take it all back ; so what else is left ?
Il y a cet instant qui semble si calme et pourtant si douloureux de deux corps qui se séparent, de deux sentiments qui se mêlent. Tu ne veux pas vraiment réfléchir à ce qu'il peut se passer entre vous maintenant, à ce qu'il va faire. Tu t'attends à le voir enfiler ses affaires et simplement te quitter en disant que c'était bien, merci, mais maintenant ça ira. Tu supposes qu'il ne compte plus te revoir après ça, tu supposes que ce n'était pas vraiment le but que de tisser un lien, quelque chose avec toi et même, après tout, quel lien pouvez-vous bien tisser après une simple coucherie ? Ce n'est pas comme si tu voulais t'attacher simplement à son corps et ce n'est pas comme si ce qui t'intéressait vraiment c'était l'avoir dans ton lit. Seulement, qu'est-ce qui t'intéresse ? Tu n'as pas vraiment l'esprit à penser à ça et pourtant, tu te sens si intrigué, si perturbé, si chamboulé par tout cela que tu ne sais plus si tu dois y réfléchir ou non, si tu dois le lui demander; Qu'est-ce que ça représente vraiment pour lui ? Mais peut-être qu'avant cela, tu devrais trouver toi-même la réponse à cette question qui reste encore trouble dans ton pauvre esprit embué par la petite mort qui s'est abattue sur vous. Comme un corps sans âme, un poids mort, tu l'as laissé faire, tu l'as laissé se lever et tu te dis que c'est comme ça que ça va se terminer, toi à fixer son dos, une simple silhouette désabusée, une simple ombre oubliée mais c'est une surprise quand il revient se mettre sur toi, quand vos corps nus se retrouvent et frissonnent, ne pouvant oublier le contact d'avant. Il était comme un enfant quand ses lèvres se sont déposées sur ta joue, quand ce geste tendre ou amical ou peut-être trop doux pour être un simple geste sans réflexion fut déposé sur ton corps et tu le retrouves en enfant contre toi, lové dans tes bras. Parce que tu les as passés autour de lui, parce que tu n'as rien dit, parce que tu l'as laissé faire, parce que tu es d'une faiblesse sans nom, de celle qui ne s'explique pas et que tu laisses aller, que tu laisses couler sans grand espoir d'un jour la rattraper. Tu sens son regard sur toi, t'es peut-être gêné, peut-être curieux. T'as ouvert les yeux pour le regarder -regard contre regard, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés et t'as déposé tes lèvres sur les siennes. Plus chaste que précédemment, plus tendre qu'avant, tu as glissé tes mains dans sa nuque tu as caressé du bout de tes doigts jusqu'à ce que finalement, vous fermiez les yeux.
C'est quand tu as eu froid dans la matinée que tu as compris que le corps chaud contre toi avait été à un moment donné remplacé par le drap sali de vos ébats. Des souvenirs presque douloureux alors que tu te redresses légèrement, alors que tu regardes autour de toi, alors que tu sens encore la présence de son corps contre le tien, alors que tu sais que tu es peut-être encore marqué de ses lèvres. Une main passe sur ton visage, dans tes cheveux et tu as l'impression qu'il est encore partout, que son odeur est encore partout. Tu ne sais plus vraiment ce que tu dois penser et tu ne sais pas vraiment comment tu te sens, t'as presque envie de dire déçu et peut-être même que tu es en colère ; plus que contre lui, tu serais en colère contre toi qui a osé espérer qu'il change, qui a osé croire qu'il serait différent et que tu serais différent des autres. Un corps parmi les autres, te dis-tu en retombant. Simplement un corps parmi les autres.