Ses yeux lui donnent un air vulnérable. Elle a le regard d'un enfant égaré. Ses petites lèvres sont souvent serrées, exprimant une grimace, comme si elle était sur le point de pleurer. Ses cheveux qu'elle garde toujours courts sont totalement négligés. Elle s'habille avec des hauts très larges et souvent sombres. Ses jeans donnent toujours l'impression qu'ils sont sur le point de tomber. Elle a une taille élancée,  elle mesure un bon mètre 70, ce qui fait qu'on ne l’impressionne pas facilement, et pour cause son caractère n'a rien à voir avec son physique de chat de gouttière.
Nihel est en quelque sorte un diablotin coincé dans le corps d'un ange. Jeune fille farouche , intimidante et par moments intraitable. On ne sait jamais exactement à quoi s'attendre avec elle... Ce n’est pas une chose simple de l’aborder, encore moins de l’apprivoiser. Il y a comme un gros ras-le-bol dans l'expression de son visage qu'elle ne cherche pas à dissimuler.
Nihel peut être d’une incroyable complexité émotionnelle. L'ennui, la mélancolie sont plaqués sur son visage... Et pourtant, elle peut parfois s'animer, se passionner pour une discussion et oublier qu'elle est une personne triste. Elle a un rythme de paroles survolté, un côté délicieusement rock ´n' roll.

Elle adore son stage et son blog où elle publie assez régulièrement des notes, des impressions personnelles.
Ce qu'elle déteste par-dessus tout  c'est les retrouvailles avec sa famille, c'est à chaque fois épuisant.  

 La famille, c'est pas son truc. A cause de ses parents, évidemment. Ils ont toujours été tellement préoccupés par leur personne, par leur travail, par leur vie sentimentale en dehors de leur relation conjugale.... au point où ils en étaient arrivés à oublier son existence, ou à feindre de l'ignorer.
On croit toujours que les enfants qui n'ont pas de frère et de sœur sont le centre de toutes les attentions, mais pour elle, ça a été totalement différent.... peut-être parce qu'elle avait été très calme, très sage, qu'elle ne réclamait jamais rien et qu'elle restait souvent silencieuse. Elle se demandait parfois si elle n'avait pas été qu'un simple accident. Bien sûr, elle n'oserait jamais poser la question à ses parents, ça les gênerait, et puis, elle devait se l'avouer, elle craignait leur réponse...
Par contre, on n'a jamais cessé de lui raconter, sans qu'elle demande quoi que ce soit, qu'ils auraient du être des jumeaux à la base, le lui répétant continuellement, comme un reproche... Oui, ils étaient des jumeaux dans le ventre de leur mère. Un frère ou une sœur, elle ne savait pas. Mais il/elle était mort alors qu'il n'était qu'un fœtus, lors du premier trimestre de la grossesse, ce qu'on appelle une fausse couche, alors est-ce qu'avait de l'importance ?Il semblerait que oui pour ses parents, comme si elle en était responsable... Pourtant, ils étaient tous les deux médecins, tous les deux devaient savoir que pour une femme avancée dans l'âge, la grossesse comportait des risques...
Ils avaient été comme pressés de la voir grandir, lui achetant des jouets qui n'étaient pas encore pour son âge, et des vêtements qui étaient en réalité trop grands pour elle. Tout cela lui avait donné un goût amer de l'abandon. Ils attendaient d'elle qu'elle soit brillante. Elle n'avait pas été médiocre, mais elle refusait l'idée de travailler dur pour les satisfaire. Une fois rentrée à l'université de Millenium, elle commençait déjà à couper le lien, avançant à son rythme, faisant du mieux qu'elle pouvait, sans trop. Aujourd'hui, ses parents étaient divorcés, sans qu'elle s'en soit vraiment étonnée. Elle passait un weekend chez l'un, un autre weekend chez l'autre, elle essayait d'équilibrer ses visites occasionnelles, s'étonnant de les voir déjà si vieux, mais de toute façon elle n'avait pas beaucoup de temps à leur accorder. Elle prétextait les études, et c'était un bon argument. Quand elle eut son diplôme de licence en Lettres modernes, elle envoya plusieurs candidatures à des organismes littéraires/culturels, et réussit finalement à décrocher un stage dans une maison d'édition où elle était chargée de le lecture et de la sélection des manuscrits; elle ne pouvait pas rêver mieux. Après son stage, c'est son blog littéraire qui la passionne et qui lui prend du temps, mais elle sait parfois s'arrêter, le temps d'une soirée pour oublier un peu ce que c'est d'être mâture. Il lui arrive alors souvent de rentrer avec une personne qu'elle quitte le lendemain, et qu'elle ne revoit plus après, gardant en souvenirs une nuit d'ébats, sans plus.

PS: J'ai fait une petite erreur en m'inscrivant. Normalement, son prénom se termine par: l. Ce serait possible de réparer ça? ^^