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Stay with me [Pv]

Eliott Clarke
Eliott Clarke
Psychologue
Date d'inscription : 13/02/2016
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Age (du personnage) : 35 ans
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Dim 7 Mai - 10:37

Lorsqu'il était entré en catastrophe dans son intime appartement, Chaplin sursauta et partit en course on ne sait où. La porte claqua avant que son dos ne s'y repose, puis un éternel soupire s'expulsa de sa gorge. Quelle journée. Il se sentait épuisé, tourmenté, excité. D'un patient à un autre, sa posture était restée si droite qu'il ne se rendait compte de ses courbatures que maintenant. Ses épaules et ses trapèzes en avaient mangés un coup. Il ne savait plus comment se tenir. Un instant, il tenta de tout relâcher vers l'avant, mais aoutch ! non, non, pas comme ça. Alors il se redressa en grimaçant et en se traitant de vieux croûton. Un autre soupire n'était pas de trop. Il en souffla un deuxième.

You better be there, qu'il lui avait dit. Oh, ce n'était pas même discutable ! C'était plutôt à lui de dire ça. La bague représentait une personne, un engagement, que Silas allait peut-être trahir. De son côté, Eli n'avait aucune obligation mise à part Ryan qu'il voyait de temps à autre, mais rien n'était coulé dans le béton avec lui. Il se sentait déjà assez mal de voir un ancien patient... Heureusement qu'ils gardaient leur aventure légère et sans attache. Rien ne l'empêchait donc de venir ce soir contrairement à celui qui allait l'accompagner. Allait-il lui poser un lapin ? Peut-être, ce ne serait pas étonnant, aussi douloureux que cette pensée puisse l'être.

Eliott se débarrassa de son manteau et alla tout de suite retirer ses verres de contact avec soulagement. Un jour, il allait s'égratigner les yeux, c'était inévitable. Il troqua son costume pour un jogging et un débardeur pour se sentir plus à l'aise, puis il reprit ses habitudes. Il lui restait quelques heures avant leur rendez-vous, autant essayer de se détendre un minimum.

***

Dehors, il pleuvait. Les goûtes tombaient du ciel et s'échouaient paresseusement contre les fenêtres du bar ajoutant un bruit continue à la musique quelconque qui s'échappait d'hauts-parleurs. Les yeux bruns du psychologue s'attardaient au-delà d'une baie vitrée observant le néant obscure de l'extérieur, puis les pépites d'eau qui se coursaient entres elles sur la glace. Il avait toujours aimé le son de la pluie, pas celui de dehors qui fait penser au froid, à l'humidité et aux vêtements mouillés, mais celui qui tape sur les fenêtres, celui qui fait penser au café, à un feu crépitant sous la cheminée, à la chaleur. Silas. Ce nom s'était aussi jumelé à la chaleur, par le passé. Alors qu'aujourd'hui, les deux syllabes évoquaient plutôt la confusion, la tourmente et le froid. Oui, il était devenu le froid, car si chaque liaison hasardeuse qu'ils avaient partagés avait été passionnée, la fin avait toujours été plus glaciale. Chaque fois qu'il s'était réchauffé contre lui, le gèle l'avait rattrapé plus meurtrier que la dernière fois. Il avait payé le prix de chaque caresse.

Et voilà qu'il l'attendait pour le revoir, encore. Les coins de ses lèvres se hissèrent à peine à cette pensée. Il n'apprendra jamais. Non. Il accepterait la douleur jusqu'à ce qu'elle soit intolérable ou jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Elle ne s'évaporerait que si leur vie se croise pour ne plus se séparer, mais ce n'était qu'une belle image. Lui et Silas ? Ensemble ? Pour toujours ? Quitte à être cliché, il se disait que ça ne ressemblait qu'à un beau rêve. Cela faisait si longtemps qu'Eliott ne savait même pas s'ils seraient capable d'être un couple uni et normal. De plus, il y avait cette immense bague au travers de cette vision utopique. Satané bague.

La porte s'ouvrit et le psychologue s'arracha pour la vingtième fois de la fenêtre pour vérifier l'identité du nouvel arrivant. Contrairement au sentiment de déception que semait les inconnus, Eli ressentit une joie profonde en reconnaissant son vieil ami. Son cœur fondit éternellement sous la vision de l'homme qui s'approchait de leur table. Il était soulagé de sa présence, car rien ne l'avait obligé à venir. Silas était venu de son plein gré, parce qu'il voulait s'entretenir avec lui, parce qu'il voulait le voir aussi. Toutes ces pensées emballaient les battements sanguins ainsi que sa respiration, mais il se devait de rester calme.

"Glad you could make it. I thought for a second that you wouldn't come."

Eli sourit à son compagnon, puis il se tourna vers le comptoir du bar pour attirer l'attention de l'homme derrière. Il lui demanda de sa table deux bières avant de n'avoir de yeux que pour Silas. Le baiser de plus tôt le hantait déjà.. mais par réflexe, son regard tomba brièvement sur le jonc à l'annulaire gauche.

"Look uhm... To be honest i don't know what to talk about. I invited you because i wanted to see you and i didn't think this through. You don't like to talk, i know." Il lui sourit de manière complice. "And... even though i noticed it, i don't wanna know what it is."

Il lui un faible signe du menton pour pointer l'anneau d'un air sérieux. Il ne souriait plus, car il voulait se faire clair. Malgré qu'il savait que c'était mal sur tous les plans, il s'en foutait. Il ne voulait rien savoir de tout ce qui englobait cette affaire. Avec qui, quand, comment. Il refusait de connaître quelconque information. S'il acceptait de plonger dans la déchéance, il n'allait pas le faire à moitié et il allait apprécié son bref moment de bonheur sans que rien ne puisse venir le ruiner. Cela consistait à jouer l'ignorant sur toute la ligne.

"We could talk about... random stuff, or the past, or... anything. Just as long as you stay here, with me..."

Eliott aurait voulu terminé la phrase avec un ajout. I'll be happy, i don't mind, ça aurait pu être n'importe quoi, mais le silence s'étira et les points de suspension devinrent un simple point. C'était sans doute parce que c'était tout ce qui importait, c'était la vérité. Tant qu'ils étaient tout les deux, l'un en face de l'autre, Eli n'avait que faire du sujet de la conversation. Il appréciait être en la compagnie d'un amour perdu, retrouvé. Le silence pourrait les envelopper pendant des heures qu'il ne bougerait pas, ne dirait pas un mot. Il ne ferait que détailler chaque centimètre carré de l'autre avec une lenteur calculée.
Silas Lloyd
Silas Lloyd
Policier
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Mer 31 Mai - 5:14
stay with me.
La pluie s’abattait contre le pare-brise de sa voiture arrêtée, tambourinant violemment tout comme son cœur en cet instant. Son regard fixait les passants sur le trottoir sans vraiment les voir, sans s'y intéresser. Il s'inventait des raisons pour excuser son léger retard, il s'inventait en même temps des raisons pour rester là, dans sa voiture, abrité de tout, coupé du monde. Son courage semblait s'être évanoui lorsqu'il avait arrêté le moteur de sa voiture, comme si d'un coup son cerveau s'était remis à penser. Encore lui, encore un soir. Encore des vieux souvenirs, encore vivre dans le passé le temps d'une nuit. Pourquoi ? Tellement de raisons. Aucune n'était valide ? Foutaises. Si aucune des raisons le poussant à revoir Eli n'était valide, alors pourquoi était-il là ? Pourquoi fixait-il avec amertume et tristesse la bague à son doigt pour une énième fois ? Pourquoi est-ce que son cœur battait si fort ? ... Pourquoi avait-il ressenti le besoin de boire un autre verre, avant de venir le rejoindre ? Toutes ses raisons étaient vraies, pures et fortes.

D'un coup, il ouvrit la portière, reprenant contact avec le monde réel, les voix des passants l'atteignant enfin, tout comme le bruit des voitures dans la rue et celui de la pluie froide qui s'abattait sur le trottoir. Il s'avança alors au milieu des gens, des couples et des amis bras dessus bras dessous, jusqu'à rejoindre la porte du bar qu'il poussa enfin. Était-il au moins là ? Bien sûr qu'il était là. Eliott ne lui aurait jamais fait ça. En le voyant, cette inquiétude s'apaisa et il eut alors un faible sourire, si faible qu'il n'illumina que ses yeux et pas ses lèvres. Son vieil ami saurait lire dans son regard, il n'avait pas besoin de voir ses lèvres remuer pour le deviner.

Lorsqu'il arriva à son niveau, Eliott exprima sa joie de le voir, mais aussi la légère inquiétude qu'il avait eue. Silas secoua alors un peu la tête, retirant sa veste pour la poser sur le dossier de la chaise derrière lui, s'asseyant ensuite sur cette dernière. Une fois installé, il releva les yeux vers son vieil ami, son regard croisant le sien, s'y attardant longuement. Il allait annoncer son excuse, les embouteillages, la pluie, tout ça, mais il vit bien que le regard d'Eliott divaguait du sien. D'un coup, son cœur rata un battement car il n'avait pas besoin de baisser les yeux pour deviner où il regardait. Distraitement, nerveusement, il se mit à jouer du pouce sur son alliance, avec l'envie de la retirer, de la faire disparaître, de ne plus être lié à quelqu'un d'autre qu'à lui. Regrets, amertume.

Alors il l'écouta en silence, cherchant même un peu ses mots pour lui répondre ensuite. Le sourire complice l'avait d'abord attendri, rassuré, puis il y avait eu cet instant douloureux où il avait enfin évoqué l'alliance. C'était l'ascenseur émotionnel, qu'on s'amusait à appeler au dernier étage, puis au sous-sol, encore et encore. C'était ça, avec lui. Ça l'avait toujours été, non ? Cette pensée, à vrai dire, suffit à rassurer Silas. Ça avait toujours été Eux, après tout. Des sourires tendres, des instants complices ; Se connaître beaucoup trop, par cœur, savoir lire les yeux de l'autre, ses expressions, chaque détail de son visage ; Puis les colères, injustifiées, la jalousie, les mots pesants. Un amour passionnel, fusionnel, à double tranchant. Silas eut la pensée qu'ils avaient bien assez subi ce tranchants, qu'ils s'étaient suffisamment écorchés, qu'ils pouvaient bien s'aimer pour un instant... Mais la réalité n'était pas si douce. Rien ne l'était. Il avait besoin d'un verre.

« I didn't plan on talking about that. It's nothing... » Il marqua alors une légère pause, lâchant un doux soupir avant de reprendre un faible sourire, cette fois de ses lèvre, craignant qu'Eliott ne sache lire son regard comme autrefois. « You know me too well, but I don't mind talking with you. Actually... I don't mind listening to you. »

C'était la vérité. Il pouvait l'écouter parler durant des heures, écouter le récit de sa vie sans lui, le récit de toutes ces aventures dans lesquelles il n'était ni acteur principal, ni figurant. C'était douloureux, certes, plus que cela encore, mais il méritait cette douleur après tout. Lui aussi, il avait fait sa vie sans sa moitié, après tout ce n'était pas Eliott qui, en ce soir, portait à son annulaire la marque d'un engagement si fort. Silas avait dit "C'est rien" mais il avait pensé "Tu n'as qu'un mot à dire et ce ne sera plus rien"... Une douloureuse vérité qu'il n'avait pas le courage de prononcer à voix haute. Il ne se permettait que d'en rêver, d'imaginer sa vie avec son vieil amant plutôt qu'avec sa future femme, comme un mauvais fantasme, quelque chose qui ne serait probablement plus possible aujourd'hui. Ils avaient tant vieilli, tous les deux. Tant changé, tout en restant pourtant les mêmes. Ils n'étaient plus les adolescents d'autrefois, des jeunes adultes qui s'aimaient d'une passion pure... aujourd'hui, en serait-il au moins encore capable ? De l'aimer aussi fort, de subir cette passion dévorante au quotidien, de l'entretenir, d'encaisser les contrecoups..? Ils ne le saura probablement jamais.

« Don't worry Eli... I won't go away for now. »

For now. Ces mots étaient douloureux, comme des couteaux plantés dans son coeur, comme un aveu qu'il n'avait pas voulu faire. For now. Ça voulait tout dire. Il était là, ce soir. Il serait là pour toutes les autres nuits où Eliott voudrait bien de lui, mais... Comme toujours, ça ne durerait pas. C'était ainsi, c'était Eux. Si ça n'avait pas duré à l'époque, ce ne serait pas mieux aujourd'hui. Mais quand il l'avait prononcé il n'avait pas imaginé ce côté aussi sombre à ses paroles, non. Il avait plutôt songé au fait que oui, il était là, tout de suite, maintenant. Qu'ils devaient profiter de l'instant, goûter chaque seconde, le temps que ça dure, qu'importe combien de nuits cela représentait. Ils étaient là tous les deux, ensemble, rien d'autre ne comptait.

Un doux silence s'étira ensuite pour sa part. Il appréciait la simple présence d'Eliott, son visage qu'il pouvait détailler à loisir, s'attardant sur ses lèvres un long moment après avoir enfin décroché de son regard. Il eut envie de toucher les siennes du bout des doigts, en se remémorant le baiser de plus tôt dans la journée. Ça avait été brûlant, comme à chaque fois. Une simple pensée suffisait à le replonger complètement dans un des nombreux instants du passé où ils s'étaient réunis. Du bout de son pouce il effleura sa propre lèvre, distraitement, semblant s'être perdu un bref instant dans d'innombrables souvenirs, mais leurs bières commandées un peu plus tôt l'arrachèrent à ses pensées lorsqu'elles furent déposées devant lui. Il fixa alors un instant la sienne, avant de la prendre pour la porter à ses lèvres ; Il avait envie d'un whisky, de quelque chose d'un peu plus fort. De quelque chose pour l'aider à engourdir son esprit, mais d'un autre côté... C'était mieux ainsi. Rester lucide, profiter de chaque instant en sa compagnie. Avoir le regard encore clair, pour détailler ses traits ; Avoir les mains encore fermes pour le toucher, quand il ne pourrait plus supporter de simplement y penser. C'était à prévoir, c'était à venir. Avoir encore tous les souvenirs de cette soirée, le lendemain matin. Il descendit quelques gorgées de sa bière en songeant à ces bienfaits de sa sobriété approximative, ce qui le rassura à ce sujet.
Déposant son verre ensuite, il reposa les yeux sur le visage d'Eliott, réalisant que le silence s'était étiré, sans vraiment s'en plaindre, il eut envie de le couper un peu de quelques paroles...

« So... how's your work ? You look like you're doing fine... » Il prit une petite gorgée pour couper ses paroles, puis sembla réaliser soudainement à quel point sa phrase semblait "bateau", sortie de nulle part pour meubler alors que... Ils n'avaient pas besoin de meubler. C'était pas le cas. Il avait simplement eu envie de l'entendre parler. Envie de l'écouter... « I'm actually interested, if you're wondering. Not only doing cheap talk to lure you in my bed or something. I care. »

Avait-il vraiment besoin de préciser ? Son coeur rata un battement, réalisant qu'il s'était senti obligé de préciser quelque chose qui aurait dû être évident pour eux. Eliott le savait déjà, non ? Il le connaissait assez pour savoir qu'il ne ferait pas de "cheap talk" s'il n'en avait pas envie... non ? Pincement au coeur, réalisation ; Ils avaient perdu un peu du naturel qui les avait toujours bercé à l'époque, mais... n'était-ce pas un peu normal, après toutes ces années ? Combien d'entre elles s'étaient écoulées depuis leur dernière discussion...? Trop. Alors, réalisant que ce n'était pas si grave, que c'était normal, Silas eut un sourire un peu coupable, passant sa main sur la moitié de son visage, semblant rire de lui-même et du manque de naturel qui les entourait.

« It sure does feel weird to be here with you.. It feels good, too. »

Sourire complice, sourire franc. Haussement d'épaules, Eliott comprendrait certainement son sentiment. C'était étrange, c'était bon. Bon de sourire en sa compagnie, de sourire à lui et à personne d'autre. De faire quelques maladresses, mais d'avoir encore envie d'essayer. Que les mots reviennent peu à peu, du moins l'espérer.
Eliott Clarke
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Ven 16 Juin - 21:20

Il vit le sourire dans ses yeux, car il aurait pu passer sa vie à le détailler de la tête au pied. Chaque haussement de sourcils, chaque mouvement de doigts, chaque habitude, tiques, tout pour le lire comme un livre ouvert. Eliott était plutôt heureux d'avoir conservé aussi précieusement le manuel d'instruction de Silas Lloyd, celui qu'il avait mentalement rédigé pendant ces années à son côté. Il ne l'avait pas oublié. Silas était le livre qu'il connaissait par cœur, mot pour mot. L'alliance était la seule surprise, car Eli n'avait jamais imaginé son amour de jeunesse du genre à s'engager avec autant de sérieux. Du moins, il ne l'avait jamais imaginé s'engager dans une relation autre que la leur avec autant de sérieux. C'était une déception, une tâche sur le parfait tableau, mais qui pouvait en vouloir à quiconque lui avait passé la corde au cou ? Il était un si beau morceau... avec d'innombrable talents... Il était normal qu'il n'ait pas été un homme libre pour longtemps. Il était aussi normal que le psychologue ressente une soudaine douloureuse jalousie. Dire qu'après autant de temps loin l'un de l'autre, il le désirait encore pour lui seul. C'était donc une bonne nouvelle de savoir que Silas ne voulait pas converser au sujet de cette troisième personne. Eli voulait se laisser croire qu'elle n'existait pas.

Son sourire s'élargit lorsque Silas indiqua qu'il appréciait l'écouter. Cela avait toujours été le cas. Malgré qu'il était moins social que monsieur, même s'il avait souvent le nez dans un livre pour se retirer du monde, il avait été celui qui ne respirait pas entre deux phrases lorsqu'ils n'avaient été que tout les deux. Pourtant, en l'entendant le rassurer, Eli ne pu s'empêcher de se mordre inconsciemment la lèvre inférieure. Ces mots étaient si doux, si réconfortants. Il voulait les entendre encore et encore. Dit que tu vas rester avec moi... juste encore un peu... Stay with me... Le silence s'étirait et s'étirait, les plongeant dans un monde parallèle où ils étaient déjà l'un contre l'autre. Eliott avait des flashbacks. Lorsqu'il l'avait vu de l'autre côté de la raille, ce regard intense et brûlant. Lorsque ses lèvres avaient enfin retrouver les siennes, ce soulagement sans fond. Lorsque ses mains avaient retrouver sa peau chaude sous ses doigts. Il entendait presque les soupires à ses oreilles. À voir le pouce frôler la lèvre de Silas, Eli entre-ouvrit la bouche pour dire quelque chose de dangereux, mais les bières arrivèrent pour couper la tension sexuelle. Le moment était terminé. Merde qu'il faisait chaud dans ce bar !

Le psychologue prit quelques gorgées de la boisson fraîche pour tenter de baisser sa température et pour regarder ailleurs, car il devait regarder ailleurs. Silas fut le premier à prendre la parole posant une question classique, mais il savait qu'il était en réalité véritablement curieux. Après tout, ils avaient pris des chemins différents sans l'autre et Eli se demandait tout autant comment avait été sa vie. Il y avait une partie de son histoire qu'il ignorait et ça lui était presque insupportable, car il voulait tout savoir à propos de lui. Maintenant, son compagnon s'expliquait comme s'il avait peur qu'on ne l'avait pas compris. Il glissa aussi un petit commentaire qui fit sourire sournoisement le psychologue. Il voulu se retenir se disant que c'était immature de répondre à ce sujet, mais l'adolescent en lui ne pu la laisser passer.

"Anyway, if there's gonna be a bed, it's gonna be mine."

Silas avait l'air presque gêné de manquer de naturel ce qui le rendait encore plus adorable. Eliott rigola joyeusement de ce petit malaise même s'il comprenait de quoi son vieil ami parlait. Tant de temps à se croiser sans échanger mot, puis en arriver à aujourd'hui où ils tentaient de faire conversation... c'était spécial. Cependant, Eli voulait montrer qu'il était de bonne foi.

"Works been good, yes. I finished second in my class when i was working 30 hours a week. It was hard, but i like it. It's about the puzzles..."

Des flashbacks lui revenaient encore. Une journée d'été. Une petite salle de lavage. La brise chaude qui souffle par la fenêtre.

"It's like the rubik's cube, do you remember ?"

Un peu absent, absorbé dans le souvenir d'autre fois, ses doigts jouaient distraitement avec la bière. Un lui plus jeune assit sur la laveuse qui tentait de terminer le cube multicolore alors que le jeune Silas terminait de programmer la sécheuse avant de l'observer.

"...I think it took me a week to understand it, but i never let it down, except..."

Trois mots s'échappaient des lèvres du jeune Silas et le jeune Eli s'arrachait enfin du jouet, surpris qu'on le fixe avant de sourire. Il s'était immiscé entre ses cuisses, lui avait retiré le cube des mains, puis l'avait embrassé avec cette chaude douceur, cet amour profond et infini.

Eliott revint peu à peu à lui en expirant bruyamment tentant de balayer ce passé où tout était simple. Il eut un sourire timide, puis il allait s'excuser d'avoir divagué avant de relever les yeux dans les siens. Il n'y avait rien à faire. Il ne pouvait pas rester concentré, il ne pouvait pas penser à autre chose. C'était impossible de rester assis face à lui et de simplement converser.

"Do you wanna finish your beer at my place ? We can walk."

Personnellement, il ne pensait même pas à amener sa boisson avec lui. Peut-être que pour une personne extérieure, cette invitation avait quelque chose de louche sans plus, mais Eli ne faisait référence qu'au côté louche justement. C'était à peine s'il pouvait se retenir de pousser tout ce qu'il y avait sur la table afin d'y monter éliminant toute distance entre eux. Il n'était pas un sauvage. Seulement, ses sentiments étaient si grands qu'ils allaient le faire exploser. Il devait le toucher, l'embrasser et tout le reste. Il était un drogué en manque de drogue et on lui agitait un sac de cocaïne sous le nez.  
Silas Lloyd
Silas Lloyd
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Sam 17 Juin - 20:52
stay with me.
Avec sincérité, Silas tentait de faire cette conversation un peu sérieusement, il essayait de s'y mettre alors que son corps et son esprit lui hurlaient de bouger, de faire quelque chose ; De ne plus simplement le regarder de ses yeux pseudo-calmes, de laisser la bête sortir, renverser cette foutue table et presser enfin son corps contre le sien. L'avant-goût auquel il avait eu droit cet avant-midi ne lui suffisait définitivement pas, ne satisfaisant guère ses envies profondes. Il le voulait, lui, lui et aucun autre, lui et ses longs cheveux dans lesquels il désirait passer ses doigts, sentir son visage près du sien et quelques mèches le caresser. Il voulait dévorer ses lèvres, sentir son cœur battre à nouveau comme Elle ne le ferait jamais battre même après cent ans passés ensemble.
Il faisait au mieux, cependant c'était difficile et la tension entre eux devenait de plus en plus palpable. Silas tentait de calmer le jeu, de paraître naturel, d'occuper ses pensées avec des bouts de conversation en évitant les évidents malaises, cependant... Ça ne tenait pas la route, tout ça. Ils le savaient, tous les deux.

La réplique d'Eliott par rapport à sa remarque maladroite le laissa quelque peu insatisfait, pour ne pas dire frustré. Il sentait ses doigts se crisper en douceur sur sa bière, imperceptiblement. "If there's gonna be a bed" et son esprit devait se battre contre ses envies de répondre "there will be a bed". Il ne voulait pas gâcher leurs efforts de paraître... normaux ? Juste deux vieux amis qui se rencontrent dans un bar... Rien de mal à ça et pourtant, ce n'était qu'un masque, un jeu un peu maladroit et malhabile pour masquer leurs réels désirs. Il voulait oublier sa fiancée, ne penser qu'à lui, le laisser envahir son esprit, son corps, ne sentir que son odeur. Il voulait que ce soit plus qu'un rêve un peu flou, que ce soit un souvenir lucide, pas comme toutes les fois où il pensait à lui lorsqu'il buvait, pas comme tous ces souvenirs qui lui paraissaient si lointains. Il voulait quelque chose de vif, de fort et puissant.

Sans qu'il n'ait répliqué quoi que ce soit, ayant préféré garder le silence et se repaître du sourire  quelque peu mesquin de son ancien amant, ce dernier avait finalement répondu à sa question sur son travail. Évidemment, tout allait pour le mieux, ce qui n'étonnait guère Silas ; Eliott avait toujours eu du talent là dedans, il avait toujours été doué dans ce domaine et il avait eu de la volonté dès le départ pour ses études.. Secrètement, Silas remercia le Ciel que son vis à vis ne tente pas de lui renvoyer sa question, car il aurait été bien embêté de devoir parler de Son expérience au travail. Après des études admirables à l'école de police, il n'avait suffit que de quelques années pour briser son mental, effacer sa bonne volonté et ses rêves de jeune policier. Il ne serait jamais superman.

« You did great. »

Sa voix trahissait un fond de fierté ; Il était heureux pour son ancien amant, sachant très bien qu'il avait mérité d'avoir au moins cela dans sa vie. Ça et tellement plus, cependant Silas ne pouvait se résoudre à lui souhaiter de réussir sa vie sentimentale et le reste. Pas sans lui. C'était égoïste et cruel, cependant il refusait d'imaginer Eliott heureux et serein dans des bras autres que les siens ; Il était le seul à pouvoir lui offrir cela... Du moins il voulait l'être, encore aujourd'hui.

Le souvenir énoncé prit quelques secondes à remonter dans la tête de Silas ; Ils partageaient ensemble tant de mémoire qu'il lui semblait impossible d'oublier, tant de souvenirs qui refusaient de quitter son esprit à tout jamais. Il aurait tant aimé être capable de le chasser de ses pensées une bonne fois pour toutes, de ne plus rêver à lui, de ne plus imaginer ses lèvres chaque fois qu'il embrassait une nouvelle personne, recherchant secrètement le goût qu'elles avaient et duquel il n'a jamais appris à se passer. Il aurait aimé, cependant il n'avait jamais eu suffisamment de volonté pour effacer tout cela. Il aurait été fou de perdre volontairement sa dernière part d'humanité.
Ce souvenir était chaud et doux, il arrivait encore à sentir la chaleur du soleil qui traversait la petite fenêtre de la salle de bain. Il se souvenait de ce foutu cube qu'Eliott refusait de lâcher, des regards qu'il posait sur lui discrètement et du sourire qu'il avait eu à cet instant précis. Son cœur se serra douloureusement, car il arrivait encore à se remémorer ses tendres pensées à l'égard de son amant lors de cette scène ; Il s'était rendu compte, une fois de plus, à quel point il l'aimait de tout son être, à quel point il était unique et merveilleux. Il avait senti son cœur léger et sa voix avait porté ses sentiments, sans secret ni tabou. Ils étaient si jeunes, tout était différent à l'époque, tout était plus doux et plus facile...

« I remember. »

Il se força à répondre pour s'extirper de ce souvenir qui risquait de le dévorer s'il n'en revenait pas. Sa réponse pouvait sembler froide, cependant il savait trop bien qu'Eliott avait dû voir dans ses yeux passer la nostalgie et quelques tendres pensées à son égard. Il prit ensuite une gorgée de a bière pour essayer de rafraîchir son esprit, car maintenant qu'il revenait à l'instant présent il se retrouvait à nouveau bien embêté avec le problème principal de cette soirée : Aucun des deux n'avait envie d'être dans un bar à discuter.

Puis, comme un miracle, comme s'il avait pu lire ses pensées, Eliott avait proposé la solution. C'était inespéré, car s'il ne l'avait pas fait Silas n'aurait certainement pas eu le courage de le faire avant un petit moment ; Il craignait beaucoup trop de tout foutre en l'air, de tout gâcher, de perdre cette chance inestimable de l'avoir près de lui un soir de plus. Il aurait été fou de risquer quoi que ce soit, mais son corps aurait fini par craquer, ses envies auraient pris le dessus à un moment ou un autre. Maintenant, là tout de suite, c'était bien mieux. Sa réponse fut quasiment instantanée.

« I don't want to finish my beer. Let's walk. »

Il se redressa un peu et sortit son porte feuille pour laisser assez d'argent sur la table pour leurs deux consommations pratiquement intouchées et un peu de pourboire. Il lâcha un faible "I got it" pour signifier à Eliott qu'il payait pour lui aussi, puis attrapait déjà sa veste pour l'enfiler sur ses épaules. Il savait bien que son ancien amant devait avoir - bien plus que lui même - les moyens de payer sa consommation, cependant c'était plus rapide pour lui de tirer un billet de sa poche et de tout payer plutôt que d'attendre qu'il en fasse lui aussi de même. Il se souvenait d'une époque où ils payaient naturellement l'un pour l'autre, s'offrant de petits sourires, s'embrouillant parfois gentiment pour savoir qui allait payer la pizza, le restaurant ou le cinéma ce soir là. C'était un souvenir de plus, gravé dans son esprit.

Il attendit ensuite qu'Eliott remette lui aussi sa veste, puis il prit le chemin vers la sortie du bar, poussant la porte d'une main avant de tourner le visage pour regarder par dessus son épaule et s'assurer de la présence rassurante du trentenaire derrière lui. Il était là et bien là ; Il n'allait pas disparaître, il n'allait pas s'envoler ni s'enfuir par la porte arrière du bar. Il le suivait et cette simple vision arracha un discret sourire à Silas ; Bien involontaire de sa part, incontrôlé, il avait eu ce même sourire bête qu'à l'époque de leur jeunesse. Ça n'avait duré qu'un millième de seconde, avant qu'il ne se détourne pour sortir.

La pluie avait cessé entre temps, cependant les nuages étaient toujours présents au dessus d'eux, voilant le ciel et les étoiles qu'ils n'auraient pas pu observer dans tous les cas à cause de toute la lumière de la ville. Silas rêvait, secrètement, de partir vivre en campagne, d'élever des chèvres en montagne ou dieu sait quoi, pour être un jour loin de toute cette effervescence et loin de ses problèmes, de la ville, des meurtres, des viols, des gamins qui se font frapper et de ces putes qui disparaissent parfois de leur coin de rue sans que personne ne le remarque. Personne sauf lui ? Il aurait tant aimé être aveugle comme tous les autres, ne pas devoir boire pour oublier, oublier son travail.. L'oublier lui.

Son regard se posa sur Eliott qui sortait en sa compagnie et il le laissa mener leur chemin, ne sachant pas où il vivait désormais. Il avait dit qu'ils pouvaient marcher alors ce ne devait pas être bien loin d'ici. Sans regrets il délaissa sa voiture derrière eux, se disant qu'il pourrait très bien la récupérer le lendemain. Le lendemain ? Merde. Il songeait déjà à l'idée de ne pas rentrer chez lui, de passer toute la nuit chez Eliott, alors qu'il savait à quel point c'était mal. Mal pour Elle, mal pour Lui, mal pour tout le monde et pourtant, il le désirait ardemment.
Il le suivit en silence, car là tout de suite il n'avait plus rien à dire. Plus de conversation à inventer, plus de questions à poser. En dehors du travail d'Eliott, le reste de sa vie, Silas préférait l'ignorer. L'idée de connaître ses relations lui créait plus de frustration qu'autre chose, pareil pour ses autres succès. Il préférait se concentrer sur l'instant présent, cette humidité dans l'air, leurs pas sur l'asphalte encore mouillée et, après deux coins de rue, le son du tonnerre qui grondait d'un peu trop près. Ce dernier fut très rapidement suivi par le retour d'une averse violente et soudaine, la pluie se mettant à tomber comme une douche un peu froide sur les deux hommes.

Silas eut alors un regard curieux vers Eliott, ne sachant pas s'il vivait encore loin ou s'il valait mieux retourner à leur voiture. Il hésita, un quart de seconde, la pluie ayant déjà aplati ses cheveux sur son crâne, coulant sur son visage... Puis un petit sourire se dessina sur ses lèvres ; L'insouciance avait bon goût, en sa compagnie, il voulait s'imaginer, juste une minute, qu'ils étaient encore jeunes et fous.

« Let's run ! »
Eliott Clarke
Eliott Clarke
Psychologue
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Dim 18 Juin - 7:12

Heureusement qu'il avait répondu pour les tirés tout deux de leur transe. Le souvenir de cette journée d'été était aussi doux que douloureux après tout. Eliott n'avait pas eu envie de terminé sa phrase de toute manière, car il ne fallait pas dire de tels mots à voix haute, pas en cet instant. Il avait peur que s'il insinuait leur vie sexuelle du passé, tout le cadre passerait par la fenêtre. Il se devait d'être posé et presque professionnel, non ? En publique, dans un bar, sauter à la bouche de l'autre n'était pas bien vu, toléré, mais pas bien vu. Puis, il désirait de l'intimité. Il voulait qu'ils ne soient que tout deux, sans regard indiscret, sans témoin. Ainsi, Eli échappa un petit sourire en entendant la réponse à son invitation. Il aurait menti s'il avait dit être sûr de sa proposition. Silas aurait pu être le meilleur des deux, mais Eli remerciait le ciel que ce ne soit pas le cas. Il aurait pu refuser émiettant le cœur du psychologue qui s'était ouvert de tout son espoir. Il aurait pu regarder son alliance, se laisser engloutir par la culpabilité et dire non, mais il avait préféré l'oublié. Bonne idée. Parce que Eliott ne pensait pas pouvoir se retenir encore bien longtemps.

Il n'était pas le seul à être impatient. Silas semblait l'être autant sinon encore plus en sortant l'argent, puis en enfilant sa veste. Il en était impressionné et franchement un peu plus excité. Voir l'homme qu'il désirait se dépêcher autant pour être auprès de lui était presque émouvant. Il se sentait rajeunir, redevenir adolescent, quand ils le faisaient partout et à toutes heures du jour. Il prit donc en vitesse son manteau et suivit le policier dehors où l'air était encore humide. La pluie avait cessée, mais on entendait encore le tonnerre gronder si près. Une journée parfaite pour commettre le crime parfait. Eli marchait d'un pas assuré comptant presque les quelques mètres qui les séparaient d'un endroit sombre et silencieux qui n'attendait qu'eux. Ses mains dans les poches se tenaient serrées à poing fermé sachant qu'on n'entrelaçait pas nos doigts à trente ans, surtout lorsqu'on mourrait d'amour en secret. C'était encore ces souvenirs qui refaisaient surface sans arrêt le frappant du même coup de puissantes vagues de chaleur résonnant à chaque battement de cœur. L'un marchant à côté de l'autre, sans se presser, se racontant des conneries en rentrant de l'école et sans le savoir, leur main se heurte une fois, deux fois avant de se lier. Une autre aiguille allait retrouver ses consœurs. Non, il en avait marre d'avoir mal, de penser au mal. Il était avec lui, maintenant et il ne devait pas en perdre une miette.

Soudain, un éclair déchira le ciel suivit de très près de l'orchestre de tambours et la pluie fut relâchée à nouveau avec force. Eliott lâcha un juron sous la surprise de l'eau glacée qui s'infiltrait partout imbibant déjà la moitié de son haut et de sa veste. Il aurait demandé de prendre la voiture s'ils n'étaient pas aussi proche de son chez lui. Lisant dans ses pensées, Silas lui proposa de finir le chemin à la course. Sur le coup, en tant qu'adulte, le psychologue regarda son ami avec un air surpris. "Really ?" Des adultes qui courent dans la rue et puis quoi encore. Il était respectable, fallait pas exagérer. Cependant, à voir Silas amusé, Eli se laissa emporter dans la folie. Il lui sourit et lui fit signe de le suivre avant de prendre les jambes à son cou. On aurait dis un vrai couple d'adolescent qui allait se réfugier sous un toit pour y échanger un doux baiser chaste. Très classique et charmante comme image, mais quand on ne voulait pas tomber malade, fallait succomber. C'était amusant, libérateur, enfantin, bon. Silas restait à sa hauteur, mais il était clair que ce n'était que parce qu'il ne savait pas le chemin sinon il l'aurait déjà dépassé. Il était policier quand même !

"Here, here, here !" lança Eliott en ralentissant.

Il déverrouilla sans perdre de temps et entra. La porte donnait sur un escalier qui montait au deuxième étage de l'immeuble. Enfin à l'abris ! Il n'attendit pas Silas pour s'engager dans les marches, car il ne voulait pas que Chaplin, son chat noir et blanc, se sauve à la première opportunité. En ouvrant la seconde porte, Eli écarta avec précaution l'animal de son pied, puis alla aussitôt lui offrir à manger pour l'occuper. "There ya go..." expira-t-il en caressant Chaplin ronronnant.

Eliott se redressa alors et se tourna vers Silas. Un Silas. Trempé, hors d'haleine, dans son entrée, dans son appartement silencieux, sombre, à eux seuls. Il avait soudainement de la difficulté à respirer. Il ne trouvait pas son air. Il était assourdi par les battements de son propre coeur. Pourtant, il était bien, ensorcelé par ses yeux dans les siens. Il s'approcha lentement de lui ne sachant quoi faire comme faire. Voulait-il boire avant ? Manger ? Parler ? Eli n'arrivait même pas à réfléchir.

"You're... You're wet. You..."

Il arriva enfin face à lui, assez près pour ressentir la chaleur de sa peau traverser le froid de la pluie qui les couvrait, assez près pour que son haleine haletante se mêla à la sienne. Il leva une main vers son visage et vint avec lenteur effleurer sa joue doigt après doigt terminant par son pouce sur ses lèvres. Sa peau était encore chaude, mais sa propre main était glacée, Eli ne s'en rendait compte que maintenant.

"... I'm cold..."
Silas Lloyd
Silas Lloyd
Policier
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Dim 25 Juin - 21:28
stay with me.
Sur le coup, Eliott avait semblé hésiter, surpris par sa proposition, mettant un certain temps à comprendre qu'il était plus que sérieux et que c'était ce qu'il voulait. Courir sous la pluie, courir avec lui. Il n'aurait jamais proposé à Charlie de s'enfuir de l'orage à toutes jambes, pour rejoindre au plus vite son appartement et lui faire l'amour passionnément. Il n'y avait rien de tout ça avec elle, rien de tout ça avec qui que ce soit d'autre. C'était Lui et seulement Lui. Ça n'avait jamais été quelqu'un d'autre et ça ne le serait jamais. Il avait ce sourire un peu idiot au visage, attendant que son ancien amant accepte la réalité et lui sourisse en retour. Il trouvait encore son visage aussi craquant que la première fois qu'il l'avait vu sourire, son cœur ratant un battement, heureux d'avoir proposé cette folle idée.
Ainsi, ils se mirent à courir, Silas restant cependant au niveau d'Eliott, la course lui paraissant presque comme un trot léger. Toute cette folie l'amusait, d'un coup il se sentait revivre, comme si son cœur reprenait des couleurs qu'il avait depuis trop longtemps perdues. Même l'air humide qu'il respirait lui semblait différent avec Eliott près de lui. Ce dernier lança alors soudainement qu'ils arrivaient à leur destination et il se rua sur la porte de l'immeuble pour la déverrouiller. Silas le suivit, riant un peu au travers de son souffle rauque, le voyant détaler dans les escaliers sans l'attendre. Alors, il lui emboîta le pas, se tenant à la rampe d'escalier, plus fatigué par son rire que par la course. Il n'aurait su décrire la profondeur de son sentiment à cet instant, comme une dose pure de plaisir, de joie, quelque chose de vrai, de précieux et rare.

Quelques secondes après Eliott, il pénétra dans l'appartement, refermant doucement la porte derrière lui, s'y adossant un bref instant. Il pouvait observer devant lui celui qu'il avait tant aimé se relever, laissant derrière lui un chat ronronnant et visiblement très heureux de pouvoir s'empiffrer. Silas ne pu s'empêcher de se dire que le compagnon de vie d'Eliott était bien plus agréable à découvrir que sa compagne de vie à lui ; Charlie. Il aurait soudainement voulu qu'elle ne soit plus qu'un chat, pas sa fiancée, pas sa future femme, pas son nouveau pilier, sa meilleure amie... Non, juste un chat. Pour qu'il puisse prendre sa place, pour qu'il n'ait plus à voir son alliance. Cette pensée était dure, un peu cruelle, mais elle était vraie.

La pluie tombait avant tant de force qu'il était désormais trempé. Au milieu de l'entrée il pouvait observer ses vêtements goutter au sol, imbibés d'eau un peu froide, mais pas assez pour refroidir sa peau brûlante. Il laissa Eliott s'approcher alors qu'il reprenait une respiration plus normale, son souffle rauque redevenant silencieux, alors qu'il profitait de la proximité de son ancien amant quelques instants encore. C'était le calme avant la tempête. Il ne disait rien, ne bougeait pas, mais son regard brûlait le sien, gorgé de désir et d'un coup, à ses dernières paroles, il avait craqué.
Happant la nuque du psychologue, il l'avait soudainement embrassé longuement, langoureusement, resserrant ses doigts sur l'arrière de son crâne dans les longs cheveux qu'il reconnaissait si bien pour qu'il ne puisse que subir l'assaut de ses lèvres. De toute manière, il ne fuirait certainement pas et Silas le savait, mais sa poigne n'en était pas moins ferme. C'était soudain et violent, trahissant une possessivité maladive, une envie égoïste qu'il lui appartienne pour cette nuit du moins.

Une jambe s’immisça entre les siennes pour le faire lentement reculer contre le mur, mais l'impatience était toujours maître de son être alors il happa de sa main libre la taille de son amant, le poussant violemment contre le mur le plus proche. Il l'avait plaqué sans douceur, mais sans pour autant chercher à lui faire mal, ne quittant ses lèvres qu'une brève seconde avant d'y revenir avec plus de voracité encore. Il n'aurait pas froid longtemps, malgré leurs vêtements glacés, malgré sa peau froide, il était là pour le réchauffer. Ses mains étaient chaudes, tout comme ses lèvres, tout comme son regard mi-clos alors qu'il reculait un peu le visage pour pouvoir se concentrer à lui arracher son haut. S'il avait pu, il l'aurait déchiré de sur sa peau, il n'aurait pas hésité à le mettre à nu de la plus sauvage des manières, pourtant il devait retenir ses gestes, repoussant sa veste sur ses épaules, attaquant son haut qu'il souleva, voulant simplement le faire passer au dessus de sa tête.
Tout ce qu'il voulait, c'était sa peau, sentir celle-ci sous ses doigts, pouvoir dévorer chaque parcelle de son corps de baisers brûlants et voraces. Pourtant, le tissu mouillé lui posait problème, tel un obstacle sur sa route, alors il se contenta de laisser le haut remonté, passant ses mains sur son torse et son ventre désormais nus, puis sur ses hanches, plaquant à nouveau son corps contre le sien. Il avait pu entendre d'un coup son dos cogner encore un peu plus contre le mur, mais il n'était plus en contrôle. Pas en sa présence, pas avec lui. Le contrôle c'était surfait de toute manière. La passion avait bien meilleur goût.

Ayant abandonné l'idée de lui retirer son haut, il était aussitôt revenu dévorer ses lèvres, l'embrassant fougueusement, mordant un instant sa lèvre avant qu'il n'y repose les siennes, sa langue partant à la recherche de sa jumelle. Il y avait eu comme une réaction chimique lorsqu'Eliott s'était approché de lui, lorsqu'il avait posé sa main sur sa joue et lorsque leurs souffles s'étaient mélangés. Comme si là, tous les éléments étaient réunis et que le résultat était une explosion. Supernova. Quelque chose d'énorme et d'impossible à arrêter, quelque chose d'incontrôlable qui leur échappait à tous les deux. C'était, du moins, ainsi que Silas ressentait les choses.
Ça avait toujours été le cas, même à l'époque, même il y a toutes ces années lorsqu'ils n'étaient encore que deux post-adolescents amoureux et passionnés. Ça avait toujours été aussi fort, mais après des années sans se voir, sans se toucher ni même se parler, ce sentiment lui paraissait plus fort encore.

Même s'il avait voulu y résister, il n'en aurait certainement pas été capable. Il n'aurait pas su ni comment faire, ni pourquoi le faire. En cet instant, il ne voyait aucune raison de se retenir, aucune raison de lui dire non, de ne pas céder, de réfreiner ses pulsions. Charlie ? Charlie n'était plus rien dans son esprit embrouillé, il n'y voyait plus qu'Eliott, sa peau, ses lèvres, sa voix qu'il voulait désormais entendre gémir, geindre son nom et se briser dans un cri trop fort. Lui, seulement Lui, tout entier.

Il n'y avait plus de paroles, plus de mots. Il n'avait plus rien à dire, plus envie de parler, pas envie de quitter ses lèvres pour prononcer de futiles mots. Sa fougue et sa passion parlaient pour lui, alors que ses mains serraient le corps de son amant contre le sien, descendant ensuite repousser son pantalon alourdi par la pluie. Il s'arrêta à mi-chemin, le vêtement descendu un peu sur ses fesses et jusqu'à la base de son sexe, remontant ses mains pour caresser ses hanches nues, essayant de se calmer, de ralentir pour ne pas brûler trop vite ; Profiter.

« You can't be cold when I'm around, Eli. »

Ça voulait dire tellement plus que juste son corps, que juste sa peau. Il ne pouvait pas avoir froid physiquement avec un corps aussi brûlant contre le sien, certes, mais pas que ça. Il ne pouvait pas avoir froid dans son être avec une passion aussi incandescente, il ne pouvait pas avoir froid dans son cœur avec un amour fait de passion. Ce n'était pas un secret ni pour Silas, ni pour Eliott. Le dire à voix haute n'était que la verbalisation de l'évidence, pour la rendre encore plus réelle.
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