Savoir s'organiser est un art, pas ma faute si tu n'y comprends rien

- Arrête de faire n'importe quoi et donne moi ça!

Sibylle n'est pas du genre tyran, à donner des ordres à tout va, cela dit là, ça dépassait les bornes. Avoir des stagiaires, ok, fallait bien se former, mais celui-ci était vraiment à côté de la plaque et l'incompétence, ça la mettait sur les nerfs. Elle s'énerve difficilement pourtant, autant dire que là, le jeunot l'avait usée. La jeune femme reprit donc le dossier et autres feuilles importantes et les rangea elle-même, envoyant l'autre lui chercher un café pour la détendre.
Certes, le café n'est pas connu pour détendre les nerfs, sauf pour l'addict à la caféine qu'elle est. Au moins, on ne peut pas lui reprocher de ne pas être énergique, au contraire. En fait, on pourrait la qualifier de "multi-tâches". Toujours son téléphone à portée de main, les numéros importants gravés dans sa mémoire, de quoi prendre des notes, l'agenda de la patronne, réservation des salles, connaissance des formulaires administratifs, notre demoiselle ne chôme pas et aime, chose étrange pour beaucoup, avoir du travail à faire puisque ça la contraint à s'organiser et rester rigoureuse.

Brillante étudiante à une époque pas si lointaine -et elle peut être susceptible là dessus-, beaucoup se demandent pourquoi elle se contente d'être secrétaire. Soit, on pourrait croire qu'il y a plus attrayant mais c'est pourtant ce qu'elle aime: organiser, ranger, anticiper, improviser, vous n'avez pas idée de tout ce qui peut lui tomber dessus. Et puis autre point, ça lui permet de rester dans l'université, d'avoir vent de ce qui se passe, savoir que X auteur va venir parler de X sujet, que telle organisation organise ça, ... Sa soif de connaissances continue trouve satisfaction dans un tel environnement.
Autre atout fort utile pour cette université attirant des étudiants de plusieurs nationalités: Sibylle parle couramment l'anglais -normal-, le français, l'italien et a quelques notions d'allemand, grec et chinois grâce aux options choisies lors de ses études. Elle prévoit d'ailleurs de prendre des cours pour continuer à progresser.

Les mauvaises langues de ses amis l'ont taquinée à propos de son physique qui, d'après eux, fait trop cliché pour son métier. Blonde à lunettes, fine, constamment bien habillée et légèrement maquillée, ouai... en fait c'est cliché, mais c'est ce qu'elle est. Prenant son travail au sérieux, elle tient à ce que son apparence reflète sa rigueur. Aussi notre blonde à lunettes n'hésite pas à aller chez des couturiers pour avoir ses costumes sur mesure et les rares bijoux qu'elle porte ne sont pas des bijoux fantaisies trouvables sur les marchés ou dans les boutiques pour ados, ça non.
Elle fait preuve heureusement d'un peu plus de détente en dehors de son travail et peut se vanter d'avoir son permis moto, un de ses loisirs. On peut aussi ajouter parmi ces derniers le sport mais également tout ce qui touche au culturel: théâtre, opéra, concert, exposition, ... C'est d'ailleurs à une soirée entre amies dans un bar où était donné un concert qu'elle a rencontré celui qui vit désormais avec elle.

• Est myope mais pas au point d'être totalement aveugle sans ses lunettes
  
• Possède une Harley-Davidson Nightrod 1250 et en prend grand soin
  
• A une excellente mémoire, donc ne soyez pas étonnés si elle retient votre nom juste après une rencontre
  
• Fume et ne refuse jamais un verre, sauf lors de ses horaires de travail
  
• ADORE le café, comptez un litre ou plus par jour, voire uniquement le matin
  
• S'entend très bien avec les enfants -vaut mieux puisque les étudiants sont de grands enfants, c'est connu- mais ne compte pas en avoir tout de suite
  
• Ne compte pas rester secrétaire toute sa vie non plus mais pour le moment ça lui va
  
• Tient à sa réputation d'être une personne fiable et compétente
  
• Son petit ami est affilié aux gangs et elle a peur que ça se sache à l'université et/ou d'être mêlée à ces histoires pour l'atteindre lui
  
• Ne jure pas forcément que par le luxe mais apprécie avoir un certain niveau de vie
  
• A des cicatrices sur le corps à cause d'un accident de voiture quatre ans auparavant et quelques séquelles physiques surviennent de temps à autre.
  

"Sibylle Athénaïs"... des prénoms étranges pour une anglaise, non? Bon certes, "Sibylle" est aussi utilisé en Angleterre, mais il est alors écrit "Sibyl" et pas "Sibylle"... Cette différence graphique, notre demoiselle la doit à sa grand-mère, française, qui le portait. Quant à son deuxième prénom, il lui a été donné par sa mère, agrégée d'Histoire, anglaise, mais experte dans l'Histoire de France et qui s'était donc attardée sur l'histoire de Louis XIV et sa maîtresse, Athénaïs de Montespan.
Certains ont reçu leur prénom car leurs parents, en panne d'inspiration, ont regardé sur le calendrier, Sibylle de son côté a une justification un peu plus longue.

L'origine de ses prénoms est la première anecdote significative qu'elle pourrait vous raconter. Cependant, si vous désirez en savoir plus sur l'histoire de la demoiselle, alors il faut plonger dans sa correspondance manuscrite et électronique...
...
N'allez pas VRAIMENT fouiller dans sa vie privée non plus hein! On dirait pas comme ça, mais elle sait sacrément bien viser, on vous laisse deviner avec quoi par contre.

Bon ok, vous voulez en savoir plus? Alors lisez ces courriers sélectionnés relatant les événements les plus marquants de sa -jeune- vie.

Comme il n'y a pas grand chose à dire sur son enfance, penchons nous sur ses courriers de coeur.


Mignon petit couple non? Mais ce n'est pas très réjouissant de séparer deux amoureux, surtout quand on sait que la distance a fini par les séparer pour de bon. Il faut dire que Sibylle, comme beaucoup de femmes, ne pardonne pas quand on la trompe. "Loin des yeux, loin du coeur" comme on dit...

Le prochain courrier n'est... pas plus réjouissant.



Et comme un malheur ne vient jamais seul, quelques mois plus tard, un autre s'ensuivit...



Cette année pourrait être qualifiée "d'annus horribilis" pour la fratrie qui fait de son mieux pour ne pas s'en rappeler, bien que ça soit difficilement possible. Sibylle finit par sortir du coma au bout d'une semaine mais ne reprit pas le travail avant trois mois, le temps de la rééducation. Les médecins soulignèrent même que c'était un coup de chance car vu l'accident, il aurait fallu que la voiture se déporte uniquement un poil plus sur la gauche pour qu'elle n'y survive pas.
Le frère et la soeur ont aujourd'hui encore quelques séquelles physiques de cet accident, comme quelques douleurs là où on a dû leur poser des broches, difficultés à porter de lourdes charges -déconseillé à vrai dire- ou faire certains mouvements.

Ils se concentrèrent vite à nouveau sur leur vie pour oublier tout ça bien qu'il restait "quelques détails" à régler maintenant que Sibylle avait retrouvé ses capacités.


Et oui, la question de la succession... Un détail qui peut paraître avare mais qu'il fallait bien respecter. Son frère avait déjà envoyé ce courrier plus tôt, et maintenant la jeune femme acceptait ce que leurs parents avaient prévu de leur léguer. Il n'y eu aucune difficulté dans la fratrie ou même la famille par rapport à cet héritage. Mr et Mme Evans, respectivement chirurgien urologue et docteur en Histoire européenne, surtout celle de France, avaient mené une vie aisée. C'est pourquoi les enfants reçurent chacun une part assez conséquence leur assurant un bon avenir.
Sibylle pour sa part reçut la propriété d'une petite tour d'appartements qu'elle continue de louer comme le faisaient ses parents. Ces locations lui garantissent une rentrée d'argent confortable et régulière. Malheureusement, cette aisance financière ne comblait pas son temps libre...


Ce sms, son oncle ne se doutait pas qu'effectivement, ce job serait idéal pour sa nièce. Sibylle postula et fut acceptée pour travailler dans un secrétariat de l'université. Au cours de ce stage où elle n'aurait dû faire que des micro-tâches sous la supervision d'un secrétaire, elle fut en fait amenée à remplacer quelqu'un. Un concours de circonstances qui fut un énorme poids pour la phrase prometteuse de l'annonce "Si le candidat effectue un travail satisfaisant, le stage pourra déboucher sur une embauche.".

Notre demoiselle entra donc à l'université en tant qu'employée au secrétariat de la direction générale des services. C'est là qu'elle finit par y croiser la Doyenne. Quelques échanges cordiaux et professionnels classiques qui pourtant agirent comme un présage. En effet, quelques années plus tard, Sibylle passa secrétaire de la Doyenne lorsque l'actuelle partit en retraite.

Une réussite professionnelle qui mena donc la jeune femme jusqu'au coeur de Londres où elle vit depuis, dans un des appartements dont elle a hérité.

Une vie qu'elle considère accomplie et qui lui convient parfaitement. Ajoutez à cela la rencontre d'un jeune homme qui vit chez elle depuis bientôt un an, et vous savez tout ce qu'il y a à savoir sur Sibylle.
Enfin presque...


Ah ceux-là... deux retraités vivant au même étage que Sibylle et qui étaient "légèrement" grognons sur les bords. Ce n'était pas la première fois qu'ils se plaignaient de quelque chose mais là ils devaient admettre que c'était la première fois qu'ils devaient se plaindre d'un quelconque tapage.
D'autant plus que le couple ne leur avait jamais envoyé de courrier aux menaces -à peine- déguisées pour les multiples fois où M et Mme Growell avaient décidé de faire du bricolage ou du ménage à grands coups d'aspirateur à 6h30 le week end...

Si les retraités avaient bien perçu les hurlements de Sibylle, ils n'avaient pas, heureusement, compris ce qu'elle disait précisément, ou plutôt reprochait à son cher et tendre.
Pour le savoir, il aurait fallu être les poissons de l'aquarium de la partie salon. Vous auriez alors su que la demoiselle, qui venait d'apprendre trois mois plus tôt que son compagnon était membre de gang, avait trouvé un "paquet" dans leur appartement, destiné aux trafics du jeune homme. Celui-ci avait beau se défendre que ce n'était pour qu'une nuit, Sibylle ne démordait pas qu'elle ne voulait rien à voir avec ça, craignant pour leur sécurité si quelque chose venait à mal tourner. Il eut beau tout tenter pour la rassurer, il dût reconnaître qu'il avait déjà eu de la chance qu'elle ne l'ait pas mis à la rue quand elle avait apprit la vérité sur ses activités. Il promit donc de ne plus recommencer, pour la paix de leur ménage.

C'est toutefois bien par amour que Sibylle ferme les yeux sur les occupations de son compagnon, même si ça signifie que toute sa participation aux frais de leur vie commune vient, en partie, de commerces illicites. Tout ce qu'elle espère, c'est ne jamais croiser ceux avec qui il travaille ni que ça se sache à son travail à elle.