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"J'ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure." Hippolyte Adolphe Taine

Eugène Swanson
Eugène Swanson
Professeur de philosophie
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Dim 8 Nov - 13:26




« Il suffit de croiser son regard avec celui d'un chat pour mesurer la profondeur des énigmes que chaque paillette de ses yeux pose aux braves humains que nous sommes. »

Jacques Laurent



Ce n’étaient pas mes yeux qui, actuellement, regardaient la petite foule qui s’était rassemblée en ce soir du 31 octobre pour fêter ensemble cette fête que l’on appelait communément Halloween. Seuls mes autres sens me permettaient de distinguer ce qui se passait autour de moi. La musique bien trop forte néanmoins me faisait légèrement mal aux tympans, raison pour laquelle je m’étais reclus dans un coin, tenant dans ma main un grand verre de lait. Ce choix de boisson assez particulier n’avait pour raison d’être que de correspondre à mon déguisement puisque je me retrouvais à une soirée costumée organisée par plusieurs collègues et même quelques jeunes de l’université. Je m’étais donc affublé de deux mignonnes oreilles de chat sur mes cheveux bancs et d’une queue accrochée dans mon dos qui pendait derrière moi alors que je m’adossais au mur qui s’offrait à moi. J’entendais les rires, les exclamations, les tentatives de chants  de ceux qui déjà avaient un peu forcé sur la boisson, les bruits des verres qui se rencontraient, des pieds qui martelaient le sol d’une piste de dance improvisée, les bavardages…toute la joie et l’euphorie que je pouvais percevoir et qui me donnait ce sourire aux coins des lèvres. Je n’étais pas particulièrement à l’aise dans ce genre de rassemblement, mais il était assez revigorant de se dire que le monde savait toujours profiter de la vie et s’amuser.

« Le bonheur c’est comme un chat, si vous essayez de le cajoler, il vous fuit, si vous ne vous occupez pas de lui, il vient se frotter contre vos jambes et saute sur vos genoux. »
Robertson Davies

- Eugène, qu’est-ce que tu fais là, viens profiter un peu, tu sais danser non ?

Je reconnais là la voix d’un professeur avec qui j’avais eu le loisir de discuter plusieurs fois dans notre salle commune. Je lui offre un sourire en espérant tourner mon visage dans la bonne direction alors que de nombreux bruits parasites perturbent mes sens.

- Oh, je serais un piètre danseur, je préférerais ne pas tomber au milieu de la piste.

- Tu n’as qu’à te trouver une jolie minette qui te guidera, haha !

Mon sourire se fait un peu plus gêné. Il me semble que je ferais mieux de lui avouer que je n’étais pas vraiment intéressé par la gente féminine, comme toute personne en général puisque je n’étais pas ici pour trouver une âme sœur. J’allais alors lui faire part de mon orientation lorsqu’un cri lancé dans ma direction me coupa.

«  Hé M’sieur, tenez ! »

Sans comprendre ce qui se passait, je sentis alors quelque chose frapper contre mon torse et levais les bras subitement pour récupérer la petite forme dont je n’arrivais à déterminer la nature et qui venait d’être lancé sur moi.

- Qu’est-ce donc ?


Un nouveau cri me parvenant de loin me donna la réponse avant que cette personne que je n’avais pas reconnue ne prenne la fuite.

«  De l’herbe à chat ! »

J’entendais ses bruits de pas précipités se fondre dans ceux des danseurs, et, curieux, je relevais ma main vers mon nez pour respirer cette odeur particulière.

-…De l’herbe à chat ?

Soudain, mon nez entier me picota et je me mis à éternuer avec violence, ne sachant m’arrêter. Sans le vouloir, je perdais quelque peu l’équilibre et m’affalais contre le mur, me sentant étrange. Je fermais sans me rendre compte mes paupières  et m’accroupissais, perdant la notion des choses que m’entouraient. Puis soudain, mes paupières se rouvrirent et...

J’étais devenu un chat.

Vous croyez à des mots de folie et pourtant, je me retrouvais sous la forme d’un matou au pelage blanc comme la neige, au milieu de cet environnement sombre et rempli d’humains qui ne me remarquaient pas. C’était impossible. Il n’y avait aucune explication. Quelle sorte de magie agissait là ? Je ne le savais point. Mais plus que de me surprendre par cette apparence, un autre fait provoquait en moi un étonnement fait de stupeur.

Je voyais.

La pièce avait beau être obscure, je ne me trompais pas. Je distinguais en détail les silhouettes gigantesques, les lumières de couleurs qui balayaient la place de leur éclat, tournoyant dans un rythme infernal, les murs, les plafonds, les objets abandonnés au sol… Tout,
je voyais tout.

Une sorte de panique s’empara de moi. Je ne comprenais plus rien, tout se mélangeait, se renversait…Je me surpris à fuir sans savoir où ma course me guidait.


« J’aime dans le chat cette indifférence avec laquelle il passe des salons à ses gouttières natales. »
Chateaubriand


Plus tard me voilà perché en haut d’un toit, ma queue ramenée autour de mes pattes, admirant l’étendue qui s’offrait à moi. Toutes ces petites lumières allumées çà et là dans la nuit véhiculaient une vision fantastique de Londres à l’heure où toutes les âmes se reposent. Je n’aurais jamais cru revoir un jour un tel spectacle de ma vie. Si mes yeux de chat l’auraient permis, peut-être aurais-je versé une larme face à cette vue improbable qui signifiait tant pour moi. Je restais alors là, figé dans l’admiration, oubliant le temps, oubliant le vent venant caresser ma fourrure, seul le paysage ayant désormais une importance alors qu’il se gravait au fond de ma rétine rosée.

« L’idée du calme se trouve dans un chat assis. »
Jules Renard


Lorsque les premières lueurs du jour apparurent à l’horizon, étalant dans le ciel leurs couleurs magistrales comme un peintre l’aurait fait sur un tableau, une envie folle me prit soudain. De mes pates agiles je soulevais finalement la croupe et me mis en marche, en équilibre sur les tuiles, sautant de toits en toits. Il me semblait connaître la ville alors que je ne l’avais jamais vu réellement, encore moins de ces hauteurs. Pourtant mon instinct semblait me guider, plus sûr que jamais.
J’arrivais alors devant un immeuble, cherchant la fenêtre située au dernier étage  et qui par chance était entrouverte. Après plusieurs bonds et quelques prises de risque, mes coussinets finirent par pousser la vitre pour me laisser entrer.  La lumière était encore faible mais grâce à ma vision de nyctalope j’y voyais très clairement. D’un petit saut léger, je ratterris sur le sol, frayant mon chemin vers le lit qui se trouvait là et bondissais délicatement sur les draps. Allongée, une silhouette endormie ne remarquait point ma présence. Je marchais doucement à ses côtés, me dirigeant vers son visage assoupi pour l’admirer…
Cela faisait si longtemps…
Sans que je ne m’en rende compte, un bruit vint émaner de mon corps, calme et apaisant.

« Le ronronnement est le sourire du chat. »

Hector Biancotti

Mon bout du museau légèrement mouillé vint frotter sa joue avant que ma tête ne vienne se nicher dans le creux de son cou, le reste de mon corps se mettant en boule contre lui, recherchant sa chaleur. Puisses-tu me laisser reposer là un instant si cela ne te gêne point. Si de ma vie je devais rester sous cette forme pour demeurer à tes côtés, alors ce serait le plus beau cadeau que l’on m’ait offert. J’ai déjà reçu le sublime présent de pouvoir te détailler une nouvelle fois de mon regard.
Laisse-moi m'allonger là jusqu'à ce que ton rêve prenne fin...je ne demande rien de plus que de chérir ta présence. 

« Quel plus beau cadeau que l’amour d’un chat. »
Charles Dickens




-C’qu’il est lourd !

-On voit bien que t’as jamais porté un poids mort toi !
-Mais qu’est-ce qui lui est arrivé pour qu’il s’effondre comme ça, il n’a même pas bu une goutte d’alcool ?
- Je crois qu’un élève lui a envoyé quelque chose.
- Tu parles de ça ?
- Je ne m’y connais pas mais a sent la drogue hallucinogène à plein nez…
- C’est pas vrai…
- Bon aidez-moi, on va aller l’allonger.
- hé vous avez remarqué ?
- Quoi ?
- Son sourire…
-…
- Il a l’air apaisé.
- On espère au moins qu'il fasse un beau rêve...


***



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» C'est pas pour moi le mal de vivre, c'est beaucoup trop raffiné.

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