Avdotia V. Iova
Nom : Iova. Prénoms : Avdotia Vea. Son second prénom se prononce Vii. Âge : Fêtera ses 20 ans en Décembre. Pensez aux cadeaux… Sexe : Féminin. Nationalité : Russe. Orientation sexuelle : Pansexuelle. Les hommes, les femmes… Ça a peu d'importance, du moment que la personne est quelqu'un de bien. Situation amoureuse : Célibataire.
| Groupe : Étudiants. Logement : Un petit appartement dans la cité étudiante pour une collocation. :3 Année : Sciences Humaines (Psychologie). Professeur de Violon à ses heures perdues. Options : Aucune. Avatar : Prussia (Female) de Hetalia. |
You see me but you don't know me
La môme laisse ses jambes danser au-dessus du vide. Ses talons épais cliquètent, au rythme de ses pas. Et, silencieusement, Avdotia tombe. Son corps malingre dégringole, happé par les bras d’une passion angélique. Dévoré par le chant d’un violon désaccordé.
Silencieusement, la Russe vibre de toute son âme. Les jolies berceuses sont récompensées par des sourires ravissants. Les fausses notes, par des grimaces délicates qui froissent ses traits. Avdotia est mignonne, selon les dires. Adorable, sûrement.
Elle-même n’éprouve rien en observant son reflet. Seulement de l’indifférence. Peut-être du dégoût, à lire les marques d’un passé houleux qui détonnent sur sa peau nacrée. Des cicatrices, laides et brunâtres, qui déchirent sa joue droite.
Un vieux trophée. Un souvenir ancien. Fade. Disgracieux. A l’image de ses manières. Peut-être à celle de sa capacité à communiquer. Atteinte d’un mal millénaire, nommé solitude, Avdotia semble continuellement détachée. Visiblement plongée dans ses pensées. Elle vous écoute, et l’instant d’après, a oublié. Son intérêt a fané. Votre conversation n’attisait guère sa curiosité, et son esprit angoissé cherche déjà une autre distraction.
C’est un besoin. Une compulsion.
Celle d’être occupée. Lorsque ses phalanges abîmées ne trouvent aucun violon à malmener, ses goûts l’enferment entre les étagères poussiéreuses d’une bibliothèque. Ses amours vont aux auteurs désuets, et ses rêves sont hantés par les personnages qui vivent ces trépidantes aventures. Les yeux clos, Avdotia s’abandonne quelques instants au bonheur fébrile de songer. De sombrer dans ces états secondaires où, silencieusement, son corps redevient celui d’une enfant.
Celui qui apparaissait sur les scènes de la toute Russie, armée de son instrument d’ébène, d’érable et de buis. Accompagnée de son précieux Marquis.
Des années durant, celui qui ne chante qu’une fois mort a été son seul compagnon. Le seul à entendre ses sanglots. Vea l’emmène sur tous ses déplacements. Certains trouvent ça étrange. Avdotia préfère penser que c’est sa manière d’être protégée. Quelques uns disent que posséder une arme est sécuritaire. Pour la môme aux cheveux cendrés, le Marquis représente cela. Il est, même inanimé, un membre de son clan. Plus précieux que les siens, en omettant son frère. Il représente son équilibre. Tout ce qui, immuable, n’a pas changé depuis son enfance.
Avdotia a peur du temps qui défile. Est terrifiée par son corps qui se transforme au fil des saisons. Par ces hanches qui se sont élargies, à peine entrée dans l’adolescence. Par ces jambes qui se sont affinées, puis galbées. Par ces doigts longs, aux ongles coupés courts. Par cette crinière pâle, qui encadre un visage délicat.
Par cette garde-robe, qui s’est vue adaptée. Ses goûts ont évolué. Adieu les robes légères, idéales pour flâner toute la journée dans les couloirs du manoir. Ses chemises épousent ses formes discrètes. Présentes sans être opulentes. Les shorts relativement courts mettent en valeur ses gambettes assez longues pour lui permettre de mesurer son mètre soixante-dix, campée sur des cuissardes. Et, tâches qui intriguent, il y a ses gants. Noirs, qui couvrent intégralement ses mains malmenées par des années de pratique intensive de son instrument.
Et, quelque part dans ce portrait, une jeune femme apprend à grandir. Tente de devenir une adulte responsable, en poignardant sa maladresse. En tuant sa timidité maladive, sa peur de l’inconnu et ses lubies étranges. En s’inventant maniaque, plutôt que bordélique. En se pressant à la rencontre des autres, plutôt que s’enterrer dans des écrits qui dépeignent des vies palpitantes.
Every life begins with a breath
Avdotia. Avdotia est née, comme tous les enfants, d’une mère et d’un père. Les siens n’ont pas été les meilleurs. Ils n’ont probablement pas été les pires. Ils étaient quelconques. Ils étaient pédants. Ils étaient merveilleux. De fabuleux connards.
Du moins, c’était ainsi que les oncles, tantes et cousins les qualifiaient.
Des parents, donc. Ils se haïssaient. Clairement. Ouvertement. Ils guerroyaient, et baisaient pour remplir les devoirs conjugaux. Ils s’aimaient, aussi. Sûrement. Entre deux verres.
Vea - la mère - ne voulait pas d’enfants. Elle était de ces femmes oubliées par les envies de maternité. De ces femmes qui refusaient de voir leurs corps divins terrassés par les vergetures, les nausées et les seins gonflés. De ces créatures qui, simplement, ne voyaient pas l’intérêt d’offrir une aberration de plus à ce monde déjà rongé. Son mari comprenait.
Vaguement. Du moins, il essayait.
Quelques années plus tard, par un miracle qui ne saurait être cité, les gênes Iov prospéraient. Horrifiée, Vea portait des enfants. Mortifiée, elle observait son corps changer. Sept mois. Des mômes prématurés. Ils naissaient aux dernières lueurs de décembre. Ils étaient frêles. Ils étaient jumeaux, et incroyablement clairs. Un garçon, l’aîné. Une fille, vulnérable et fragile.
Andrej et Avdotia.
Ils s’adoraient. Ils s’aimaient, à la manière de deux êtres jetés dans une même cage. Piégés entre deux parents qui se brisaient davantage. Ils grandissaient. Ils tentaient, du moins, de se construire. Ils s’instruisaient. Ils se cachaient, et jouaient. Ils percevaient les hurlements, atténués par les murs d’un vieux manoir. Ils riaient, en laissant les larmes s’écraser sur les doigts qui les chassaient.
Puis, les jumeaux devinrent orphelins. Orphelins d’une mère dépressive qui se soûlait. Elle buvait. Fumait, dès le matin, et recommençait à siroter sa vodka insipide. Inlassablement. Jusqu’à sombrer dans son coma brumeux. Jusqu’à s’endormir, les lèvres entrouvertes.
C’était l’anniversaire des jumeaux. Un trente-et-un décembre, à minuit. Ils avaient six ans. Ils avaient hâte de le crier. Ils avaient envie que leur mère soit là, aussi. Ils avaient été frapper à sa porte. Ils avaient patienté. Ils s’étaient questionnés. « Peut-être que Mama’ ne nous aime pas. » ; « Peut-être que si nous n’étions pas nés, ce serait différent. »
Silencieusement, ils pleuraient. Puis, le néant. Le hurlement d’une sirène, les lueurs assassines des gyrophares dans la nuit, et d’énièmes cris. Ceux d’un homme qui désespère de voir sa femme partir. Dans les bras de Morphée, Madame s’était éteinte. Semblable à l’une de ces bougies que les enfants allumaient pour s’amuser, sur les gâteaux.
Et, le lendemain, Avdotia recevait un nouveau prénom. Comme s’il illustrait un hommage posthume à cette mère qui n’en avait pas été une. Pas vraiment.
Pas de celles qui offrent des cadeaux aux anniversaires. Pas de celles qui préfèrent être présentes aux bains des mômes, pour veiller. Pas de celles qui les déposent à l’école, le matin. Pas de celles qui se lèvent en première, pour préparer un fastueux petit-déjeuner.
Avdotia Vea.
Comme si, dans sa profonde rancœur aux enfants qui avaient tuer sa précieuse épouse, le père avait cherché à marquer la cadette à vie.
Les années passaient. Avdotia brillait. Les jumeaux se scindaient. Ses doigts s’usaient sur les cordes d’un violon. Ses progrès, fulgurants, promettaient le meilleur. La môme était reçue au conservatoire à six ans. A sept, la Russe donnait sa première représentation.
Elle enchaînait.
Bientôt, déscolarisée pour exprimer son art, ses leçons étaient organisées à domicile. Cloîtrée. Enfermée. Les doigts bandés, pour préserver son don intact. Son cœur, malmené par l’isolement.
Andrej s’éloignait. Elle l’enviait. Il possédait des amis qu’elle désirait. Il commettait des écarts. Il volait, parfois. Ses erreurs étaient pardonnées. Pas les siennes. L’archet dérapait, les réprimandes s’accumulaient. Une corde cédait, la gifle résonnait.
A treize ans, Avdotia exprimait son mal-être. Réfugiée dans ses livres, dans ses partitions et ses rêves, quelques repas étaient oubliés. Puis, de plus en plus. Elle maigrissait. Elle s’auto-détruisait.
Lorsque les jumeaux fêtèrent leur quinzième année, Vladimir disparaissait. Emporté par une maladie qu’il ne soupçonnait pas. Il laissait deux mômes terrifiés dans son sillage. Ils étaient confiés, quelques minutes après que leur géniteur ait expulsé son dernier souffle, à un proche parent.
Et, à l’aube de sa seizième année, l’adolescente eut son visage en horreur. Munie d’une lame arrachée à un rasoir, ses doigts laminèrent sa peau laiteuse. Ils y tracèrent des sillons profonds. Des larmes dégueulaient, mêlées aux perles sanguines qui échouaient sur les serviettes. Quelques coupures sous les yeux.
Tuée par la rage.
Pour se départir de cette colère, un énième sillon fut tracé. Il barrait sa joue droite. Profond. Celui-ci, demeurerait. Une cicatrice disgracieuse qui abîmait cette beauté, héritée d’une mère oubliée.
Andrej rentrait. Il se souvenait du suicide de sa mère. Il se rappelait toutes ces horreurs qui étaient dessinées sur les membres de sa génitrice et maculait les draps d’un sang sec.
Avdotia s’apaisait. Parce qu’il promettait de s’occuper de « tout ».
Il avait raison. Un mois après, pour abandonner toutes ses souffrances et combler les vides de son palpitant, l’adolescente et son frère quittaient la Russie. Ils s’éloignaient, animés par l’envie de recommencer. De reprendre à zéro. Ils intégraient Millenium Earl sur les conseils d'un cousin qui y était lui-même scolarisé, piochant dans l’important héritage. Ils dilapidaient l’argent, avec parcimonie sûrement et la complicité d’une tante qui les adorait.
Quelques années s’écoulaient. Plus réelles. Visiblement pleines. Comblées par ces quelques paroles échangées avec des camarades. Rendues intéressantes par des nouveautés. Quelques mois avant sa vingtième année, Avdotia respirait pour la première fois.
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