« Eum. Bonjour à vous. Mon nom est Evangeline O’Malley, mais je préfère qu’on me surnomme Eva, c’est comme ça que tout le monde m’appelle, mes ami(e)s, mes parents… J’ai 22 ans et je suis une femme, je crois que vous l’avez remarqué. J’ai les cheveux pâles, blonds en réalité, quelque chose de fort banal. Ils sont longs, il arrive dans le bas de mon dos. Bon, OK, ce n’est pas SI long que ça, mais c’est bien quand même. Mes yeux sont bleus, comme les jolis jours d’été que Monet a peinturé. Je suis plutôt de grande taille, je mesure un mètre soixante-dix, ce n’est pas mal pour une demoiselle! En plus de cela, j’adore porter des talons hauts, du coup, je passe pour une géante. Je suis plutôt mince, j’aime bien faire de la natation, ça me permet de rester en forme (en forme de carré, comme dirait ma chère maman!). J’aime aussi porter des lunettes, de toutes sortes, toutes les couleurs, toutes les formes.

Si vous vous posez des questions, au niveau vestimentaire, j’adore porter des vêtements qui donnent un look plutôt chic, mais aussi vintage. Je ne sais pas pourquoi, ma mère dit que c’est  parce que j’aime les choses vieilles. Je n’y peux rien visiblement. J’aime porter des robes, des jupes, des blouses, blousons et tout le tralala, mais il ne faut  pas oublier les escarpins et les bottes à talons! J’aime avoir une allure élégante, parfois les gens disent que ça me donne un air sévère, ce qui est bien dommage! Parce que je suis loin de mordre les gens, vraiment! Je ne porte pas de maquillage, très peu, je n’y pense jamais le matin, ni le midi et rarement le soir – si jamais on veut me faire sortir de chez moi - .

Mon caractère ? Je ne sais pas, je suis une éternelle indécise. Je sais, mais je ne sais pas à la fois. Je sais, c’est étrange. Je suis une passionnée. J’adore mon domaine, pour la majorité des personnes qui étudient à l’université. Je pourrais en parler durant des heures entières… Encore plus si j’avais un public pour m’écouter. J’adore parler de peinture, j’adore encore plus la peinture des avant-gardes, en commençant avec Manet, Monet, jusqu’au futurisme italien en passant par Picasso, Braque, Duchamp. DUCHAMP! Duchamp, il est comme Warhol, comme Kosuth. Ils sont les GRANDS noms. De toute façon, en histoire, ce dont on se souvient, ce sont les vainqueurs, les gens importants, ceux qui innovent, pas le contraire. Je suis une fille attentive, j’écoute, j’adore apprendre, je mange l’information! J’en mangerais durant des heures! Je ne plaisante pas! Je suis une étudiante studieuse, j’essaie de l’être.

Bien que je me veuille studieuse, je suis loin de toper les meilleures notes de l’univers! Je suis bien loin de là! Et ça, c’est mon stress quotidien. Il faut carburer, donner son maximum en tout temps, tous les jours. Mais c’est difficile, c’est épuisant et mon sommeil en est victime. C’est de ma faute, lorsqu’il arrive les examens, je panique et je finis par tout foiré et je m’en sors de justesse.

Je crois que je suis de nature timide, j’en suis pas certaine, je veux dire qu’avec certaines personnes il m’arrive de parler pendant des heures entières, alors que d’autres personnes m’empêchent complètement de sortir un moindre mot sans bégayer. En fait, même quand je parle normalement, j’ai tendance à dire des sottises, un peu n’importe quoi sans vraiment le vouloir…

… Pourquoi je vous raconte tout ça ? Mmh. Passons à autre chose.»

« Il n’y a pas une tonne de chose à raconter sur ma vie. Je viens d’une grande famille de cinq enfants, dont je suis la dernière et en plus de cela, la seule fille! Vous n’imaginez pas les douleurs et les câlins que j’ai eus durant toute ma jeunesse et que j’ai même encore lorsque je suis de passage à la maison. Ma jolie maman est irlandaise du nord, elle vient de Belfast et bien évidemment, elle est rousse, la plus belle des rousses que je n’ai jamais vue! Elle est enseignante d’allemand. Mon père, lui, il est comptable, tout ce qu’il y a de plus ennuyant comme job! Ils se sont rencontrés alors que maman faisaient un échange étudiant en Allemagne, plus précisément à Berlin pour apprendre la langue à l’université. Et pour mettre ça absolument trop mignon, c’était chez mon père qu’elle était hébergée, et chez grand-maman et grand-papa. Je vais faire ça court, ils sont tombés follement amoureux, ils ont décidés qu’ils allaient emménagés ensemble à Londres, parce qu’ils trouvaient que c’était un endroit fort joli et que les possibilités d’emplois étaient intéressants.

Ils se sont établis à Londres, ont vécus ensemble, ils ont finis par se marier et voilà que les enfants sont arrivés. Je suis arrivée la dernière, je suis considérée, avec maman comme la princesse de la maison. J’ai quand même quatre chevaliers (c'est-à-dire mes quatre monstres de grands frère et on peut en rajouter un cinquième avec mon papa qui est vu comme le roi de la maisonnée) qui se sont occupés de moi. Je suis née au mois de mai, c’est un charmant  moi pour naître, il fait chaud, mais pas trop, les fleurs sont jolies, et tout ce qui va avec. J’aime le printemps.

J’ai grandi dans cette famille de cinglée. Mes frères étaient hyperactifs, courant partout dans la maison, une maison pas très grande, une chambre pour deux garçons, l’une pour mes parents et une pour moi. On n’était pas très riche et ça nous suffisait ainsi. On était une famille unie, une grande famille qui aimait s’amuser, manger et faire des activités de toutes sortes.

On a grandi. Mes frères sont entrés dans un lycée, tout près de la maison, le plus proche de la maison. Les chanceux. Ils y allèrent l’un après l’autre. Pour la demoiselle, c'est-à-dire ma propre personne, lorsqu’elle eut l’âge, on l’envoya dans un internat pour jeunes filles, fort loin de la maison, les parents se disaient qu'elle serait beaucoup plus heureuse avec une tonne de filles et qu'elle pourrait s’amuser et…

C’était d’un ennui mortel!

J’ai détesté ça à mourir! Je me sauvais de mes cours et j’allais me réfugier à n’importe quel endroit où je pouvais manger de la culture : musées, cinéma, bibliothèque même. L’école avec QUE des filles m’ennuyaient terriblement. Il a fallu beaucoup de temps à mes parents de comprendre à quel point je détestais ça, la journée où je me suis faite virée du à mon trop grand taux d’absentéisme. Ils ont pris peu de temps après pour comprendre que je voulais être en compagnie de mes chevaliers préférés. Et ils m’ont envoyé à la même qu’eux. En fait, je suis encore plus chanceuse d'avoir été acceptée, étant donnée mes mauvaises notes ainsi que mes «fugues» que je faisais à l'internat.

J'ai terminé mon lycée là-bas. J'y étais bien, très bien même, surtout que mes frères chevaliers étaient présents et que je les suivais partout, sauf lorsqu'ils allèrent à l'université tous dans des domaines différents. Informatique, Mathématique, philosophie, sport... Et moi. Ou pouvais-je aller ? Dans quel domaine. Je ne savais pas trop, je ne savais pas où aller, dans quel domaine aller à l'université.

Je préférai donc prendre deux années pour moi. Deux années où j'allai habité chez mes grands-parents germaniques, où je travaillai à temps plein pendant un certain moment avant de partir en voyage et voir une partie de l'Europe et de l'Asie. Je m'arrêtai dans plusieurs grandes villes afin d'y visiter leurs musées et découvrir leur culture.

Après deux ans. J'ai décidé. Enfin, je crois que j'avais finalement décidé ce que je pourrais faire. Pourquoi pas aller en histoire de l'art ? J'envoyai donc ma candidature à l'université Millenium, espérant y aller, espérant être acceptée et de pouvoir apprendre.

Je n'avais pas vraiment d'espoir, je me disais que personne ne voudrait de moi, aucune université ne voudrait d'un semblant de délinquant que j'étais.

J'ai eu de la chance, je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais on m'a accepté. Il me reste maintenant à faire mes preuves.