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Il y a des nuits comme ça [PV Abel]

Taylor Swan
Taylor Swan
Professeur de philosophie
Date d'inscription : 27/03/2016
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Age (du personnage) : 30 ans
Orientation sexuelle : Bi
Etudes/Métier : Professeur de Philosophie (fac)
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Dim 25 Sep - 23:18
Les démons finissent toujours par refaire surface à un moment ou un autre. Quand on se retrouve seul, la nuit le plus souvent dans le noir, ils n’attendent que ça pour venir vous chercher. Taylor expérimentait presque toutes les nuits ce sentiment sombre et oppressant, après de longues nuits d’insomnies, des nuits pleines de cauchemars, il avait cru que sa vie reprenait peu à peu une voie sereine et remplie de bonne chose. Il y avait son nouveau travail qui lui plaisait assez bien dans l’ensemble, son livre qui avait attiré l’attention d’une possible maison d’édition et puis Abel.

Abel était sûrement la chose la plus belle qu’il lui soit arrivé récemment, car bien que sa carrière professionnelle soit en pleine essors, sa vie sentimentale lui faisait un bien encore plus fou. Il se sentait tel un adolescent amoureux pour la première fois. Il se surprenait à sourire juste en pensant à lui le matin devant sa tasse de café, en regardant son paquet de cigarette dont il avait le réflexe de lui tendre pour lui en offrir une, pleins d’autre petites choses qui ramenait ses pensées à lui. Le croisé à l’université était encore une épreuve pour le jeune trentenaire mais bien qu’il le fuyait en quelques sortes, il était ravi de l’apercevoir, juste quelque secondes, revoir les traits de son visage et quand il était chanceux d’entendre le son de sa voix.

Mais tous ces sentiments qui se bousculaient à longueur de journée dans son esprit remuaient bien plus que de simple souvenir à l’ex militaire. Le soir, une fois seul dans son appartement avec son chat et ses habitudes de célibataire, il ne pouvait s’empêcher de repenser à ses frères d’armes. Lui vivait une vie qui allait de mieux en mieux sur tout les plans, alors que eux avaient perdu la vie en mission. Taylor ne pouvait s’empêche de culpabiliser, de se dire qu’il n’était qu’une ordure de se sentir un peu heureux et bien dans sa peau alors que les autres avaient été privé d’avenir et des joies de la vie. Bien que Taylor en ait longtemps souffert d’avoir été le seul survivant, il avait été obligé de se faire une raison, avec l’aide de sa psychologue, qu’il ne voyait plus aujourd’hui mais qui restait tout de même à sa disposition en cas de rechute.

Ce soir encore, les sueurs, les peurs et les angoisses avaient reprit le contrôle des pensées de Taylor, l’empêchant strictement de s’allonger. Le simple fait d’être dans son lit, dans le noir suffisait à faire naître cette peur irrationnelle de dormir. Ne pas dormir lui éviterait d’avoir des cauchemars, de revoir le visage de ses frères d’armes mort et ensanglanté, décapité ou avec des morceaux de visage manquant à cause de l’explosion. Il ne sentirait plus cette odeur de brûler et de sang, qui au matin avait du mal à partir et se mélangeait à l’odeur de café. Sur son canapé, avec Oscar, Taylor enchaînait les cigarettes, une bouteille de vin rouge à moitié vide et un verre de nouveau pleins. Malgré que son compagnon à quatre pattes soit entrain de dormir paisiblement contre ses cuisses, l’ex militaire remuait nerveusement ses jambes, ne tenant plus trop en place. Ses yeux fatigués allèrent de la bouteille de vin au téléphone portable. Le cadavre d’une première bouteille vide gisait sur le coin de la table et les pensées de l’homme n’étaient déjà plus claires.

Il attrapa son portable, son regard se plissant à la lumière de l’écran. C’était un peu trop lumineux pour lui sur le coup. Il chercha dans son répertoire le numéro de son cher ami Abel. Alcoolisé il passa plusieurs fois son numéro, recommençant à faire défiler toute la liste avant de s’arrêter au bon endroit. Il hésitait encore beaucoup sur ce qu’il pouvait lui dire. Si il vidait son sac directement au téléphone en prenant le risque de passer pour un fou aux yeux de son amant, ou si il se mettait à pleurer comme la tapette qu’il était, ou encore si il s’incrustait chez lui. Vu son état il risquait de faire les trois en même temps. Son pouce pressa le bouton sans vraiment qu’il ne soit prêt et dans la panique il raccrocha avant même que Abel ne puisse décrocher. Il était tard et il devait sûrement être entrain de dormir ou d’être en “bonne compagnie”. Cette simple idée qu’Abel soit avec une autre personne que lui, suffisait à le mettre en colère.

Taylor se traîna jusqu’à sa cuisine afin de se rafraîchir un peu, se passant de l’eau fraîche sur le visage pour remettre le peu de ses pensées à l’endroit. Il regarde son téléphone de nouveau, posé à sa gauche, sur le plan de travail. Il fronça les sourcils, ne se souvenant pas d’avoir prit son portable avec lui. C’était peut être un signe alors il recomposa le numéro de son collègue et cette fois ci il attendit d’entendre la voix d’Abel. Quand celui ci parla, Taylor eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre. Il avait ce sentiment de ne pas l’avoir entendu depuis des siècles et cet instant lui donna un léger sourire tout en lui pinçant doucement le coeur.

“ Abel... C’est Moi...” il avait la gorge serrée, prise par l’émotion, comme si la simple voix de son amant avait suffit à détruire cette carapace qu’il avait mit tant de temps à construire. “ ça va pas ...j’ai besoin de te voir. Avant que tu m’engueule oui j’ai un peu trop bu et je suis lamentable et je suis désolé de te dérangé à cette heure ci mais ... Tu es mon seul ami, la seul personne sur qui je peux compter”

Il laissa quelques sanglot sortir de sa gorge, avant d’essayer de se reprendre pour ne pas être plus ridicule que ce qu’il était déjà. Il se sentait bavard, bien trop bavard ce soir avec l’alcool dans le sang et tous ses démons qui venaient le ronger.

“ Me laisse pas tous seul s’il te plaît... Je veux pas passer la nuit tous seul avec ses voix dans ma tête... Si tu veux pas conduire, je peux venir ?”

Taylor était en pleine détresse, les émotions sortaient de lui comme si il n’avait plus aucune retenue, comme si son filtre habituel était cassé. Il était à vif et cherchait désespéramment les bras et la présence rassurante que lui donnait Abel.
Abel Young
Abel Young
Professeur de mathématiques
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Mer 5 Oct - 3:56
WELCOME TO THE "SAFEZONE"

En ce doux instant, le sommeil le gagnait et son corps s'alourdissant dans son lit. Il avait le sentiment satisfaisant d'avoir été productif dans sa journée et sa soirée aussi, ayant terminé la correction de toutes les copies de ses élèves qu'il rendrait Lundi avec ses commentaires et quelques révisions importantes. Ce boulot était définitivement l'accomplissement de tous ses efforts, quelque chose de bon, qu'il aimait et qui lui apportait une forme de stabilité qui avait longtemps manqué à sa vie. Il était bien ainsi et ne manquait pas non plus de temps pour lui, pour ses petits plaisirs, ses voyages et pour Taylor aussi. C'était non négligeable, il faisait partie désormais de ce petit bonheur lui aussi. Il en était une pièce à part entière car il hantait bien souvent les pensées du trentenaire. Leur relation d'amitié avait évolué doucement, sans vraiment arriver à quelque chose de concret ils savaient cependant tous les deux qu'ils avaient passé un certain cap et que, désormais, il n'y avait plus de retour en arrière. Seulement une très très lente progression mais qui laissait à Abel le temps d'apprivoiser le plus jeune des deux. C'était bien ainsi, tout simplement.

C'est donc en repensant à sa journée satisfaisante qu'Abel trouvait le sommeil, étant sur le point de s'endormir lorsque son téléphone sonna. Sur le coup il eut envie de ne pas répondre, se disant que c'était peut-être un pote à lui ou une nana quelconque qui cherchait à le joindre pour l'inviter à une folie certaine, mais il n'en avait pas envie. Ces derniers temps, il sortait un peu moins, du moins pas tard le soir comme autrefois. Peut-être était-ce son âge qui le rattrapait enfin, ou tout simplement son sérieux au travail, voire peut-être un peu Taylor aussi. Enfin, il ne changeait rien à ses aventures avec quelques amis, surtout lorsqu'un vieux pote l'appelait en pleine nuit pour lui proposer de partir dieu sait où pour se réveiller dans un van la tête dans le cul devant un paysage magnifique. Cependant si c'était pour passer la nuit dans un bar un peu naze, ou chez l'amie d'un ami qui aimerait bien finir dans son lit... Ça c'était définitivement moins tentant. Voilà donc qu'il songeait à ne pas répondre, mais la curiosité gagnait du terrain. S'il ne décrochait pas, il ne saurait jamais ce pourquoi on l'appelait si tard dans la nuit. S'il ne décrochait pas, ça le garderait éveillé de toute manière.

Il tendit donc enfin les doigts, attrapant son portable, mais au moment de décrocher c'était déjà trop tard. Devant l'écran encore illuminé, fixant le nom qui figurait sur celui-ci, Abel resta perplexe quelques secondes. Qu'est-ce que Taylor pouvait bien lui vouloir à une heure pareille ? N'était-il pas le plus sérieux des deux ? Dans ce cas pourquoi était-ce lui qui téléphonait à une heure pareille et, surtout, pourquoi ne pas lui avoir laissé le temps de décrocher ? Un peu perdu, Abel s'était redressé, allumant la petite lampe de chevet à tâtons dans le noir. La faible lumière éclaira les objets qui encombraient la pauvre table de chevet, mais aussi le visage soucieux du trentenaire. Il hésita un peu, fixant son portable, ne sachant pas trop s'il devait essayer de rappeler ou non. Et si c'était simplement un faux numéro ? Et s'il avait voulu communiquer avec quelqu'un d'autre mais l'avait appelé lui.. ? Dans ce cas, qui voulait-il appeler à une heure pareille ? Cette idée vint s'enfoncer comme la lame d'un couteau dans son esprit, le fragilisant. Il s'était crispé sans se rendre compte, ses doigts serrant son portable, cherchant des idées moins folles.. Non ça ne pouvait pas être quelque chose d'aussi insensé, évidemment il l'appelait lui, évidemment pour lui parler de quelque chose d'important car si non il n'aurait jamais appelé à une heure pareille.
Ses idées remises en place, il allait rappeler son ami lorsque ce dernier le devança en rappelant. Abel hésita une seconde, son esprit lui jouant un petit tour car il avait réfléchi un peu trop longtemps, se disant que s'il décrochait directement il aurait l'air un peu trop pressé. Comme un mec qui tient encore son portable dans sa main, ce qu'il était. Il se ravisa, se traitant d'idiot, puis répondit enfin aux sonneries.

Dès qu'il entendit la voix de Taylor il comprit. Il avait ce ton minable au fond de la gorge, c'était comme s'il pouvait sentir à travers son portable le souffle alcoolisé de son ami. Avant même qu'il ne puisse le lui faire remarquer, le plus jeune avoua, sans hésiter. Sa voix était hésitante, pleine de sanglots qu'il pouvait deviner, puis plus distinctement entendre. Il avait besoin de lui, de le voir. Il était son seul ami et Taylor avait besoin de sa présence. De telles paroles alarmèrent Abel qui se souciait de son ami, s'en faisant pour lui évidemment. Qu'est-ce qui le mettait dans un état pareil ? Il ne se sentait pas assez fou pour lui demander au téléphone, c'était complètement stupide, mais Taylor parlait de lui-même. Au travers des sanglots le plus âgé des deux comprit des choses qu'il n'était pourtant pas certain de réellement comprendre. Il n'hésita alors plus du tout, se levant de son lit, gardant le téléphone contre son oreille tout en cherchant ses vêtements...

« Non tu vas nulle part, t'es complètement bourré Taylor tu prends pas la voiture tu m'entends ? » Il se fit un peu autoritaire, quoi que malgré qu'il tente d'avoir l'air sérieux son ton montrait plus son inquiétude qu'une quelconque sévérité. Il tenait le téléphone avec son épaule tout en faisant remonter un jeans trouvé rapidement, boutonnant celui-ci avant de reprendre un peu plus doucement... « J'arrive. Donne-moi cinq minutes et je suis là, je viens te chercher tu rentres avec moi d'accord ? »

Il marqua une nouvelle pause, ses pas rapides le menant au salon où il attrapa une simple veste à capuche, l'enfilant sur son débardeur dans lequel il se serait endormi quelques minutes avant. Ses chaussures aux pieds, il reprit la parole avant d'ouvrir la porte, dans un instant de sincérité rassurante pour Taylor... « Je ne vais pas te laisser tout seul, ne t'en fais pas... »

Après l'avoir rassuré quelques instants encore, il raccrocha, dévalant les escaliers de son immeuble pour rejoindre le stationnement arrière et grimper dans son véhicule. Le trajet entre chez lui et chez Taylor prenait normalement une petite dizaine de minutes au plus, mais Abel profita des rues désertes de la nuit pour rouler à toute allure et arriva chez son ami en moins de cinq. Il caqua alors la portière, marchant sans pouvoir se retenir de presser le pas jusqu'à la porte de son appartement. Sans se rendre compte, il avait couru dans les escaliers, son souffle bruyant le lui faisant remarquer soudainement. Il prit une seconde pour inspirer longuement, avant de toquer fermement à la porte en question.

Il attendit alors quelques secondes, puis lorsque Taylor vint enfin ouvrir il ne prit pas une seule seconde pour réfléchir, son cerveau se déconnectant totalement alors qu'il tendait les bras pour l'attraper et le tirer contre lui. Tout se passa en une fraction de seconde, son corps se pressant brusquement au sien, la porte restant ouverte derrière lui sans qu'il ne songe à la fermer. Son visage s'enfonça alors contre le sien, glissant jusqu'à son cou, inspirant longuement son odeur en se rassurant de le trouver en un seul morceau. Qu'avait-il imaginé ? Qu'en cinq minutes Taylor imploserait et qu'il le retrouverait mort sur le sol ? Il ne savait pas lui-même, mais une chose était certaine, c'est qu'il était enfin rassuré de l'avoir contre lui.
Ses doigts se crispèrent doucement sur son haut dans son dos, serrant celui-ci, le gardant ainsi de longues secondes avant d'enfin reculer son visage pour observer celui de son amant encore rougit par les sanglots qui avaient dû bercer sa soirée. Pourquoi s'était-il mis dans un tel état ? L'odeur de l'alcool saturait son haleine et s'il n'avait pas fait si noir il aurait pu deviner les épaves de bouteilles au salon, mais mieux valait qu'il ne les voit pas. Après de longues secondes, il brisa le silence, ses mains restant accrochées à son haut...

« J'suis là... Ça va aller. Viens je te sors d'ici d'accord ? »

Le sortir de chez lui, l'emmener dans son appartement, dans un endroit où il le saurait en sécurité. Le rassurer, le laisser dormir dans ses draps, dans ses bras. Le savoir loin de son propre appartement qui devait renfermer autant de démons que de solitude. Il voulait lui offrir une safezone, un endroit où il ne sentirait que son odeur, où il ne verrait que lui. C'était à ses yeux a chose la plus logique à faire. Il ne savait toujours pas ce que Taylor avait, ce qu'il avait voulu dire en parlant des voix dans sa tête, mais s'il savait bien une chose c'est qu'il avait besoin de lui plus que jamais cette nuit. S'il y avait bien une chose qu'il savait bien faire, c'était ça. Offrir protection et refuge pour ceux qui en avaient le plus besoin. Pour lui encore plus que n'importe qui d'autre, parce qu'il était bien trop important pour risquer de le laisser souffrir en solitaire ne serait-ce qu'une seule nuit.
Taylor Swan
Taylor Swan
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Lun 24 Oct - 15:01
La voix d’Abel se faisait enfin entendre à l’autre bout du fil. Cette voix qui lui donnait un soulagement immense juste à l’entendre. Taylor n’avait encore en aucun cas que son partenaire lui viendrait en aide, qu’il accepte de venir lui porter secoure dans l’état où il s’était mis. Debout au milieu de son grand appartement aux couleurs un peu froides, il déambulait, neveux et impatient de pouvoir quitter cet endroit. Il aimait son appartement et la décoration qu’il avait pris soin de faire lui-même, il l’aimait mais seulement la journée, quand les grandes baies vitrées laissaient entrer toute la lumière du soleil.

Les paroles toujours plus rassurantes d’Abel apaisaient pour un instant les maux du plus jeune pour quelques secondes, il ne voulait pas entendre la fin de cette conversation, il voulait garder Abel au téléphone jusqu’à ce que celui-ci arrive enfin pour le sauver, ne pas se retrouver seul avec lui-même une nouvelle fois dans cet état. Et pourtant il n’avait guère le choix en ce moment. Il obéissait aux instructions d’Abel de ne pas prendre la voiture, bien qu’à cet instant, conduire en état d’ivresse, se faire arrêter ou bien avoir un accident semble être bien plus plaisant que de rester avec ses souvenirs dévorant. Taylor laissa son téléphone tomber sur le sol, faisant un bruit qu’il n’entendit pas vraiment tellement le bourdonnement dans ses oreilles le coupait de la réalité. Il fit quelques pas, le regard vide, vers la table basse attrapant une nouvelle fois son verre qu’il ne tarda pas remplir pour le vider dans la foulée.  Sa langue imbibée d’alcool ne savourait plus vraiment le vin hors de prix qu’il était en train de boire, il ne sentait plus grand-chose à ce stade-là. Il buvait juste pour boire, pour atteindre le point où il finirait par tomber.

« C’est que des conneries … »

Ses pas se firent plus lent vers le buffet, où les photos de ses anciens camarades trônaient.  Il fixait les visages qui avaient longtemps accompagnés ses missions, ses soirées entre frères d’armes, ses longues discussions sur ce qu’ils feraient après être retournés à la vie civile. Seulement, Taylor était le seul à avoir vécu ce retour difficile. L’hôpital, la rééducation, les séances à répétitions chez les psychologues, les cauchemars et son invalidité parfois contraignante. Il était fatigué de tout ça, fatigué de faire comme si tout allait bien alors qu’une fois seul rien n’allait.
Il laissa ses doigts parcourir les petits cadres, la haine commençant à faire surface. Il avait la rage, une colère de se sentir abandonner par des hommes qui avaient partagés sa vie, la guerre et les dangers. Ils l’avaient abandonné dans ce monde, dans cette vie où il avait du mal à trouver sa place. Taylor avait rencontré Abel, il vivait une histoire qui lui redonnait un peu d’espoir en son avenir mais rien n’était certains, peut-être que cette histoire serait aussi éphémère que le reste de sa vie, qu’il serait de nouveau seul dans quelques semaines, quand Abel se retrouverait fatigué de soigner des blessures invisibles.

« Tout ça parce que vous n’avez pas été capable de mettre en œuvre les mesures de sécurité bande de con … » Il posa son verre vide sur le buffet, ne prenait même pas soin de mettre un dessous de verre, comme il avait pourtant l’habitude de le faire. Il renversa brusquement les cadres sur le sol, laissant le verre se briser.  « Pourquoi je suis encore là … ? »

Au moment où il se posait cette question, il entendit Abel frapper à la porte. Enfin il supposait que c’était Abel, vu que personne d’autre ne connaissait son adresse, personne d’autre n’avait réussi à entrer dans sa vie comme Abel.
Taylor s’avança vers la porte pour l’ouvrir. Il avait peur de la réaction de son ami, de voir l’expression sur son visage. Il se frotta un peu les cheveux en ouvrant la porte, découvrant ainsi le visage de son ami. La notion du temps avait été changé pour Taylor, les quelques minutes de trajets pour que Abel vienne le rejoindre lui avait semblé une éternité, comme si ce temps c’était arrêté et qu’il reprenait son cours alors qu’il se pressait contre son corps. C’était si bon de sentir son odeur, de sentir son corps contre le sien, son visage se presser contre son cou.  Ses mains s’agrippèrent aux vêtements de son sauver, il retenait quelques larmes de soulagement et de détresser, sa gorge se serrait et la seule chose qu’il pouvait faire c’était d’hocher la tête en signe de consentement à l’invitation à sortir d’ici.
Il leva ses yeux pour regarder Abel, pour en voir les contours de son visage. Ses mains abîmées quittèrent le dos de son ami pour venir prendre son visage, toucher l’os de sa mâchoire avec la même délicatesse qu’il lui était familière. Il sortait doucement la tête de l’eau une fois dans les bras de son amant. Sous les effets de l’alcool, il avait une folle envie d’embrasser Abel, comme pur se rassurer que ce qu’il vivait avec lui était bien réel. Abel était la seule personne assez folle pour venir en pleine nuit après avoir reçu un appel d’un gars bourré.
Il se laissa aller à ses envies, attirant son visage contre le sien pour y déposer un baiser aux effluves d’alcool. Il eut du mal à quitter ses lèvres après un long baiser timide et tendre, ayant eu pendant un instant la peur de se faire rejeter par la seule personne qui comptait pour lui.

« Tu es la seule personne … qui compte pour moi … je ne veux pas te perdre »

Sa langue se déliait mais ses paroles, malgré l’alcool, elles étaient sincères. Il ouvrait rarement son cœur aux gens mais pour cette fois il faisait une exception car ses sentiments pour Abel n’était plsu de l’ordre de l’amitier.

« On s’en va ? ils arrêtent pas de me parler c’est insupportable »

Il se frotta les yeux pour ensuite venir enfouir un instant son visage contre le torse d’Abel, laissant son poids s’appuyer contre son amant. Il voulait s’enfouir d’ici et Abel serit son complice. Oscar attendrait demain sagement dans la chambre de son maître certainement. Taylor tendit le bras pour attraper sa veste et s’éloigna de son ami pour sortir au plus de l’appartement, n’ayant même pas prit la peine de mettre des chaussures. Il tituba se tenant aux murs sur le pallier, essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas attirer l’attention de ses voisins  bien que les bris de verres aient réveillé une vieille femme qui guettait le pallier par le petit trou de la porte, regardant les deux hommes et leur proximité évidente.
Abel Young
Abel Young
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Jeu 3 Nov - 5:11
WELCOME TO THE "SAFEZONE"

L'étreinte semblait s'éterniser et malgré la forte odeur d'alcool que dégageait son amant, Abel n'eut pas un seul instant l'idée de poser un jugement moral sur celui-ci. Il s'était simplement dit que si Taylor buvait c'était avec une bonne raison. S'il s'était mis dans un tel état ce n'était pas par plaisir, pour s'amuser ou dieu sait quoi. Il fuyait quelque chose qu'Abel ignorait encore, mais sans se poser de questions il était venu pour l'aider dans cette fuite. Il le prendrait avec lui dans ce refuge qu'il avait créé tout spécialement pour son amant, au creux de ses bras immenses.

Ses lèvres avaient le goût du vin qui imbibait déjà son corps entier. Abel ne lui rendit pas tout de suite le baiser, ignorait s'il voulait vraiment acquérir le souvenir d'un tel baiser. Pourtant, il céda sans mal, ne résistant pas aux lèvres de Taylor lorsqu'il venait de lui-même chercher les siennes. S'il osait se presser ainsi à lui sans gêne, venant quérir un baiser, c'est qu'il désirait celui-ci profondément ; Il en avait besoin. Abel n'était pas en mesure de lui refuser quoi que ce soit, endossant trop facilement le rôle de sauveur, le rôle qui lui était souvent dédié.
Il prolongea l'instant, craignant de laisser son amant s'éloigner, de le sentir faillir un peu plus, éclater en sanglots ou pire encore. La tendresse prenait toute la place dans ce baiser dénué de désir sexuel, simplement doux et rassurant pour les deux hommes. Un baiser auquel Abel n'avait pas souvent goûté dans sa vie, jamais avec un goût aussi prononcé de vin du moins c'était certain. Le souvenir qu'il avait craint de gagner en répondant à ses lèvres n'avait été qu'une peur sans fondement. Il avait plutôt goûté à quelques sentiments d'une véracité indiscutable, soulignés par les paroles du plus jeune qui suivirent l'échange.

Abel ne su tout de suite quoi répondre, oscillant entre la stupeur et le doux plaisir d'entendre des mots pareils. Bien qu'ils aient été prononcés par un homme déjà trop saoul, il semblait impossible de croire à un quelconque mensonge. La sincérité de son amant rassura le plus âgé des deux, qui resserra son étreinte en guise de réponse, lui signifiant ainsi qu'il ne le lâcherait pas, qu'il ne comptait pas partir sans lui. Ça n'allait pas disparaître, tout ça, ce battement de coeur un peu trop rapide et cette chaleur au creux du ventre. Il ne le perdrait pas, car pour l'une des quelques rares fois de sa vie, Abel ne se sentait pas fuyard devant quelqu'un s'attachant à lui. Au contraire, c'était ce qu'il avait désiré.

Les paroles qui suivirent arrachèrent cependant le brun à ses rêveries presqu'amoureuses, le ramenant à une réalité bien moins douce. Ces voix qu'il ne pouvait entendre, qui n'existaient certainement que dans l'esprit de son amant. Ces voix qu'il décrivait comme insupportables. Il aurait aimé ne pas prendre tout cela autant au sérieux, mais comment ne pas s'en soucier ? Ce n'était pas rien, pas que les divagations d'un vieillard bourré et sénile au coin d'une rue. C'était bien plus que ça. Quoi que ce soit, c'était suffisamment réel pour terroriser Taylor, pour mettre dans tous ses états cet homme d'un naturel si calme et posé. C'était assez pour lui arracher des sanglots et quelques mots désespérés. Quoi que ce soit, cela affectait désormais autant Abel que son amant.

« Oui on s'en va tout de suite. »

Il n'eut pas vraiment le temps de réagir que Taylor titubait déjà dans le passage, sans chaussures, une vision qui troubla l'esprit du plus âgé. Qu'était-il en train de voir ? Il se sentait comme un enfant qui assistait pour la première fois à l'engueulade de ses deux parents, qui découvrait quelque chose qu'il aurait préféré ne jamais voir. Ce qu'il pensait connaître de son ami semblait soudainement se troubler, comme si d'un coup il se trouvait devant un étranger. Un inconnu duquel il attrapa les chaussures et les clés de son appartement, refermant la porte en vitesse, avant de le rejoindre.
D'un geste doux il posa sa main sur son épaule, celle-ci glissant trop naturellement contre son dos, venant rejoindre sa taille pour l'arrêter dans sa fuite maladroite, le faisant s'asseoir dans les escaliers pour l'obliger à enfiler ses chaussures avant qu'il ne sorte dehors. Quelques mots auraient pu être prononcés, une indication quelconque, des bêtises pour détendre l'atmosphère, le genre de banalités qui semblaient habituellement si naturelles pour lui, cependant rien ne traversa ses lèvres fines. Il eut un sourire, voulant rassurer son ami, mais celui-ci n'avait rien de rassurant. Il cachait bien peu adroitement les craintes du plus âgé, ses idées encore embrouillées et cette inquiétude grandissante. D'un coup toute cette scène devenait trop réelle, ces problèmes avaient un goût trop prononcé pour un être léger comme Abel.

Il aida son amant à enfiler ses chaussures, sachant que sa main n'était plus d'une grande habileté, encore moins une fois saoul. Lorsqu'il fut chaussé, Abel aida le plus jeune à se redresser, sortant enfin de l'immeuble en sa compagnie. Le 4x4 noir les attendait, stationné de la pire façon qui soit, mais personne n'était vraiment en état d'en juger. Sans se rendre compte, le brun avait laissé son véhicule sans même essayer de l'imbriquer entre les deux petites voitures de ville où la place était libre. Il s'était contenté d'entrer l'avant, laissant l'arrière dévier dans la rue, quoi qu'à cette heure cela n'avait certainement pas été remarqué par plus d'une ou deux personnes.
Accompagnant son amant, Abel l'aida à grimper côté passager, refermant la portière pour lui après avoir bouclé sa ceinture. Il se rendit ensuite côté conducteur, prenant le volant et démarrant pour rentrer à son appartement. Quelque part, la situation avait du bon. S'il avait invité Taylor chez lui dans des circonstances plus normales, il aurait certainement été anxieux de le voir découvrir l'endroit bien moins accueillant que le magnifique appartement du plus jeune. Sans aucun doute, il aurait passé plus d'une journée entière à tout tenter de mettre en ordre pour au moins paraître rangé, quoi qu'il ne le soit naturellement pas du tout. Il aurait craint d'un quelconque jugement de la part de son ami et amant quant à son lieu de vie, ce qui en cet instant ne lui avait pas traversé l'esprit un seul instant. La situation était unique et les vêtements éparpillés un peu partout dans sa chambre, la vaisselle couvrant le plan de travail à la cuisine et toute la paperasse emmêlée sur son bureau n'intéressaient guère ses pensées. Celles-ci n'étaient préoccupées que par une seule chose en cet instant : Le bien être de son amant. Le rassurer, le sécuriser et lui offrir un refuge.

Dix minutes passèrent doucement, sans qu'Abel ne trouve vraiment quelque chose à dire. Il observait de temps en temps du coin de l’œil Taylor, s'assurant qu'il allait bien. S'il n'avait pas été aussi inquiet pour lui, aussi troublé par la scène qui venait de se produire juste avant, il aurait certainement été concerné par la crainte de le  voir vomir dans son 4x4. Cependant encore une fois il n'y songea pas ne serait-ce qu'une seule seconde. Peu avant leur arrivée, le plus âgé tourna les yeux vers son amant à un feu rouge, le détaillant du regard avant de laisser entendre une voix douce qui tranchait avec ses pensées désordonnées..

« Ça va aller.. »

Ils arrivèrent ensuite chez lui, quittant le véhicule en premier il alla rejoindre Taylor de son côté, posant sa main dans son dos pour le guider vers son immeuble et lui offrir un quelconque soutien, même imaginaire. Quelques instants plus tard, la porte du petit appartement au deuxième étage s'ouvrait, laissant entrer les deux hommes avant de se refermer d'un coup de pied las. Abel retira ses chaussures, avant de s'avancer jusqu'au canapé pour y jeter sa veste. Il se tourna ensuite vers le plus jeune, revenant vers lui jusqu'à poser ses mains sur son torse. Chacun de ses gestes était empreint de douceur, lorsqu'il fit lentement glisser ses paumes sous la veste encore ouverte de son amant. Il remonta ainsi jusqu'à ses épaules, repoussant le vêtement de celles-ci, le lui retirant pour le laisser tomber sur le dossier de sa chaise de bureau non loin d'eux. Il tentait de rassurer son ami avec ces gestes gorgés de tendresse, mais son regard gâchait ses efforts, trahissant ses pensées. Dévoré d'inquiétude, il passa ses mains autour de la taille du plus jeune, l'enlaçant avec force au milieu du salon, appuyant son visage contre son cou à nouveau.

« Je suis là, Taylor... Tu te sens mieux ici ? »

Des questions brûlaient ses lèvres, concernant ces voix qu'il disait entendre, leur provenance, les souvenirs desquels elles venaient ou quoi que ce soit qui tourmentait son esprit. Il ne les posa cependant pas, préférant attendre que la poussière redescende, attendre le lendemain pour tout lui demander. Il ne le sentait pas en état d'expliquer quoi que ce soit, pour l'instant il voulait simplement le sentir se détendre au moins un peu contre lui, rejoindre la chambre en sa compagnie et attendre de le voir s'endormir d'apaisement - ou d'épuisement - pour s'endormir lui-même.
Taylor Swan
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Ven 4 Nov - 14:48
Il fallut attendre que Taylor soit dans la voiture pour que le jeune trentenaire s’apaise. Attaché et la tête contre la vitre du gros 4x4, il regardait les lumières de la ville défilé sous ses yeux. Il était loin de son appartement, des souvenirs angoissants et obsédant de son temps à l’armée. En plus de ça, il était avec Abel et il se sentait en parfaite sécurité près de lui. Bien qu’il soit ivre et dans un sale état il appréciait le geste de son ami, il avait parcouru la ville pour venir à son secoure, ce que personne n’avait jamais fait pour lui et ça, ça le touchait énormément. Dans la voiture, il resta le regard tourné vers l’extérieur un instant avant de se redresser pour être face à la route et tourner les yeux vers Abel pour en observer son profil. Il était beau, avec un charme encore plus frappant en cet instant, ce côté protecteur qu’il découvrait lui plaisait et le faisait succomber un peu plus.

“Merci Abel...”

Comme si il était entrain de décuvé, il se rendait un peu plus compte de la situation. La voiture lui avait permit de réfléchir un peu mais honteux comme il se sentait il ne pouvait que le remercie, aucune autres paroles ne lui venaient. Il joua nerveusement avec le coin de sa veste, détournant les yeux pour ne pas croiser celui de son amant, ayant la crainte d’y voir de la déception, du jugement. Le trajet parut assez court pour Taylor qui une fois arrivé, se laissa entraîner par Abel qui était au petit soin.

Soutenu par son amant, Taylor pour grimper jusqu’à son appartement dont il observa la décoration et le désordre assez rapidement. Il aurait pu avoir une crise cardiaque dans d’autres circonstances face à tout ce dérangement, lui et sa nature maniaque n’en tiendraient pas rigueur pour aujourd’hui, pour ce soir il s’abandonnerait dans ses bras sans aucunes pensées, sans réfléchir ni douter. Il fit ainsi quelques pas dans la pièce principale, retirant maladroitement ses chaussures en manquant de tomber, il se rattrapa à un meuble en retenant un rire ivre. Le professeur de philosophie se tourna face à Abel, faisant quelques pas vers lui, entremêlant ses doigts dans les siens, posant sa tête sur son épaule le nez contre son cou.

“ Je suis bien avec toi Abel...”

Il se laissa enlacer toujours plus fortement contre lui, laissant ses sens alcoolisé répondre à son souffle dans son cou, son torse contre le sien. Les mains de Taylor venaient se nicher dans la nuque de son amant, les petites cheveux de celui-ci frottant sous sa paume.

“J’ai cru que j’allais devenir fou si tu n’étais pas venu me chercher... Il y a des démons qui ne sont pas bon à réveiller... Abel je veux pas te perdre...”

Forcément dans son esprit ses paroles faisaient références à ce douloureux passé, à cette perte si violente et difficile à vivre. Il ne voulait pas voir Abel allongé sur le sol, des membres manquant, couvert de sang et le regard sans vie. Il ne voulait pas vivre sans avoir l’occasion de sentir son parfum, entendre sa voix, sentir son corps contre le sien ou tout simplement ne plus avoir de partenaire pour faire la tourner des restaurants de la ville. Abel avait chamboulé le court de sa vie et Taylor ne se voyait plus vivre de nouveau en solitaire.

“ Abel ... Tu dois pensé que je suis malade, que je ne suis pas sain dans ma tête ... Et tu aurais sûrement raison de le penser...” Taylor sentit son estomac se serrer, l’envie de parler plus forte que tout. Il avait envie de vider son sac, ivre ou pas il voulait soulager ses maux dans les bras de son amant, de son seul ami. “ J’ai perdu mes frères d’armes sur le terrain... Je les ai vu... Et ça me bouffe”

Ses lèvres venaient ensuite se perdre sur sa peau, ses mains cherchant à le toucher. Ses doigts glissèrent sous les vêtements d’Abel, touchant son ventre pour remonter sur son torse en essayant de le déshabiller. Aussi incohérent qu’un homme bourré, Taylor passa d’un sujet à un autre sans vraiment de liens. Après avoir craché le morceau tout ce qu’il voulait c’était de se perdre dans les draps d’Abel et de passer un moment intime avec lui, même si dans son état il ne serait pas aussi performant qu’à l’accoutumer, quoi que ....


“Je crois que je me sens pas bien ...”

Forcément il avait abusé de la boisson pour ce soir, et la fougue qu’il avait voulu donner à Abel pour partager son intimité avait suffit à le brasser un peu trop. Il se redressa en vitesse, manquant de perdre l’équilibre pour se précipiter vers le lavabo pour y vomir généreusement. Il vida ainsi entièrement son estomac de tout l’alcool, gémissant de douleur. Forcément ce n’était pas agréable, aussi bien pour Taylor mais aussi pour Abel qui devait faire face à cet affreux spectacle que lui offrait son amant juste après l’avoir allumé.
Abel Young
Abel Young
Professeur de mathématiques
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Mar 8 Nov - 7:00
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Ses bras se resserraient contre son amant qu'il gardait fermement contre son corps, comme s'il refusait de le lâcher, comme s'il n'y survivrait pas. Il restait contre son cou, inspirant son odeur naturelle, son parfum, mêlés à l'odeur de l'alcool qui s'échappait de son souffle. Les mains de son amant contre son cou le rassurèrent, il se sentit bien ainsi, en le sentant s'accrocher à lui. Il pouvait très aisément être une bouée de sauvetage, ça lui allait. Ça lui convenait, depuis fort longtemps, d'être une bouée qu'on lance aux plus démunis. Sans se rendre compte, peut-être avait-il été attiré par Taylor pour cette raison. Sans le savoir, sans s'en douter, peut-être avait-il senti sa douleur, sa détresse, venant à lui comme il savait si bien le faire. Qui sait ? Les paroles du brun brisèrent à nouveau le silence, le cœur du plus vieux se pinçant un peu plus. Il ne pouvait s'empêcher de se demander quels étaient ces démons. Il s'interrogeait au sujet de ce qui pouvait bien tourmenter l'esprit du plus jeune, mais n'osa pas lui demander aussi directement. Il préféra murmurer contre son cou quelques paroles rassurantes.. « Tu ne me perdras pas. Je ne compte pas te laisser.. » C'était la vérité, encore une fois. La vérité toujours, honnête et même un peu plus que ça. Il ne voulait pas abandonner Taylor, ni cette nuit, ni par la suite. Son étreinte se resserra, sans qu'il ne puisse se retenir.

Enfin, sans qu'il n'ait à le demander, son amant avait décidé de parler. Il dévoila à voix haute ce qu'Abel pensait tout bas sans oser le dire, ni le demander, puis s’expliqua d'une simple phrase qui percuta le plus âgé de plein fouet. Il avait perdu les siens lorsqu'il était encore en service, à l'armée. Il avait probablement perdu bien des choses d'ailleurs, à ce moment là. D'un coup, le brun semblait comprendre un peu mieux son ami, liant les pièces du casse-tête. Si aujourd'hui il peinait autant à se lier aux gens autour de lui, s'il était encore seul bien qu'il soit cultivé, aimable et plein d'intérêt... C'était probablement à cause de tout ça. Abel, depuis le début, n'avait cessé de se poser secrètement cette question. Pourquoi un homme comme lui était encore seul malgré toutes ses qualités. Voilà que d'un coup, tout semblait clair. Il ne voyait pas encore toute l'étendue de ce problème, mais il pouvait en distinguer les grandes lignes et c'était suffisant pour le mettre en garde. Pourtant, il resta accroché à Taylor fermement.

Il ne savait cependant pas quoi lui dire, quoi dire pour le rassurer, pour apaiser cette peine qui devait être si grande. Il caressa son dos, cherchant ses mots, ne réalisant pas tout de suite que les mains désespérées accrochées à lui cherchaient désormais à le toucher. Il sentit pourtant son haut se redresser, laissant son amant faire pour l'instant, ne sachant pas exactement comment réagir. Il n'avait pas envie de le laisser faire, pourtant si c'était ce dont il avait besoin qu'y pouvait-il ?
L'instant suivant, Taylor lui volait un baiser fougueux, auquel il ne sut vraiment répondre. Il était brûlant, bouillant même et pourtant Abel ne semblait pas capable de suivre son rythme. Il avait encore ses paroles en tête, imaginant sa peine, imaginant ses nuits et les cauchemars qui devaient les hanter. Sans y penser il se laissa faire, caressant la nuque du plus jeune, quoi qu'il ne se sente pas du tout dans le même état que lui. Taylor cherchait à fuir, à oublier, mais de toutes ces choses qu'Abel pouvait être, il refusait d'être une manière pour lui de se perdre, d'oublier, de passer la douleur. Il voulait lui offrir de quoi l'apaiser, mais s'il couchait avec lui il aurait l'impression d'abuser de la situation tout simplement. Ce n'était pas lui, ce n'était pas ce qu'il voulait être. S'il laissait son amant faire il risquait de lire bien des regrets dans ses yeux le lendemain matin et c'était la pire chose qu'il pouvait imaginer.

Pourtant, difficile de dire non dans une telle situation. Son esprit hurlait "non" mais son corps n'était pas exactement d'accord. Il n'était certes pas aussi excité que Taylor, mais s'il continuait ainsi il risquait de le devenir. Il voulut dire quelque chose, mais son amant était déjà à genoux et son esprit s'embrouillait un peu. Il réagit cependant, attrapant la nuque du plus jeune, se reculant un peu par réflexe en secouant doucement la tête..

« Taylor calme-toi.. Tu es saoul et.. J'ai pas envie de coucher avec toi dans cet état et.. »

Il n'eut pas vraiment le temps de terminer, entendant les paroles du brun avant de le voir détaler vers la cuisine et vider son estomac dans le lavabo. Sur le coup, il ne trouva rien à dire, se retrouvant un peu pris de court. Il hésita, puis rattacha son pantalon en vitesse. Voilà qui réglait son problème, c'était plutôt clair maintenant. Rapidement il rejoignit Taylor, venant caresser son dos dans un geste calme pour le rassurer, le calmer. Il lui laissa le temps de se remettre avant de tirer un mouchoir de la boîte sur la table pour lui tendre.

« Ça va aller, c'est rien... Essuies-toi la bouche. »

Levant les yeux vers le lavabo il eut lui-même un petit haut le cœur, avant de faire couler l'eau pour laver un peu cette horrible vision. Il caressait toujours d'une main le dos de son amant, se penchant pour embrasser sa nuque calmement, avant de se redresser en coupant l'eau une fois le lavabo vidé de son contenu. Un soupir traversa ensuite ses lèvres, avant qu'il ne tende les doigts pour attraper doucement la main de Taylor, cherchant à l'emmener avec lui jusqu'à la petite salle de bain. Il lui servit alors un verre d'eau, hésitant un peu avant de soupirer doucement.. « Tiens, rinces-toi la bouche. Tu peux.. utiliser ma brosse à dents si tu veux, ou le bain de bouche. » Il ne savait que trop bien ce que c'était que d'avoir le goût de son propre vomit au fond de la bouche. Il s'était bien trop souvent éveillé avec celui-ci, cette sensation désagréable et sale. Il savait exactement ce que c'était que d'ouvrir les yeux au petit matin sans vraiment se souvenir de la veille, avec comme seul indice ce goût au fond de la gorge. Ça et quelques souvenirs physiques, éparpillés autour de lui, les lambeaux de sa vie en miettes, quelques marques sur sa peau et cette envie morbide de recommencer juste pour oublier. Voir Taylor dans un si mauvais état lui rappela la pire époque de sa vie, à quel point il avait été misérable. Désormais, il était là pour aider. Entièrement là, présent de corps et d'esprit.

Ses gestes étaient doux, ses paroles aussi. Il n'était pas en colère, il ne jugeait pas son amant. Jusqu'à maintenant il ne l'avait pas vraiment fait une seule fois. Il s'en faisait pour lui, bien entendu, mais ne pouvait lui en vouloir de s'être mis dans un état pareil après ce qu'il avait vécu. Il eut alors un faible sourire, doux, un peu triste mais à peine visible.

« Fais ça, je reviens je vais te chercher des vêtements propres pour la nuit. Je vais prendre soin de toi. »

Il s'était ensuite éloigné pour se rendre à la chambre, fouillant ses propres tiroirs jusqu'à en tirer un pantalon de pyjama assez ample pour lui qu'il devait nouer à la taille d'un petit lacet de tissu. Il irait probablement à Taylor. Ça et un vieux t-shirt lui aussi un peu grand, de quoi lui rappeler que malgré sa taille de géant il n'avait définitivement pas les épaules de son amant. Une fois la sélection faite, il resta un instant en silence dans la chambre, inspirant longuement, reprenant ses esprits. Une fois calmé, prêt à affronter la détresse du plus jeune, il revint à la salle de bain et lui tendit les vêtements propres.

« Voilà, ça devrait t'aller. Change-toi et viens dormir avec moi... Tout ira mieux demain matin.. »

Il ne pouvait certes pas effacer ses souvenirs, ni sa douleur, mais il pouvait lui offrir ses bras et tout le reste. D'un geste doux il caressa sa joue, regrettant de ne pas pouvoir faire plus, de ne pas savoir quoi lui dire vraiment. Après tout, lui-même n'avait jamais vraiment su comment gérer sa propre peine, comment gérer ses propres émotions. Voilà pourquoi il avait embrouillé son propre esprit avec la drogue, tout comme Taylor l'avait fait cette nuit avec l'alcool. En cet instant, Abel était loin de se douter de l'ampleur du problème. Il voulait simplement offrir un peu de réconfort au jeune homme.
Taylor Swan
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Mer 30 Nov - 1:09
Taylor n’avait presque pas mangé de la journée, son estomac n’avait été plein que de l’alcool qu’il avait bu pour oublier. Une mauvaise idée bien sûr comme toujours, une idée qui n’améliorait pas l’état d’esprit de Taylor. A chaque fois il se sentait plus mal, il déprimait encore plus le lendemain en se trouvant plus que minable, lamentable et stupide de se mettre dans cet état. L’acidité de son vomit lui brûlait la gorge, lui laissant un goût horrible en bouche, le faisant gémir de douleur et de honte. Cet instant lui semblait interminable et de savoir les yeux de Abel posés sur lui en cet instant le rendait encore plus mal.

Il se laissa entraîner ensuite par les gestes tendres de son amant qui le guida jusqu’à la salle de bain, Taylor avait de se noyer dans sa baignoire, dans sa grande salle de bain, chez lui seul. Il aurait sûrement passé la nuit dans la salle de bain à vomir et essayer de se laver de ses souvenirs trop sales à son goût. Mais là il était chez Abel et malgré son état les détails de l’appartement ne lui échappaient pas. C’était beaucoup plus petit que chez lui, beaucoup moins rangé aussi mais en cet instant ça lui était égal. Aux propositions de son ami il ne pouvait dire non, il avait l’envie de se laver la bouche, de ne plus avoir ce goût horrible et surtout de ne pas le laisser jusqu’au lendemain où ce serait pire. Il hocha la tête et se servit maladroitement de la brosse à dent, laissant le dentifrice couler un peu sur le bord de l’évier ainsi que sur ses vêtements laissant une tâche blanche faire sa place. Le jeune trentenaire se retrouvait seul face à son propre reflet devant le miroir tandis que Abel était parti dans sa propre chambre pour chercher des affaires pour Taylor. L’ancien militaire se retrouvait face à cette image insupportable, à ce visage qu’il avait du mal à regarder et assumer un peu plus chaque jour. Les rendez-vous avec sa psy c’étaient achevé un peu plus tôt , un peu trop tôt, elle avait espéré que sa relation avec Taylor pourrait devenir plus que professionnelle, Taylor ayant pris peur délaissa ses séances nécessaires à son rétablissement pour ne pas avoir à aborder le sujet de sa vie sentimentale, de sa sexualité. Cette femme savait plus ou moins ce qui s’étaient passé dans la vie de Taylor, les détails de son enfance, de son séjour en terre ennemi, la mort de ses partenaires mais aussi la relation particulière qu’il avait entretenu avec son supérieur, mais malgré ça elle était convaincue que quelques choses entre eux pouvait être possible. Taylor c’était confié à elle à cœur ouvert et c’est de la sorte qu’elle lui faisait regretté, des paroles un peu trop insistantes à son goût.

Il se passa de l’eau sur le visage, passant ensuite ses doigts humides dans sa masse de cheveux pour tenter de les coiffer un peu vers l’arrière afin de découvrir son front. Il avait chaud, et voulait libérer pour un peu son front, son visage de sa masse chevelure. Il tourna ses yeux bleus vers Abel quand il revient vers lui, attrapant les vêtements de son ami avant de le remercier par un petit hochement de tête. Le plus jeune se déshabilla sans vraiment faire attention au regard de son ami comme il avait pu le faire un peu plus tôt dans leur relation, il enfila le pantalon qui lui alla tout juste au niveau de ses fesses, et tenta de mettre le tee shirt. Il passa la tête mais au niveau de ses épaules ça bloqua, il essaya de forcer mais même au niveau de son torse ce n’était pas confortable. Il abandonna simplement avant de déformer plus le tissu et posa donc le vêtement sur le bord de l’évier.


« je suis désolé Abel… »

Il resta ainsi torse nu et le suivit jusque dans sa chambre pour s’installer dans ses draps. Des draps remplis de son odeur dont il ne se lassa pas un instant, il prenait de grande inspiration se droguant de son parfum si rassurant. Une fois Abel installé avec lui, Taylor vint se blottir contre lui, se faufilant entre ses bras pour venir mettre sa tête contre son torse. Il ferma doucement les yeux pour savourer ce moment de tendresse avec son amant.

« Tu sais Abel… je suis un monstre…. J’ai tué des gens, j’ai vu des vies s’éteindre dans le regard de certains ennemis mais aussi dans ceux de mes frères d’armes… Je n’en parle jamais mais ça me tue lentement, je n’ai rien fait pour les aider, je ne pouvais rien faire pour les sauver. On a été si stupide…. J’aurais dû me douter de la bombe… du piège… »

Il sorti de ses bras pour s’allonger sur le dos, les yeux rivés vers le plafond.

« à croire que depuis tout petit je suis poursuivi par la mort, tous les gens qui me sont cher meurt de façon atroce sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire. J’ai perdu mes parents quand j’étais petit.. J’entends encore le bruit du fusil résonné parfois, aussi bien que la bombe… »

Ses mots n’avaient pas vraiment de sens, de liens bien que dans son esprit il avait l’impression d’être maudit et la peur de perdre ensuite Abel le hantait doucement et cette peur ne faisait que grandir peu à peu.

« je veux pas qu’il t’arrive quelque chose Abel… je veux pas me retrouver seul encore… je supporterais pas de te voir partir »

Ça semblait trop, un poil exagéré pour certaines personnes mais pour lui c’était surtout une façon d’exprimer ses sentiments envers Abel, une façon de lui dire de rester avec lui, de partager encore de nombreux moment avec lui, bien que dans un sens Taylor comprendrait que son partenaire ne veuille pas rester avec une personne avec autant de traumatisme que lui. Il finit par se laisser emporter par le sommeil, se doutant bien de la gueule de bois qu’il aurait une fois au réveil, mais pour le moment il s’abandonna au bras de son amant, retournant se blottir contre le corps de son ami, un léger ronflement s’échappant de sa gorge.
Abel Young
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Jeu 1 Déc - 6:02
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Il observait silencieusement son amant alors que ce dernier enfilait les vêtements qu'il avait trouvé pour lui. Le pantalon lui allait, quoi qu'il était quelque peu ajusté, mais concernant le t-shirt il n'y avait rien à faire. En voyant Taylor essayer, puis se bloquer au niveau du torse, il avait dû se retenir de rire un peu. La différence de gabarit entre les deux hommes lui arrachait toujours un vague sourire ; Il était certes plus grand d'une dizaine de centimètres, mais son amant était bien plus musclé et large que lui. D'ailleurs, il n'y avait pas que ses épaules qui étaient plus imposantes que les siennes. Ses fesses étaient bien plus bombées, ses cuisses plus épaisses et musclées aussi. Taylor avait le physique de l'homme parfait, rêvé de toutes les femmes. Abel, pour sa part, était plus mince, manquant de formes, ses fesses un peu plates et ses jambes semblables à deux cure dents géants, ressemblait plutôt à un adolescent. Encore heureux qu'il avait entretenu son corps depuis cette période de sa vie, car il aurait certainement eu l'air d'un sac d'os aux côtés de son amant. Cette pensée l'amusa vaguement, laissant un petit sourire à ses lèvres, avant qu'il ne glisse sa main dans le dos nu du jeune trentenaire pour l'emmener avec lui vers la chambre. Il n'avait pas besoin d'enfiler un de ses t-shirts de toute manière, les draps les tiendraient au chaud. D'ailleurs dans le cas de Taylor, l'alcool devait déjà bien le tenir au chaud.

Une fois le plus jeune installé dans les draps au fond du lit, Abel le suivit, retirant cependant son haut avant, passant ensuite sous l'épaisse couverture pour venir enlacer son amant. Ce dernier se blottit contre lui, ce qui rassura grandement le professeur de mathématiques, content qu'il soit là, qu'il ait quémandé son aide et non celle d'un autre. Certes la situation était complexe et difficile, mais il était heureux de pouvoir être là pour lui même dans ce moment. Alors qu'il pensait le moment difficile derrière eux, s'imaginant déjà s'endormir paisiblement, il entendit la voix du plus jeune résonner. Son cœur se serra en écoutant ses paroles, réalisant un peu plus encore le poids que portait Taylor sur ses épaules fatiguées. Il eut envie de le rassurer, de lui dire qu'il n'avait rien d'un monstre, mais il avait l'impression que s'il parlait ce serait encore pire. Lorsque son amant s'éloigna de ses bras il ne le retint pas, mais se sentit mal de perdre sa prise sur lui, se mordant un peu la lèvre...

La suite des paroles du plus jeune laissa Abel dans un état second. Il assimilait l'information difficilement, réalisant que les malheurs et les pertes avaient réellement ponctué toute sa vie entière. Il chercha les mots, regardant le visage de Taylor, mais ne trouva pas quoi lui dire. Il hésita, son esprit compatissant cherchant la meilleure façon de le consoler, mais la suite de ses mots sembla déconnecter son cerveau. D'un coup, tout basculait et la réalité semblait se troubler. Son regard semblait avoir perdu sa cible et alors que Taylor se pressait contre lui, s'endormant après toutes ces confidences, Abel se retrouvait seul avec lui-même et ses doutes, ses craintes.
Son amant avait parlé à cœur ouvert, il avait perdu tant de gens, tant de choses dans sa vie, c'était normal qu'il craigne le perdre lui aussi, mais cette déclaration avait troublé le plus vieux. D'un coup, l'engagement semblait trop réel, d'un coup il réalisait la place importante qu'il avait tout fait pour avoir dans la vie de Taylor ; Place qu'il avait obtenue, mais qui désormais lui faisait peur. Il ne craignait évidemment pas de mourir par "malédiction" ni rien de tout cela, mais craignait plutôt sa propre lâcheté. Il se connaissait trop bien, trop parfaitement. Il avait voulu cette place auprès de Taylor, mais dès que les choses devenaient trop sérieuses il se braquait ; C'était toujours comme ça. Il savait qu'au moindre pépin il fuirait, et l'idée que cela puisse détruire son amant lui faisait peur. Il ne voulait pas lui faire de mal et pourtant... C'était déjà trop tard.

Il ne dit cependant rien, serrant avec force le jeune trentenaire contre lui, le laissant trouver le sommeil sans pour autant s'endormir tout de suite. Son cœur battait trop vite, trop fort, il pouvait le sentir résonner dans son esprit. Il ne voulait pas partir, jamais. Non il ne voulait pas le laisser, l'abandonner ou le perdre. Son cœur s'était emballé en même temps que ses craintes s'étaient élevées. Les deux semblaient se contredire, il craignait d'être une fois de plus un salaud, un lâche, mais en même temps son cœur s'affolait dès que son amant s'ouvrait un peu plus à lui. Il n'y pouvait rien, désormais c'était ainsi. Il ne le lâcherait plus et s'il venait à le faire un jour, alors Taylor se briserait en morceaux.

***

Il s'éveilla lentement le lendemain matin, sentant encore le corps de son amant étendu contre le sien, restant quelques secondes immobile pour savourer l'instant et remettre ses idées en place. Il repensa à la nuit précédente, puis un doux soupir traversa ses lèvres. Il irait mieux ce matin, se dit-il, ainsi il pourrait prendre soin de lui et de sa gueule de bois aussi. Avant de se redresser, Abel repensa aussi aux dernières paroles de son amant, puis referma les yeux quelques instants. Son cœur battit fort à nouveau, puis il rouvrit les yeux, se redressant tout doucement pour quitter les draps ; Il ne l'abandonnerait pas, tout simplement.

Ses pas légers sur le sol froid de son petit appartement le menèrent vers la toilette, où il alla se vider la vessie en priorité avant de se rendre à la cuisine pour mettre en marche la machine à café et se servir une bonne grosse tasse. Il en avait bien besoin après cette nuit écourtée et haute en émotions. Il espérait que Taylor puisse encore dormir un peu, car il n'était pas bien tard et il avait besoin de plus de repos que lui. Alors il tentait de ne pas trop faire de bruits, étant de toute manière encore dans un état presque second, en mode réveil jusqu'à ce qu'il ne trempe enfin ses lèvres dans la tasse fraîche de café brûlant. L'odeur à elle seule suffisait à le mettre en état ; Le goût terminait le travail. Il laissait lentement la caféine faire son effet dans son corps, tout en prenant sur le comptoir une pâtisserie achetée le jour précédent ; Un pain au chocolat encore frais qu'il coinça entre ses dents, la tasse de café dans une main et l'autre occupée à se gratter le bas du dos. Il repoussait un peu son pantalon du bout des doigts pour pouvoir frotter sa peau, puis se dirigea ainsi jusqu'au canapé où il se laissa glisser mollement. Une bouchée de pain au chocolat et une gorgée de café plus tard, il se redressa à peine pour attraper sa veste abandonnée la nuit précédente sur le dossier du canapé. Il y trouva son portable auquel il jeta un coup d’œil sans vraiment s'y attarder trop longtemps. À cette heure, aucun de ses amis ne devait être debout ; Personne pour l'inviter à une soirée de dernière minute, une connerie du genre à laquelle il aurait probablement dit non. Il aspirait à un peu de repos... Probablement en compagnie de Taylor. Une part de lui espérait qu'il accepte de rester un petit moment chez lui, car il n'avait pas vraiment envie de le laisser tout de suite repartir après toutes ces émotions.

D'un geste las il jeta son portable plus loin sur le canapé, puis termina son pain au chocolat de deux bouchées de plus. Il se releva ensuite, retournant vers la cuisine pour espérer compléter son repas un peu maigre, ouvrant le réfrigérateur en se penchant en avant, fouillant celui-ci à la recherche d'un truc potable et facile à manger. Il ne mangeait définitivement pas assez souvent chez lui, le frigo ressemblant à un désert arctique, vide et froid. Rien à voir avec celui de ce cher Taylor, qu'il enviait parfois pour son mode de vie plus sain que le sien. Enfin, pour sa défense il préférait aller au restaurant pour le petit déjeuner d'habitude, allant en semaine à la petite boulangerie du coin acheter quelque chose sur le pouce, et les weekends il se pointait presque toujours dans un restaurant pour y dévorer un immense brunch. Après tout, le petit déjeuner était son repas préféré de la journée, alors pourquoi se priver ? En pensant à ses habitudes, à un délicieux brunch, son ventre gronda un peu fort. D'un geste lent il vint le frotter du bout des doigts, refermant la porte du frigo en soupirant. Il se rabattit finalement sur un paquet de céréales, l'emmenant avec lui comme un prédateur peu fier de sa prise, retournant s'échouer sur le canapé pour manger à même le sac les céréales d'avoine aux noix.
Taylor Swan
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Mer 28 Déc - 7:14
Le sommeil que Taylor attendait avec autant d’impatience, comme une délivrance, ne se fit pas aussi reposant qu’il l’aurait voulu. Un sommeil agité, animé par des cauchemars encore bercé par des effluves d’alcool. La réalité et l’onirisme ce confondaient parfaitement dans son esprit et il en fut difficile pour lui d’en dissocier les nuances. Pourtant il passa la nuit, le corps contre celui de son ami, de son amant, au chaud dans ses bras. Malgré tout cela, les bras d’Abel restaient le meilleur réconfort qu’il avait trouvé.

Le lendemain, Taylor eut du mal à sortir de son sommeil, lui qui d’habitudes est le premier levé, lorsqu’il ouvrit les yeux il vit le lit vide. Il mit un instant à remettre les choses en place autour de lui, découvrant réellement dans l’environnement dans lequel il se réveillait. Ses souvenirs se firent brouillons jusqu’à ce qu’il se redresse dans les draps, par la posant sa main sur son front chiffonné par la gueule de bois. Tout lui revenait peu à peu, le brouillard de son esprit s’éparpillant doucement. Taylor soupira de honte en se rappelant dans l’état dans lequel il s’était montré à Abel, jamais il n’assumerait d’avoir été aussi minable aux yeux de son amant. Il aurait bien voulut disparaître, être de nouveau dans son appartement, avec pour seul témoin de sa déchéance Oscar.

Il fut du courage au jeune trentenaire pour sortir de la chambre, pour se diriger vers le salon et retrouvé Abel. Les mots se firent timides. Le corps encore engourdit par le sommeil et l’estomac brassé, Taylor baissa la tête, fronçant un peu plus les sourcils.

“ Je ... Je suis sincèrement désolé ... J’ai été pitoyable...” Il soupira de nouveau, n’osant toujours pas croiser le regard de son aîné. “ Je vais y aller je crois que c’est mieux.... Je suis encore désolé de t’avoir dérangé vraiment”

La main qui frottait sa nuque, glissa sur son torse encore nu et frissonnant par la différence de température entre là où il se tenait devant son ami et la chaleur de ses draps. La honte le dévorait littéralement de l’intérieur, déformant ce visage angélique qu’il avait toujours à son réveille. La fatigue elle aussi avait ravagé les yeux bleus du jeune professeur de philosophie. Il resta ainsi face à Abel de longues secondes qui se transformaient en minutes peu à peu, Taylor ne savait même plus si Abel lui avait dit quelques paroles rassurantes ou si au contraire il en avait profiter pour faire la leçon à son cadet, son esprit n’était pas vraiment disponible à ce moment, trop de choses se bousculaient en lui.

“Je voulais vraiment pas t’imposer ça”

De nouvelles excuses avant de s’éloigner du salon pour se diriger vers la salle de bain. Il tourna le dos, marchant assez doucement, son corps encore engourdit par l’épuisement. Il ne s’enferma pas dans la salle de bain et fit comme chez lui. Il fit tomber le pantalon de pyjama à ses pieds avant de retirer son boxer pour s’engouffrer dans la petite cabine de douche. Les larges épaules de Taylor se retrouvèrent un peu à l’étroit et il ne put s’empêcher de se demander comment Abel avec sa grande taille arrivait à se laver sans se cogner contre la porte vitrée. L’eau froide commença à couler avant qu’elle ne se réchauffe peu à peu. Un détail qui rappela sans aucun doute la douche à l’armée pour l’ancien militaire, bien loin de sa salle de bain de luxe qu’il venait tout juste de s’offrir. Il se frotta le corps et les cheveux longuement, essayant d’effacer les quelques traces restantes de sa gueule de bois et de sa honte.

Une fois terminé, la serviette autour de la taille, il se regardant dans le miroir, essuyant la buée du plat de sa main pour voir son propre visage dans le reflet. Il soupira de nouveau avant de se rhabiller et de retourner dans le salon pour revoir Abel. Il avança un peu vers lui, partagé entre l’envie de se jeter dans ses bras et de s’enfuir en courant comme un lâche. Bien sûr, ça ne faisait pas vraiment parti de ses valeurs.

“Je comprendrais que tu ne veuilles plus vraiment me voir après ça, tu dois penser que j’ai de grave soucis et je ne pourrais pas t’en vouloir ou même le nier. Je regrette que tu ais vu ça, vraiment, mais vu notre relation ça aurait sûrement finit par arrivé tôt ou tard.” il attrapa ses chaussures pour les enfiler, se préparant doucement à quitter l’appartement de son aîné. “Je ... Suis très attaché à toi Abel... Juste que tu saches ... Arf laisse tombé”

Ses joues se noyaient dans le rouge, il avait eut envie d’avouer des sentiments plus que naissant mais sa timidité l’avait encore rattrapé de plus belle. Il avait eut envie de se confesser en espérant que ça aurait atténué le jugement de son amant à son égard, espérant qu’il soit plus tolérant face à son erreur. Taylor resta face à Abel, les doigts remuant sous la nervosité, le corps paralyser. Il resta le visage pourpre, le regard un peu détourné n’osant toujours pas plus croiser son regard. Il se sentait ridicule, tel un adolescent avouant son amour pour la première fois.
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