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« A room without books is like a body without a soul » ►Ft. Laël

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
Date d'inscription : 17/05/2016
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Jeu 19 Mai - 19:13

body without a soul
«Je pars devant, j'ai un truc à faire. » t'as dit ça assez rapidement en rangeant le peu d'affaire que tu avais sorti pour prendre ton cours - après tout, il n'y a pas grand chose à prendre de plus qu'un ordinateur pour taper encore et encore ce qu'on entend même si on ne le comprend pas. Mais aujourd'hui, tu avais été assez dispersé. Tu avais eu du mal à te concentrer, tu avais eu du mal à écouter et souvent, tu te perdais dans tes pensées. Il faut dire que tu as ce travail d'étude à rendre dans pas longtemps et que tu vois encore la feuille blanche traîner sur ton bureau avec tout ces livres autour sans que tu n'aies trouvé ce que tu voulais vraiment. Etudier les langues anciennes, c'est étudier aussi ce qui s'est passé avant, c'est voir autour de soi comment on est arrivé là et parfois c'est compliqué, parce qu'il n'y pas toujours beaucoup de choses, parce qu'il n'y a pas toujours ce que tu veux et tu as beau cherché tu as l'impression que tu connais la bibliothèque par coeur. Certains livres sont ceux sur lesquels tu as passé des heures pour étudier, d'autres n'ont rien à voir avec ce que tu veux faire, avec ce que tu recherches et malgré toi, tu ne te fis pas vraiment à Internet. C'est le problème d'être attaché aux preuves physiques. T'as besoin d'un livre, d'un dictionnaire, de chercher quelque chose qui existe, que tu peux toucher sans avoir à fixer un écran. Tu seras pas du genre à chercher tes définitions sur le premier site bancal mais plutôt dans un dictionnaire qui ferait presque deux fois ton poids -c'est même un peu ridicule quand on se rend compte qu'on est au vingt-et-unième siècle. Un peu vieux jeu peut-être, un peu nostalgique de ce temps où il était obligé de savoir s'y retrouver avec des pages entre les doigts. Puis il y a ces bruits qui courent un peu partout sur les bancs de la fac, ce prof que personne ne croit être prof et pourtant il est là, un peu bizarre sur les bords, carrément trop intelligent pour être un humain -c'est ce que tu as entendu dire. Tu crois voir à peu près de qui ils parlent, en fait, tu es même plutôt sûr de savoir de qui ils parlent. Tu n'es pas du genre à écouter les rumeurs et encore moins à les perpétuer mais tu dois dire que celles-ci t'amusent pas mal. Tu as peut-être aussi entendu dire qu'il vivait au milieu de livres -tu n'es pas sûr que ce soit vrai, mais tu es certain qu'au vu de son rang et de sa réputation, il ne doit pas manquer de ce genre de choses. Après tout, en plus d'être -peut-être- une passion c'est aussi son métier et tu n'as jamais rencontré un professeur qui un jour t'a dit qu'il n'avait pas de livres -au contraire. C'est d'ailleurs assez flippant cette faculté à accumuler les choses quand on commence à enseigner ; t'es certain que c'est une sorte de maladie qu'on développe. Il faut tout garder, tout savoir, tout lire. A vrai dire, tu es plutôt mal placé pour parler, si on voit chez toi, c'est un vrai champ de bataille. On ne sait pas comment tu fais pour ne pas trébucher sur la première pile de bouquin traîne sur le sol -surtout que tu n'es pas le plus adroit de tous pour ne pas dire que tu es une vraie catastrophe.

Petits pas, petits pas et tu parcours les couloirs de la fac comme si ils étaient un labyrinthe. Décidément, tu es d'avis pour dire que cet endroit est beaucoup trop grand avec ses airs de ville dans la ville c'est assez déstabilisant la première fois. Tu te souviens encore de tous ces moments où tu t'es perdu comme un idiot alors que tout est normalement indiqué et bien marqué. Un dernier coup d'oeil à la note sur ton portable -tu ne craches tout de même pas à ce point sur la technologie, elle reste un outil assez pratique et tu le ranges une fois devant la classe. Une voix s'en échappe et certainement que personne n'en est sorti. Un peu d'attente, tu n'es pas patient.
Un brouhaha incessant et de nombreuses personnes qui passent les portes. Tu essayes de te frayer un chemin, tu essayes d'éviter les coups d'épaule, les cheveux qui s'accrochent aux sac des autre -tu protèges ta tignasse entre tes doigts, il est arrivé trop de fois que quelqu'un s'échappe avec ta tresse accroché à tu ne sais trop quel porte-clef trop proéminent. Mauvais souvenirs. Petits pas, petits pas et tu te retrouves devant le bureau trop grand des professeurs -tu ne comprends toujours pas pourquoi ils ont besoin de bureaux si grands quand ils sont si seuls. Mais il est là, celui dont tout le monde parle, celui dont tout le monde murmure le nom. Ou peut-être pas tout le monde mais tu aimes bien le penser, ça donne comme un côté mystérieux à la personne, c'est amusant. On se croirait dans un livre. Tu te racles la gorge alors que tu revêts ce déguisement de fierté. Fini le coeur qui tambourine, les joues rouges, la langue qui fourche, ça fait longtemps que tu ne t'es pas retrouvé timide face à quelqu'un. « Excusez-moi.. » parce que tu n'en oublies pas la politesse, parce que tu restes une personne plus jeune, parce qu'il reste ton supérieur. « Je suis en licence de linguistique, spécialisé dans les langues anciennes et j'ai entendu dire que vous aviez une tonne de bouquin -la bibliothèque est intéressante mais j'ai un papier à rendre et j'ai l'impression d'avoir loupé pas mal de choses ou de ne pas être assez loin.. » voire de n'avoir rien fait; Oh feuille blanche, feuille volante sur le bureau. « Sans paraître trop... insolent ?, tu n'es pas certain du mot à employé, je me suis dt que vous pourriez peut-être m'aider ? » mais encore une fois, t'as l'impression de trop en demander. « S'il vous plaît. » parce que ta mère t'a appris les mots magiques et tu souris. On dit que ça marche toujours avec un sourire.
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Laël Smith
Laël Smith
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Mer 25 Mai - 8:12

© Yamashita sur épicode

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   J'enfile ma veste et je m'apprête à partir mais une soudaine chaleur se colle à ma joue. Par réflexe, j'écarte ladite chaleur et je me rends compte qu'il s'agit d'un tupperware où se trouve un riz au curry. Maïa, qui est derrière moi avec un petit sourire malicieux, me tend un sac plastique contenant une salade, un petit gaspacho fait avec des concombres et de la menthe et une pâtisserie faite par Amélie. Je prends le tout en y mettant le tupperware et je le cale dans mon sac à dos d'écolier. Je me fiche des remarques qui me sont adressées dessus, je préfère avoir un dos en bon état qu'un sac à la mode me bousillant l'épaule. Un sourire orne mes lèvres, en écho à mes pensées lorsque Maïa pose sa main sur ma joue.

  - Hm... спасибо ( merci ).
- Пожалуйста ( avec plaisir ), mon ange
, me répond-t-elle en revenant vers de l'anglais.

  Je l'embrasse durant quelques secondes et j'ouvre la porte en souhaitant à toute la maisonnée une bonne journée. Après avoir caressé tendremment les cheveux de Maïa en lui souhaitant de réussir son oral de mi-semestre, j'enjambe le portail ( c'est plus rapide ) et je me dirige naturellement vers l'avenue liant Clapham Common et Westminister Abbeye. Mon corps se penche dans les virages que je prends un peu trop vite peut-être, mais ce n'est qu'après la dure montée qui m'attendait que je ralentis l'allure. Je roule tranquillement et je passe ainsi les portes de l'université un quart d'heure plus tard. Il est sept heures trente. ... J'ai le temps de prendre un café noisette.

   Mon casque sur les oreilles, mon bras gauche plié dans le dos, mon gobelet de café noisette en main, je roule lentement vers la salle de repos commune aux professeurs du Département de Lettres, Philosophie et Arts du Spectacle. Je n'ai exceptionnellement que deux heures de cours aujourd'hui, un collègue m'ayant demandé de grapiller mes heures cette semaine vu qu'il ne serait pas là la prochaine et que je grapillerai ses heures. Juste échange. À peine arrivé dans la salle, je jette mon gobelet -fini- dans la poubelle et je m'affale sur une chaise. Je me mets à discuter avec les autres professeurs, certains s'en allant car ils ont des cours, d'autres venant parce qu'ils viennent de finir leurs cours.

   La matinée s'improvise ainsi en réunion, et en voyant qu'il serait bientôt midi, je déballe mon déjeuner. J'ai un cours à treize heures après tout. La discussion continue sur un événement que le représentant linguistique souhaite lancer mais, voulant s'appuyer sur les langues anciennes, il souhaite faire une collaboration ce que je trouve normal. J'apporte mes pierres à l'édifice, nous en débattons tous ensemble en dérivant allègrement sur d'autres problèmes parfois. Les aiguilles tournent à une célérité des plus vives et, lorsque je m'aperçois qu'il est déjà treize heures moins le quart, je me lève en les saluant tous et je me dirige vers ma salle de cours. Le représentant linguistique me laisse son numéro de téléphone personnel et je le mets dans une poche intérieur de ma veste tout en roulant vers ma salle.

   J'ouvre la salle à moins cinq, comme à mon habitude, et en attendant les retardataires je parle avec mes étudiants. Certains sont visiblement stressés à cause du devoir que je vais rendre, et je leur réponds qu'ils n'ont pas à se ronger les sangs de la sorte ; tous les devoirs sont bons, certains ont seulement un potentiel pas assez révélé ou bien des connaissances mal employées. Lorsque tous mes étudiants sont au complet à treize heures deux, je ferme la porte et je roule vers mon bureau sur lequel je pose mon fessier, bras tendus derrière moi pour assurer mon équilibre.

   - Avant de rendre les devoirs, je dois revoir deux choses avec vous. Tout d'abord, cessez de confondre Eschine avec Eschyle. Le premier est un orateur connu et reconnu de son temps, notamment pour ses confrontations avec Démosthène, et appartient au quatrième siècle avant Jésus-Christ. Le deuxième est le plus ancien du trio de tragédiens dont je vous avais parlé, avec Sophocle et Euripide, et chevauche sixième et cinquième siècle avant Jésus-Christ. Et ensuite... je vous annonce qu'un petit rappel de conjugaison, noté pour sûr, se fera dans les cours à venir. Vous voyez de l'optatif partout, or le temps d'un verbe et son mode sont deux choses différentes.

   Tout en parlant, je sors les copies de mon sac. C'est tout de même étonnant de voir que ceux étant en première année de licence peuvent être plus concentrés que ceux étant en master, au fur et à mesure que je distribue les copies, la première chose qu'ils cherchent sont leurs erreurs et si quelqu'un a fait la même qu'eux mais de manière différente. Une fois le tour de la salle fait, heureusement que je ne fais pas cours en amphi tiens, je reviens dans ma pose initiale à mon bureau et la correction commence avec un élève, qui visiblement se fait porte-parole, ne comprenant pas un détail que j'ai relevé dans quasiment toutes les copies employant des expressions latines rentrées dans le langage courant, soutenu plutôt.

   Une fois la correction du devoir achevée, j'efface le tableau et en me retournant je vois toujours des mains levées. Un sourire en coin se dessine sur mon visage. Voilà la passion que je recherche, un regard plein de curiosité qui semble intarissable. Je leur réponds, et j'en profite pour faire mon cours d'aujourd'hui en me servant de leurs questions et en les orientant lentement là où je veux les orienter. Leurs questions vont dans la direction où je souhaite les emmener, ce qui me facilite grandemment la tâche. Le cours de deux heures passe très vite, et je les vois prendre des notes à la vitesse de l'éclair, ou alors écrire seulement ce qui leur semble essentiel et me regarder avec des yeux brillant. Peut-être que cette méthode est la bonne avec cette promotion, et à cette pensée un doux rire cristallin sort de mes lèvres. Il est déjà quinze heures.

   - Je ne vous retiens pas plus. Bonne fin d'après-midi à vous tous. Si des questions persistent, n'hésitez surtout pas à me contacter par mail.

   Je m'empare de mon sac et j'attends que tout ce beau monde s'en aille pour sortir. Telle fut mon intention, jusqu'à ce que je remarque quelqu'un qui avançait contre le courant de la masse. Hoho ? Je pose mon sac sur le bureau et je m'assois franchement sur ce dernier, laissant mes rollers pendre dans le vide. Je pose mes avant-bras sur mes cuisses et j'attends donc cette personne. Il me lance des regards par moments, je suppose que c'est pour me parler qu'il est venu ici. La voix qui s'élève me fait pencher la tête de côté.

   - Bonjour, amigo. Je peux faire quelque chose pour vous... ?

   Je lance de ma voix calme et posée, toujours aussi cristalline et limpide. Il ne tarde absolument pas à me répondre en me regardant dans les yeux, dans l'oeil droit plutôt, et je vois le dernier étudiant à sortir me faisant signe en désignant l'interrupteur. Je lève mon pouce et je lui fais un clin d'oeil, tout en le remerciant par la suite d'avoir éteint la lumière. Les fenêtres apportent suffisamment de luminosité et on y voit toujours aussi bien. Mon bras qui s'était levé se repose sur ma cuisse et je fixe l'étudiant en linguistique en face de moi. J'arque un sourcil quand je comprends où il veut venir et un petit rire, léger et cristallin, sort de mes lèvres.

   - Demander de l'aide à quelqu'un n'est pas une forme d'insolence, vous savez... ? C'est avec plaisir que je vous offre mon aide, amigo. Venez, asseyons-nous ici.

   Je réponds avec calme et douceur, tout en prenant mon sac avec moi. Je roule alors vers une table du premier rang et je m'assois à la deuxième chaise, attendant qu'il fasse de même et s'asseye à son tour. Sans aucune gêne, j'enlève mes rollers et je m'asseois dans la position de la fleur de lotus sur ma chaise. Un peu d'entraînement ne me fera pas de mal de toutes façons. Je sors un bloc-note, crayons, stylos et surligneurs de mon sac, comme quoi les habitudes d'étudiant ne partent pas si aisément, et j'ordonne le tout sur la table.

- Montrez-moi la consigne, déjà, et dites-moi ensuite ce que vous en pensez. ... Ah, aussi. Je m'appelle Laël, pas monsieur.




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E. Sidé Carell
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Ven 27 Mai - 9:41

body without a soul
Quand tu demandes de l'aide, il se met à rire. Au début, tu as comme l'impression qu'il va te dire non, qu'il va te demander comment tu oses peut-être mais qu'il pourrait te dire qu'il n'a pas que ça à faire ? Tu sais qu'il est professeur et tu sais aussi que c'est leur métier mais il y en a tellement qui partent d'un principe d'indépendance créé par simple flemmardise parce que c'est trop compliqué de s'occuper d'un élève ou d'un autre quand il s'agit de son temps libre, de la fin des cours ou tu ne sais trop quoi. Au fond, ils sont restés des enfants, ces gens-là. Ils semblent ne jamais vouloir quitter l'école et finissent par penser comme des élèves bien que plusieurs années les séparent, bien qu'ils eurent été eux aussi sur ces bancs à les chauffer quand un cours était bien trop chiant pour être suivi, pas assez intéressant pour être captivant ou tout simplement parce qu'il leur arrivait de se poser la question "mais qu'est-ce que je fais là ?". Pour dire vrai, c'est une question que tu te poses aussi, c'est une question qui te titilles. Tu ne sais pas pourquoi tu fais tout ça et tu ne sais pas pourquoi tu perds ton temps à chauffer les bancs de l'université si c'est pour ne pas avoir d'avenir. Quand tu regardes de près, si tu ne veux pas être comme eux, si tu ne veux pas être de l'autre côté du bureau, il n'y a pas vraiment d'autres choix au cursus que tu as pris. Peut-être chercheur ? mais tu te vois mal faire des mille et des cents pour essayer de comprendre un langage que plus personne ne va parler, dont on ne sait rien et ne saura rien de plus que le peu de pierre qu'on trouve. C'est intéressant et c'est une passion que tu as, une vraie et en même temps tu te dis que tu es peut-être un peu masochiste, peut-être que tu aimes souffrir ? C'est peut-être l'une des choses les plus frustrantes à faire que de travailler sur quelque chose dont on ne saura rien de plus que ce qu'on peut lire et même lire est un bien grand mot. Certaines fois, on peut tout simplement le voir parce qu'il est encore impossible de le déchiffrer, parce qu'on ne sait ce que ça veut dire, parce qu'on ne sait pas vraiment à quoi ça ressemble. C'est dans ces moments-là que tu te dis que t'es complètement maso de travailler sur quelque chose qui ne fera rien d'autre que de te combler de frustration. Toi qui aimes mener les choses jusqu'au bout, toi qui aimes savoir tout sur tout et en apprendre encore et encore, tu veux te bloquer dans des choses abstraites, des choses sans fin. C'est comme ça que ça vire à l'obsession, c'est comme ça que certains ne portent de l'intérêt qu'à leur travail, que certains n'arrivent pas à se construire une vie. Maso, te dis-tu, simplement maso. Un peu trop de familiarité dans ses mots et tu te sens surpris de sa réponse ; as-tu bien entendu ? Tu ne sais pas ce qui te fait hésiter le plus, si c'est "amigo" dont il t'a surnommé, si l'accord qu'il t'a donné, si c'est le rire qui était en fait teinté d'une légère moquerie -parce que tu ne l'as certainement pas senti attendri. C'est alors que tu te demandes s'il est vraiment prof, s'il est vraiment comme on le raconte, s'il est vraiment quelqu'un à qui on peut faire confiance. Tu ne sais pas, tu te dis que c'est drôle un prof sur roller avec qu'un seul oeil d'une couleur trop louche pour être naturelle. T'as presque l'impression qu'il est plus excentrique que la moitié des élèves ici mais au final, c'est presque agréable à voir, presque agréable de se dire que certaines personne comme lui -en espérant qu'il ne découvre jamais que tu as pensé cela- peuvent être aussi accepté dans une société comme la votre.

Tu as posé tes fesses avec lui -quand tu disais que les professeurs ne sont qu'en fait des élèves, tu n'étais pas vraiment loin de la théorie et même lui vient de le prouver en sortant ses affaires. Ce serait presque amusant et sans te forcer, tu fais de même. Tu laisses reposer sur tes genoux la tresse dans laquelle tu avais enfermé tes cheveux ce matin -beaucoup trop de minutes passées devant un miroir à essayer de prendre soin de ce rideau obscur pour qu'il finisse dans un élastique parce que l'environnement universitaire est beaucoup trop dangereux pour tes pauvres, pauvres cheveux- et tu sors à ton tour tes affaires de ton sac. Une feuille sur laquelle réside des notes un peu brouillonne, un peu disposées n'importe comment. Ton écriture est légèrement ronde mais loin d'être féminine, beaucoup trop brouillonne pour être agréable à lire et même toi parfois tu as l'impression d'écrire dans une langue se rapprochant de celles des extraterrestres. On te maudit souvent pour ça d'ailleurs, parce qu'on ne peut jamais emprunter tes notes et pourtant dieu sait à quel point tu notes. Tu n'as pas vraiment le choix, ton allergie un peu trop prononcée à l'informatique et la technologie en générale -c'est à peine si tu sais te servir de ton téléphone- fait que tu n'as pas vraiment d'ordinateur pour y taper tes cours alos la seule solution que tu as c'est de gratter le papier encore et encore et des fois, ce n'est pas la meilleure des idées. Tu aurais certainement aimé avoir une écriture un peu plus compréhensible mais finalement on ne choisit pas ; peut-être aurais-tu mieux fait d'être médecin ? Puis penser à toutes ces années de trop à faire pas grand chose et perdre son temps parce qu'au final, on découvre des rhumes pour les petites vieux... Non, ce n'est pas non plus quelque chose que tu veux faire. Pas du tout. " Laël..? " répètes-tu quand il t'annonce son nom -son prénom ? tu ne sais pas s'il est vraiment très professionnel que de l'appeler ainsi par son prénom mais tu laisses alors échapper ; " Sidé " avec un petit hochement de la tête. Tu aurais peut-être dit Endymion s'il semblait être un professeur comme un autre ; il n'y a de toute manière plus qu'eux qui t'appellent par ton premier prénom ainsi, ailleurs tu ne l'entends plus vraiment. Parce que les gens ne t'appellent pas, parce que depuis des années tu as pris l'habitude de d'abord te présenter par Sidé, ce n'est qu'une histoire comme ça mais ton premier prénom semble alors s'effacer peu à peu. " Je suis quand même désolé de vous déranger " Un excès de politesse avant que tu ne prennes tes feuilles pour y poser tes yeux ; " Je dois rendre compte des différents langages connus qui ont précédé ou mené au grec ancien... " tu sembles lire ce que tu as écris -pour dire vrai, t'es simplement en train de penser que ce sujet te fait quand même pas mal chier- ; " Je voulais commencer avec le Linéaire A. C'est le plus ancien mais aussi le moins connu... A vrai dire, comme ils n'ont toujours pas réussi à le déchiffrer -et je n'sais pas s'ils y arriveront un jour, il est un peu comme passé aux oubliettes et j'ai beau chercher... Beaucoup ? J'ai l'impression de toujours tomber sur les mêmes choses. J'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment d'études poussées sur la question or c'est une partie assez importante de ce que je veux écrire si on oublie le disque de Phaistos parce qu'il est peut-être le plus important de tous... Ce que je pense, c'est que les syllabaires ont vraiment été important en Grèce comme dans d'autres pays et peut-être qu'il faudrait détailler un peu plus mais.. . J'ai l'impression de ne jamais le faire assez. Est-ce que je dois pousser l'analyse aux pays voisins ? Les grecs ont beaucoup emprunté aux syllabaires chypriotes..." léger rire, tu as l'impression de sonner comme un enfant. " A vrai dire, tout le monde m'a dit de regarder sur internet mais... Je ne fais pas confiance à ces choses-là, d'abord et je trouve que toucher un ordinateur est quelque peu répugnant -sans parler de tous ceux qui posent leurs doigts dessus et ce genre de choses. Puis je ne suis même pas certain de savoir m'en servir.." un nouveau rire, parce que tu te moques de toi, un haussement d'épaule. " Puis ils disent tous que vous êtes vraiment bon. Alors je me suis dit que je pouvais tenter le coup.." Tu essayes de lui adresser un sourire mais tu te trouves peut-être un peu trop familier alors tu t'arrêtes et replonges dans tes notes ; peut-être qu'il va se moquer et peut-être qu'il va dire que tu n'es qu'un idiot et que c'est simple et peut-être que c'est vrai.
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Sam 28 Mai - 11:18

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  Les feuilles griffonnées, que j'apparente à des brouillons, qu'il sort en même temps que mes affaires m'attestent bien que j'ai à faire à un étudiant intéressé. Tant mieux, sinon je l'aurais flanqué à la porte sans plus de formes de procès. Je précise alors une information, étant donné que « monsieur » ne figure pas dans mes prénoms, et je hoche la tête lorsqu'il le prononce, ordonnant convenablement mes affaires au passage. Je remets correctement mon pied qui commence à partir dans une position qui me fera mal sur le long-terme et je pose mon coude gauche sur la table, ma main gauche venant soutenir ma tête penchant de côté. Je me suis évidemment tourné vers... Sidé lorsqu'il m'offre son prénom à son tour mais je ne réagis pas plus. Je n'en vois pas l'intérêt. Lorsqu'il s'excuse pour me déranger, je me contente d'arquer un sourcil ; un élève qui pose de vraies questions ne me dérangera sans doutes jamais. J'attends calmement qu'il m'expose son problème, un crayon à papier dans la main droite. Je note donc la consigne et un petit sourire malicieux étire légèrement mes lèvres. Vicieuse, la consigne... Sans réfléchir, je reproduis un petit schéma en partant de l'hélléno-phrygien, en passant par le phygien et les différents dialectes grecs, jusqu'à une époque un peu plus moderne pour nous que l'Antiquité.

   Je note ensuite les premières langues qui me viennent à l'esprit, dont le louvite, le protohittite, le protoindien, le hittite, le phénicien, le linéaire A et B, l'hébreu, les hiéroglyphes crétois ( je mets d'ailleurs à côté le crétois tout court ), je marque les langues anatoliennes entre parenthèses, je rajoute l'arcado-cypriote et l'étéocypriote et je m'arrête un instant pour réfléchir. Je finis par marquer le cyprio-minoen à part, séparé d'un slash de la colonne de langues que je viens de noter, et je garde les langues préhélléniques dans un coin de ma tête. Les travaux de oncle Gen et tante Aaliyah me reviennent en tête, lentement, et je stocke cela dans un coin de ma mémoire. Mon regard se boise dans celui de Sidé lorsqu'il me parle enfin de ses recherches. La passion que je ressens dans ses mots me renvoie étrangemment à la mienne lorsque j'étais étudiant et que je me heurtais à des obstacles que j'arrivais à détruire ou à franchir la plupart du temps. J'espère que mon aide lui sera au moins aussi fructueuse que celles de mes professeurs.

   ... Hm. Beau point de départ... Il y a certains points où je ne suis pas d'accord, de ce que j'ai pu constater le linéaire A est loin d'être la langue la plus ancienne ayant mené de près ou de loin au « grec ancien », mais étant donné qu'il ne s'agit que d'un avis personnel de ma part je le mets de côté d'emblée. Je penche ma tête de côté et mon oeil unique se tourne vers ma feuille. Mon écriture est petite, penchée et en italique, parsemée de lettres grecques, mais je n'éprouve aucune difficulté à me relire. J'avais déjà été confronté à cette consigne mais... on va dire que j'ai bizarrement et fortuitement tout oublié de ce que j'avais marqué. Ce n'est pas de la méchanceté, il me semble que le devoir d'un étudiant doit être rédigé et pensé par l'étudiant ; je ne suis là qu'en tant qu'aide. Une aide ne fait pas les choses à la place de ceux qui sont censées les faire. Principe de base.

   - Si vous devez retracer l'arbre généalogique du « grec ancien », je ne pense pas que vous devez vous arrêter au linéaire A ; il y a d'autres branches par lesquelles vous pouvez monter, même si elles seront tout aussi sinueuses que le linéaire A. Et, à mon sens, parler des syllabaires chypriotes est inévitable étant donné qu'un des dialectes grecs se nomme bien " l'arcado-chypriote ". Avez-vous cherché l'arbre généalogique du phénicien, ou du côté d'une quelconque langue appartenant au PIE ( proto-indo-européen ) ... ? Même si les recherches sur le PIE ne sont pas toutes complètes, il peut y avoir de la matière pour votre devoir. Quant au phénicien, étant donné que l'alphabet du ionien-attique tel que nous le connaissons en découle directement, cela peut offrir quelques réponses ou hypothèses non négligeables. Regarder du côté des langues préhélléniques me semble être un bon compromis, même s'il est très glissant par certains aspects il est vrai.

   Les écritures préhélléniques sont déchiffrées, pas à pas, grâce à des écritures plus récentes que ces dernières ; il me semble donc dangereux de s'aventurer de ce côté-là même si les informations que cela peut apporter peuvent ouvrir la réflexion, ou poser des balises pour éviter tout hors-sujet potentiel ( dans lequel il est très facile de tomber au vu de la consigne de ce devoir ). Quant au PIE et au phénicien... cela doit être un sursaut de ma mémoire. Qui sait... ? Les remarques de Sidé qui suivent me font sourire, légèrement. Je ne suis pas doué avec la technologie non plus. Jane a plusieurs fois essayé de me faire comprendre ce qu'elle estimait être « des bases », mais rien à faire ; non seulement je ne comprends toujours pas et elle se doute aussi que je refuse de comprendre quelque chose qui ne m'intéresse pas. Je n'insulterai jamais Jane en m'abaissant à une telle injure pour tous ceux qui travaillent dans l'informatique et, domaine plus large, la technologie. De toutes façons j'ai vécu, grandi et toujours préféré le papier aux écrans... sans rentrer dans le contexte médical de mes yeux, qui ne joue que très peu dans mes choix.

   - Ne vous justifiez pas, je vous comprends ; je suis à l'aise avec les livres, les parchemins, les inscriptions en tous genres, et je ne compte pas en changer. Je ne sais pas s'il se vend encore, je peux vous le prêter si besoin, mais les Revues des Études Grecques avaient publié un numéro sur les Civilisations préhélléniques, le 314 si je ne me trompe pas, qui fait un travail plutôt bon en terme de philologie et qui vous aiderait sans aucun doute. Quant au linéaire A, je connais deux personnes qui font des recherches actives dessus mais, vous vous en doutez, le problème est qu'ils manquent de documents et qu'il y a des endroits où ils ne peuvent pas faire de fouilles. Cela étant, je peux vous mettre en contact avec eux, leur propos seront sans aucun doute plus précis que les miens sur cette langue. Quant à votre dernière remarque... à vous de me le dire, je m'estime être seulement passionné. Le reste suit... plus ou moins.

   Je ne remarque même pas que j'ai dit le nombre 314 en gansu, pas plus que ma dernière phrase a été dite en russe. Plongé dans mes réflexions, je regarde Sidé en plissant les sourcils. Pour son travail, je me doute qu'il a besoin de livres sur lesquels s'appuyer, livres que je n'ai ni dans mon sac ni dans mon bureau. Je sais qu'il y en a, justement, dans la maison de tante Aaliyah et j'ai les clefs de toutes façons, mais reste à savoir si lui n'a pas de cours après cela, ou quelque chose de prévu - car, après tout, qu'en sais-je ? -. De toutes façons il y a quelque chose que j'ai soudainement envie de vérifier à propos du linéaire A et qui se trouve dans la bibliothèque de Liyah. Soudainement ou bizarrement, la frontière est ici très mince. Je regarde Sidé de mon expression aussi calme que paisible.

- Question mise à part, avez-vous prévu quelque chose pour aujourd'hui ou non ? Je n'ai aucun livre pouvant nous aider dans l'immédiat, que ce soit dans mon sac ou dans mon bureau et vous ( nous ) seriez plus à l'aise avec des supports sur lesquels vous appuyer.

   S'il souhaite que je l'aide en bonne et due forme, ce n'est pas à l'université que j'y arriverai pleinement. Tous les livres sur lesquels je m'appuie viennent des bibliothèques du Manoir, et pour certains d'entre eux je ne me risquerai jamais à les déplacer où que ce soit - bien trop risqué -. J'essaie déjà de rechercher des similitudes dans les langues anciennes que je connais plus ou moins bien, en recoupant le tout avec les ouvrages qui me reviennent lentement à l'esprit. ... Attendons de voir comment il réagira à tout cela, et enuite j'aviserai.


E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
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Etudes/Métier : LINGUISTIQUE - LANGUES ANCIENNES
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Jeu 16 Juin - 10:22

body without a soul
Il y a dans les mots de certaines personnes des choses qui engagent le respect, des choses qui donnent simplement envie de se taire et d'écouter. C 'est un peu le sentiment que Laël -de ce qu'il t'avait dit, si tu te souviens bien- t'inspire. Tu aurais presque envie de le laisser faire tout ton devoir à ta place si on te le demandait. Déjà parce que ça t'arrangerait bien de faire quelque chose d'autre de ta vie -pas que tu es ennuyé, au contraire, tu le sais, il y a cette passion qui anime tes idées, qui fait briller tes yeux, mais tu dois avouer tout de même qu'à ton âge, tu te dis qu'il y a bien mieux à faire. Enfin, c'est ce que tu aimerais te dire parce qu'au final, tu n'es même pas certain de penser ça comme ça. Mais il y a aussi cette envie d'être complètement noyé sous le savoir des autres, l'avidité d'apprendre, l'oisiveté. T'aurais presque envie qu'il te raconte sa vie tu es certain que tu en apprendrais plus qu'en cours. C'est pas que, mais il a quand même l'air de plutôt connaître son sujet le vieux -tu dis vieux, mais t'es certain que le nombre d'âge qui vos sépare est inférieur à la quinzaine et tu devrais être un peu plus respectueux de tes aînés. Alors que les mots coulent de ses lèvres, tu prends note. Tu prends note de ce qu'il te dit, tu prends note des idées sur lesquelles il te lance ; les pistes qu'il te donne. Tu te dis que tout est bon à prendre et si quelque chose ne te plaît pas, si ça ne t'inspire pas, tu essayeras de faire autrement, de regarder ailleurs ou peut-être même de chercher d'autres solutions ; ce n'est pas comme s'il t'avait donné des pistes précises et des noms de langues que tu ne connaissais pas. C'est à toi de faire découler de certaines généralité une solution ; presque empiriste sur les bords, tu te dis qu'il n' y a qu'avec l'expérience que tu peux savoir ce qui est vrai de ce qui est faux et tu n'auras qu'à te foutre le nez dans deux trois bouquins -plus que ça, tu en es certain, pour trouver ce que tu cherches vraiment. Tu sens ton écriture se faire un peu moins lisible au fur et à mesure qu'il se laisse aller aux indices et presque à la discussion et tu te dis que tu vas te maudire. Un peu idiot sur les bords, ce n'est qu'après que tu te rends compte que tes notes c'est le bordel, que tu ne comprends pas forcément ce que tu as écris quand tu fais les choses dans le feu de l'action et tu te retrouves obligé de demander gentiment au camarade d'à côté -celui qui au début de l'année t'a regardé un peu de travers parce qu'il savait pas si t'était une fille ou un garçon et qui n'a toujours pas compris pourquoi est-ce qu'un « mec comme toi » pouvait être assez joli de visage. Ca t'avait fait rire et t'avais trouvé l'idiot humain. Toujours est-il qu'il ne semblait pas mauvais dans la prise de ses cours et puis un jour, il a bien compris que quoi qu'il dise tu ne changerais pas, surtout pas à coup de « tu coupes quand tes cheveux Raiponce ? » tu es certain qu'il faut un peu plus d'originalité pour te pousser à tout couper. Du genre, les poules qui ont des dents ou quelque chose qui s'en rapproche -on ne sait jamais, si un jour les poules ont des dents, tu ne serais pas dans la merde...

Tu notes à nouveau ce qu'il te raconte, un petit froncement de sourcil -il ne sait pas et toi non plus, prendrais-tu le risque d'aller vérifier quitte à revenir lui parler après ? Tu as l'impression d'être un peu du genre à pousser les gens, du genre à les ennuyer. Ce n'est pas de ta faute si tu es passionné, mais tu l'entends encore parler, elle avec ses grands airs là, elle qui se prend pour la reine d'un monde ; tu es bien trop passionné qu'elle disait avec ses lèvres pincées et ses mains sur les hanches. Beaucoup trop passionné, tellement passionné que tu abandonnes les autres, que tu ne sors pas, que tu ne t'amuses pas, que tu as toujours le nez plongé dans tes livres et c'est presque une tristesse que de l'entendre dire ce genre d'ânerie. Tu ne sais pas ce qui la passionne, ta future femme -frisson de dégoût- mais elle n'avait pas l'air de briller pour quelque chose, elle n'avait pas l'air de vivre avec un but. Un peu perdu, un peu ailleurs, tu n'as jamais vraiment compris ce que pouvait bien vouloir dire être « trop » passionné. Est-ce un mal que de vouloir savoir, est-ce un mal que de se renseigner, de se créer ce qu'on peut appeler une culture -ou quelque chose qui y ressembler ? Tu te souviens de ses mots encore un peu amers dans sa bouche de femme, ceux qui te disaient qu'elle aurait préféré être un livre, si seulement tu pouvais la caresser comme tu caresses ces pages -nouveau frisson de dégoût-, si seulement tu pouvais prendre soin d'elle comme tu prends soin de ta connaissance. Maintenant, tu te dis que tout ça n'est vraiment que mensonge, qu'au fond, vous n'avez rien à faire l'un avec l'autre et alors tu te demandes bien pourquoi est-ce qu'elle a accepté cette déclaration désespérée, saoule, complètement montée ; elle a cru à ton amour, à quelque chose que tu caches, à quelque chose que tu feins, quelque chose qui n'est que du faux et elle y a cru parce que tu as semblé mettre de la passion dedans. Roulée dans la farine, tu en serais presque attristé. Les mots du professeur de tirent de cette torpeur et tu sens ton regard qui s'illumine, peut-être même qu'un sourire se dessine sur ton visage de poupée figée et tu ne sais pas quoi dire alors tout simplement, tu articules avec presque toute la gratitude du monde dans la voix ; « Vous pouvez vraiment faire ça ? » et tu sais qu'on ne refuse pas quand quelqu'un offre des contacts comme ça et tu te dis qu'en plus, ils pourront toujours servir plus tard. Ce n'est pas comme si tu avais fini tes études et encore moins tes recherches alors il faut bien commencer à tisser des liens avec l'extérieur, avec les autres et tu as comme l'impression que tu es venu frapper à la bonne porte.

« Si tous les passionnés étaient comme vous. » est tout ce que tu as pu répondre comme pour lui dire de prendre le compliment et de se taire mais avec un peu plus de politesse tout de même, ce n'est pas comme si tu allais te permettre de telles familiarités. Puis tu te rends compte qu'il y a un truc qui cloche ; comme si ses mots ne furent pas prononcés normalement. Autant pour lui que pour toi, il a semblé que le russe fut une chose très naturelle et sans y avoir répondu dans cette langue, tu avais compris sans un mal ce qu'il t'avait dit -et tu remercies tes études acharnées. Toujours est-il que c'est quelque chose que tu as trouvé plutôt amusant et tu n'as pas qu'en rire très légèrement ; tu ne sais pas s'il a relevé la chose et tu ne sais pas s'il semblait avoir compris que tu avais compris -il faudrait être idiot pour ne pas comprendre- mais la chose était en toute somme du genre cocasse et ça ne pouvait que te plaire. Il y a comme cette impression que derrière cet air passible et apaisé se cache un petit rigolo -ou n'est-ce que toi ? Et que tu n'allais pas vraiment t'ennuyer. Son unique se tourne vers toi, dis comme ça ça fait plutôt film d'horreur et tu essayes de ne pas être vraiment déstabilisé quoi qu'il n'y a pas vraiment de question à se poser à propos de où regarder ; ses derniers mots t'ont légèrement fait hausser les sourcils et sans réfléchir, tu as laissé échapper ; « Vous m'invitez déjà chez vous, c'est pas un peu trop tôt ? » et suite à ta remarque, tu te rends compte que c'était peut-être un peu osé et que peut-être ça ne le ferait pas rire pourtant, tu ne peux t'empêcher d'être un peu malicieux, un peu enfant et tu te mets à rire, ta main couvrant tes lèvres pour ne pas paraître si mal poli. « Je suis désolé, c'est pas comme ça que ça devait sortir... » mais il est dur de garder un rire alors tu passes tes doigts fins sur le coin de tes yeux pour essuyer les larmes qui menacent d'y perler et tu te rends compte que même tes excuses furent assez limites, mais tu espères qu'il ne t'en tiendra pas vraiment rigueur ; après tout, tu es encore un enfant. « Mais non, non, je n'ai rien de prévu. » finis-tu par répondre. « Vous avez quelque chose à me proposer ? » et cette fois, la question était posée en tout bien tout honneur, tu le jures.
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Laël Smith
Laël Smith
Professeur de Philologie
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Ven 17 Juin - 11:37

© Yamashita sur épicode

And I will
help you...





Je lui parle enfin en lui donnant mon point de vue sur la question, en lui offrant quelques pistes non-négligeables. Je ne me rends même pas compte que du russe a dû se glisser dans mes phrases étant donné que je ne me concentre pas suffisamment pour parler dans une seule et même langue. Voir quelqu'un me parler du linéaire A, du disque de Phaistos, des syllabaires chypriotes, en bref voir enfin un étudiant qui ne sait pas où aller tout en montrant qu'il s'est intéressé au sujet, voilà quelque chose qui ravive ma passion d'enseignant, quelque chose qui me fait parler avec passion. La passion n'a pas de langues, la passion arrive très bien à se faire savoir même si je ne doute pas que du gansu ou du russe se glisse dans mes mots, de l'indonésien et de l'iranien aussi s'il le faut, qui sait ? L'anglais ne compte pas dans mon trio de prédilection à l'oral, de cela j'en suis parfaitement conscient mais je me sais suffisamment concentré pour savoir que la majorité de mes mots sont en anglais. Je plisse un peu les yeux, légèrement excédé de ne pas pouvoir communiquer ma passion en anglais ( je sais pourtant le faire en gaélique irlandais damn it ) sans que cela ne se voit sur mon visage parfaitement calme et posé ou au fond de mes yeux tranquilles et sereins.

Je m'arrête un instant de parler, plongeant dans mes réflexions quant à ce que j'ai dit précédemment et ce dont il a évoqué lui-même avant que je ne m'enflamme. Il a bien précisé vouloir mettre le linéaire A en avant dans son devoir, ou du moins s'en servir comme point de départ alors autant que les informations soient le plus complètes possibles. Bien que j'aie tous les rendus et les travaux d'oncle Gen et tante Aali sur le sujet, je sais très bien qu'ils seront plus à même d'en parler que moi étant donné qu'ils sont plongés dedans et qu'ils travaillent dessus ; mes spécialités en langues anciennes tournent plus autour de l'hébreu, du sanskrit, de l'avestique et du zhou et ce ne sont pas les mêmes branches linguistiques - quoique l'hébreu est à faire avec l'ionien-attique, de loin et indirectement certes, mais tout de même un peu. Je reprends la parole, plus lentement peut-être, en rebondissant sur l'étudiant avouant qu'il n'est pas à l'aise avec la technologie. Vouloir étudier des langues anciennes avec la technologie est pour moi un amalgame de la pire espèce. Bien sûr que c'est plus pratique, que pour certaines choses je peux le tolérer ; nous ne pouvons pas tout avoir à côté de nous c'est clair. Mais lorsqu'on sait qu'il y a moyen de les avoir près de nous... Et puis, inutile de me voiler la face, je suis beaucoup plus à l'aise avec des livres. Quoi de plus normal, après tout ? Je suis né avec eux, j'ai grandi avec eux et encore maintenant mon bureau regorge de livres en tous genres, même s'ils sont tous rangés mon bureau, au Manoir, à lui seul est une pièce remplie jusqu'au dernier nanomètre d'ouvrages en tous genres et d'une quantité astronomique de dictionnaires.

En parlant du zhou, je devrais peut-être essayer de repasser l'agrégation pour l'avoir dans ma liste... À l'époque il n'y était pas, peut-être que maintenant il s'y trouve, surtout à une université comme Millenium. La phrase que j'étais en train de prononcer sort de mes lèvres en russe et, lorsque je me rends compte, mon sourcil s'arque d'amusement - excédé mais j'arrive à masquer cet aspect -. Ma passion est... beaucoup trop sortie. Oh, qu'importe après tout. Je dois juste la réfréner pour pouvoir parler correctement en anglais, hors de question que je massacre une langue aussi belle. Et puis quoi encore... Mon visage ne laisse rien paraître de mes pensées actuelles, seuls mes yeux devenus brusquement froids peuvent attester d'une petite nuance dans mon humeur. Sidé perce mon amas de pensée et de réflexions avec une seule question, qui fait apparaître un léger sourire au coin de mes lèvres.

- Oui, bien sûr. Il faut seulement que j'en parle avec eux, histoire de ne pas piétiner sur leur emploi du temps.

Une phrase malicieuse m'a traversé l'esprit mais elle n'est pas arrivée jusqu'à mes cordes vocales. Mon sourire disparaît et ma face redevient parfaitement calme et paisible. Sa phrase suivante me fait arquer un sourcil, plus franchement que la fois précédente, et mon regard pétille définitivement de malice. Ce n'est pas un regard de défi, il s'approche plus du regard signifiant « tu es sûr de vouloir t'aventurer par là ? » même si ce n'est pas tout à fait ça non plus. À lui de correctement l'interpréter, visiblement il arrive déjà à comprendre les quelques phrases en russe qui se sont insérés dans ma longue tirade passionnée. Je replonge dans mes réflexions quant à ma proposition et aux langues anciennes que j'ai évoqué. Il me semble que j'ai plusieurs traités sur certains syllabaires chypriotes chez moi et je sais que j'ai des livres d'oncle Gen sur le linéaire A sur mon bureau. Dans quelle langue sont-ils ça c'est une autre histoire, mais je pourrais toujours les traduire pour lui, et ça c'est définitivement un bon plan. De toutes façons je n'ai rien ici qui puisse nous servir de support, pas dans mon bureau de l'université - jamais je n'amènerai des livres si précieux ici, même si c'était l'endroit le plus sécurisé de la galaxie.

Je lui demande alors implicitement autre chose, histoire de savoir si ça le dérangerait ou pas. Mon regard pétillant de malice apparaît de nouveau avec sa réaction. J'ai déjà remarqué tout ce qu'il a noté sur sa feuille lorsque je m'étais mis à parler longuement, aussi, tout en gardant mon visage calme, je penche un peu ma tête de côté pour montrer mon amusement.

- Vu comment tu as bu mes paroles, je me disais seulement qu'un café littéraire ne serait pas suffisant.

Oh que c'est moche, oh que c'est bas, oh que c'est même très bas mais c'est exactement ce que je pense à ce moment précis. Son rire qui suit me permet de pleinement retrouver mon calme olympien et je rattrape vivement et souplement un surligneur qui souhaite découvrir si le sol est plus confortable que la table. Je le repose sur ladite table en même temps que Sidé ne décide de s'excuser - parfaitement inutile, être professeur ne signifie pas être dénué d'humour.

- Votre spontaneité parle mieux que vos excuses déplacées. Je n'ai rien à pardonner.

Je dis en haussant les épaules ; pour moi ce que je viens de dire est une évidence. Peut-être même dit avec des mots arrogants mais ce n'est pas si grave tant qu'il comprend le sens, le fond de ma pensée.

Une fois que la réponse sérieuse vient enfin, mon malice a définitivement déserté mes yeux redevenus aussi tranquilles qu'un ruisseau estival en pleine forêt. Je réfléchis un court instant ; je sais que nous serions mieux dans la bibliothèque de tante Aali mais, même si ça ne la dérangerait pas, je n'ai pas tellement envie d'amener chez elle quelqu'un qu'elle ne connaît pas. Est-ce que mon bureau peut faire l'affaire, telle est la question. Quoique, j'ai tout les tomes des Revues des Études Grecques dont je parlais tout à l'heure, et rien que ça c'est déjà une énorme source d'information en soi. J'ai mes livres sur le grec qui doivent traîner dans la chambre d'Amélie aussi, ce sera une bonne occasion pour tous les ranger à leur place, les livres en latins et sur les romains aussi au passage. ... Non, pas l'Apocoloquintose, elle le lit en ce moment.

- J'ai beaucoup de livres qui parlent de ça chez moi, et comme je pourrais directement appeler Gen et Aaliyah ce serait beaucoup plus simple d'aller chez moi, je pense.

Sans compter que j'ai aussi du travail à faire, j'ai tout mon prochain cours pour les M2 à vérifier et d'ailleurs il faut que j'appelle ma grand-mère pour une information sur l'origine d'un cas en sanskrit. Je cligne mon oeil droit pendant une seconde en me rendant compte que je n'ai parlé que russe, cette fois-ci. J'inspire profondément et je lui fais le signe du peace and love. Penses anglais, Laël. Penses anglais, ça ira tout de suite mieux. Je me rechausse de mes rollers, étirant mes jambes sous la table au passage et je range toutes mes affaires dans mon sac à dos d'écolier. Je préfère les sac à dos à deux bretelles, eux au moins n'essaient pas de me pourrir la colonne vertébrale et les muscles dorsaux.

Je m'assis sur la table et, souplement, je fais basculer mes jambes de l'autre côté. Je roule fluidement vers mon bureau, plus lentement qu'à l'accoutumée. Arrivé à cet endroit, je me penche pour fouiller les tiroirs et découvrir celui où j'ai rangé mes copies mais je me rends compte assez vite qu'elles doivent être dans mon bureau. Mais c'est bien sûr... En français s'il vous plaît, en anglais c'est d'une laideur phonétiquement que je ne penserais jamais ça dans cette langue.

- Il faut juste que je passe par mon bureau d'abord.

J'étire sommairemment mes épaules et je me dirige vers la porte. Je me rends compte que je ne lui ai pas tellement laissé le choix jusque là, aussi je fais un demi-tour sur moi-même, me stoppant net et, en plongeant mon regard dans le sien, je lui laisse le soin d'accepter ou de refuser. La décision finale lui appartient, après tout.


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