Une odeur douce habituellement si difficilement perceptible mais si prononcé aujourd’hui. Un léger gout de fer accompagné d’une pointe sucrée plus ou moins prononcé. Une couleur vive, belle et éclatante éclaboussant murs et plafond, coulant lentement au sol.

Un bruit sourd.
Un écho rapide qui le suit.

Chacune de ses sensations s’accentue. La suite de flash rapide décrivant cette scène s’arrête.

Tout s’immobilise.

Tout s’arrête.

Deux personnes au sol dans un coin d’une pièce sombre et humide.

Pas un mouvement.

Pas une respiration.

Le temps s’est arrêté…

Une seconde, une minute, une heure ? Peu importe…

Le temps, l’espace, le monde, l’humain, la vie, la mort…
Plus rien n’a de sens.

Tout disparait autour de ces deux personnes...

Le bruit d’une goutte qui vient s’écraser contre le sol.

Un premier écho.

Le son résonne de nouveau.

Le silence se brise. La bulle se perce. Tout reprend. L’adrénaline renait encore plus forte. La scène se coupe de nouveau en flash. Câlin silencieux. Un mouvement. De plus en plus rapide. Un tremblement. Des pas. Un bruit sec. Tout s’accélère. Lumière. Cris. Sirènes. Visages. Cuir. Crissements. Vert. Rouge. Blanc…
Tout s’arrête de nouveau…

Le noir absolu.

Un vide indescriptible.

Une chute interminable.
Interminable? Je n'en suis pas sûr.
Serait-ce la douleur de l’atterrissage ?
Après tout, tout doit se finir mal sinon rien ne se finirait jamais.



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« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage. »
                                                                                                                  La Haine – Mathieu Kassovitz - 1995

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Mmh… Quand est-ce que tout a commencé ? J’aurais fait le premier pas dans le vide sans même m’en rendre compte ? Je me serais lâché les yeux fermés dans cette longue chute ? Haha…

Il est évident que ça ne s’est pas passé ainsi. Les premiers pas se font certes aveuglement. Jeunes et idiots. En manque de sensations et d’amour.  A la recherche de respect et de reconnaissance.
On ne voit que les premières marches. On ne s’imagine pas une seule seconde dans quel monde on pose les pieds. Et alors, on se plait dans nos conneries sans se rendre compte de nos erreurs. Ce que je préférais ce n’étais pas la sensation de pouvoir ou le fait d’être au-dessus des lois. Non.. Non, loin de là…

Un simple sourire en coin accompagné d’un regard imperturbable empli de défi.
Quelques mots pour commencer.
Totalement immobile, les bras écartés comme dernier signe de ma provocation.

Quelques secondes…

Des secondes si lentes…

Chaleur. Obscurité. Lumière. Plaisir.

Et le spectacle recommence.

Un nouveau sourire alors que les regards se croisent de nouveau.
Fierté et haine dans le sien. Plaisir et amusement dans le mien.
La haine grandit alors que j’attends de nouveau.
Et le temps qui se fait alors si long reprend un rythme incompréhensible.

Chaleur. Obscurité. Lumière. Tremblement. Battements. Plaisir…

Un plaisir si intense.



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Le bonheur ne fût, pendant un long moment de ma vie, qu’un simple mot auquel j’associais le plaisir éphémère que me procuraient mes activités.

Je pensais trouver mon bonheur dans la peur et le respect que l’on me portait. Je pensais pouvoir l’associer à ces relations sans goût ni profondeur que j’entretenais avec les gens m’entourant. Je me complaisais dans la tendresse de bras féminin après avoir satisfait mon corps. Je jubilais à la moindre montée d’adrénaline, à chaque perte de contrôle, à chaque combat, chaque goutte de sang versée. C’était une grande partie de ce que je pensais être mon bonheur.

A vrai dire, si je ne l’avais jamais connu, je n’aurais pu définir ce qu’est le réel bonheur.  



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