Fermez portes et fenêtres, un parasite rôde dans le secteur. Il est fort possible qu'il soit déjà en train de squatter votre canapé en zapant sur les chaînes de votre téléviseur ou boire votre bière en lisant vos magasines. Imposer sa présence chez vous ne lui semble pas gênant, ce même si elle n'est pas désirée. Trouvant toujours un moyen de s'introduire dans n'importe quel endroit, plus vous essayerez de vous en débarrasser et plus il s'accrochera, telle une tache de café noir sur une chemise que pas même le meilleur détergeant arriverait à mettre au tapis. Comportement probablement engendré par un manque d'affection, cherchant donc celle-ci n'importe où n'importe quand. Très dépendant donc.
Bizarre, il l'est très certainement aussi. Ses pensées sont en permanentes confusions, mêlant passé au présent, réel et illusions, vrai et faux. Un micmac sans queue ni tête, perturbant ses idées, son jugement et toute tâche faisant appel à son attention. Semblant toujours réfléchir à un tas de choses ou bien au contraire, avoir l'air de compter les mouches, il est bien souvent impossible de savoir avec précision s'il a les pieds sur terre. Il n'est pas rare qu'on se demande si au fond il n'est pas juste con.
Mickey est dans une phase plutôt étrange de sa vie, ce qui lui vaut d'être quelque peu déprimé parfois, lorsqu'il est laissé seul. Mettre fin à ses jours lui est déjà venu à l'esprit plusieurs fois, mais il tente tout de même de ne pas se laisser aller à ses envies morbides, se consolant en se persuadant qu'il est capable de se faire apprécier de gré ou de force. C'est pourquoi il agit en véritable pot de col malgré le fait qu'il accorde difficilement sa confiance, même si cette façon d'être pourrait faire croire le contraire.
Une attitude désabusée, comme si plus rien n'avait de sens. Sans avoir besoin de prendre quelconque mixture, on dirait pourtant volontiers qu'il plane. Il se laisse facilement influencé même s'il n'est pas si naïf qu'il en a l'air.
Ne lui demandez pas de suivre un cours, il en est incapable et ce tout simplement parce qu'il ne veut pas. Il se fiche pas mal de son avenir et de ses futurs responsabilités, vivant au jour le jour comme s'il était atteint d'une maladie en phase terminale.
A noter que, pas une once de pudeur ne réside chez ce garçon. Il pourrait se trimbaler à poil dehors sans en être dérangé et au niveau sentimental c'est la même chose, il se livre sans problèmes parce que selon lui il n'a rien à cacher.
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Milky n'est pas un surnom qu'on lui a donné par hasard. Né avec ce grain de peau dépourvue de la moindre goutte de mélanine, il n'est sans rappeler la couleur blanche du liquide lacté. Si blême et pourtant rien à voir avec la pâleur cadavérique à laquelle on est habitué. Comparons le plutôt à une généreuse crème fouetté ou un délicieux chocolat blanc. Cette couleur est aussi délicate qu'elle en a l'air, en effet au moindre rayon de soleil, on voit directement apparaître quelques rougeurs. Aussi, il ne lui en faut pas beaucoup pour se retrouver couvert d'hématomes sans pour autant en connaître leur provenance. Un corps assez fragile qu'il ne ménage pas pour autant.
Pas un grand amateur de sport, il préfère encourager les efforts d'autrui que d'avoir à en produire lui-même. Résultat, il fait peine à voir et malgré sa grande taille, il n'impressionne pas du tout. Pourtant, sa silhouette élancée le laisse tout de même ressembler à quelque chose, enfin si on trouve que les fesses plates ont un certain charme.
En parlant de charme, sa gueule d'ange et sans doute son seul véritable atout. Depuis petit, on lui a toujours fait comprendre que ce visage de poupée l'aiderait sans doute à se faire aimer. Ce qui n'est pas faux. Beaucoup de monde apprécie les jolies choses et il en est une. Avec le temps, on remarque de moins en moins cette trombine, la faute à son regard. Autrefois malicieux et ampli de joie de vivre, aujourd'hui il perdure vide et sans éclat. Un gris terne et brumeux, ne laissant pas vraiment la place à une quelconque lueur de vie.
Une chevelure blonde platine orne son crâne, d'une longueur mi-longue, venant encadrer son visage lui donnant un air sage. Qu'ils sont doux ses cheveux, mais fins, plats et il n'en a pas énormément. Alors il en prend soin, quand il peut. Jamais il n'a changé de coiffure, celle-ci le sert depuis tout petit. De toute façon, il ne peut pas faire grand-chose avec, alors il se contente de les laisser comme ils sont.
Son style ne sort pas de l'ordinaire, il s'habille comme tout jeune de son âge, enfin ça c'est quand il prend le temps de porter quelque chose. Aucun moyen pour lui de savoir boutonner une chemise correctement, soit il abandonne après deux-trois boutons, soit il se trompe de trou ou bien parfois, il ne se donne même pas la peine de la fermer. Du coup, il évite les fringues prises de tête et va au plus simple.
La bourgeoisie ou haute société, cette bulle de luxe, de raffinerie, que tout le monde désire en secret. L'argent, toujours plus d'argent, de l'argent à ne savoir qu'en faire. De belles et grandes demeures, des vêtements de marques hors de prix, de somptueux bijoux, toutes ces folies n'en viennent même pas à bout.
C'est dans le quartier Kensington à Londres ou plutôt dans cet enfer qu'est né Mickey. Dans cette famille de catholiques pratiquants, il y avait tout d'abord sa mère. Elle et ses manies de vouloir être absolument parfaite en toute occasion, d'avoir tout sous contrôle, de préférer son aîné au morpion incapable qu'elle avait pondu deux ans plus tard. Non, on pouvait le dire, elle n'aimait pas beaucoup son deuxième fils et simplement par pure jalousie, car contrairement à elle, son époux l'adorait. Son papa, son héros, ses grandes mains rassurantes et son doux parlé. Le meilleur des papas tout simplement. Malheureusement pour lui, ce père n'a jamais été très présent à la maison, toujours à voyager à l'étranger pour son travail.
C'est dans cette atmosphère qu'il a grandi, se faisant happer chaque jour un peu plus par cet environnement malsain, élevé par une femme stricte, froide et rongée par la haine et jalousie que lui procurait le garnement qu'elle avait mis au monde. Jamais un câlin, sauf quand elle faisait face à son public. Dehors, ça oui, elle était la mère le plus aimante qui soit. Mettant en scène sa propre famille, orchestrant sans vergogne, le balais de sa vie sans tache.
Et pourtant elle n'avait pas vu venir ce qui lui pendait au nez...
ACT I
L'adolescence, une période sans doute compliquée pour beaucoup de monde. Les hormones, jouant au twister, transformant n'importe quelle situation banale en événement national. Il existe plusieurs façons de s'y faire, d'oublier, de passer à autre chose. Encore faut-il avoir les ressources nécessaires à cela, ce qui ne fût pas le cas de Mickey. La maladie de sa mère s'était propagé, gangrenant ses enfants. Même si le plus jeune avait beaucoup plus trinqué, son aîné, Peter, n'était pas loin derrière, suffoqué par l'amour tordu d'une mère qui l'idolâtrait presque.
« Oh, mon petit Peter! Tu es si parfait, si intelligent! Je suis si fière de toi! Quel bel homme tu es devenu! »
« Arrête ça... »
C'est nu dans le lit de son grand-frère, que le mouton noir de la famille moquait leur relation aussi superficielle qu'une poupée Barbie. Il venait à peine d'avoir seize ans, mais depuis un an déjà il partageait cet immonde secret avec lui. Privé de l'amour de sa mère et sans doute par vengeance personnelle, il s'était laissé bercer par le vice. Peter, quand à lui, n'a jamais vraiment apprécié cette façon qu'elle avait de traiter son cadet, alors il avait volontiers accepter de se prêter au jeu. Un jeu dangereux, impardonnable et inavouable que seuls eux semblaient comprendre et adopter.
« Aller, laisse moi t'embrasser mon petit ange en sucre, viens voir maman! » Continua-t-il en ricanant, resserrant la prise de ses bras autour du cou de son frère.
« Je t'ai dit d'arrêter Mikey. Tu sais que je n'aime pas ça. »
« Okay...Pardon. » Le son de sa voix étouffer dans son étreinte, il bascula pour se retrouver allongé sur lui. « Je déteste quand elle fait ça… Sa voix est si agaçante. » Sentant une main bloquer quelques-unes de ses mèches contre sa nuque, il redressa la tête observant calmement les prunelles azurées qui le fixaient. « Si jamais elle nous voy-.. »
« Elle ne le saura jamais. Elle ne le saura pas. » Coupa sans attendre le plus âgé avec une légère irritation dans le ton. « On ne devrait pas parler d'elle...pas maintenant. »
« Je sais, tu n'aimes pas quand je le fais... »
« Non. C'est comme si elle était là, je ne veux pas qu'elle soit là. Elle n'a pas à voir ça, elle n'a pas à te voir comme ça. » Avec toute la douceur dont il était capable, il était venu dégager une mèche blonde précédemment tombée, couvrant de moitié le regard face à lui.
« A poil? »
« ... » Tout d'abord affligé par cette réponse, il se reteint tout de même de rire après coup. « Ouais, tout à fait. » Répondit-il finalement, le ramenant un peu plus à lui, pour s'emparer de ses lèvres et accessoirement l’empêcher de débiter d'autres bêtises.
Personne jamais ne saurait, non. Ils étaient un secret bien gardé. Mais d'autres choses furent moins bien dissimulées…
Des doutes sur sa sexualité, Mickey en a toujours eu depuis qu'il avait apprit le but d'une relation de ce type. Les filles ne l'avaient jamais intéressé d'aussi loin qu'il s'en souvienne contrairement à Peter qui lui ne jurait que par les poitrines généreuses de ces dames. Quoi qu'il en soit, il était impensable que quelqu'un apprenne quoi que ce soit au propos des déviances du second fils. Pas même ses parents n'étaient au courant, jusqu'au jour où des rumeurs ont commencés à se faire entendre. Avec le temps, il était devenu bien moins discret et il n'était pas rare de le voir un peu trop proche de ses camarades, sans parler des magasines douteux que trouvait leur femme de ménage en rangeant sa chambre. Alors, ce qui devait arriver arriva.
« Quelle honte! Qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête?! » Hurlait la voix stridente de sa mère, jetant un à un les magasines dans le feu de la cheminée qu'elle avait fait allumer exprès. « Quel démon essaie de t’initier à ces pratiques répugnantes?! »
Les bras le long du corps, il la regardait faire sans dire un mot, espérant secrètement qu'elle finisse par prendre feu. Il n'était ni triste, ni paniqué, ni vraiment agacé. En vérité, qu'elle le réalise enfin lui faisait presque plaisir. Décevoir cette dernière le rendait heureux, alors il restait serein pendant qu'elle crisait.
« Qu'ai-je fais pour mériter un fils pareil? » Elle l'entendit gloussé ce qui l'énerva davantage, la poussant à se redresser pour venir à sa rencontre. « Il n'y a rien de drôle Mickey! Sais-tu ce qu'il se dit sur toi dehors? Que crois tu que les gens vont penser de notre famille maintenant?! »
« J'en sais rien, je m'en fous... » Souffla-t-il commençant à avoir mal à la tête de l'entendre crier.
« Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé! Tu vas arrêter tout de suite, je n'autoriserai pas ça! »
« Mais qu'est-ce que ça peut faire que j'aime les queues? » Un mauvais sourire était apparu alors qu'il haussait les épaules, la regardant de haut. « Toi aussi non? On s'est peut-être enfin trouvé un point co-... »
Le bruit fracassant d'une gifle avait résonné dans toute la pièce, laissant un silence pesant s'installer entre les deux individus. Peut-être avait-il été trop loin, mais n'ayant aucun remord, il se sentit simplement injustement traité. Prenant la porte, il s'arrêta dans un parc du quartier où il resta un moment à shooter dans des cailloux et mettre des coups de pieds dans un arbre, pour essayer de relâcher sa frustration. Peter l'avait vu sortir et l'avait donc suivi sans en faire part à leur mère qui de toute façon trouvait toujours un moyen de faire face à ce genre de situation.
« Pourquoi est-elle toujours si méchante avec moi? » Frappant toujours son arbre, il ne tourna même pas la tête pour voir son frère, l'ayant entendu arriver.
« T'aurais pas dû lui parler comme ça... »
« Pff, comme si ça changeait quelque chose. Elle me détestait déjà avant. » Grogna-t-il en frappant plus fort, sentant une vilaine envie de se mettre à verser des larmes. « Elle me déteste! Elle me déteste! » Il se répétait souvent cela, mais cette fois il n'avait pas su retenir ses émotions et ses yeux brillaient déjà comme s'il s’apprêtait à se mettre à pleurer. Sur quoi il se fit attraper le bras et traîner jusqu'à l'arrière du bâtiment où l'on trouvait les toilettes publiques. « Pete... » Le dos coller contre le mur, blottis dans les bras de son aîné, il s'était un peu calmé.
« Ca va aller. » Sa voix était semblable à celle de leur père, douce et rassurante, comme si tout ce qu'il disait était vrai.
« Et si on se tuait? » Mickey ne plaisantait qu'à moitié, il y avait déjà pensé. « Personne nous acceptera...à quoi ça sert? »
« Shh. » Peter pinça sa joue avec un léger sourire. « Ta bouche n'est décidément pas faite pour parler. »
ACT II
Les cours avaient repris, mais quelque chose avait changé. Il n'avait jamais fait parti des élèves populaires en plus d'être mauvais. Mais là, c'était comme si on l'évitait, à chaque détour il sentait des regards se poser sur lui, entendant chuchoter sur son passage. Quelque chose était arrivé oui, quelque chose qu'il ne soupçonnait pas. Sa mère, cette idiote, avait cru bon, conter ses incertitudes à une voisine de quartier. Ces femmes, de vraies commères. Il ne prit pas longtemps avant que tout le monde soit au courant des penchants de Mickey.
Ce jour là une chose horrible arriva. Il n'était pas rare que des élèves se fassent passer à tabac par des têtes brûlées, mais avec toutes ces rumeurs à son sujet, ils lui avaient réservés une leçon sur mesure. Un viol ni plus ni moins. Dans ce qu'avait dit ses agresseurs, il avait compris, sous leur insultes, qui était à l'origine de tout cela. Il l'aurait tué de ses mains si elle avait été en face de lui à ce moment là. Mais au lieu de ça, il avait dû subir les sévices portés à son corps.
Il était rentré beaucoup plus tard que prévu, après avoir passé plus d'une heure inconscient dans un coin de l’immense cours qui entourait son collège. La première chose qu'il vit en rentrant le dégoûta, le visage de cette bonne femme qui osait lui demander s'il avait vu l'heure sans remarquer que sa progéniture était couverte de bleus. Il la bouscula tellement violemment qu'elle en tomba à la renverse et après lui avoir jeté le regard le plus sombre et froid, il grimpa à l'étage pour courir se doucher.
Cette chose n'avait pas de forme, ni d'odeur, mais il pouvait la sentir sur lui sans arriver à s'en débarrasser. Alors il frotta, frotta et frotta encore, si fort que sa peau si blanche vira au rouge. Pas même ses larmes n'arrivaient à en venir à bout. Heureusement pour lui, il y avait au moins une personne qui se souciait de lui dans cette maison. Peter encore une fois le récupérait anéanti, brisé en mille morceau.
« Non...non, non, non...non…. » Il n'avait fait que répéter ça jusqu'à se calmer enfin et Dieu sait le temps que ça lui a pris.
Après quoi Mickey s'était confessé, lui expliquant ce qu'il s'était passé et empêchant son frère de faire une bêtise, parce que, s'il le fallait il serait capable d'aller leur régler leur compte ou pire. Cependant, la personne à qui il en voulait réellement était tout autre, c'était sa faute à elle, elle qui avait tout cafté comme une imbécile. Alors qu'il croyait ne pas pouvoir la haïr davantage, voilà qu'elle lui prouvait le contraire.
ACT III
Parfois, il se passait quelque chose chez les Richards. Parfois, le père de famille rentrait enfin chez lui pour voir sa femme et ses enfants. Avec tout ce qu'il s'était passé, c'était sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver à Mickey, voir son père. Celui-ci avait, comme toujours, su trouver les mots justes pour rassurer son enfant. Lui apprenant qu'il n'était pas bizarre mais différent et que cette différence ne faisait pas de lui une mauvaise personne. Autant de choses qu'il aurait aimé entendre depuis longtemps. Il était toujours si tendre et gentil, tout le contraire de sa mère.
Peter avait craché le morceau de son côté, sans que le plus jeune en soit mis au courant. Il avait raconté ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt et avait fait part de sa frustration à ne pouvoir rien faire pour ça. Sur quoi leur père avait pris les choses en mains et après son départ, Mickey avait appris que les mauvaises graines qui s'était amusé avec lui s'étaient fait expulser, de plus, plus personne ne semblait vouloir lui chercher des noises. Non, ils en avaient presque peur à présent…
Tout semblait donc être rentré dans l'ordre. Jusqu'au jour ou leur petit monde secret s'écroula.
Elle était là, debout sur le seuil de la porte, fixant ses enfants dans les bras l'un de l'autre, tremblant nerveusement alors que son regard offrait une parfaite lecture de ses pensées. Tout ce que Mickey entendit par la suite, ce fût ses cris, sa façon de l'insulter de monstre, de lui dire qu'elle n'avait plus de fils. Son coeur battait si fort que bientôt il n'entendait plus rien, errant dans la chambre ses mains sur sa tête ne sachant que faire alors que Peter tentait de la calmer. C'était terminé, elle les avait vu, tout était fini.
Il se souvient avoir aperçu en sortant, son frère la serrer contre lui, comme si c'était elle qu'il fallait rassurer. Pourquoi? Ne comprenait-il pas? Mais encore une fois, elle l'aimait trop. Elle lui pardonnerait à lui. C'était la faute de Mickey, c'était lui qui avait influencé son pauvre Peter. Il était le mal, possédé par le démon.
Pendant plusieurs jours, il s'est enfermé dans sa chambre. L'aîné était venu le voir une fois, profitant que sa mère soit occupée à autre chose.
« Dorothy a dit que tu ne mangeais pas... » Avait-il dit, assit au coin de son lit.
« Qu'est-ce que tu fais ici, t'as pas le droit de t'approcher de moi, tu le sais pourtant non? » Enroulé dans ses draps, il était soulagé qu'il vienne le voir, mais ne pouvait pas s'autoriser à partager ce sentiment. Sa mère avait réussi, elle lui avait mis dans la tête que c'était sa faute si tout ça était arrivé, qu'il avait embrouillé la tête de son frère et l'avait manipulé pour satisfaire son propre plaisir.
« Mikey...S'il te plaît ne reste pas comme ça. Ne fait pas ça. » Tirant sur le tissu qui le couvrait, il put découvrir la mine affreuse de ce dernier, le laissant encore plus inquiet à son sujet.
« Tu ne comprends rien! Elle nous a vu, c'est terminé! Et...c'est ma faute...Tout ça c'est ma faute! Je t'ai fait du mal! » C'est à ce moment qu'il aurait dû le laisser, mais au lieu de ça il le rassura comme d'habitude, le prenant dans sa bras.
« Je vais dire à papa de rentrer. Tu verras, ça va aller. » Après quoi il quitta la chambre sans rien dire de plus.
Chose dite, chose faite. Leur père était rentré d'urgence à la demande de son fils le plus âgé. C'était le seul capable de faire revenir Mickey à lui et même s'il était toujours aussi ravagé, il était tout de même sorti de sa chambre. Il ne pouvait plus croiser le regard de sa mère sans se sentir malade et cette dernière lui rendait bien. Sa décision était de le déshériter, elle aurait pu le renier si on lui en avait laisser le choix et à présent elle voulait s'en débarrasser pour ne plus y être associé. Elle n'avait plus qu'un fils, comme elle l'avait toujours désiré.
Son père, quant à lui et malgré les circonstances, ne lui avait pas tourné le dos. Il aimait beaucoup trop son enfant pour lui faire une chose pareille, surtout que pour lui, il n'y avait pas de coupable à pointer du doigt, tout deux savaient très bien ce qu'ils faisaient. Enfin, lui avait su écouter Peter contrairement à son épouse qui transformait tout ce qu'il disait pour mettre la faute sur Mickey.
« Alors? Qu'en penses-tu? » Assit face à face dans son bureau, père et fils se trouvaient au milieu d'une discussion importante pour l'avenir du plus jeune.
« Je...je sais pas. » Mickey avait en main la brochure d'une sorte d'internat, celui que son père lui proposait d'intégrer. « Je vais rester là bas longtemps? »
« Trois ans pour le moment, mais bien sûr tu pourras rentrer pour les fêtes et pendant les vacances. » C'était long et pendant tout ce temps il n'aurait pas le droit de voir Peter. Après tout, c'était le but. Il n'allait pas se plaindre, au moins il ne risquait plus de devoir se faire exiler à l'étranger.
C'est comme ça qu'à dix-sept ans, il atterrit dans un nouveau lycée entant qu'interne, après avoir passé les examens d'entrée. Sa scolarité chaotique ne l'avait heureusement pas empêché d'accéder à cette dernière. C'est son paternel qui s'occupa de la paperasse, puisque que de toute façon, son fils y potait peu d'intérêt.
Ayant pourtant bien compris qu'il allait devoir oublier son frère, la tache semblait sans doute s'avérer plus dur que prévue, puisqu'après un an à fricoter avec qui le voulait bien sans grande conviction, il n'y était toujours pas parvenu. Un simple baiser échangé à cause leurs sales habitudes, durant les vacances, renforçait une fois de plus leurs sentiments. Il était sans doute irrécupérable, qui tomberait amoureux de son propre frère ?