dessinent en un sourire sur ton visage. « Simplement que, je m'attendais pas à tomber sur quelqu'un comme toi en me promenant, ça m'arrive jamais. » Mais ce n'est pas comme si tu le blâmais, non ce n'est pas vraiment ça. On pouvait peut-être voir dans tes yeux cette lueur d'excitation, la même qui brille dans les yeux des enfants le jour de noël, quand il faut ouvrir les cadeaux sous le sapin trop grand et déjà flétrit parce qu'il fait beaucoup trop chaud dans l'appartement. Tu ne sais pas vraiment comment dire ça mais plus que des reproches, ce serait presque de l'admiration qui sonnait dans ta voix. « Enfin je dis pas ça comme si je cherchais à le voir, hein, mais j'ai toujours trouvé ça super -ce que tu fais, je me suis toujours dit que c'était courageux puis plutôt agréable à regarder et peut-être plus dangereux aussi -il faut voir où certains vont faire ce genre de choses ! C'est juste incroyable alors je me suis dit, voir quelqu'un faire ça doit être tout autant incroyable -puis je me suis toujours demandé comment.. Enfin, tu vois ? » Et tu t'es tu. Tu l'as regardé. Tu avais trop parlé. « Pardon.. » Il n'avait pas à te les demander, celles-là, d'excuses. « C'est simplement que je trouve ça vraiment passionnant et je me suis laissé emporter.. » Mais tu es certain que de ta vie, il n'en a rien à faire, et de tout ça, il n'en a rien à faire non plus et il ne t'a jamais vraiment demandé de te justifier, à vrai dire. Mais tu n'y peux rien, tu n'as pas choisis. Il est simplement vrai que tu as cette passion pour l'art, il est simplement vrai que c'est ce qui t'intéresse le plus ; tu ne sais pas vraiment pourquoi. Un jour tu as pensé que c'était simplement par jalousie, parce que c'est quelque chose que tu n'auras jamais, le talent de pouvoir dessiner, le talent de pouvoir faire ressentir des choses à travers une oeuvre, n'importe quel support que ce soit. T'es pas vraiment doué pour ça, c'en est même à pleurer et ce n'est pas faute d'avoir essayé de faire quelque chose -impossible. A côté, même les hiéroglyphes sont plus beaux que ce que tu peux faire et dieu sait à quel point certains ne sont pas parfaits. Tu dois avoir le niveau d'un enfant de quatre ans, et encore c'est pas vraiment gentil pour l'enfant alors quand tu te dis que certaines personnes sont assez courageuses pour se lever et se dire qu'ils vont poser leur marque sur un mur ; simplement parce qu'ils ont en envie, tu trouves ça simplement passionnant. Passionnant et respectable, et c'est ce respect qui se lirait presque sur ton visage, qui s'entend dans ta voix. Si certains disent que ce n'est qu'une activité de voyous, t'as presque envie de dire que c'est la chose la plus courageuse que tu n'aies jamais vu.
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Josiah Miller
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Mer 25 Mai - 21:10
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FT. E. SIDÉ CARELL

Apparemment ses paroles avaient su rassurer le jeune homme car dès qu'il lui lança sa phrase un peu pour le calmer ça avait fait son petit effet. Sur le coup il avait cru ne pas vraiment avoir été très convainquant avec une expression comme "je ne vais pas te poignarder" comme si c'était une éventualité, mais apparemment ça ne déplaisait pas au gamin qui, aussitôt, se mit à parler. Il semblait avoir retrouvé ses couleurs, la capacité de parler aussi et de rire apparemment. Voilà qu'il souriait presque comme un idiot, laissant Josiah quelque peu surpris. Il l'avait trouvé d'allure fragile, comme un petit enfant effrayé et maintenant, en l'entendant poursuivre ses paroles, il regrettait presque de l'avoir débloqué, de l'avoir rassuré. En effet, une fois en marche il ne semblait plus s'arrêter. Il poursuivit donc en s'excusant, ce qui fit hausser un sourcil au plus âgé des deux. Bien intéressant, c'était une jolie intention qu'il allait prendre sans mauvaise foi. C'était mignon qu'il le dise enfin sur ce petit ton coupable alors qu'au fond Josiah s'en fichait un peu, quoi que.
Cependant il ne s'arrêta pas là. Alors que le brun le fixait encore vaguement, fumant en silence, il poursuivit de quelques paroles bien étranges. Quelqu'un "comme lui" ? Ça voulait dire quoi ça ? Qu'était-il de plus qu'un nocturne de plus qui traîne dans les rues tard la nuit, de plus que tous ces gens paumés qui rentrent chez eux à cette heure ? Qu'avait-il de spécial pour mériter le titre de "quelqu'un comme lui" ?..
Évidemment, la réponse vint d'elle-même. Visiblement, le petit moulin à paroles en avait long à dire et en écoutant ses explications certes maladroites mais pas moins adorables, Josiah comprit. Il fit le lien avec "ce qu'il faisait" à l'instant, ce graffiti un peu joli sur le mur, ce qui aurait probablement mérité un certain jugement de bien des gens mais pas de celui-là. Non, celui-là il en parlait comme un passionné, comme s'il avait vu quelque chose d'incroyable. C'est derrière sa main qui tenait sa cigarette entre deux doigts tout près de ses lèvres que celles-ci s'étirèrent  dans un léger sourire en coin. Adorable gamin qui veut voir des choses incroyables.

Josiah ne se laissait pas vraiment impressionner par grand chose, comme si du haut de ses 26 ans il avait déjà trop vécu pour s'exclamer ainsi ou s'exciter de la sorte devant telle ou telle chose. Il n'était pas ainsi, ses yeux semblaient toujours un peu trop vides de passion - quoi que remplis de malice au moins. Il ne pouvait donc que sourire discrètement devant une telle curiosité, mêlée à une certaine passion, comme celle qui habite les enfants.
D'ailleurs, celui qui avait bien parlé s'arrêta, puis s'excusa. Visiblement il avait dû remarquer le silence persistant de Josiah et l'interpréter comme de l'agacement peut-être ou bien encore une forme d'ennui. C'était plus ou moins le cas, certes il avait envie de poursuivre son chemin, maintenant qu'il avait eu ses excuses en plus, mais d'un autre côté... Qu'avait-il de mieux à faire ? Voilà que ce jeune homme s'avérait être passionné par ce qu'il faisait et de son côté ça l'amusait, ça le rendait curieux de voir quelqu'un faire ça. Il avait aimé d'ailleurs sa manière d'exprimer son avis sur ce qu'il faisait, sur les graffitis. C'était bien près de la sienne, cette vision, ça lui plaisait.

« C'est plutôt évident oui, que ça te passionne... » Il marqua une pause, tirant sur sa cigarette qui se consumait bien vite, n'étant bientôt plus qu'un mégot qu'il écraserait sous peu. Son sourire s'agrandit ensuite alors qu'il reposait ses yeux bleus sur le gamin... « "Courageux" tu as dit ? C'est pas faux ça tiens. J'irais jusqu'à dire que c'est de se moquer du danger, des règles, mais peut-être que ça ne vaut que pour moi tout ça. »

Il s'arrêta pour jeter son mégot au sol, l'écrasant du pied sans remords. Il jugeait encore le jeune homme des yeux, se demandant un peu quel genre de personne est fasciné par les artistes misérables comme lui. Quel genre de personne balance des trucs pareils sans se gêner, avec un ton même emballé, quel genre de type avoue sans honte ce genre de truc pas très commun. Enfin, peu importe. Il ne s'estimait pas bien mieux que lui, avec toutes ses folies et toutes ces choses dans sa tête qui semblaient le tourmenter, le rendant un peu plus sale que les autres il ne se permettait pas de sincèrement le juger.

« Alors comme ça tu m'observais ? De nous deux c'est plutôt toi qui es un peu flippant non ? »

Flippant dans le sens où avoir quelqu'un tapis dans l'ombre qui observe tous vos moindres mouvements, c'était pas forcément sain. Il lui renvoyait un peu cette réplique avec un sourire amusé, car des deux il sous-entendait que le jeune inconnu était le plus louche. Pourtant, il n'en pensait pas autant. À vrai dire, il le trouvait bien intéressant et voilà qu'il ne se retournait pas pour partir, voilà qu'il ne lui faisait pas un doigt pour lui dire de dégager. Il avait piqué une forme d'intérêt chez Josiah et ce n'était pas forcément commun alors il ne lui cracherait pas au visage tout de suite.

Il hésita alors un instant, quelques secondes à peine, réfléchissant à la situation. Ce gamin était fasciné comme un enfant devant quelques graffitis, visiblement curieux, intéressé, mais par quoi ? Par le danger, l'interdiction ? Par le geste lui-même, par l'art ? Difficile à dire. Enfin, dans tous les cas ça n'importait pas vraiment, il n'était qu'un inconnu de plus dans la rue après tout... non ? Peut-être plus tant que ça. La nuit était bonne, mais peut-être serait-elle meilleure avec une compagnie aussi intéressante.. Ça valait le coup d'essayer.

« T'aimes bien regarder du coup ? » Tiens, cette phrase faillit le faire rigoler. Décidément, il passait trop de temps avec cet idiot de Lawrence et voilà qu'il avait des sous-entendus immatures et sexuels qui lui venaient à l'esprit. Quelle mauvaise influence... quoi qu'à vrai dire, les deux amis s'influençaient l'un l'autre dans la connerie lorsqu'ils passaient beaucoup de temps ensembles. Enfin, il surmonta l'immaturité de l'instant car il n'y avait aucun sous-entendu à sa question. « La proposition ne tient que si tu es courageux un peu, toi aussi, mais disons simplement que la nuit ne fait que commencer pour moi. »

Cela valait une invitation, à le suivre s'il en avait envie, dans ses conneries ses petites bêtises et surtout son art qui semblait fasciner ce jeune homme. Il n'était pas particulièrement ni naturellement attiré par les autres, mais lorsque quelqu'un avait son attention il ne détestait pas forcément un peu de compagnie. Surtout la nuit, surtout en pleine insomnie. C'était moins glauque, moins triste que de déambuler seul, au moins comme ça il occuperait ses pensées ailleurs que dans ses tourments du quotidien. Bien entendu il se réservait le droit de l'abandonner au milieu de nulle part s'il venait à trop s'agiter, trop parler, l'embêter ou l'emmerder. Il se réservait le droit d'en avoir marre quand il le voudrait, mais d'ici là s'il pouvait le suivre alors il le suivrait. Parce que c'était pas tous les jours, toutes les nuits, qu'il rencontrait quelqu'un avec une lueur comme celle-ci au fond des yeux. C'était envoûtant, le genre de regard qui donne envie de l'éblouir un peu. Drôle de pensée, petite folie, rien de bien nouveau chez Josiah.

« Alors, toujours curieux ? »

COULEUR DES DIALOGUES DE JOSIAH : #4E4B79
E. Sidé Carell
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Mar 31 Mai - 9:07

come and feel my bones
Tu ne sais pas si passionner est un mot assez fort, à vrai dire. Tu voudrais l'exprimer autrement, tu voudrais être capable de faire passer ce sentiment autrement. C'est une passion qui en devient presque une obsession, tu ne sais pas vraiment l'arrêter. Tu aurais pu te retenir de l'observer, tu aurais pu te retenir d'aller le voir ; ce n'est pas comme s'il était le premier à faire ça et il n'est certainement pas le dernier que tu vas croiser mais voilà qu'il était là, juste là, à dessiner sur les murs et tu n'as pas pu décrocher ton regard de son geste comme un chat ne sait lever les yeux de sa proie. Un léger rire s'est échappé d'entre tes lèvres quand il reprend tes mots et tu ne peux que acquiescer pour confirmer. Il a sûrement raison, ça doit se voir que ça te passionne. Ca doit se voir que t'es un peu dingue de ces choses-là. Tu sais que ça t'as déjà porté préjudice, tu sais que tu as déjà eu des problèmes par le passé parce que tu pousses un peu trop les gens, parce que tu les colles un peu trop, parce que t'es juste carrément chiant quand ce genre de choses arrivent -tu es certain que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne te dise à son tour de déguerpir parce que t'es un peu un boulet, parce que t'es du genre à effrayer et peut-être à te mettre à trop parler -parler pour ne rien dire, parce que tu ne dis jamais grand chose sur toi ou tu ne t'en rends pas compte, certainement que les autres non plus pourtant chacun de tes mots renferment de ta personnalité, c'est un peu toi mais en moins clair, en moins bien. Ca reste toi, tout de même. Un hochement de tête et tu as encore acquiescé ses paroles. Sa vision des choses t'amusent ; on dirait les paroles d'un ado rebelle qui se dit fuck the world. Mais en même temps, il n'a pas tort. Vraiment pas. Parce que se moquer des règles, se moquer du monde, se moquer du danger c'est avoir le courage de se dire que tout ça n'est rien, qu'il ne faut pas en avoir peur. « C'est ça le truc. » C'est ça qui fait que c'est fascinant, c'est ça qui rend les choses complètement passionnantes. C'est parce qu'il y a toutes ces règles balancées en l'air, toutes les limites qui semblent s'envoler, il n'y a plus vraiment de frontière entre l'artiste et son art, plus rien qui ne peut les arrêter -c'est ce qu'on croit. C'est ce que tu crois en tout cas et c'est l'impression qu'ils donnent. Peut-être que tu vas tomber de haut et peut-être que tu ne te fais que des illusions mais il n'est pas bon d'avoir toujours les pieds sur terre comme tu le fais ; il faut savoir s'échapper.

« Mais ! » Un léger rire t'échappe à nouveau quand il te dit que t'es peut-être le plus louche des deux. il n'a pas forcément tort ; si tu avais été dans sa situation, tu serais très certainement parti en courant sans demander ton reste. T'aurais eu bien plus peur que lui, après tout tu aurais pu être n'importe quoi. Un mec armé, un dégénéré et pourquoi pas un flic ? T'aurais aimé sentir cette inquiétude, celle qui sert un peu le coeur et qui fait qu'on se retourne avec l'impression qu'il y a quelqu'un derrière quand il n'y a personne, tu aurais aimé sentir cette fébrilité qui nous prend quand on se sent dans la merde, quand on se dit shit et que ça part en couille. Pourtant, tu n'avais pas eu l'impression qu'il s'était inquiété de ta présence -avais-tu vraiment réussi à être discret ? Ou peut-être qu'il ne fait tout simplement pas intention, ou peut-être que ça lui est déjà arrivé et qu'il ne s'inquiète plus vraiment parce qu'il sait ce qui va venir ou parce qu'il sait comment s'en sortir, quelque chose du genre. Tu gardes certainement cette question pour plus tard -quand tu pourras te permettre d'en poser plus sans que ça ne soit encore plus bizarre que maintenant. « J'avais juste pas envie de te déranger, je me suis dit que c'était peut-être mieux de te regarder sans rien dire et en étant discret, apparemment ça avait marché.. » Ca avait marché jusqu'à ce que tu lui rentres dedans, jusqu'à ce que tu ne fasses plus attention, jusqu'à ce que tu sois un peu l'abruti et le maladroit que l'on connaisse. Mais lui, il ne peut pas le savoir. Pourtant c'est un grand malheur chez toi, cette maladresse. T'as comme l'impression que tu ne peux rien faire à cause de ça -et tu ne fais pas grand chose, sachant qu'il y a une chance sur deux pour que tu tombes d'un escalier, marches sur ton lacet, te prennent peut-être même un lampadaire... Tout ça parce que tu as la tête en l'air, parce que tu ne fais pas vraiment attention. T'es peut-être même capable de tomber en t'embronchant dans tes propres pieds -encore heureux que ça ne t'est pas arrivé aujourd'hui. Quel embarras. Tu ne sais pas comment tu aurais pu expliquer comment tu t'es retrouvé face la première contre le sol au beau milieu de la nuit dans une ruelle peut-être un peu trop sombre ; ce n'est pas vraiment explicable. Rien que d'y penser, on dirait tout simplement le scénario d'un film un peu pourri que l'on essaye à tout prix d'éviter aux alentours de noël mais qui finit tout de même par bouffer la moitié de la soirée parce que c'est tellement nul que ça en vaut le coup d'oeil.

Tu t'attendais vraiment à ce qu'il te vire. Bye, c'était sympa mais t'es creepy. Tu aurais très bien pu le comprendre, à vrai dire c'est sûrement ce que tu aurais fait. Tu n'aurais pas cherché plus d'explications et tu serais parti sans demander ton reste. Mais pas lui, non pas vraiment, c'est pas ce qu'il t'a proposé. Il ne t'a rien demandé pour de vrai, ce n'est pas comme si tu avais entendu un quelconque enthousiasme dans sa voix ou tu ne sais trop quoi ; tu n'es même pas certain qu'il t'ait posé la question pourtant, il semblait attendre une certaine réponse. « Plus que pratiquer en tout cas. » et peut-être que quand tu réfléchiras à cette conversation, tu te rendras compte de l'étendu des sous-entendus que vous avez pu faire -peut-être que tu t'en es rendu compte, mais tu ne préfères rien relever, parce que ce n'est pas vraiment le moment et parce que ce n'est pas comme s'il avait rigolé lui-même de ses mots. Il aurait pu et tu aurais certainement ri à ton tour, mais pourtant, tu n'as pas dit grand chose. Tu te doutes que ça ne durera, pas cette proposition et tu te doutes aussi que si tu ne saisis pas ta chance maintenant, elle risque de te passer sous le nez et ce n'est pas vraiment ce que tu veux. Ton regard s'est très certainement illuminé à ses mots, peut-être même un peu trop. Un sourire s'est dessiné sur tes lèvres ; il ne pouvait plus te ravir que de te dire ce genre de choses, il ne sait tout simplement pas dans quoi il s'est embarqué et avec qui. Dans peu de temps, peut-être qu'il regrettera sa tranquillité et son pauvre moment seul dans cette nuit. « Ca me va. Ca me va. Je suis courageux, moi. » C'était un autre rire qui traversa tes lèvres. Tu n'es pas certain d'être si courageux que ça à vrai dire, tu serais presque inquiet par ce que tu racontes. T'es pas du genre à aimer les problèmes -même s'ils ont l'air de t'aimer, eux. T'es plus du genre à prendre la fuite, t'as assez connu de merdes pour ça, pour recommencer et pourtant, te voilà complètement reparti, envolé. T'as toujours cet âme d'enfant qui ne réfléchit pas vraiment, qui dit oui à tout tant que c'est un peu d'adrénaline, tant que ça fait un peu battre le coeur, tant que tu peux vivre quelque chose. Recherche de sentiments, recherches de sensations quand on a rien d'autre pour s'accrocher à tous les jours, quand on a rien d'autre pour se dire qu'il faut avancer soleil après soleil. Ce genre de choses, ce sont tes raisons à toi. Plus que n'importe quoi, savoir que l'on peut sentir quelque chose, c'est ce qui t'as permis de rester jusqu'à maintenant.

« Plus que jamais. » Un nouveau sourire se dessine sur tes lèvres. « Et j'ai pas mal de questions, à vrai dire... » Parce que t'a toujours pas de questions, parce que t'es un peu comme ça, parce que t'es un peu comme un enfant qui demande toujours pourquoi. « Tu fais ça depuis longtemps ? » Et la première qui traverse tes lèvres alors que tu enfonces tes mains dans tes poches, alors que les pas reprennent -ce n'est pas toi qui guide, mais tu le laisses faire, ce n'est pas comme si tu avais confiance mais tu n'as pas vraiment le choix. « Oh, et qu'est-ce qui t'a donné envie de signer ce que tu signes ? » Puis tu te rends compte que tu n'as pas vraiment faire attention à ce qu'il signait. Tu étais trop occupé à regarder ses gestes que tu n'as pas regardé le reste -idiot. Tu te retournes légèrement, pour voir le mur sur lequel il avait déposé sa signature. « Quidam, hm ? » Demandes-tu comme confirmation en tournant ton regard vers lui. Tu as l'impression de ne pas avoir souvent lu une signature qui veuille dire quelque chose. Souvent, ce ne sont que de courts noms, souvent des initiales qui ne veulent pas dire grand choses mais qui restent agréables à regarder tout de même. Tu trouves le mot assez long tout de même, n'est-ce pas prendre des risques que de vouloir peindre autant lettres à la fois ? Un nouvel éclat dans ton regard -peut-être un peu d'admiration, peut-être un peu de respect. Tu n'avais pas vraiment tort, quand tu parlais de courage. Bien que tu saches ce que Quidam signifie, ce que tu aimerais savoir -s'il veut te le dire, mais tu sais que tu es trop curieux- c'est pourquoi est-ce qu'il a choisi ça, qu'est-ce que ça représente pour lui, qu'est-ce qu'il ressent ? Est-ce que seulement, il y a vraiment réfléchi ? Et peut-être que tu es trop intrusif, peut-être qu'il ne veut pas que tu poses de questions, peut-être que t'as gâché ta chance. « Enfin, t'es pas forcément obligé de répondre... Si ça te fait chier, tu peux le dire. » T'es pas du genre à te vexer, de toute manière. Tu peux bien comprendre que ce n'est pas quelque chose que l'on dit à un inconnu. Maintenant que t'y penses, tu ne sais même pas son nom mais peut-être qu'il ne veut pas te le donner, peut-être que lui aussi veut garder l'anonymat, peut-être qu'il a envie de garder ce pseudonyme et au fond, ça t'irait parfaitement. Qu'il ait un nom ou pas, ça ne change rien à ce qu'il fait et ça ne change rien au morceau de talent que tu as pu observer sur ces briques.
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Josiah Miller
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La proposition était lancée, comme une invitation à le suivre, une invitation à en voir plus pour dieu sait quelle raison. Josiah avait proposé à ce gamin de le suivre, sans pourtant savoir qui il était ou ce qu'il cherchait vraiment. Il ne savait pas à qui il avait affaire, mais ça ne l'effrayait pas. C'était un garçon pas très vieux, pas très grand, un passionné probablement, qu'importe. Il avait cette lueur dans les yeux et ce sourire aux lèvres, cet air intéressé qui était d'une rareté exquise dans ce monde. Il n'était ni trop craintif, ni vraiment effrayant, alors pourquoi le virer ? Pourquoi le virer, s'en éloigner alors qu'il pouvait lui offrir une chance de voir un peu plus de ce monde qui semblait lui plaire.. Honnêtement, Josiah n'était pas connu pour être quelqu'un de gentil, d'aimable qui pense aux autres avant lui-même. Il n'avait pas la réputation de suivre des instincts de bonté, mais voilà qu'il en faisait preuve pour une fois. En grande partie parce qu'il ne voyait aucun désavantage à avoir la compagnie du jeune inconnu avec lui, mais aussi parce que dans un sens être observé par des yeux aussi intéressés ça avait quelque chose de flatteur. Josiah n'était ni un très grand artiste, ni quelqu'un qui rêvait de cela. Il avait plus ou moins abandonné ses rêves concernant cela il y a bientôt sept ans, lorsqu'il avait abandonné l'école d'art. Il gribouillait, peignait, il sortait la nuit pour faire quelques graffitis, mais il n'avait jamais la moindre reconnaissance pour de telles choses. Personne ne voyait vraiment ses cahiers à dessins pourtant bien remplis, personne ne s'intéressait à ses mains tachées de peinture, personne ne s'en inquiétait ou n'en était vraiment curieux. Alors, si une fois il pouvait rencontrer quelqu'un qui ait envie de voir tout ça, alors... pourquoi lui cracher au visage, pourquoi le repousser ? C'était agréable, il en profiterait donc un peu, tout comme le petit en profiterait de son côté. Ils étaient tous les deux gagnants, au bout de la ligne.

Enfin, il avait donc proposé et le gamin avait accepté, évidemment. Il avait eu ce sourire sur ses lèvres, ce regard brillant, ce qui plaisait tant à Josiah et il avait annoncé être courageux, évidemment. Il avait intérêt à l'être, pour suivre un parfait inconnu dans la nuit, pour partir dans une aventure un peu légère aux soupçons d'illégalité, il fallait être courageux en effet. Josiah était donc reparti, avec un petit sourire aux lèvres il entendit le jeune homme annoncer qu'il avait des questions. Vraiment curieux, visiblement. C'était bien ou non ? Ça il l'ignorait. Il ne savait pas vraiment si la curiosité était quelque chose qu'il appréciait ou pas, car lui-même était bien souvent très curieux, mais la curiosité des autres l'agaçait souvent. L'intérêt était une belle chose, la curiosité en revanche... Il ne fallait pas que ce soit trop personnel, du moins pas avec lui.
La première question lui parut bien respectueuse, tout à fait dans ses limites. Il continua donc ses pas - ne sachant pas exactement vers quel endroit il allait, mais sachant cependant ce qu'il cherchait - et se concentra un peu sur la réponse qu'il allait donner. Combien de temps ? Il calcula dans sa tête, repensant aux premières fois, souriant un peu d'un air nostalgique. Longtemps.
Alors qu'il pensait à sa réponse, le jeune homme enchaîna. Il poursuivit au sujet de sa signature et Josiah tourna distraitement le regard vers ce petit bout de mur qu'il avait marqué. Il détailla le mot qui y était inscrit en poursuivant son chemin ensuite, ne répondant pas immédiatement. La question n'était pas "ce que ça veut dire" mais bien "pourquoi ce choix" et c'était une question bien moins aisée à répondre. Il savait bien ce qui l'avait poussé à choisir ce mot plus qu'un autre, alors qu'il pourrait écrire n'importe quoi.

Un soupir traversa alors discrètement ses lèvres et le jeune homme le prit à nouveau de vitesse. Il lui disait qu'il n'était pas obligé, qu'il n'avait pas à le faire si ça le faisait chier. Bah tiens, comme s'il allait se sentir forcé par un gamin comme lui. Il n'en était pas à ça près, expert dans l'art de ne pas répondre aux questions c'est pas aujourd'hui qu'il allait commencer à s'y plier pour être gentil ou parce qu'il s'y sentait "obligé". Alors il rit un peu, il rit parce que c'était amusant qu'il tienne à le préciser, parce que c'était mignon sous cette forme. Il haussa ensuite les épaules, sortant de la ruelle car ses pas continuaient toujours, tournant distraitement le visage vers le jeune homme..

« T'en fais pas, si tu m'fais chier tu seras bien entendu le premier à le savoir. »

Ça, c'était loin d'être un secret pour personne et désormais ça n'en était plus un pour lui non plus. Il disait tout ce qu'il pensait, vulgaire ou pas, méchant ou non, blessant la plupart du temps, parsemant ses phrases de gros mots et d'insultes et puis tant pis, c'était bon ainsi. Il prévenait donc le jeune homme que si quelque chose ne lui plaisait pas, il ne se gênerait pas pour le lui faire savoir et c'était loin d'être des paroles en l'air. Il acceptait de l'entraîner dans son "aventure" mais à ce prix, il devait aussi s'attendre à se prendre quelques remarques en pleine figure. C'était Josiah après tout, ce jeune homme ne le savait pas encore mais il l'apprendrait bien assez tôt.
Enfin, une fois ce point éclaircit, le brun se reconcentra sur les questions précédentes du jeune homme. Il finit par répondre, tout en glissant les mains dans ses poches, tranquillement..

« Donc en fait je fais ça depuis... dix ans environ. J'ai commencé j'étais un p'tit con de 16 piges, j'avais envie de faire des bêtises comme tous les gamins et mes potes faisaient ce genre de trucs alors j'les suivais, et un jour j'm'y suis mis. »

Il se souvenait de cette époque, de sa ville natale aussi, d'où il venait et de ce qu'il y avait connu. C'était de bons souvenirs, enfin, bons comme mauvais évidemment, mais il tentait de se concentrer sur le meilleur plutôt que sur le pire. Malgré cet effort, les souvenirs de sa mère remontèrent. Il se pinça alors un instant les lèvres, avant de chasser ces images de son esprit, enchaînant plutôt sur la seconde question posée par son nouveau compagnon histoire de vider ses pensées.

« Quidam c'est pour un quelconque, un type dont on ne connaît pas le nom et dont on s'en fiche. C'est un mec du peuple, un type banal dans une histoire. J'trouvais ça plutôt adapté, pour quelqu'un comme moi. Ça m'allait bien de signer comme juste un inconnu de plus. Ce rôle me convient, d'être un simple mortel. »

Il expliquait maladroitement ce qui l'avait poussé à choisir ce pseudonyme, ce qui l'avait poussé vers ce choix parmi tant d'autres. La définition latine du mot lui plaisait et en tant qu'artiste de rue, plongé dans l'anonymat il se devait de choisir une signature adaptée. Il ne voulait pas se nommer, ni se mettre en avant. De toute manière le mot n'était pas si important, l'art l'était bien plus à ses yeux. Signer son nom ou un surnom en rapport avec ce qu'il était vraiment ça n'aurait pas été pareil, alors que ce mot, c'était comme signer "anonyme" ça n'était pas personnel mais ça voulait tout dire sur ce que la personne pense d'elle-même.

Une fois son explication brièvement faite, il ralentit un instant, cherchant son paquet de cigarettes pour s'en allumer une nouvelle. Il la glissa alors entre ses lèvres, reprenant ses pas une fois celle-ci allumée. Il réfléchissait tout en marchant du lieu où il se rendrait et se souvint alors de cet immeuble sur lequel un panneau publicitaire était érigé, dont la publicité avait été arrachée en grande partie, laissant voir en grande partie le bois dudit panneau. Ce serait parfait. Ses pas se firent donc plus rapides, ses enjambées plus larges maintenant qu'il savait où il voulait aller. Il tourna distraitement les yeux vers son compagnon d'aventure, souriant un peu en coin...

« Trois... non.. quatre étages, ça te fait pas peur hein ? »

C'était dit sur un ton si léger qu'il ne pouvait pas être rassurant. Josiah s'en amusait grandement, lui qui était toujours le premier à escalader toutes les structures pitoyables de la ville, lui qui se retrouvait sur bien des toits, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire d'en grimper un de plus ou un de moins ? Il était agile, naturellement doué pour être là où il n'a pas le droit d'être. Entrer dans des bâtiments abandonnés, se retrouver sur des toits, avancer sur des planchers pas forcément solides sans pour autant craindre de tomber en bas. Il aimait ce genre de trucs. Là, ce serait facile, un petit escalier de secours, puis atteindre le toit et hop, paisiblement dessiner sur cette grande toile qui l'attendait. D'ailleurs, il rejoignit bien vite l'endroit en question qui n'était qu'à un ou deux coins de rue de là. Il voyait au loin le panneau publicitaire et le pointa du doigt pour signifier au jeune homme où ils allaient.

« Là bas. »

Son sourire était celui d'un passionné. Lorsqu'il s'agissait de son art, de ses conneries, de faire des bêtises, de grimper des trucs, alors oui toujours il souriait bêtement. C'était quelque chose de quoi il n'était même pas conscient. Tant et si bien qu'il disait toujours être quelqu'un de blasé, alors qu'au fond... ce n'était pas tant le cas. Enfin, ils y seraient dans une ou deux minutes de marche, le temps de traverser les petits coins de rue qui les séparaient de ce but.

« Au fait, t'as un prénom ou tu préfères éviter ? Après tout c'est vrai que je pourrais être un dangereux psychopathe, t'en sais rien. »

Il sourit un peu toujours en coin, s'amusant un peu en ayant très bien compris que le gamin n'était pas vraiment si craintif que ça. Il s'amusait parce qu'il savait que ça ne le ferait pas fuir, il savait qu'il pouvait se le permettre... Pour le moment il ne voulait pas le voir renoncer, le voir s'éloigner, il avait bien trop envie d'avoir quelqu'un avec lui pour une fois, pas prêt à dire non à cette chance. L'inconnu ne lui avait pas encore donné de raison de ne pas l'apprécier, il était bavard un peu, mais était-ce trop ? Pas encore. Mignon aussi, curieux et il suivait bien sans broncher alors tout allait bien, pour l'instant.

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Mar 7 Juin - 11:16

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Au vue de la situation, que tu sois le premier à le savoir, ça ne t'étonne pas vraiment et tu sais aussi, enfin tu te doutes, qu'il ne ment pas Tant mieux, parce que tu n'as pas vraiment envie de moments gênants où tu te mets à trop parler et où l'autre n'ose pas vraiment te dire que, merde tu casses les couilles quand même. C'est déjà arriver et s'en rendre compte soi-même n'est jamais quelque chose de vraiment agréable -à vrai dire, si tu avais pu t'en rendre compte avant, tu aurais grandement apprécié. Au fond, ça te rassure un peu qu'il te dise dégage quand il a envie que tu dégages, tu n'aimes pas vraiment avoir l'impression de gêner, d'être en trop, d'embêter, ce genre de choses ? Ce n'est pas toujours agréable que de se dire qu'on est pas vraiment le bienvenue mais que pourtant, on ne dit rien pour une raison ou une autre. Souvent parce que c'est gênant, autrement parce que « ça se fait pas » de virer les gens comme ça. Un manque d'honnêteté flagrant qui ne te plaît pas du tout. Mais tu étais presque rassuré de savoir que Quidam n'en manque pas, d'honnêteté. Ca t'avait déjà frappé mais maintenant, tu en es plutôt certain. Il n'est pas du genre à passer par quatre chemins pour dire ce qu'il pense et surtout, il dit ce qu'il pense. C'est peut-être le plus important et le plus simple à retenir ; ce qui sort de sa bouche semble être assez franc, mais tu n'irais certainement pas jusqu'à lui faire confiance -déjà parce que tu ne sais pas vraiment faire confiance complètement, puis rien ne te dit qu'en fait, il ne te prend pas pour un con et peut-être même que tu te fais des idées sur lui, peut-être que t'es du genre à lui inventer une vie simplement pour coller avec tes attentes. Comme une surinterprétation  des choses, tu penses avoir compris ce qu'il y a devant toi alors que tu es complètement à côté de la plaque. L'es-tu actuellement ?  Complètement à l'ouest, complètement paumé, un peu déboussolé ? Peut-être, sûrement, très certainement. Tu  cherches à faire comme si tu comprenais le genre humain alors que tu en es encore  à essayer de te comprendre toi-même. Un peu bancale, t'es pas certain de savoir ce que tu vaux alors comment peux-tu juger la valeur des autres en quelques instants, sur de simples mots, de simples regards, de simples sourires ? On devrait te dire que ce n'est pas possible, on devrait te faire comprendre qu'on ne peut juste pas faire ça et qu'on ne peut juste pas se dire qu'on connaît l'homme parce qu'on croit avoir vu entre les lignes ce qu'ils ne veulent pas dire. T'as rien compris du tout, tu ne sais pas trop. Peut-être que tu fais ça parce que tu aimerais qu'on fasse la même chose avec toi, qu'on essaye de te comprendre comme tu essayes de le faire mais au fond, tu sais bien que vous êtes une belle bande d'égoïste et que vous finissez toujours par penser à vous avant de penser aux autres. Tu penses souvent à toi avant de penser aux autres et tu devrais peut-être dire que tu fais de l'homme un simple moyen au lieu d'en faire une fin en soi, mais tu n'es même pas sûr de savoir comment interpréter « fin en soi » en parlant de l'humanité.

Quand il t'explique la provenance de Quidam, t'as l'impression de comprendre, de savoir ce qu'il veut dire par là, tu as l'impression de le rejoindre sur cette façon de penser. Sans le dire, tu hoches simplement de la tête pour acquiescer ses paroles. Un simple mortel et tu te dis qu'il n'a pas vraiment tort, il est comme tout le monde, et toi aussi, t'es comme tout le monde. Deux vies de plus dans une histoire trop longues, deux pions en plus sur un échiquier trop grand, mais, ce n'est pas comme si tu avais envie d'être autre chose finalement. Ca te suffit que d'avancer, de « vivre ta vie » mais tu n'es même pas certain que ce soit l'expression que tu puisses vraiment utiliser, parce que si tu écoutes certaines personnes, tu fais tout sauf vivre ta vie. Live fast, die young qu'ils disent comme des idiots, en faisant les cons et après ça pleure une fois que ça crève. Tu trouves ça bien idiot que de dire « vivre sa vie, c'est savoir s'éclater sans avoir de limites » parce que ne pas avoir de limites ne mène jamais à rien de bon, tu peux bien le savoir. Mais tu ne sais pas non plus ce que ça veut dire, que vivre sa vie et tu es toujours perplexe quant au fait qu'elle t'appartienne. Tu ne sais pas vraiment comment est-ce que tu pourrais mettre ça et tu ne sais pas vraiment comme tu pourrais l'expliquer, mais t'es pas du genre à te dire que c'est à toi, tu n'es pas du genre à te dire que c'est quelque chose que tu as choisis. Plus qu'une invitation, ce fut une obligation. On t'a jamais laissé le choix de vivre ou de mourir, on t'a jamais dit « hé mon gars, tu veux sortir d'un vagin super dégueulasse pour te faire baiser par le monde après ? » parce qu'au final, naître c'est être envoyé au bagne, un bagne perpétuel que peut être la vie. Les autres, ils n'aiment pas vraiment quand tu dis ça, quand tu expliques que t'aurais peut-être préféré crevé que de vivre quelque chose comme ça et encore, tu n'as pas vraiment à te plaindre, ce n'est pas comme si ta vie ne se passait pas bien et ce n'est pas comme si les choses autour de toi étaient merdiques. T'as plutôt l'air de t'en sortir ou en tout cas, tu t'en donnes les moyens. T'es plutôt pas con et tu sembles savoir y faire -peut-être pas avec tout, mais tout de même. Alors pourquoi est-ce que tu penses comme ça ? Pourquoi est-ce que tu ne prends pas ça comme un cadeau du Ciel mais t'as envie de leur dire que cette histoire de Ciel, c'est absurde, que si vous êtes là c'est juste parce que vos pères on gentiment glissé dans vos mère et se sont dit pourquoi ne pas donner plus qu'un simple coup de queue ? C'est cruel, tu trouves ça cruel. Être un simple qu'il dit et il utilise les bons mots. Mortel. C'est bien ça le problème. C'est parce qu'on finit tous pas crever que tu trouves idiot le fait d'exister. Ce n'est pas comme si vous aviez tous un rôle, ce n'est pas comme si la vie était parfaite pour tout le monde, ce n'est pas comme si c'était quelque chose qui rendait heureux à tous les cous, et c'est carrément cruel. De se dire que certains sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche alors que d'autre ont trimé pour se faire une place dans le monde. Inutilités, inégalités, maladie, mort. A quoi bon être né quand on sait que ça ne se passera jamais comme voulu ? Qu'on finira tous par un jour clamser, parce que c'est comme ça que les choses se règlent ; tu fermes les yeux pour toujours et tu crèves comme un con, tu finis cramé ou manger par les vers et tu ne peux rien y faire ? Et après.. Après, c'est un mystère. Grand, effrayant et tu ne sais pas, peut-être que ça recommence encore et encore à l'image de Sisyphe remontant la montagne, chaque fois que vous atteignez le bas, il faut remonter. Après la mort, peut-être une nouvelle naissance, peut-être rien du tout, peut-être un autre part. Peut-être rien du tout. Un simple mortel qu'il a dit et tu ne peux qu'être d'accord avec lui.

 « Hein ? » répondis-tu en écho à sa voix, pas certain d'avoir compris ce qu'il t'avait dit. Ce n'est pas vraiment que tu ne veux pas, parce qu'en t'aventurant là-dedans, tu étais plutôt au courant qu'il fallait escalader, ne serait-ce qu'un peu mais tu dois bien avouer que tu ne t'attendais pas à ce que ce soit quelque chose comme ça ; un peu trop haut peut-être pour toi, un peu plus inquiétant pour ta vie. Bien que tu sois sur terre pour une durée indéterminée, bien que tu trouves ça cruel de donner quelque chose pour le reprendre après, tu aimerais vivre le plus longtemps possible et t'imaginer monter sur une échelle, escalader ou faire tu ne sais trop quoi ; ça devient plutôt effrayant. Tu n'irais pas jusqu'à dire que tu est une catastrophe ambulante, mais presque, en fait. Tu ne peux pas dire que tu es très habile -à vrai dire, tu es plutôt du genre à être carrément maladroit. Une chute est assez vite arriver et aussi ridicule que ce soit, t'es certain d'être déjà tombé sur le cul au moins une fois à la fac. T'as loupé une marche, t'as trébuché sur tes pieds, t'as fait tu ne sais pas trop quoi et voilà que tu as carrément bouffé le sol, à ton plus grand damne. Tu as toujours été comme ça, à vrai dire. Alors, tu te vois mal le suivre là-haut mais au fond, as-tu vraiment le choix ? Parce que si tu ne le suis pas, ça voudrait dire que c'est fini -déjà. Et tu n'as pas vraiment envie que ce soit terminé, tu n'as pas vraiment envie d'arrêter là quelque chose qui n'avait pas vraiment commencé puis il avait l'air bien trop heureux d'y aller -tu veux voir ce qu'il va faire, tu veux voir ce à quoi il pense, tu veux savoir. Le bâtiment se dessine bien trop rapidement devant vous à ton goût et vous en êtes déjà trop proche quand tu commences à regretter. Tu voudrais soupirer mais tu ne pinces que tes lèvres alors que tu relèves tes yeux vers le haut de la bâtisse. Dans quoi est-ce que tu t'es embarqué, encore ? Qu'est-ce que tu fous de ta vie ? Quand tu dis que les problèmes ont tendance à te  trouver même quand tu ne fais rien ; c'est encore une fois prouver.

  « Ca dépend, tu me dis le tien ? » avais-tu alors répondu à sa question, un sourire un peu espiègle sur les lèvres. Pas que tu ne veuilles pas lui donner ton prénom -tu te fiches bien de ce qu'il peut en faire, mais t'es un peu un enfant à vrai dire et tu es du genre à penser qu'il n' y a rien sans rien. Tu es certain qu'il t'aurait sûrement donné son prénom après que tu aies dit le tien, mais il a raison ;  « Après tout, t'as pas vraiment tort ! Rien ne me prouve que tu n'es pas un dangereux psychopathe, hein ? » Un léger rire passa tes lèvres. « Je te le dis, si tu m'aides à monter avec toi. » dis-tu alors sans vraiment vouloir faire du chantage ni même le menacer ; le ton que tu avais utilisé était bien trop joueur et taquin pour que ce soit vraiment sérieux -quoi que, tu n'es pas certain de pouvoir monter tout seul dans tous les cas. « Parce que... J'ai pas vraiment peur » tu lui as dit que tu ne manquais pas de courage, n'est-ce pas ?  « Mais j'suis un peu maladroit.. » et tu es certain qu'il ne veut pas d'un mort sur la conscience et en même temps, t'as presque l'impression qu'il va te laisser derrière parce que t'es un peu un boulet quand même. « Après, je me débrouille. » assures-tu. Puis il ne peut pas vraiment t'en vouloir, n'est-ce pas ? Ce n'est pas comme si tu faisais ça tous les jours voire ;  « c'est tout de même la première fois.. » avais-tu rajouté plus pour toi que pour lui.
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Josiah Miller
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Jeu 9 Juin - 6:07
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Le jeune homme réagit aussitôt lorsqu'il énonça les trois ou quatre étages. En entendant sa voix, Josiah comprit très bien que ça ne le mettait pas vraiment à l'aise et, bien entendu, il eut un petit sourire au coin des lèvres. C'était amusant, car pour lui ce n'était rien du tout, il savait bien qu'il y aurait toujours un escalier de secours pas trop difficile à atteindre, il savait bien qu'il suffirait d'un peu d'agilité pour atteindre le toit et que de là haut, il serait libre à nouveau. Alors pour lui c'était amusant d'entendre ce gamin répliquer comme s'il était surpris, comme s'il n'avait pas bien entendu alors qu'il avait clairement compris ses paroles. Alors, est-ce que ça lui faisait peur ? Il n'en dit rien, si c'était le cas. Il ne verbalisa pas une seule crainte, mais visiblement ça l'inquiétait un peu. Plus que de raison, sûrement, mais bon il jugerait bien une fois au pied de l'immeuble. S'il ne grimpait pas, c'était tant pis pour lui au fond, car Josiah l'abandonnerait probablement en bas et leurs chemins se sépareraient. Quel dommage...

Josiah avait donc poursuivit ses paroles et il questionna le jeune homme concernant son prénom, lui laissant tout de même l'option de ne pas répondre. Après tout ils n'avaient pas besoin de devenir trop intimes, pas besoin de s'appeler par leur prénom, de se connaître vraiment. Ils n'étaient que deux inconnus dans la nuit, rien de plus après tout. Les prénoms c'était superflu, mais tout de même c'était bon d'avoir une quelconque indication, une manière d’interpeller l'autre. S'il ne lui donnait rien pour le nommer, Josiah finirait certainement par le surnommer "gamin" sans trop savoir ni son âge ni grand chose de lui, car il semblait si jeune de son visage, de son corps mince et fin. Ce n'était pas forcément indicateur de son âge mais le brun avait l'impression qu'il s'agissait probablement d'un petit étudiant, de quelqu'un qui s'étonne et se laisse facilement impressionner quoi. D'un gamin.
Cependant ledit gamin était plus fin qu'il n'en avait l'air. Plutôt que de donner son nom trop facilement, il avait eu un petit sourire espiègle aux lèvres en tentant de connaître le sien en retour. C'était bien joué et Josiah en sourit, amusé de se faire plus ou moins prendre à son propre jeu. Bien entendu donner son prénom ne le gênait pas vraiment, mais c'était amusant de jouer un peu, car le jeune homme reprit ensuite ses paroles concernant l'idée qu'il puisse être un dangereux psychopathe. Quelle image, il rit avec lui, marmonnant un peu « Ouais, t'en sais rien et tu m'suis quand même ~ » s'amusant à tourner un peu autour de ce sujet. Lui, un psycho ? Pas vraiment très crédible. Il n'en avait ni l'air ni l'esprit, quoi qu'il soit parfois un peu instable il n'avait rien d'un tueur fou capable d'imaginer des choses horribles sans ciller. Sa sensibilité était bien trop grande pour ce genre de folies. Imaginer ne serait-ce que faire du mal à un animal pour le plaisir le révulsait alors bon. Le seul endroit où il était capable d'être un fou ou un violent, c'était les jeux vidéos et ça n'avait rien à voir avec la vie réelle. Tout comme cette supposition, tout comme ce petit jeu de rôle entre eux, le mettant dans la position d'un psychopathe. Ça n'avait rien à voir avec la réalité mais c'était drôle d'en faire une pseudo-possibilité.

Alors le gamin poursuivit, ajoutant qu'il lui dirait son prénom s'il l'aidait à grimper. Ah, voilà enfin que ça sortait. Il craignait de ne pas y arriver ou alors ça lui faisait peur ? Josiah n'en était pas bien certain, mais vu son corps qui semblait plutôt frêle et fragile il avait certainement peur de ne pas physiquement y arriver. Enfin, si c'était que ça il pouvait bien lui donner un coup de main, histoire de ne pas l'abandonner en bas... Car ouais, même s'il ne se gênerait pas pour le faire, ça ne lui faisait pas forcément plaisir.
Le jeune inconnu précisa ensuite qu'il n'avait pas peur, mais qu'il était quelqu'un de maladroit. Amusant. C'était bien mieux que s'il avait dit avoir peur, s'il avait dit ne pas vouloir le faire, ne pas vouloir tenter sa chance. Là, il avait juste l'air de quelqu'un qui est prêt à surmonter sa maladresse pour un peu de fantaisie dans sa vie. C'était bon à entendre et Josiah sourit du coin des lèvres encore. Ils arrivaient déjà très près du bâtiment et le gamin poursuivit, tentant visiblement de se remonter un peu dans son estime, assurant qu'il savait se débrouiller mais que c'était la première fois.

L'entendre pratiquement monologuer depuis tout à l'heure amusait grandement Josiah, car il n'était pas forcément très bavard pour sa part, il laissait les gens parler la plupart du temps, intervenant pour dire ses conneries avant de laisser les plus à l'aise parler pour lui. Il préférait donc le laisser s'exprimer, parler de ses craintes, puis réaliser tout seul qu'il avait l'air faible alors se rattraper comme un grand. C'était amusant à entendre, puis lui pouvait fumer tranquillement sa cigarette sans trop devoir réagir. Il pouffa donc un peu à la fin, se décidant enfin à lui répondre après s'être arrêté un instant pour observer le bâtiment. Il avait décidé de passer par la ruelle de droite pour atteindre l'arrière et trouver l'escalier de secours. Il écrasa donc sa cigarette sur le chemin vers l'arrière tout en prenant la parole..

« Josiah, pour le prénom. Tu peux m'appeler Jos. » Il commença par mettre ça sur le tapis, pour montrer sa bonne foi, pour montrer qu'il n'avait pas peur de se présenter. Il voulait le mettre à l'aise un peu, ça lui semblait être une bonne manière de faire les choses. Ensuite il se racla un peu la gorge, s'éclaircissant la voix pour poursuivre tranquillement.. « T'en fais pas, je vais te donner un coup de main pour grimper. J'suis pas assez un connard pour t'abandonner en bas ou t'regarder tomber. »

Il marqua alors une pause, arrivant à l'arrière du bâtiment, se tournant un peu vers le jeune homme pour le détailler du regard, lui offrant un sourire quelque peu moqueur qui allait accompagner ses prochaines paroles. Il était joueur ce soir, de plus en plus à l'aise aussi et bien content de ne plus être seul et de pouvoir occuper ses pensées par la présence d'un autre. Enfin, ça c'était seulement si sa connerie ne le faisait pas fuir.

« Après tout c'est pas marrant si tu tombes tout seul. Je suis un psychopathe, je veux te pousser moi-même une fois en haut. »

Il s'amusait, comme un gros idiot. Voilà même qu'il ricanait un peu, s'amusant de sa propre bêtise. Il était quelque peu ridicule, quelque peu décalé, comme un grand adolescent, comme toujours. Ça lui allait bien ce rôle, ça le mettait de bonne humeur. Enfin, le gamin n'avait aucune raison d'avoir peur et évidemment ce n'était qu'une blague. Impossible d'en douter vu le rire franc de Josiah.
Une fois sa connerie passée, il agita un peu la main pour rassurer le jeune homme et lui faire signe d'oublier sa bêtise. Il ne devait pas trop s'en faire avec ses conneries, après tout elles étaient nombreuses et c'était bien ainsi. Il se détourna ensuite à nouveau pour se diriger vers l'escalier de secours noir qui menait vers les derniers étages. Évidemment comme toujours il ne se posait pas au sol, étant à un étage de distance, l'échelle se trouvant bien en hauteur, accessible depuis le palier lui-même mais pas du sol. Il avait l'habitude. Alors il chercha quelque chose pour leur permettre de grimper, enfin surtout pour le gamin car lui pouvait toujours se débrouiller, mais fit un peu la moue en ne voyant rien de très propice à cela. Il opta donc pour une solution plus simple, décidant d'escalader par ses propres moyens et de faire descendre l'échelle pour l'autre jeune homme. Comme ça il ne resterait plus que le dernier palier pour leur poser problème, car il fallait bien l'atteindre le toit après tout et la plupart du temps il n'y avait pas d'escalier y menant. Bien entendu, comme s'il pouvait traîner une échelle avec lui partout. Connerie.

« Attends là j'vais vois si j'peux monter déjà... »

Enfin, il s'approcha donc de la structure métallique, tendant les bras pour juger de la distance le séparant du palier. Il sauta sur place, n'arrivant qu'à toucher du bout des doigts le rebord sans pour autant arriver à s'y accrocher. De toute manière il n'aurait sûrement pas réussi à faire remonter son corps avec la seule force de ses bras aussi tendus. Alors il chercha autre chose, s'approchant du mur en y voyant une fenêtre sur le bord de laquelle il pourrait prendre appui. Ce n'était pas bien large, mais assez pour y poser sa chaussure, prendre un peu de hauteur et d'élan, arrivant ainsi à attraper le palier. Premier essai, léger échec. Il s'agrippa au métal froid de l'escalier de secours, mais ses doigts glissèrent et il retomba sur ses pieds au sol. Un soupir traversa ses lèvres, marmonnant alors un peu colérique...

« Tu vas pas m'faire passer pour un con toi l'escalier... »

Ouais, il en venait à insulter l'escalier. Il tombait déjà bien bas, mais ça l'agaçait de ne pas y arriver du premier coup. En général il pouvait toujours grimper à l'aide de quelque chose dans l'environnement, une poubelle qui traîne par là, une connerie du genre. C'était bien plus difficile comme ça sans compter que cette connerie d'escalier était plutôt haut. Enfin, il se frotta un instant les mains ensembles, ne se laissant pas abattre, comptant bien remettre "l'escalier" à sa place.
Au second essai, il attrapa cette fois plus solidement le rebord, arrivant à s'y glisser sans trop de mal. Victoire ! Alors il sourit, fier de lui, se penchant un peu pour observer le jeune homme au sol. Il n'allait évidemment pas lui demander de faire la même chose et alla plutôt vers l'échelle, décrochant celle-ci pour la faire glisser tout en douceur histoire de ne pas réveiller tout le quartier avec ce vacarme. Il se pencha alors vers le jeune homme, souriant, charmant et bien fier de lui.

« Alors, ça te suffit comme aide ça ? Tu vas me donner ton prénom maintenant ? »

Autant dire qu'il ne pouvait pas vraiment faire mieux. Alors il attendit que le jeune homme le rejoigne, s'adossant contre le mur, ne cherchant pas à s'élancer déjà dans les escaliers comme il le faisait d'habitude. Après tout il n'était pas tout seul, il voulait attendre son compagnon...

COULEUR DES DIALOGUES DE JOSIAH : #4E4B79
E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
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Mer 15 Juin - 9:50

come and feel my bones
L'amour du danger. L'amour de l'adrénaline. Celle du cœur qui bat et du sang qui se déchaîne. Des tempes qui gonflent et du corps qui tremble. Toutes ces choses-là qui excitent beaucoup trop l'homme et qui lui donne, en un sens, l'impression d'exister, qui lui confirme le fait qu'il est vivant, quelque chose comme ça. Des sentiments sur lesquels il se repose pour se dire que c'est la vérité et qu'il a les deux pieds sur terre comme certains essayent de l'oublier. Tu ne comprends pas forcément ce besoin là. Tu ne sais pas pourquoi les gens ont besoin d'avoir peur, de se faire peur. Tu ne sais pas ce qu'ils se prouvent en faisant cela et tu ne sais pas non plus ce qu'ils veulent prouver au monde. C'est comme si crier d'effroi était une preuve de son existence mais tu ne sais rien de tout ça parce que ce n'est pas un besoin que tu ressens ; tu ne t'es jamais dit que tu allais crier devant ton écran de télévision ou n'importe quelle autre chose afin de te prouver à toi-même qui tu es et pourquoi tu es là. Tu ne t'es jamais dit non plus que tu allais franchir les règles, leurs marcher dessus comme ça juste pour te dire que ça fait du bien, juste pour montrer qu'en quelque sorte tu es contre la société, que tu es contre le monde, que tu es contre tout. Tu trouves ça honorable les gens qui le font mais tout de même, tu ne comprends pas. Tu as dit à l'inconnu qu'il était courageux, il l'est mais à quoi bon l'être ? Puis l'est il vraiment, parce qu'il a décidé de l'être ou simplement parce qu'on lui a dit que le courage c'était ça ? Qui un jour a dit que le courage c'est agir d'une manière qui nous met en danger mais on le fait quand même, sans hésiter ? Qui est l'idiot qui a un jour sorti qu'il fallait être courageux ? Toi tu n'as jamais eu à faire vraiment preuve de courage et tu n'as jamais vraiment eu besoin de prouver quoi que ce soit. Tu lui as dit que tu étais courageux mais à y réfléchir, ça relève plutôt du mensonge. C'est d'une tristesse sans nom que de se dire que tu es celui qui a pris la fuite. Pouf. Envolé. Parti comme ça, la queue entre les jambes et la corde au cou. T'es un peu un lâche. Un faiblard. Du genre qui se laisse pas marcher sur les pieds mais qui va pleurer quand personne ne le voit. T'es du genre à essayer de comprendre tellement de choses que ça te donne mal an crâne et tu finis toujours pas être désespéré parce que tu penses, parce que tu crois comprendre mais t'es pas non plus du genre à savoir lire le genre humain. Plutôt perdu. Plutôt ailleurs. C'est toi qu'on devrait remettre sur terre. C'est pas eux qui ont besoin d'avoir peur, c'est toi. Alors peut-être que c'est pour ça que tu t'es dit oui. C'est peut-être pour ça que tu as suivi Josiah. Il te fallait simplement une bonne raison pour dire oui, j'avance, je fais des choses interdites, des choses qui font battre mon cœur. Peut-être même que tu as besoin de ça, simplement pour te prouver que tu existes bel et bien et peut-être même que ça te fera prendre conscience de certaines choses desquelles tu es passé à côté. Certains aspects de la vie qui ont essayé de se dresser en obstacle devant toi mais devant lesquels tu t'es arrêté avant même d'essayer de les franchir. Peut-être que c'est ce qui va te faire comprendre le sens de ton existence sur terre, peut-être que tu vas te lettre à' chérie vraiment cette vie que tu es complètement effrayé de perdre. Parce que oui, tu ne veux ni vivre, ni mourir. Tu ne sais pas vraiment où tu te situes et t'es du genre indécis. La vie ne vaut pas d'être vécu diras-tu mais on a pas besoin de la perdre. Si on est là' c'est pour quelque chose mais ce quelque chose on ne sait pas l'utiliser. Il y a plein de choses que tu pourrais dire mais tu n'es pas certain qu'il y ait une âme charitable pour t'écouter et tu n'es pas certain que l'homme avec toi veuille bien t'écouter déblatérer encore et encore des non-sens sur une philosophie bas de gamme, un peu perchée avec des questions qui font semblant. Tu n'as personne à embêter avec ça. Alors, peut-être que c'est pour te prouver quelque chose que tu le suis, peut-être que c'est pour te montrer que t'es vraiment courageux que tu dépasses certaines limites, peut-être que c'est parce qu'il peut être tout et n'importe quoi que tu lui suis au beau milieu de la nuit ; comme un voyage initiatique, tu aurais presque l'impression qu'il tient ton destin entre ses mains. Sorcière des enfers, il n'attend qu'un faux pas pour couper le fil rouge de ta vie et tu en rigolerais presque de ton imagination un peu trop débordante. Pourtant, c'est un peu comme ça que tu le vois. C'est parce qu'il est l'inconnu de la rue au sourire étrange et à l'art accusateur que tu t'es dit ; il serait bon de l'accompagner et alors tu as mis entre ses mains, une partie de ton destin. Tu te dis que peut-être c'est trop lourd à porter et tu te dis que peut-être tu es idiot de faire ça et certainement que toujours te reposer sur des personnes que tu ne connais pas ; ça portera préjudice mais tu n'y peux rien si ce pauvre homme ne t'inspire pas vraiment de la peur. On pourrait presque dire que tu es un peu mort de l'intérieur, comme si ton cœur ne battait plus vraiment et comme si on ne pouvait plus rien te faire ressentir mais tu sais que ce n'est qu'une protection que tu portes, celle de l'air un peu au dessus, celle qui fait croire le contraire de tout ce que tu essayes de cacher. Tu ne sais pas relient s'il fera tomber ce masque et tu ne sais pas non plus jusqu'où ira cette nuit mais tu as comme l'impression qu'elle n'est vraiment pas finie. 

Il te dit son prénom et un sourire se dessine sur son visage ; « Enchanté » fut ta réponse, lancé sur le temps d'une plaisanterie avec peut-être un petit rire dans le fond de la gorge, avec peut-être un peu d'amusement dans le regard. Celui que de t'amuser avec lui, en quelque sorte. Tu n'es pas du genre à rire facilement mais tu dois avouer que la situation ne peut que te faire sourire un peu plus qu'à l'habitude, comme si ce regard de poupée figée avait enfin décidé de bouger. Mais vous êtes deux à vous amuser ce soir et bien qu'il semble essayer de te rassurer c'est peut-être pour t'effrayer un peu après ; ce n'est pas comme si tu avais vraiment peur. Tu te dis que s'il avait voulu te faire quelque chose, il l'aurait très certainement fait avant et même s'il voulait te pousser du haut d'un immeuble ; tu n'es pas certain d'être en désaccord avec ça. Qui dit que tu n'es pas celui qui un jour se tiendra là de lui-même parce qu'il a envie de tomber, parce qu'il a envie de regarder en bas. L'appel du vide, ces pensées effrayantes. Frôler la mort sans la toucher. Penser à ces choses qu'on ne fera jamais et pourtant, on y pense. Tu es bien trop effrayé par la mort pour un jour osé, mais tu sais que tu serais capable de te tenir là, proche du danger, proche de la mort et pourtant si loin. Un peu comme un enfant qui nargue le temps, tu serais celui qui nargue la vie. Mais tu sembles avoir confiance, en quelque sorte ; est-ce qu'on peut vraiment faire confiance à un simple nom, un simple visage et une simple nuit ? Est-ce qu'on peut faire confiance à un rien qui a fait un tout, à ces ombres qui se dessinent sur les murs ; parce que c'est ce qu'il est. Une simple ombre parmi tant d'autres, quelque chose qui y ressemble et tu n'es certainement pas mieux que lui. Une simple ombre. Un hochement de tête et tu le laissas faire ; tu ne savais pas ce qui trottait dans son esprit et même si tu le savais, tu n'es pas certain d'être capable de faire de même. Puis, à vous deux, vous ne pourriez pas aller vraiment plus loin -tu ne veux en aucun cas froisser quelqu'un mais tu n'es pas très grand et vous faites approximativement la même taille, vous n'êtes pas vraiment des géants, quoi. Puis avec ta maladresse légendaire -tu devrais un jour écrire un livre sur toutes les conneries que tu as pu faire-, il serait drôle de te voir sauter d'une fenêtre à une échelle comme un idiot. Une chance sur deux pour que tu te fasses du mal à la cheville, une chance sur deux pour que tu rates complètement l'échelle, pour que tu ne retombes pas sur tes pieds. Beaucoup trop de chances de te faire mal pour pas grand chose à vrai dire. Tu préfères ne pas risquer. Puis il semble plutôt bien se débrouiller, l'autre, à sauter partout -tu avoueras que c'est presque drôle de le voir s'énerver contre une échelle qui n'a rien fait, plus que de le voir rater. Ce n'est pas comme si tu allais dire quelque chose parce qu'il n'y arrive pas, tu ne peux dire mot, ce n'est pas comme si tu pouvais en faire la moitié. Tu te dis qu'il ne faut pas s'énerver pour si peu mais peut-être parce que ce n'est pas ton genre, que de t''énerver rapidement. Relativiser, en rire, en jouer, peut-être même un peu d'autodérision et de moquerie ; c'est un peu comme ça que tu sembles affronter les problèmes avant que tu ne prennes lâchement la fuite -comme tu l'as fait avec elle, comme te le rappelle chaque jour l'anneau qui pend autour de ton cou, celui qui devrait se poser sur ton pauvre annulaire. Il te descend l'échelle et un nouveau sourire se dessine sur ton visage ; le prendrait-il mal si tu lui disais qu'il était gentil ? Il a pas l'air du genre à aimer ce genre de compliments -mais en même temps, tu ne peux pas dire qu'il est vraiment méchant n'est-ce pas ? Il te lance quelques mots de là-haut mais tu ne sembles pas parler, alors tu laisses ta tresses glisser dans ton dos, histoire de ne l'accrocher nulle part -as-tu déjà raconté combien de fois des cheveux sont restés coincés on ne sait trop où par inadvertance ? Et les mèches battant tes reins, tu montes -avec attention- l'échelle. En haut, tu sembles fier de toi et tu souris. Tu aurais presque envie de sortir un « tadaa » d'enfant mais tu ne dis rien, et puis tu te contentes d'un « merci » qu'il a amplement mérité puis tu te souviens, ton prénom. N'est-ce pas le but de toute cette aide ? Un petit rire s'échappe d'entre tes lèvres, parce que finalement, il semble attendre depuis que l'échelle a touché terre. « Endymion. » dis-tu avec une petite moue ; « Mais tout le monde m'appelle Sidé, tu peux faire de même, je n'utilise pas vraiment souvent le premier... » haussement d'épaule et tu sembles lever ton doigts, histoire de lui dire de ne pas faire de remarques, histoire de lui faire comprendre que tout un tas de trucs comme c'est bizarre, c'est pas très joli, tes parents ils t'aimaient pas quand t'es né, ça ne sert pas beaucoup parce que tu sembles apprécier tes doux prénoms. Parce qu'ils ont des histoires, parce qu'ils signifient des choses, parce que ce sont des mythes et des mythes et encore des mythes et peut-être que s'il veut les savoir, tu les lui diras mais tu ne sembles pas vouloir t'étaler dessus ; sûrement la peur de l'ennuyer, peut-être qu'il s'en fout aussi, de savoir pourquoi tu t'appelles comme ça et de savoir pourquoi tu n'utilises pas vraiment le premier, ce genre. « Je te suis. » finis-tu par dire alors que de nouveau, tu lui emboîtes le pas pour monter les escaliers.
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Josiah Miller
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Lun 19 Sep - 23:40
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De son perchoir, Josiah détaillait les gestes du jeune homme, l'observant grimper à cette échelle qu'il lui avait descendue jusqu'au sol. Il s'était pour sa part redressé et se tenait contre la rambarde métallique, ne parlant plus pour l'instant, laissant son regard être déconcentré quelques instants par la longue tresse de cheveux noirs qui coulait jusqu'au bas de ses reins. N'était-ce pas quelque chose de propre aux femmes, que d'avoir les cheveux si longs ? Josiah n'en était pas si certain pour sa part, mais c'était bien ce que la plupart des gens pensaient. Il n'avait à vrai dire pas vraiment d'avis précis là dessus, simplement hypnotisé par la longue tresse qui s'agitait dans tous les sens, se demandant ce que ça devait être de les voir détachés et libres. Certainement des pensées d'artiste, des pensées qui n'avaient aucun but mais qui, pourtant, traversaient avec lenteur son esprit fort ailleurs. Il n'aurait alors eu qu'à fermer les yeux pour imaginer les mèches sombres glisser sur les épaules fines du garçon, sans que cela n'en devienne déplacé. Simplement pour la fluidité du mouvement, la douceur de l'angle, d'un point de vue de pure esthétique artistique. Il se surprenait parfois à avoir ces pensées, ces images qu'il n'exprimerait certainement jamais à voix haute, mais qu'il coucherait peut-être un jour sur du papier sans vraiment l'avouer non plus.

Il fut alors tiré en douceur de ses pensées, revenant à la réalité en voyant le gamin sourire et le remercier. En retour, il eut un discret sourire lui aussi, content qu'il ait pu le suivre après tout car l'inverse aurait été bien dommage. Un nouveau mot s'échappa alors des lèvres du jeune homme et Josiah ne comprit pas tout de suite qu'il s'agissait de son prénom. Il n'avait jamais entendu celui-ci avant, ni même lu quelque part l'histoire de quelqu'un portant le même. La petite moue sur son visage et son explication suivante poussa l'étudiant à se questionner un peu. Appréciait-il ces prénoms ? Il se dit qu'à sa place il préférerait certainement en changer, mais était-ce vraiment ça ? Son haussement d'épaules lui indiquait quelque chose de différent, mais il n'osa pas vraiment questionner à ce sujet après l'avoir vu lever le doigt pour l'arrêter sans qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit. Certainement avait-il l'habitude des remarques, après tout il s'appelait Endymion. Josiah se contenta donc d'hocher la tête sans faire de remarque trop prévisible, ajoutant plutôt un simple « Enchanté, Sidé ~ » à son interlocuteur.

Ils reprirent donc l'ascension des escaliers sans trop se presser, mais sans trop traîner non plus. Josiah se perdit alors à nouveau dans ses pensées, tentant d'analyser les deux prénoms du jeune homme. De quelle origine pouvait-il bien être ? Ses parents étaient-ils Anglais, ou venait-il d'ailleurs comme lui ? Il ne savait pas trop si c'était déplacé ou inconvenante de poser ce genre de question, mais en même temps qu'en avait-il à foutre ? La politesse, les règles de bonne conduite et toutes ces choses, ne s'en fichait-il pas ? N'était-il pas celui qui, d'un pas fier, piétinait la norme et s'amusait à se dire voyou ? Un voyou peut-être, mais fort délicat sans oser l'avouer encore une fois. C'était pas très bon, il le savait. Lorsqu'il commençait à se demander si c'était acceptable ou non c'est qu'il perdait un peu son masque, et ça ne lui plaisait pas du tout. Il lâcha donc, pour retrouver sa légèreté, tout en tournant le visage vers Sidé..

« Je peux te demander d'où ils viennent, tes prénoms ? » Il marqua alors une pause, regardant à nouveau devant lui, arrivant au dernier étage et s'y arrêtant pour attendre le brun qui le suivait de près... « J'veux dire, c'est pas commun on est d'accord. »

Il ne voulait pas tomber dans la facilité, dire ce que Sidé devait redouter d'entendre, dire quelque chose comme "ouah c'est pas très joli" ou un truc encore pire que ça. C'était trop prévisible, et Dieu sait qu'il détestait l'être. En plus de ça, dire un truc pareil ne lui aurait rien appris, alors qu'en s'y intéressant un peu il en saurait peut-être plus sur cet inconnu qui était venu le rejoindre dans son univers nocturne. N'était-ce pas mieux, après tout ? Pour quelqu'un qui appréciait la compagnie des gens sachant respecter sa précieuse petite intimité, il était bien curieux, mais savait aussi s'arrêter lorsqu'on érigeait des barrières devant lui. Un jardin secret se doit de rester secret, après tout sinon il perdait tout son sens.

Sans trop attendre de réponse de la part de son compagnon, il jugea la distance avec le toit une fois de plus, allant près de la rambarde cette fois pour y grimper, posant sa chaussure sur le métal un peu rouillé et sombre, en équilibre pour atteindre aisément le toit et simplement s'y glisser. Une fois en haut, il eut la pensée logique de s'en faire pour le gamin, mais un peu à retardement. Il vint donc s'accroupir près du bord, observant en contrebas sur le dernier palier le jeune homme à la tresse qui devrait suivre le même chemin que lui. Il eut alors un faible sourire au coin des lèvres, lâchant d'un ton un peu trop léger, ne prenant visiblement pas la chose assez au sérieux...

« Maladroit, m'as-tu dit ? J'espère que tu ne tiens pas trop à la vie dans ce cas. »

Son sourire était carnassier, comme si la vie n'avait que bien peu d'importance à ses yeux. Voilà qu'il se moquait à nouveau de la mort, voilà qu'il faisait comme si la loi de Murphy n'existait pas. S'il pouvait tomber, cela voulait-il dire qu'il tomberait ? Certainement pas aujourd'hui, du moins c'était à espérer car la chute de quatre étages risquait d'être fort douloureuse. De type mortelle, à vrai dire, mais mieux valait ne pas trop y penser, ou plutôt en être conscient sans que cela ne pose vraiment d'entrave à la suite. Josiah était ainsi. Il avait autrefois observé le vide en songeant à s'y jeter, il avait souvent glissé en grimpant, en sautant sans bien s'accrocher et senti son cœur battre un peu trop fort, sans pour autant cesser de le faire par la suite. Si un jour ses pieds venaient à se poser sur un sol un peu trop instable et que la chute causait sa mort, alors cela voudrait dire que le destin se serait chargé de faire ce qu'il n'avait jamais eu le courage de faire.

Il se pencha alors doucement vers l'Avant, ses doigts se tendant vers le jeune homme, lui signifiant qu'il l'aiderait, qu'il ne le laisserait pas vraiment glisser et se vautrer quatre étages plus bas. Si terminer sa vie avec le visage écrasé contre l'asphalte humide et froide après une chute rapide était l'un des songes de Josiah, il avait la présence d'esprit de penser que ce n'était pas le cas de tout le monde. Pouvait-il se douter qu'au fond, ils n'étaient pas si différents ? Absolument pas.

« Viens je t'aide.. »

COULEUR DES DIALOGUES DE JOSIAH : #4E4B79

HRP : Pardon pour l'attente encore une fois ; De plus j'en ai chié pour reprendre, du coup c'est un peu court, maladroit et pas forcément joli, mais ça reviendra tout naturellement ~ ♥
E. Sidé Carell
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Ven 21 Oct - 11:46

come and feel my bones
Enchanté, te dit-il. Enchanté, n'est-ce pas ? Tu as voulu lui adresser un sourire mais tes pensées t'ont soudainement noyé et peut-être que tu as juste perdu ton regard onyx sur son visage pour y desceller, qui sait, de la moquerie ? Tu ne sais pas si on peut vraiment être enchanté de te rencontrer, c'est un peu compliqué tout de même : et même si à l'heure d'aujourd'hui, il est enchanté, il risque de le regretter rapidement ; tout le monde regrette toujours de t'avoir rencontré sans que tu ne saches vraiment pourquoi ; ce n'est pas comme si tu avais un jour fait quoi que ce soit, c'est simplement d'être toi probablement qui a réduit à néant tout enchantement. Tu espères que ce soir ne sera pas comme les autres et en même temps, que veux-tu, tu ne le fais pas exprès.
Qu'il reste enchanté encore quelques instants, ça te va.
Tu as hoché la tête, parce que toi aussi tu es enchanté, mais ne l'as-tu pas déjà dit d'une certaine manière ? C'est toi, le mal-poli, celui qui n'a pas voulu donner ton nom de suite sous une quelconque crainte ou une simple taquinerie, c'est toi qui n'a pas voulu mettre de mots sur ton identité pour une raison que tu commences à oublier, à ignoré ; simplement parce que tu es un gamin au fond et jouer ainsi t'amuse probablement un peu trop. Et c'est en silence que vous reprenait la montée des escaliers ; tu fais attention à où tu poses les pieds, regardes ton chemin avec une grande attention et tu as finalement laissé le silence s'installer entre vous une nouvelle fois. Tu n'as jamais été très bavard mais tu te rends compte que Josiah ne l'est pas forcément plus et finalement, ce n'est pas pour te déplaire. Tu n'aimes pas les gens qui parlent beaucoup, beaucoup, beaucoup et même si tu semblais au début être celui qui ouvre le plus la bouche, ce ne fut que l'engouement qui délia ta langue rapidement. Non que ça te déplaise, mais admirer le silence et l'écouter est aussi quelque chose que tu sembles apprécier plus que tu ne le devrais, très certainement ; personne n'aime le silence habituellement, il fait peur et enveloppe les corps un peu comme la mort, prémisse de la fin d'une vie, le silence est la hantise de ceux qui se disent vivant encore et encore et s'il faut que ce soit le bruit de le cœur qui raisonne, alors ce sera le bruit de leur cœur mais ils ne se résigneront jamais à ce vide que l'on ne sait combler. Toi, tu aimes le silence. Tu aimes ce qu'il apporte, l'apaisement, la douceur, une triste candeur ; le silence, il est un peu incompris, personne ne sait l'entendre et l'écouter et peut-être qu'au fond, tu te reconnais en lui, d'une certaine manière, tu es un peu comme le silence. Et tu as fini par observer Josiah, son dos, ses épaules, sa dextérité et ses pas qui semblent soudainement léger. Tu te demandes ce à quoi il peut penser. Qu'est-ce qui peut bien lui traverser l'esprit à cet instant précis ? Curiosité mal placée, tu te dis que tu n'aimerais pas savoir en fait, parce que ce n'est jamais bien de se glisser dans les esprits des autres, jamais jamais. Puis, ce n'est pas comme si tu pouvais le faire, alors, c'est bien inutile de se poser ce genre de questions.

Pourtant, son visage se tourne vers le tien, tu es un peu perplexe, un peu interrogateur, tu as arqué les sourcils parce que ce fut soudain, parce que son regard te tira de tes pensées et une question tomba. Tes prénoms. Tu as peut-être un peu souri, juste un peu, parce que c'est une question normale -et tu te demandes alors si c'est ce qui traînait dans son esprit. Peut-être ? « On est d'accord. » réponds-tu et un léger rire s'est échappé d'entre tes lèvres ; « C'est des prénoms qui viennent de la mythologie grecque... » et tu ne sais pas si tu dois t'étendre sur le sujet, parce que si tu le fais, tu n'en auras probablement jamais fini et en même temps s'arrêter ainsi semblerait que tu veuilles te faire désirer ce qui n'est aucunement le cas ; « Endymion était un roi.... amant de la déesse de la lune, ou de celle de la chasse, on ne sait jamais vraiment, elles sont souvent dites comme identiques.. » ou il est aussi dit berger guidé par Artémis, ou fils de Zeus, ce n'est que de la mythologie, que peut-on en savoir vraiment ? Les contes semblent changer sans cesse, de toute manière ; « Sidé... Sidé était la femme d'Orion -tu sais Orion, c'est la constellation que tout le monde aime bien montrer parce qu'elle n'est pas très dur, on dit que c'esst Zeus qui l'a changé en amas d'étoile... Elle était sa femme et comme elle était très belle, très élégante, elle a été plongée dans les enfers par la femme de Zeus, parce qu'elle s'est dit tout aussi belle que cette déesse. » et toi, ça te fait pouffer un peu, parce que tu avais oublié à quel point ce prénom était féminin, à quel point il résultait d'une discorde de femme, à quel point il ne t'allait pas ; tu n'as rien de la fière et belle et audacieuse Sidé, tu n'as rien de cette femme qui eut le courage de bomber le torse fasse à la suprématie, tu n'as rien de cette qui a épousé le vaillant et grand Orion mais tu n'as rien non plus de l'Endymion perdu entre la déesse de la lune et de la chasse,, tu n'as rien de ces mythes qui ont pourtant bercé ton enfance d'une manière ou d'une autre ; c'est ta mère qui te racontait tout ça et à ton tour, tu aimerais un jour les raconter mais certainement pas ce soir et peut-être que tu eues un mouvement léger, relevant ton visage quelques instants vers le ciel avant de reposer tes yeux sur Josiah pour lui adresser ce qui semble être un sourire ; « Enfin, tu peux tout simplement retenir que c'est grec, c'est ce qui est le plus simple. » et tu rigoles un peu ; tu n'as rien de grec pourtant et voilà que tu portes les prénoms d'une nation dont tu ne connais rien, presque rien, si ce n'est les paysages qu'il t'as montré ce jour-là.
Tu ne sais même pas s'il t'a vraiment écouté, absorbé par son ascension vers le toit ; tu espères que tu n'as pas parlé dans le vide, tout de même, ça t'embêterait très certainement et tu le vois se glisser sans grande difficulté et tu te dis que tu n'es pas prêt de faire de même ; les mouvements gracieux qu'il peut avoir te semble quelque peut désuet quand il s'agit de toi ; tu ne sauras jamais faire de même et peut-être que la meilleure solution est celle de ta descente ; tu n'as qu'à rebrousser le chemin si tu ne te sens pas capable de faire ce qu'il fait et pourtant, voilà que le brun revient et toi, tu le regardes, sans vraiment savoir s'il va te rire ou nez ou t'aider ; « Je me demande souvent pourquoi j'suis né. » as-tu dit et tu ne sais pas s'il t'a entendu, tu sembles l'avoir mangé à moitié dans ta barbe, tu sembles avoir dit ça plus pour toi que pour lui et il te tend une main pleine d'aide et tu l'en remercies pour cela alors qu'à ton tour tu escalades, maladroitement certes, mais tu le fais, tes doigts contre les siens, ta paume dans la sienne et une fois en haut, tu sembles un peu trop heureux pour ce que c'est et tu as gentiment frappé dans tes mains, t'exclamant d'un ; « Je l'ai fait ! » probablement trop enjoué que tu as vite tu en mordant tes lèvres légèrement ; « Merci.. » as-tu tout de même dit une nouvelle fois et ce n'est que maintenant que tu penses à la descente qui risque d'être tout aussi drôle que la montée.
Et tu as alors regardé autour de toi, quelques instants ; vous n'étiez pas bien haut mais l'ont pouvait tout de même voir quelques lumières de la ville, un horizon incertain ; « Hé, c'est quand même plutôt joli. » que tu dis, crédule, parce que toi, tu ne montes jamais sur les toits et certainement que Josiah doit avoir l'habitude de ce genre de vues mais toi, toi, non, jamais et tu ne peux t'empêcher de t'extasier, peut-être un peu trop, sur des simples lampes et un peu de pollution qui rendent le ciel étrange et brillant.
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C'est avec un réel intérêt qu'il avait posé cette question concernant ses prénoms. Il voulait savoir d'où ils venaient, quelle était leur histoire. Parce que lorsqu'on s'appelle Endymion, il y a toujours une histoire non ? Il avait donc écouté ses explications sans parler, curieux et attentif. Ses prénoms venaient de la mythologie et l'espace d'un instant leur histoire avait fasciné Josiah. Un petit sourire s'était dessiné sur ses lèvres, quelque peu amusé qu'on lui ait donné le prénom d'une femme. Une femme si belle qu'elle avait défié les dieux, n'était-ce pas quelque peu présomptueux ? Il ne connaissait pas suffisamment le jeune homme pour savoir si oui ou non ce prénom lui convenait, mais cette idée l'amusait grandement. Certains parents choisissent des prénoms parce qu'ils sont jolis, tout simplement, d'autres songent à une signification, à l'origine dudit prénom, pour tenter de le transmettre à leur enfant. Qu'est-ce que les parents de Sidé avaient voulu lui transmettre avec ces prénoms ? Certainement du courage, la force d'un roi et la beauté et l'audace de cette autre femme.
Perdu dans ses pensées, il en sortit en entendant le jeune homme lui dire qu'il pouvait simplement retenir l'origine grecque des prénoms. Cela arracha un faible rire à Josiah, avant qu'il ne secoue tout simplement la tête, lâchant distraitement un petit « Je retiens tout. » avant de terminer son ascension sur le toit.

C'était désormais au tour de Sidé d'emboîter le pas, quoi que c'était loin d'être aussi facile pour lui que ça l'avait été pour Josiah. Ses paroles, il les avait entendues, mais étrangement il ne fit pas de commentaire. Que pouvait-il bien y répondre ? Lui-même s'était souvent demandé pourquoi il frôlait cette terre. Pourquoi il était venu au monde, pourquoi tant de choses ? Pourquoi la vie avait-elle décidé de mettre sur son petit chemin des épreuves qu'elle savait très bien qu'il ne saurait jamais surmonter ? Pourquoi le tester alors qu'il échouait déjà ? Pourquoi était-il né ? Il aurait bien aimé lui répondre une connerie, le rassurer, lui passer une petite pique en ricanant à ce sujet, mais non. C'était impossible. La question marmonnée avait ébranlé sa propre perception, qu'il retrouva bien assez vite lorsque le jeune homme avait attrapé sa main tendue. Il ne savait peut-être pas pourquoi il était né, mais en cet instant précis il avait une tâche : Ne pas lâcher sa main, ne pas le laisser tomber. C'était à peu près tout, mais ça suffisait pour l'instant à le ramener à la réalité.

Sidé avait réussi, grimpant fort maladroitement et avec son aide sur le toit, mais il y était, heureux comme un enfant, cela avait arraché à Josiah un sourire au coin des lèvres. Il avait escaladé bien des édifices dans sa petite vie, oubliant les premières fois, cette excitation qu'il ne ressentait plus qu'à moitié désormais. Son compagnon ravivait ces souvenirs, c'était agréable quelque part, le rendant un peu nostalgique malgré lui. Son sourire persista même lorsque le jeune homme s'arrêta lui-même pour se mordre la lèvre et souffler ce remerciement que Josiah balaya d'un geste de la main. Ce n'était rien.

Il s'était alors détourné, laissant le gamin observer la vue, s'approchant de cette grande affiche dont il ne restait plus que le panneau de bois. Il tirait déjà son sac de sur ses épaules, fouillant celui-ci pour y trouver quelques bombes de peinture. Au milieu de tout ce bordel, il y avait une paire de gants en latex encore propres, qu'il enfila au passage. Se salir les mains ne lui faisait pas peur, plus depuis fort longtemps, mais la peinture en aérosol était loin d'être aisée à faire disparaître de ses doigts pâles. Ça l'emmerdait plus qu'autre chose, alors il se protégeait un peu par principe, un peu par obligation. D'une oreille distraite, il entendit la remarque de Sidé concernant la vue, ce qui lui arracha un nouveau sourire. L'innocence, c'était plutôt joli. Ce côté crédule, impressionné devant presque rien, quoi que même encore aujourd'hui Josiah savait apprécier une belle vue. Il se redressa un peu, tournant le visage vers son compagnon, le détaillant longuement.

« Et encore, c'est loin d'être le plus beau quartier de la ville. » Il marqua une courte pause, s'approchant du bord et de Sidé par la même occasion, admirant la vue quelques instants, les lumières de la ville en contrebas et au loin, celles du ciel un peu plus haut. On ne voyait pas d'étoiles et pourtant, c'était beau malgré tout. D'un geste habitué il avait sorti son paquet, glissant une cigarette entre ses lèvres avant de l'allumer pour tirer dessus. La fumée recrachée avait quelque peu embrouillé cette vision devant eux, puis il s'était retourné pour retrouver sa toile improvisée. « Tu ne regrettes pas d'être monté alors ? »

Il sourit un peu plus, se doutant bien de la réponse vu la petite fierté du jeune homme. Il fit à nouveau glisser sa cigarette entre ses lèvres, libérant ainsi ses mains, attrapant une bombe qu'il secoua de sa gauche, agitant la peinture à l'intérieur, écoutant le cliquetis familier de celle-ci. Il se recula ensuite un peu, observant le panneau publicitaire, éclairé par une vieille lumière un peu fatiguée au dessus de celui-ci. Josiah se doutait bien qu'on recouvrirait ce bout de bois bien vite d'une nouvelle publicité stupide pour une marque quelconque de dentifrice ou de voiture, dieu sait quoi encore. Cependant pour un temps encore, ce serait son gribouillis qu'on pourrait y voir, et c'était suffisant pour lui plaire. Il ne cherchait pas tellement l'admiration, ni l'approbation au contraire. S'il le faisait, c'était pour le geste lui-même, l'excitation du moment lorsqu'il peignait un endroit interdit, juste ce sentiment d'écrire son "nom" où il ne devrait rien y avoir. C'était sa manière de cracher contre les interdiction, son instant de rébellion. Sa fougue d'adolescent qu'il se refusait à abandonner. Si ce n'était que pour dessiner, il se serait contenté d'un vieux stylo et d'un bout de papier chez lui. Si ce n'était que peindre, il pouvait s'acheter une toile et s'exprimer dessus. Mais ça n'avait jamais été "que" ça. Ça ne le serait jamais.

D'un geste aisé, sans vraiment hésiter, il avait dessiné les vagues contours du tag. Il n'avait besoin d'aucun croquis, d'aucun pochoir. Il voyait les traits clairement dans sa tête et il lui suffisait d'un geste, d'une pression régulière sur la tête de cette bombe de peinture argentée, pour donner vie à la chose. Il colorait ainsi l'intérieur du dessin, s'exécutant avec rapidité, quoi que les risques de se faire prendre à une heure pareille n'étaient pas bien élevés. Il repensait à cette fois où une policière avait pris la peine de grimper jusqu'à lui pour lui taper sur les doigts comme un misérable gamin. Un avertissement, c'est tout ce qu'il avait reçu. Ça et la corvée de "nettoyer" le mur qu'il avait "souillé" aussi. Merde, quel gâchis. C'était cependant la seule fois qu'il s'était fait attraper en flagrant délit. La rapidité, c'était plus une habitude, un réflexe, pourtant rien ne semblait vraiment le stresser, rien pour le déranger jusqu'à ce qu'il termine la base.
Sa cigarette s'était consumée entre ses lèvres, secouée de temps en temps lors de brèves pauses, finalement écrasée au sol sans attention. Il fumait toujours trop, encore plus lorsqu'il se concentrait sur quelque chose. De toute manière, après toutes ces années à consommer cette saleté, il ne cherchait plus vraiment de raison pour allumer, fumer, éteindre et recommencer.

Il s'était éloigné une fois la base peinte, se penchant vers son sac pour changer la bombe, cherchant la noire qui lui servirait pour affiner les contours, définir les lettres, ajouter le caractère à la chose. C'est alors qu'il redressa le visage vers Sidé, se demandant s'il l'observait toujours. L'air de rien, quelques instants auparavant il l'avait presque oublié, absorbé par ses propres gestes ; Il ne s'accordait pas vraiment d'erreur, trop habitué pour pardonner une maladresse.

« Ça va ? Tu t'ennuies pas trop ? »

Il avait rigolé un peu, agitant la bombe noire de sa gauche, n'attendant pas vraiment sa réponse pour commencer à peindre les contours du tag. Il avait l'habitude d'une certaine solitude dans ces instants, n'ayant jamais vraiment trouvé quelqu'un pour partager son art, ni vraiment d'intérêt à chercher un compagnon. Il était très bien seul, accompagnant ses gestes d'un peu de musique au creux de ses oreilles, quoi que ce soir il se contentait du silence pour ne pas totalement se couper de Sidé. Celui-ci n'était plus aussi bavard qu'au tout début, quelque part ce n'était pas plus mal, bien que sa voix ne l'ait pas vraiment agacé jusqu'à maintenant...

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