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p o l l u x △ « i’m building this house on the moon like a lost astronaut. »

Joyce Lawford
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Moi quand on me dit Pollux je pense à :

Spoiler:

Love ♥
Caelan A. Fryer
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:love:
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Ven 17 Juin - 23:39
MDR STOP AVEC CA OKAY C'EST PAS DU TOUT POUR CA ALORS L'AVEUGLE REGARDE MIEUX STP /va crever

keur > p o l l u x  △ « i’m building this house on the moon like a lost astronaut. » 2047543583
Josiah Miller
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Sam 18 Juin - 0:49
Tiens, au moins cette fois tu t'es rendue compte qu'il est aveugle :3

*repars*
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Sam 18 Juin - 1:23
Nooooon Pollux c'est le petit chien je suis d'accord avec Joyce ! :nonono:

Bonne chance avec ta fichounette
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Sam 18 Juin - 19:52
Pollux-Evangeline. ♥♥

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Cléanthe J. Alevatros
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Dim 19 Juin - 10:49
Josiah > .... Il a le permis de conduire quand même. *va crever*

Lore > NON ! C'EST PAS LE CHIEN OKAY ?! /die

Auré' > ...... Pas les feels. PAS LES FEELS. ;w;
Pollux P. Barnes
Pollux P. Barnes
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Mar 21 Juin - 17:30


POLLUX P. BARNES
NOM : Barnes, nom de famille de son père, son vrai.
PRÉNOM : Pollux, prénom décidé par son père qui était astrologue, Peter, prénom en hommage à son grand-père.
ÂGE : 26 années dont il se serait bien passé.
SEXE : Il pense bien être un homme au vu de ses attributs de bowling.
NATIONALITÉ : Américaine.
ORIENTATION SEXUELLE: Il ne ressent hélas aucun désir pour les autres, il pense donc être asexuel. (Et se revendique comme panromantique.)
SITUATION AMOUREUSE : Seul pour toujours et à jamais, avec un peu de chance.
GROUPE : Il se revendique comme un habitant de Londres, aimant n’être qu’un simple civil.
ANNÉE / MÉTIER : Soldat au repos, actuellement. (Cherche de quoi passer ses journées avec un petit boulot.)
OPTION(S) : /
AVATAR : Sawamura Daichi – Haikyuu !!
IN REAL LIFE
PSEUDO : le même que Clé’.
ÂGE : le même que Clé’, en plus.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Cléanthe je crois bien. /die
PETIT MOT : C’EST DE LA FAUTE DE SIDE OKAY (et ceux qui captent les références dans le pseudo…. Je leur fais des bisous. Voilà.)(Nolan fait attention cette fois-ci stp, love.)
CODE : Auto-validation des enfers.

PHYSIQUE / MENTAL

Usé. Tu es usé, comme des piles que l’on utilise trop, comme une lumière qui tremble. Tu as l’impression que tu pourrais t’éteindre à tout moment, que tu pourrais renoncer à tout ça en une simple seconde ; trop lassé, trop fatigué, trop vivant. Tu ne sais même pas si la lumière du soleil se reflète encore dans tes yeux noisette cernés comme l’insomniaque que tu es, si tu arrives encore à réellement exprimé de la joie via tes lèvres roses un peu trop prononcées qui font naître des fossettes lorsque ton muscle marche. Tu essayes de te donner une allure de propre, une allure de quelqu’un qui prend soin de soi, qui montre qu’il vit normalement ; tu coupes tes cheveux toujours à la même longueur –trop courts, certains te disent-, tu rases parfois cette barbe qui menace de pousser un peu trop souvent – elle te va pourtant bien d’après eux -, tu mets toujours les habits que tu repasses toi-même – essentiellement des chemises. Ils te croient propre, bien dans ta peau et qui a une vie bien menée en te voyant ; si seulement il savait ce que ton corps surentraîné a réellement vécu, s’ils savaient seulement l’histoire de ces cicatrices, de cette peau rugueuse sur les mains, de ces muscles développés. Sûrement qu’ils ne penseraient pas ça, sûrement même qu’ils auraient pitié de toi.
Et tu n’en veux pas, de leur pitié. Tu as vécu comme tu le souhaitais, comme il t’était possible de vivre dans cette adolescence difficile ; tu ne veux pas que l’on te prenne en pitié, que l’on pense à toi comme un pauvre enfant qui n’a pas eu de réel plaisir durant la fin de son enfance – là où l’on vit la meilleure partie de sa vie, normalement. Tu n’es pas pauvre, tu n’es pas triste ; juste un peu rouillé par la guerre, juste un peu trop utilisé par la vie. Rien de plus, rien de moins. Et même si c’est dur à vivre, et même si c’est dur tous les jours de faire croire que tu vas bien, de faire croire que tu arrives encore à te regarder dans le miroir sans problème ; au moins, tu vis.
Et pourtant le miroir s’écrase dans un bruit fracassant alors que le verre s’étend sur la surface du sol. Encore un de brisé, encore un que tu vas devoir racheter. Il te dit que ce n’est pas grave ; tu n’entends que ta faiblesse à travers ses mots. L’impossibilité de pouvoir accepter ton image, l’impossibilité de te dire que toi, tu t’en es sorti sans presque rien. Le miroir reflète ce que tu hais tant ; ton visage trop propre, sans blessure ni poussière, sans éclat ni tristesse. Tu as juste l’impression de répéter des actions tous les jours pour continuer à vivre alors que tu n’en éprouves aucune joie ; l’excitation de la guerre te manque, oui. Habitué aux bruits des armes, habitués aux cris des gens, habitués au poids contre ton épaule. Les bandages qui entourent ta peau trop bronzée par le soleil, trop blessée par le hasard du sol et des armes te manquent eux aussi. Tu as l’impression que tu n’es pas à ta place, que quelque chose manque définitivement ; tout. Même si vous viviez dans la peur, même si vous viviez dans l’instant de la mort ; tu étais heureux. Les joies des petits plaisirs de retrouver ces camarades, de partager un repas autour d’un feu et de discuter de tout et de rien, de dire des conneries. Ta vie est désormais d’une insipidité qui t’essouffle, qui t’embête, qui te lasse. Tu voudrais la jeter par-dessus bord, disant que tu n’en as plus besoin, que tu n’as besoin de ça ; et pourtant c’est tout le contraire. Repos oblige, réintégration en société oblige. Ils veulent que tu rentres dans les rangs, que tu t’intègres de nouveau de grès ou de force ; tu n’as pas d’avis à donner, ils le prennent pour toi. Et tu ne dis rien car tu as appris à plier devant les ordres, devant les plus puissants que toi, devant ceux que tu respectes. La désobéissance ne te connait pas vraiment ; plus du genre à marcher droit, à faire ce qu’on te dit. Sauf concernant certains personnes que tu ne peux pas supporter, que tu ne veux plus voir dans ta vie – cette ‘famille’ a été la seule chose à laquelle tu as osé te dresser, à laquelle tu as osé faire comprendre que tu n’étais pas d’accord ; une rébellion courte mais efficace. Toujours à pointer sur la manière la plus rapide avec laquelle tu peux avoir des résultats ; viser le cœur, la tête. Les artères. La seule chose dans laquelle tu excelles est l’art de tuer ; pas sûr que ce soit une bonne chose. Et pourtant ce miroir te le fait comprendre, oui ; tu n’es rien sans la violence que tu as toujours connu.

est d’un naturel calme et posé ϟ il lui arrive bien sûr de se mettre en colère parfois mais c’est très rare ϟ ne possède aucun tatouage ou piercing ϟ sa peau est déjà halée naturellement, alors les cicatrices se voient un peu plus que la normale ϟ il a du mal à supporter les endroits trop silencieux ϟ bonne pâte ϟ du genre à apprécier les gens comme ils sont ϟ même si depuis son retour de la guerre il ne fait pas beaucoup de rencontre ϟ il aime la mal bouffe ϟ il a du mal à manger au restau car il n’a jamais mangé dans un endroit comme ceux là ϟ il gère sa race quand il s’agit de faire des repas en mode yolo, merci l’habitude de la guerre ϟ en tant que bon américain il est fan de catch et de boxe ϟ il se perd un peu trop souvent sur youtube lorsqu’il s’ennui et qu’il décide de découvrir le monde de l’internet ϟ il apprécie les bruits de foules bruyantes et criantes ϟ il sait qu’il devrait aller voir un docteur pour un check-up au cas où il aurait développé un PTSD ϟ mais il n’en a pas vraiment envie en fait ϟ apprécie les belles choses de la vie qu’on lui offrir et qu’il n’a pas eu l’occasion d’apprécier avant ϟ il se sent toujours hors du temps et de la vie depuis qu’il a quitté le champ de bataille.


HISTOIRE

Les bruits des explosions retentissent dans tes tempes alors que le sable vient cacher ta vue, alors que les cris des personnes couvrent tes pensées. Le sang n’est plus un simple mythe dont on te parle pour te faire peur, le sang n’est plus une chose imaginaire que l’on te disait irréel pour t’encourager ; tout est bien réel, même ce liquide rouge et chaud qui coule le long de ta joue non couverte par le casque. Les cris, les horreurs qui se défilent devant tes yeux ne te font pas peur ; tu as déjà vécu pire, te dis-tu. Dans cette banlieue certaine, dans cette famille recomposée, les sentiments font plus mal que la violence des poings, que la violence des armes. Tu clignes des yeux ; tu n’aurais pas dû. Certains de tes camarades se sont jetés dans l’explosion afin d’essayer de recourir le plus de personne possible – grosse erreur. Petit à petit, tu en vois certain tomber dans un bruit sourd alors qu’ils sont attaqués et fusillés ; tu as envie de détourner la tête, de ne pas regarder certaines de ces personnes avec qui tu as dormi une nuit dans ces tentes, dans ce campement trop petit, où vous vous passiez le relais pour faire la sentinelle. Tu ne veux pas voir ces personnes avec qui tu as partagé certains de tes repas qui n’étaient pas très bien passés, tombés comme de vulgaires sacs que l’on troue et qui s’effondre. Alors tu fermes les yeux. Tes mains prennent place sur tes tempes. Tes dents se serrent. Mais rien ne peut arrêter les cris des horreurs, les cris des pertes, les cris des hommes qui s’effondrent et ceux qui tentent de se relever. Alors encore une fois tu te relèves, alors encore une fois tu regardes le paysage de sable rouge. Et encore une fois tu sombres dans l’abîme éternel.


« Echoes and the shots ring out, we may be the first to fall. »

T’engager avait semblé être une bonne idée, à vrai dire. Pouvoir s’échapper de cette famille qui se fichait bien que tu sois là ou pas, pouvoir t’échapper de cette banlieue où l’on te frapper, où l’on te menacer juste pour le plaisir. Pouvoir échapper tout simplement à ce monde dans lequel tu vivais, à ce monde où tous les jours il y avait des drames, dans ce monde où tous les jours des cris de personnes différentes retentissaient jusqu’à chez toi. Mais personne n’y prêtait attention ; c’était normal. Il s’agissait de la norme pour ce petit quartier de banlieue américaine, il s’agissait de la norme car tous ceux qui n’étaient pas très fréquentables y vivaient, où tous ceux qui étaient plus ou moins louches se trouvaient. C’était normal, on te disait. Comme si ce n’était pas grave, comme si on te disait de faire avec, que tu n’avais pas vraiment le choix de toute façon. Alors tu avais fait avec, oui. Tu avais pris tes clics et clacs, tu avais claqué la porte alors que ta mère te sommait de revenir ici, que tu n’allais pas quitter la ‘maison’ aussi facilement. Que toi aussi, tu devais travailler pour eux, pour que eux, au moins, ils aient une vie décente, pour que eux, au moins, ils puissent vivre confortablement. Allez, au diable, surtout. Les papiers de l’armée avaient déjà été remplis par tes soins lorsqu’ils étaient venus recruter au lycée pour la guerre d’Irak, et même si en tant que mineur vous étiez censé avoir l’accord de vos parents, tu avais expliqué ton cas. Peut être avais-tu eu de la chance que le recruteur comprenne, peut être avais-tu eu de la chance lorsque tu leur avais montré ta motivation à partir d’ici, peu importe que tu finisses sur un champ de bataille ou dans un sous-marin. Peut être avais-tu eu de la chance aussi que l’armée américaine soit à ce point désespérée de recruter de la bonne chair fraîche. Mais dans tous les cas, ça t’avait semblé être une bonne idée ; tu n’aurais pas pu faire d’études supérieures sûrement de toute façon. Le fait d’entrer dans l’armée te permettait de garder un statut de soldat même lorsque la guerre serait finie et d’avoir ainsi un travail à vie, quasiment. Alors, ouais, c’était une bonne idée, à priori. Rien n’aurait pu te faire plus mal que d’entendre le cri de ta voisine qui se faisait battre par son père dès qu’elle rentrait de l’école, rien n’aurait pu être pire que de voir ces adultes se faire taper dessus sous prétexte qu’ils étaient des pédés, qu’ils faisaient des boulots de tapettes. Rien ne pouvait être pire que de voir des péripatéticiennes se faire violer parce qu’elles aimaient ça, parce que c’était leur boulot de satisfaire les clients. Alors, oui c’était une bonne idée pour s’échapper, c’était une bonne idée pour s’assurer un avenir en quelque sorte. Tu n’étais qu’un enfant, qu’un adolescent trop innocent qui rêvait juste de partir de son propre enfer pour entrer dans un autre, un qui ne le concernerait pas. Il y avait tant de jeunes de ton âge, tant de garçons qui eux, voulaient servir la patrie, tant de garçons qui partaient faire la guerre pour gagner la nationalité au bout de quatre ans de guerre, tant de garçons qui voulaient juste rendre leurs parents fiers. Et toi, tu étais au milieu de tous, n’appartenant à aucun de ses groupes. Qu’un garçon qui voulait s’enfuir, qu’un garçon lâche qui abandonnait ces gens qui s’appelait une famille, qu’un garçon qui voulait partir et voir le monde. La guerre n’était pas un très bon moyen pour ce faire, mais il s’agissait de la seule issue possible à ce moment de ta vie, il ne s’agissait que de la seule chose qui pouvait t’aider. Tu pouvais demander à être déclarer mort à ta famille pour disparaître, tu pouvais demander à te reposer dans un environnement autre que ton pays d’origine. Tu pouvais tout simplement demander à disparaître de la surface de la terre, ne réapparaissant que lorsqu’une nouvelle guerre ferait rage et que l’Amérique aurait besoin de toi. Tu aurais pu demander tout ça ; ils te l’ont proposé lorsque tu as signé. Cela faisait partie des petits bonus d’entrée, si tu pouvais dire. Ils étaient vraiment prêts à tout pour avoir des soldats, et ça ne faisait que t’arranger. Pourtant, lorsque la guerre s’est finie, lorsque l’horreur s’est arrêtée, lorsque l’enfer a fait une pause, tu n’as rien demandé de tout cela. Trop fatigué, trop las, trop usé. Tu avais l’impression d’avoir déjà vécu trente ans dans cet enfer, tu avais déjà l’impression que ton corps n’était plus qu’un vieux prêt à rendre l’arme. Il n’avait que vingt-et-un ans. Vingt-et-un ans et tu te sentais déjà fatigué par la vie, tu te sentais déjà prêt à mourir dans les prochaines années, ayant l’impression de n’être qu’un vieux. Alors que tu n’avais putain que de vingt-et-un ans. La guerre était finie, certains des garçons que tu avais connus au début étaient devenus des hommes et rentraient au bercail dans l’espoir de rendre leurs parents fiers. Certains n’avaient plus cette chance, certains avaient été hachés par cette guerre, d’autres en garderaient des séquelles à vie. Tu en as vu, de vies se terminant sur le champ de bataille, tu en as vu des futurs qui n’existeraient plus. Tu l’as vu, ce futur de professeur des écoles qui a été détruit à grands coups de fusils dans les jambes de ce pauvre James. Tu l’as vu, ce futur avec une femme et des enfants s’essoufflé alors que Owen perdait la tête. Tu les as tous vu, ces futurs dont ils te parlaient tant avec envie une fois que la guerre serait finie, tu les as vu se détruire, tu les as vu disparaître à coup de mental trop faible, tu les as vu résister grâce à l’espoir et d’autres s’écraser tout aussi vite à cause du désespoir. Vous étiez tous en mauvais état ; on ne se remet pas de la guerre. Les sergents parlaient de repos ; vous parliez d’y retourner. La guerre d’Irak venait de se finir, mais celle d’Afghanistan était toujours là. Comment pouviez-vous revenir à des vies normales, après ça ? Comment pouviez-vous dormir sans entendre le bruit des grenades au loin, sans entendre les cris des citoyens en détresse ? Vous n’étiez que des gamins innocents aux intentions puériles et ignorantes, vous avez grandi en devenant des soldats de l’enfer. Et l’on vous demandait de retourner chez vous, l’on vous demandait de repartir faire votre vie, que vous aviez bien servi votre pays, qu’il était temps que vous serviez votre propre vie, désormais. Certains ont jugé qu’ils avaient trop vu l’enfer, et sont rentrés chez eux pour se laisser mourir lentement. D’autres ont essayé de reprendre une vie normale mais ont échoué. Et pour les plus chanceux, ils se sont mariés et ont tenté d’oublier cette vie trouble de guerre et de cauchemars. Mais la plupart, comme toi, sont repartis. Que pouvaient-ils faire d’autre, de toute façon ? Usé par la guerre à ne pas réussir à dormir, usé par la vie de soldats à aller au lit avec un couteau, usé par l’enfer à fermer les yeux pour ne voir que du sang et des morts. Tu pensais que l’on allait te dire que tu étais atteint de PTSD, mais ils n’ont pas jugé que cet état là en fasse partie. « C’était votre première mission, c’est normal » disaient-il. L’était-ce, vraiment ? Tu n’en avais pas l’impression, même si les anciens soldats, les plus vieux, ceux qui avaient un peu plus d’expérience, disaient qu’ils avaient eu la même chose lors de leur première fois. Un peu comme un baptême de soldat, ils disaient. Vous aviez ri, même si le cœur n’y était pas ; tu voyais les fantômes de ces nuits sans sommeil sur leur visage parfois, et tu te demandais si un jour tu serais comme ça, toi aussi. Mais tu n’as pas eu le temps de vraiment y réfléchir que vous vous étiez engagés et repartis directement pour l’Afghanistan au lieu de repartir en Amérique. Vous vous étiez mis d’accord, dans votre petit groupe d’anciens lycéens banals, que vous ne pouviez pas rentrer comme ça là-bas. Que vous ne pouviez pas reprendre une vie si normale que ça après avoir vécu tout ça, après avoir vécu ça ensemble. Les frères d’armes, ils disent. Vous étiez des frères d’armes, littéralement. Vous ne pouviez compter sur personne d’autre sur le champ de bataille, vous faisiez parti de la même division, et vous aviez le même âge lorsque vous vous êtes tous retrouvés devant un camp d’entrainement qui, vous en aviez l’impression, allait clairement vous tuer. Vous vous êtes forgés l’esprit et le corps avec ça, ainsi que des liens d’amitiés qui ont su germer entre jeunes adultes de votre génération. Heureusement pour toi, tu as envie de dire. Tu n’es franchement pas sûre que ton esprit, ton âme aurait résisté à ces coups sans eux. Tu ne sais pas si tu serais encore très net dans ta tête si tu ne les avais pas eus à côté pour t’épauler lorsque tu vomissais la mocheté de ce monde, si tu ne les avais pas eus lorsque tu pleurais la mort de certains de vos camarades dont tu étais proche, si tu ne les avais pas eus lorsque tu étais prêt à te laisser mourir sur ce champ de mine. Et il en va de même pour eux, tu le sais. Vous avez grandi ensemble avec cette guerre, vous êtes devenus des adultes ensemble en abattant des vies, en détruisant des futurs ; vous avez été forgés avec le sang de vos assaillants et cela restera à jamais gravé dans vos liens.
L’Afghanistan n’était pas aussi horrible que l’on vous l’avez dit. Peut être qu’après avoir vécu presque quatre ans la guerre d’Irak, le reste vous semblait bien morne, bien moins horrible. Ou bien vous aviez passé votre baptême et vous étiez habitués à ça. Habitués à la guerre. C’est horrible. Horrible de se dire que l’on peut s’habituer à quelque chose qui sert à s'entre-tuer, quelque chose qui répand le sang et détruit des vies. Mais pourtant la vérité était bien là ; vous n’étiez pas plus choqués que vous ne l’aviez étés auparavant. Comme si votre esprit s’était accoutumé à voir ces spectacles, comme si votre mental s’était endurci et comprenait que maintenant, c’était ça, votre réalité, c’était ça, votre vie. C’était ce que tu avais pensé jusqu’à qu’une balle ne se loge dans ton corps. C’était ce que tu avais pensé jusqu’à ce que ce soit toi, l’homme à terre, le sac troué qui tombe. Jusqu’à ce que ce soit toi, qu’on tente de transporter à l’abri, qu’on tente de sauver d’une mort certaine. Tu n’avais pas compris ; tout s’était passé bien trop rapidement. Tu avais fait un pas en direction de Clint, un malheureux pas parce que tu devais te rendre à ses côtés, un malheureux pas parce qu’il t’avait fait signe de venir, qu’il devait te relayer l’ordre donner par le sergent. Un malheureux pas qui aurait pu te coûter la vie si Clint n’avait pas sauté pour te ramener à ses côtés, s’il n’avait pas risqué sa vie à son tour pour te sauver le cul, pour pas que tu crèves d’une putain de balle. Une seule balle et ta vie aurait pu se terminer là, à cause d’un putain de pas. Même si la balle était dans l’épaule, même si la balle n’avait pas touché quoi que ce soit d’important, l’hémorragie interne qu’elle aurait pu provoquer, elle, t’aurait tué à sa place. Pendant une semaine t’es resté comme un con à l’hôpital du campement, une putain de semaine. Une putain de semaine car tu ne pouvais pas bouger, car on devait savoir si tu pouvais repartir ou non. Le temps de voir, qu’ils avaient dit. Le temps que tes frères puissent se faire tuer aussi, sûrement. L’attente n’avait servi à rien de toute façon, le bilan restait le même ; tu ne pourras probablement plus jamais bouger le bras aussi bien qu’auparavant, et une éducation était nécessaire dans tous les cas si tu voulais le récupérer à au moins quatre-vingt pour-cent, voire quatre-vingt-dix avec un peu de chance, et retourner sur le champ de bataille après. Donc plus de champ de bataille, et un repos obligatoire jusqu’à nouvel ordre. Jusqu’à ce que tu sois rétablie, jusqu’à ce qu’un médecin te donne son autorisation. Tu avais l’impression d’être comme un enfant que l’on punissait parce qu’il avait trop joué ; et ça ne te réconfortait pas vraiment. L’envie de retourner avec une arme à la main se faisait sentir de plus en plus avec les jours qui passaient, et pourtant tu allais être rapatrié. Mais tu refusais. Tu voulais rester au camp, tu voulais faire quelque chose de ta vie mais ne pas rester au repos, ne pas devoir repartir là-bas. Alors tu es resté. Tu es resté à faire à manger, à aider avec ta pauvre épaule qui souffrait parce que tu ne commençais pas encore la rééducation, parce qu’ils ne pouvaient pas te la prodiguer ici. Tous les jours, tu faisais un peu d’exercice avec le médecin en chef, qui avait quelques bases de rééducation, mais rien de très grand. Tu aidais à faire à manger, à emmener les objets aux médecins lorsque les blessés arrivaient. Tu essayais de te rendre utile du mieux que tu pouvais, et le soir, tu revenais dormir dans la chambre que tu partageais avec tes gars, les tiens. Tu leur demandais comment ça allait, tu leur remontais le moral comme tu pouvais. La guerre allait bientôt se finir, ils te disaient. C’était une bonne chose, vraiment. Mais tu aurais aimé être sur le champ de bataille pour fêter ça, plutôt que de devoir lever les bras au ciel et d’embrasser l’un des blessés alors que l’on venait t’annoncer que ça y était, c’était fini, vous alliez pouvoir rentrer. Et tu n’avais pas pu retourner sur le champ de bataille jusqu’à la fin. Tant pis, te disaient-il, ce n’était pas si grave. Tu allais pouvoir repartir, tu allais pouvoir rééduquer cette épaule qui te faisaient de plus en plus mal, tu allais pouvoir te reposer, ils te disaient. Mais tu ne voulais pas. Tu ne voulais pas rentrer en Amérique. Tu n’avais nulle part où aller, après tout. La famille, tu ne savais même pas ce qu’elle était devenue, si elle avait déménagé ou pas, et tu t’en fichais pas mal de toute façon, ce n’est pas comme si tu étais vraiment attaché à eux depuis que ton père t’avait quitté, depuis qu’il avait passé l’arme à gauche après le divorce. Alors tu es resté un peu abasourdi devant les avions de retour, ne sachant pas trop quoi faire. Tu ne pouvais de toute façon pas retourner en guerre pour le moment, tu avais pour ordre de te reposer et d’aller mieux. Ton statut était celui d’un soldat au repos qui ne savait plus quoi faire de sa vie, désormais. Tu avais l’impression d’être désorienté, d’être un peu perdu alors que la plupart de tes frères d’armes rentraient en Amérique dans l’optique de passer peut être des tests d’aptitudes pour l’armée de l’air ou pour la marine. Et toi, tu te retrouvais seul au milieu de tous, sans endroit où rentrer, sans savoir quoi faire de ta misérable existence. Mais il y avait Thomas. Soldat britannique qui avait rejoint les rangs de l’armée américaine afin de faire relayer les infos entre les deux armées qui avaient finis par se rejoindre. Le genre d’homme que l’on aurait dit propre, en une seule pièce avec l’esprit stable et clair. Un soldat qui n’avait pas perdu le sourire ni le moral malgré la guerre, un soldat qui avait bien vite fini par intégrer votre groupe. Tu leur en avais parlé, à tous, de tes soucis. Que tu ne savais pas quoi faire, que tu ne savais pas trop comment tu pourrais rentrer en Amérique sans un toit sous lequel te loger. Oh, oui, bien sûr tu avais assez d’argent pour t’acheter un appartement, mais tu n’avais franchement pas le courage d’en chercher un dès ton arrivée. Alors Thomas était arrivé avec ses grands sabots, t’avait fait un immense sourire et t’avait proposé le plus naturellement du monde de venir faire une colocation avec lui. Tu n’avais rien compris, au début, dans ce qu’il te proposait. Alors il t’avait expliqué que ses parents avaient gardé l’appart qu’il avait eu durant ses études à Londres, et qu’il y avait deux chambres. Il ne se voyait plus de vivre dans cet appartement trop grand, trop d’espace pour lui tout seul. Et s’il pouvait te dépanner en te proposant de venir vivre avec lui, alors ça lui allait. Au début, tu avais cru qu’il plaisantait comme il avait l’habitude de le faire, mais non. Malgré son sourire présent, l’air sérieux qu’il abordait t’avait quelque peu déstabilisé, et tu n’avais pas pu t’empêcher d’accepter, car, malgré tout, ouais, c’était un bon plan. Tu avais fait tes au revoir à tes frères d’armes que tu n’allais peut être plus recroiser, ou peut être que vous vous retrouvez pour la prochaine guerre, et tu étais parti. L’Angleterre ne changeait pas tant que ça des Etats-Unis, en fin de compte. Il y avait toujours beaucoup d’immeubles, mais les personnes étaient moins pressés, vivaient moins vite. Comme si malgré l’urgence elles prenaient quand même le temps de vivre, d’apprécier l’air humide et lourd de Londres en cette saison. Et depuis, tu es resté. Tu t’es installé dans cet appartement un peu trop neuf, un peu trop impersonnel, mais tu as fini par y faire ta vie, avec Thomas. Vous avez des vies totalement séparées malgré votre vie en colocation, vous vous voyez même rarement. Tu vis la nuit, il vit le jour. Votre quotidien est condensé de cauchemars de la guerre, et il n’est pas rare que lorsque tu reviennes de tes escapades nocturnes tu sois obligé de le réveiller en sursaut tant il se tourne et se retourne dans son lit en haletant. C’est devenu en quelque sorte une habitude, que l’un de vous réveille l’autre lorsque vous êtes en proies aux cauchemars sombres et sans fin. Souvent, lorsque ça arrive, vous prenez un verre d’alcool fort devant la télé en regardant des trucs débiles, afin de vous rappeler que désormais, c’est ça, votre vie. C’est ça votre réalité, désormais, au moins jusqu’à ce que vous soyez rappeler, au moins jusque là. Et même si l’envie de prendre une arme et de repartir vous prend toujours autant aux tripes, vous attendez. En attendant, vous tentez de vivre comme des citoyens normaux de Londres, chers petits soldats de l’enfer.

Kiseki Nakajima
Kiseki Nakajima
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Mar 21 Juin - 17:51


VALIDATION
C'est même pas drole, parce que j'ai rien à dire. J'en ai marre de toi, voilà, c'est tout :c

En vrai, j'aime vraiment ce personnage, et j'vais te stalker (comme d'hab) pour voir ce que tu en fais ahah ♥

Du coup je te valide !

N'oublie pas de faire tout ça en passant :

♙ Aller recenser ton avatar ;
♙ Créer ta fiche de relations ;
♙ Demander un rp ;
♙ Demander un logement, mais uniquement si tu penses en avoir besoin pour rp,
♙ Créer ton téléphone et ton Twitter si tu le souhaites ;
♙ Rejoindre un club si tu es lycéen ou étudiant.
♙ Et si tu es un dc, n’oublie surtout pas d’aller l’indiquer ici !

Bon jeu à toi et surtout : HAVE FUN !
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