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"How long it's gonna be before we get on the bus ?" | Ft. Sidé

Aymeric Peyrot
Aymeric Peyrot
Cordonnier
Date d'inscription : 02/06/2016
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Age (du personnage) : 21 ans
Orientation sexuelle : Peu importe
Etudes/Métier : Cordonnier
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Lun 6 Juin - 18:21
Les mains couvertes de cire, la gueule pas rasée parce que pas le temps et surtout pas l’envie, Aymeric a cet air de plouc tout droit sorti du pieu. Les yeux rivés sur son boulot, il oublie un peu l’heure, passant de la cire au marteau à battre sans relâche. Il est levé depuis cinq heures du matin, dans l’atelier depuis la fin de sa première clope, à 5h30. Il est seize heures quand il se redresse enfin. Ses commandes sont bouclées, c’est fini pour aujourd’hui. La nuque un peu endolorie, il se redresse et monte à l’étage. Le vieux Pierre, son patron, lui dit qu’il a une sale gueule. Aymeric hausse les épaules, ne trouvant rien à répondre. À vrai dire, il ne peut pas vraiment lui donner tort. S’enfuyant à l’étage, il constate l’étendue des dégâts. C’est la fin de la semaine et ça se voit.

Sans se presser, il se glisse sous la douche et tente, sans réussir, d’effacer toute la cire qui salit sa peau. Y’a rien à faire, alors il sort, se fringue de son éternel jean-t-shirt sans réel style. Il jette un coup d’œil au miroir. T’sais, y’a toujours ce cliché qu’un gars, pas rasé depuis une journée ou deux, est ultra sexy. Mais ce qu’ils disent pas dans ces pubs à la con, c’est que ça existe pas au naturel. Que quand tu sors du pieu, si tu fais rien, ça ressemble plus à un champ de bataille qu’à un truc qui donne envie. Parce qu’au naturel, comme chez Aymeric, y’a pas de barbe bien définie, qui a l’air un peu classe, bien que non rasée. Au naturel, ça donne une barbe complètement bancale, avec quelques poils solitaires par-ci par-là, des endroits plus ou moins bien garnis, surtout pas identiques sur les deux joues. Alors ça donne un truc assez flou. Avec des reflets roux. C’est ça, la dure réalité.  

Mais tant pis, il n’a pas le temps de compter ses poils roux, ni même de les raser. Il aura l’air d’un plouc, c’est tout, c’est comme ça. Alors il attrape sa veste, enfile son béret bien français et ses godasses de montagne bien béarnaises. Le résultat est bancal et finalement, sa barbe ne jure pas tant que ça. Il paraît négligé et se dit que de toute façon, il a le droit  parce qu’il est Français et que les Français ont le monopole du style. C’est les autres qui ne comprennent pas. C’est tout. Se cachant un peu plus sous son vieux béret complètement désuet, il vole une petite cigarette au vieux –parce qu’elles sont bien meilleures comme ça- , lui dit de ne pas l’attendre pour dîner, parce qu’il sort. Oui, ses commandes sont terminées. Oui, il peut apporter les chaussures de Mme Sullivan chez elle. Non, ce n’est pas une fille qu’il va voir, alors non, promis, il va ramener personne. Oui, il va finir vieux garçon. L’idée le terrifie un peu, mais il n’a pas le temps d’y penser. Il glisse sa clope dans sa veste, verrouille la porte de l’atelier  et se jette dans le premier métro qu’il chope.

Finalement, il arrive en avance devant le petit salon de thé. Il avait noté l’adresse sur une petite feuille, qu’il a oublié sur son établi, et maintenant, devant cette devanture si chic, il se demande s’il ne s’est pas un peu planté. Indécis, il s’approche et observe les gens coincés entre leur table, se rassembler devant ces nappes blanches et ces serviettes en dentelles. C’est vraiment là que Sidé veut s’faire leur rencard hebdomadaire ? Dans ce salon de thé trop chic pour un idiot de français comme lui ? Il n’aurait pas dû, à leur dernière rencontre, se moquer du mauvais goût des Anglais. Il n’aurait pas dû montrer son dégoût quant à la soupe pois-menthe, ni même décréter que le thé est une aberration, qu’il n’y avait que les Anglais pour apprécier cette horreur. C’est le moment de morfler, de ravaler toutes les petites piques qu’il avait tendu à son ami.
Qu’il en soit ainsi. Lui et ses godasses de montagne entrent dans la petite salle feutrée, pleine à craquer de la meilleure société de Londres. Il a l’impression d’être une tâche dans ce décor si subtile, d’avoir atterri dans une toute autre dimension. Ça ne serait pas étonnant qu’il se soit paumé. À toujours trop rêver, y’a bien un jour où il ne retrouvera plus le chemin de la terre ferme, où il se plantera de monde et où il se retrouvera, comme aujourd’hui, au milieu d’un salon de thé. Mais Aymeric n’a pas le temps de s’égarer trop longtemps dans sa confusion. Déjà, on vient l’accoster et il revient sur terre. Un peu confus,  Aymeric retire son béret et bredouille à l’aimable serveuse qu’il aimerait une table pour deux.

Et puis les minutes passent, Sidé arrive et ils peuvent commencer à s’amuser. Ça commence fortement à déconner lorsqu’Aymeric choisit de lui balancer son béret, auréolé d’un : « J’te l’avais dit que j’en avais un beau ». Ça ne s’arrange pas quand il déclare que si Sidé en a l'envie, il peut : «   le mettre aisément ». Ricaneries d’ados et moqueries s’enchainent et se déchainent. Et puis ça revient au sérieux, pour mieux déconner à nouveau par la suite, parce que c’est la chose qu’ils font le mieux. Pas de sentiments, pas de questions gênantes, juste la joie de se voir.
Sidé, il le connaît pas depuis trois cent plombes. Pourtant, c’est cliché, c’est bidon, c’est totalement con, mais Aymeric a presque l’impression d’avoir grandi avec. Y’a pas eu de concours pour la première copine, pour la première cuite et encore moins le check victorieux après avoir accompli sans brio sa première fois. Y’avait rien eu de tout ça, parce que Sidé, il connaît seulement depuis quelques semaines. Depuis, c’est jeux de mots débiles, linguistiques et petites conneries en tout genre. Et ça donne un peu de sens à la ville de Londres qu’Aymeric commençait à trouver franchement frigide.

« T’façon, tu sais que j’ai la plus grosse ».

Aymeric ricane, comme toujours, insensible au fait qu’il soit au beau milieu de ce chic salon de thé. Les gens le regardent peut-être ; il s’en fout, il ne voit que son pote et les saloperies qu’ils se racontent. Saloperies qui ne sont pas si atroces que ça, pour le moment. Pour l’instant, Aymeric soutient que c’est chez lui qu’on trouve la plus grosse montagne. « Ici, vous n'en avez que des petites ». Il étend son sourire, parce que sérieusement, il se trouve très drôle (et moi aussi). Les regards outrés dans l’assemblée se font plus insistants ou alors, ils sont juste plus nombreux. Ça n’empêche pas Aymeric de sourire, peut-être avec un peu moins d’espièglerie, un peu plus d’excuses. Sourire qu’il redirige vers ses voisines de gauche, visiblement troublées.

« N’ayez crainte, on parle seulement de nos pics ».

Le sourire amical collé aux lèvres, il leur tend son assiette à gâteaux secs, en signe de conciliation. Mais il abandonne bien vite, comprenant enfin ce qu’il vient de balancer. Bien sûr, il avait le choix entre plusieurs synonymes. Monts, hauteurs, sommets, cimes, crêtes. Il a choisi « pic » au pif, parce qu’il aime bien ce mot. ll rime avec tic, avec 'zic, nick. Que des belles choses, en somme. Et puisqu’il vient tout juste de piger son double-sens, il reprend sa coupole de gâteau et se cache derrière sa tasse de thé, hilare. Le petit doigt levé, comme on voit dans les films. Tant pis si ce sont seulement les femmes qui y ont droit. Aymeric n’est pas du genre à s’en faire avec ce type de détail. T’façon, il est trop occupé à essayer de noyer son rire.
E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
Etudiant en linguistique
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Mar 7 Juin - 1:41

and cause no fuss
Quand tu as proposé ce café, tu t'es dit que peut-être tu avais un peu exagéré. Il est possible que tu aies poussé le bouchon un peu trop loin, que tu aies abusé, que tu aurais simplement du chercher un quartier moins chic. Quelque chose de moins tape-à-l'œil. Mais tu avais envie de lui monter la vraie Angleterre, tu avais envie de lui montrer le vrai Londres. Quelque chose que tu ne fréquentes pas tous les jours, quelque chose que même toi tu trouves plutôt drôle. Après tout, ce n'est pas comme si tu venais de ce genre de société et ce n'est pas comme si tu étais vraiment riche non plus. Tu n'aimes pas trop, les quartiers trop riches de Londres, parce qu'il y a ceux qui pètent plus haut que leurs culs, puis il y a ceux qui pensent être encore dans l'ère victorienne alors qu'ils ont le nez collé à leurs smartphones.  Ce sont des gens que tu méprises, un peu, devant lesquels tu bombes le torse parce que c'est toujours drôle de faire le fier, de faire la petite frappe devant ce genre de personnes. Parce qu'ils ont vite peur et tu as l'impression que même toi, même avec ta petite tête de rien du tout, tu leur fait un peu peur. Mais en même temps, tu ne vas pas vraiment te sentir à l'aise. Tu ne vas pas vraiment te sentir à ta place, parce que c'est toujours un peu bizarre de ce pointer dans ce genre d'endroits -puis d'une certaine manière, tu vas te sentir quelque peu coupable. Parce que tu l'as traîné dans ce genre d'endroits alors qu'il n'y sera pas forcément à l'aise et tu dois avouer que tu ne le seras pas non plus.  C'est ce qui peut être drôle aussi, parce que vous êtes comme deux enfants une fois ensemble. Du genre à ne pas très bien faire attention au monde qui vous entoure parce qu'il n'y a plus que vos rires qui existent, parce qu'il n'y a plus que vos âneries qui se dessinent.  
Quand tu regardes l'heure à ton poignet, tu te rends compte que tu es un peu en retard -rien qu'un peu, assez pour te presser tout de même. Un sac sur l'épaule, beaucoup trop lourd parce que tu ne l'as vidé qu'à moitié des livres qu'il contenait et un simple élastique pour nouer tes cheveux trop long en une queue de cheveux trop basse -t'es certain qu'il va finir par glisser, ce truc et tu risques d'encore le perdre sans t'en rendre compte, puis te voilà parti. Des petits pas pour prendre la voiture. Coup d'oeil à ta montre, tu es persuadé qu'il arrivera avant toi -il n'aura qu'à se débrouiller pour parler, tu es certain qu'il s'en sortira très bien, puis ce n'est pas comme si tu n'allais jamais arriver. C'est simplement qu'un peu tête en l'air, tu n'avais pas franchement fait attention au temps qui passe. Le nez plongé dans tes bouquins, tu perds un peu toute notion du temps. Si tu régulais tes heures de sommeil, peut-être que ça arrangerait tout cela, aussi. On ne peut pas dire que tu sois très régulier et on ne peut pas dire que tu vives à l'endroit ; il suffit qu'un jour ne soit pas rempli de cours pour te voir dormir en plein milieu de l'après-midi sur ton canapé trop petit et encombré puis complètement éveillé au beau milieu de la nuit en regrettant cette agréable sieste que tu as faite juste après avoir pris le thé. Le thé. Au fond, cette petite sortie est partie de là. S'il n'avait pas cherché à te taquiner de trop près, tu ne l'aurais peut-être pas forcé à te rencontrer dans cet endroit -dans lequel tu arrives quelque peu en retard, en plus. C'est que tu es plutôt joueur et même si tu as le sentiment d'avoir mené la blague un peu trop loin, il reste toujours drôle de voir deux « roturiers » s'infiltrer dans la base des « princes » et « princesses » de ce monde. Tu en ris et te demandes pourquoi est-ce que cela existe encore.

Un dernier coup d'oeil arrivé devant l'endroit énoncé et tu te dis que finalement, tu es plutôt à l'heure et sans trop d'efforts non plus. T'as pas eu besoin de courir -et donc de transpirer. T'as passé la porte et tu as su que tu n'étais pas à ta place. Il faut dire que tu ne t'es pas mis sur ton trente-et-un aujourd'hui, ce n'est pas comme si tu avais eu le temps. Tenu de tous les jours, jean et sweat qui cache tout ton corps frêle et qui laisse se demander quelques instants si t'es vraiment trop féminin pour un homme ou bien trop masculin pour une femme. T'as pas vraiment fait d'effort tout en sachant où tu allais mais à quoi bon ; ce serait comme dénaturé le rendez-vous, comme faire sombrer le navire. Ce n'est pas drôle si vous vous fondez dans la masse et ce n'est pas drôle si tu essayes de ressembler à ce genre de clichés vivants qui font de leur vie une simple image de magasine. Ses mots te font doucement rire quand tu vois voler le béret et que tu manques de le laisser t'échapper -as-tu déjà précisé que tu n'étais pas vraiment doué, que tu n'avais pas vraiment de coordination et qu'en résumé, tout fini par t'échapper ? Sa proposition ne fut que la bienvenue et t'installant pour cet énième rendez-vous -qui finalement ne doit pas si énième que cela, tu as vissé son béret sur le haut de ton crâne ; « Comment tu me trouves ? » avais-tu demandé, légèrement taquin, un peu enfantin alors que tu essayes de dessiner sur on visage la mine quelque peu sérieuse du Français qui te faisait face sans savoir si c'était un véritable succès. Le couvre-chef termina sa course sur la table, entre les gâteaux et le thé -quelque chose de bien anglais, bien fort, pour le montrer ce que c'est que le vrai thé anglais.
Quelques sujets de discussions volèrent, par-ci, par-là. Des choses que vous avez l'habitude d'échanger, qui restent drôles et relaxantes et qui en quelque sorte lèvent se poids un peu lourd sur tes épaules. Tu ne peux pas dire qu'il n'est pas d'une bonne compagnie et tu as peut-être été surpris de la vitesse à laquelle tu as pu tisser des liens -est-ce seulement ça ?, avec lui. C'est quelque chose qu'on dit ne pas arriver souvent, quelque chose qui se voit que dans les films, qui ressemble à une scène de cinéma. Un truc du genre pas vraiment crédible et pourtant il n' a fallu que quelques mots pour que tu te dises « lui je l'aime bien » à son plus grand damne, et peut-être au tien aussi. Il n'y a qu'à voir les regards que l'on vous lance pour comprendre que vous vous êtes bien trouvés mais aussi que vous faites un peu chier. T'es pas certain qu'ils apprécient de vous voir ricaner comme deux pauvres gens, peut-être même parler un peu trop fort parce que tu ne comprends pas ce silence de mort -vraiment, tu préfères un bon vieux bar avec pourquoi pas un match pourri de quelconque sport cher à ton pays sur un écran quelque peu défriché. Tu préfères quand c'est vivant, quand ça bouge, quand c'est surprenant et c'est un peu ce qu'Aymeric représente dans ce tableau trop riche qui vous entoure. Il n'est pas comme eux, et il n'est même pas comme toi et c'est peut-être ça qui est plaisant, prenant. Le partage, la nouveauté, ce que tu peux apprendre et ce qu'il peut apprendre, ce genre de choses.

« C'est parce que tu n'as pas vu les notres. » avais-tu répliqué pour faire comprendre que tu n'étais pas d'accord ; « J'en ai une grosse aussi ! » fut la réplique suivante, peut-être celle qui acheva de choquer les clients. Enfin, choquer est un mot un peu fort, parce que pour toi, il n'y avait pas grand chose de choquant à votre discussion et même si vous en jouiez, ce n'en était que plus drôle. Parce qu'il y a ces visages un peu trop tendus, ces bouches un peu pincées, ces visages qui se secouent dans un dédain certain et peut-être que d'autres sont juste accablés par cette soudaine stupidité qui est venue frapper leur monde et toi, t'es là, tu te tiens droit et tu sembles comme un roi fier, comme un roi tyrannique, bien trop heureux de piétiner les plates-bandes des autres. Et tu ne peux pas dire qu'accompagner de ton cher vassal -c'est le seul rang dont tu te souviens en pensant à tes cours d'histoires médiévales, ce n'en est pas plus marrant.
Le blond lâche encore quelques mots et ça n'arrange pas ton envie de rire. Tu as essayé de noyer ton nez dans ta tasse alors que la dame semblait outrée, ostentée, complètement peinée par ce pauvre homme qui ne semble pas savoir ce qu'il dit -et peut-être qu'au fond, il ne le sait que trop bien et c'est encore ce qui t'amuse le plus. Tu ne peux retenir un rire -un vrai, quand tu le vois se retourner et tu fais sûrement trop de bruit alors tu as mis ta main devant ta bouche, comme pour empêcher le son de passer, mais tu n'y arrives pas vraiment et tu es certain que l'on peut voir perler au coin de tes yeux, quelques larmes d'hilarité.   « Je ne suis pas sûr que c'était une bonne idée.. » finis-tu par dire, une fois calmé, thé à la main et petit doigt levé pour l'imiter, pour se moquer, pour rigoler.  « Cette très chère dame (tu appuies sur cet accent un peu trop hautain, un peu trop anglais, pour te marrer) n'avait pas vraiment l'air désireuse de partager ton histoire de pics, apparemment. » et tu dis ça sérieusement mais tu n'as qu'une envie, c'est de rire encore, toujours, parce que c'est drôle que de voir leurs mines effarées. « C'est dommage, je suis certain que ça aurait été agréable d'en discuter l'ascension. » laisses-tu échapper dans un rire amusé alors que tu es certain que l'autre à toujours l'oreille tendue pour savoir si ce dont vous parliez était vraiment ce qu'elle croyait. « Finalement, j'suis en train de me dire que.. Malgré les apparences, ils sont comme nous... » Une gorgée de thé -plus vraiment très chaud, un biscuit -trop sec à ton goût. « Ils ont carrément l'esprit mal placé, tu trouves pas ? » Nouveau rire qui t'échappe ; « Mais je reste persuadé que tu n'as pas la plus grosse. » finis-tu par renchérir, comme si tu en avais pas eu assez, comme si tu n'étais pas assez amusé. « Je ne peux pas perdre face à toi ! Pas face à quelque chose de cette taille. » et un nouveau rire s'est échappé de tes lèvres, rire trop bruyant que tu as noyé dans un thé peut-être un peu trop froid maintenant -mais vu le prix, tu préfères le terminer.
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Aymeric Peyrot
Aymeric Peyrot
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Mar 7 Juin - 16:49
 Le doigt encore levé, l’allure toujours pas arrangée, Aymeric sourit dans sa tasse de thé. Il ne peut pas nier, c’est vrai, ça avait été con d’ouvrir la bouche comme ça, sans réfléchir. Surtout pour parler de son pic. En même temps, il ne pouvait pas deviner que la vieille, aussi anglaise soit-elle, puisse ne pas s’intéresser aux pics. Les Anglais ont des goûts bizarres et Aymeric s’en étonnera toujours un peu. En fait, il préfère en rire. Ricanant alors aux remarques de son pote, il se redresse et peint une expression pincée sur sa tête de grand couillon. Sans se cacher, il imite ses délicieuses voisines et déclare, la voix momentanément embourgeoisée : « La plèbe est d’une vulgarité… ! ». Avec son accent bien franchouillard, bien lourd, bien encrassé de sa boue pyrénéenne, autant dire que sa déclaration ne peut qu’être bancale. Et pourtant, pas un sourire ne se dessine du côté de la vieille. Pas un rictus, pas une moue, rien. Frigide jusqu’aux os. So British.

Ça n’empêche pas Aymeric de rester dans son monde, dans leur monde où ils rigolent comme des bossus, de ses voisines, de leurs mots et de cette foutue pudibonderie à l’anglaise. Au fond, c’est peut-être pour toutes ces raisons que les Anglais et les Français ont nourri près de mille ans de haine. Comment tu veux que ça marche entre des cons de latin quetard et des idiots de rosbifs frigorifiés ?  
Au fond, peut-être que Sidé s’est bien foutu de sa gueule, peut-être qu’en fait, il n’est pas si anglais que ça. Peut-être que lui aussi, c’est un bâtard, moitié-anglais moitié-quelque chose de bien. Il ne sait pas, mais y’a quelque chose. Parce qu’il a ce petit truc de pas trop anglais, d’un peu mieux. Peut-être que Sidé est véritablement un  mérovingien, comme Aymeric l’avait insinué dans ce bar étudiant miteux où ils avaient fait connaissance. Un mérovingien, un vrai, un pur laine, un roi venu du passé qui se serait perdu par là. Ce petit truc un peu particulier qui plaît au béarnais et qui lui avait vite fait penser qu’avec lui, il le sentait bien.

« Y’a pas que leur esprit qui est mal placé ».

Il se rapproche de la table, s’appuie grossièrement sur ses coudes et se rapproche de son ami. Y’a ce côté un peu timide, toujours un peu trop soucieux des autres, qui pousse Aymeric à balancer ses plus grosses conneries dans l’intimité. Alors, la voix basse, le Béarnais partage ses péroraisons : « On dirait qu’elles ont avalé un manche de travers ». Va savoir pourquoi Aymeric ne précise pas qu’il parle d’un manche un balai. Peut-être que c’est une erreur, un oubli, ou bien même que c’est volontaire. Sûrement même, si tu considères les étincelles qui crament derrière ses pupilles. Il commence à s’améliorer en anglais, y’a pas de doutes. Pour le meilleur, mais surtout pour le pire. « C’est sûrement ça, le charme à l’anglaise ». Pas étonnant que les hommes d’ici aient choisi de venir faire chier les Français chez eux. Pas étonnant qu’ils les aient attaqué si souvent, qu’ils voulaient tant leur piquer quelques terres. Quand tu vois c’qui les attendait chez eux, soudainement, l’histoire trouve tout son sens.  À cette pensée, Aymeric pouffe légèrement, puis attrape son béret. Ils vont se faire jeter dans pas long, c’est certain. Ils sont pas faits pour ce monde, ils emmerdent tout le monde, la voisine n’arrête pas de soupirer. Ça a commencé quand son pote est entré et a mis son béret. Et si Aymeric s’est bien marré, -faut dire qu’un Anglais qui imite un Français, y’a de quoi se poiler- ça n'avait pas du tout été du goût de la vieille.

Vieille dont l'impatience semble s'effriter complètement maintenant que l’Anglais avance que lui, ce bâtard des Pyrénées, n’a sûrement pas la plus grosse. Et voilà qui le taquine encore plus et Aymeric n’a plus d’autre choix que de renchérir : « Je ne demande qu’à voir, vieux ». Les yeux brillants, il tripote son béret, oubliant momentanément ses voisines frustrées. Son esprit fait un bond de quelques centaines de kilomètres, bien loin de ces tables trop belles pour ses mains d’artisan. Son esprit se barre loin, se casse carrément sur ses montagnes, là-haut, sur le Mont-Perdu. Son mont bien de chez lui, sa montagne à lui. Il ne sait pas si c’est la plus grosse, si même elle impressionnerait suffisamment son pote. Peut-être qu’il est plus lac, plus vallée ou tout simplement plus ville. Il ne sait pas, alors il y pense quelques micro-secondes, puis fait le chemin inverse. Son esprit prend le chemin du retour, se réinstalle à cette petite table, dans cette petite boutique, dans cet espace étranglé par les conventions.

« Mais j'te préviens que j’en ai quand même une de 3 355 mètres ».

Il sourit légèrement, puis adresse un léger haussement d’épaules à son ami. « Chez moi, on ne fait jamais les choses à moitié ». Son sourire s’élargit et, puisque son esprit  est un peu fatigué par ce voyage express, il décide  de ne plus faire attention aux autres. Il se contente de finir son thé tranquillement, encore un peu sonné par le voyage. Ça lui fait toujours un peu ça, quand il repense à ses montagnes. Sûrement l’air frais de la montagne qui le fatigue. Montagne qu’il n’a pas encore quitté complètement, puisque déjà, Aymeric se décide à raconter un des secrets du Mont Perdu. « Et pour t’y hisser, sur ma montagne, t’es obligé de prendre le ‘’val sans retour’’ ». Il sourit deux secondes, plus happé par ses histoires que par ses sous-entendus. Faut dire que dans sa tête, c’est un sacré bordel. Sa mère, sa bretonne de mère, lui a tellement raconté de contes, a tellement inventé de légendes qu'il faut pas s'étonner qu'un tel bordel ce soit installé dans la tête d'Aymeric. Peut-être que si elle n’avait pas été bretonne, ça aurait été différent. Peut-être qu’Aymeric aurait été comme tous ces gosses, sans histoire, sans légende, sans rien, qui regardent ses montagnes comme si elles n’étaient pas là. Il sait pas et il s'en fout. Ses godasses à lui ont foulé des milliers d’histoire et c’peut-être parce qu’il aime bien l’Anglais, qu’il se décide à l’emmerder avec des conneries bien de chez lui. « On dit ça, car y’a bien des gens qui s’y sont cassés les dents ». Et pas que. Mais c’t’histoire, peut-être qui lui racontera une prochaine fois. Parce que cette salle aux effluves de thé, c’pas l’endroit pour raconter les grandes histoires béarnaises.

« Alors, tu penses vraiment faire mieux ? »

Il dit ces quelques mots avec ce sourire bien à lui, bien à eux en fait, qui annonce une mise au défi. Au fond, il ne connait rien à l’Angleterre, à la Grande-Bretagne, en-dehors des pavés de Londres. Il se peut très bien qu’au-delà de l’eau savonneuse de la Tamise, il y ait autre chose de bien plus grand, de bien plus beau. Quelque chose qui lui rappellerait un peu ce qu’il a laissé, quelque chose qui lui ferait respirer autre chose que la cire et la crasse.
Peut-être qu’il espère trop. Peut-être qu’ils disent ça, juste comme ça, juste pour faire un mot, juste pour rire. Mais Aymeric, il a toujours cette envie de partir, de s’en aller un peu plus loin. Il a toujours ces envies de voyage. Ça lui vrille l'esprit, l'estomac et pourtant, il reste là, planté au sol. C'est sûrement cette parcelle de lâcheté qui lui colle aux basques, cette lâcheté qui alourdit ses pas et le retient au sol, la bouche collée sur son ennui ordinaire. Pourtant, lui, il voudrait bien partir un matin, un soir, une après-midi, partir pour partir, sans regarder où il va. Juste pour l’aventure, juste pour briser sa foutue peur de l’inconnu. Pour voir autre chose et balayer, pour quelques instants, le poids de l’ordinaire.

Il ne compte plus les fois où il y a pensé. À regarder la Tamise agoniser contre les quais, il s’est plusieurs fois demandé si, autre part, dans un monde meilleur, bien au-delà du port de Londres, elle n’est pas plus belle. Il ne compte plus les fois où il s’était dit qu’il aimerait la suivre. La suivre jusqu’au moment où elle se jette dans la mer, la laisser guider ses pas et tout foutre tout en l’air, juste pour elle. Il ne sait plus combien de fois il en a rêvé. Sûrement depuis le début. Et pourtant, il est toujours  resté là, à la regarder, à rester avec ses ''et si''. Et si j’osais.
E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Dim 12 Juin - 18:03

and cause no fuss
Il s'est rapproché de toi pour glisser quelques mots comme si soudainement, il se sentait consciencieux de ce qu'il avait à dire, comme si soudainement il avait l'impression de devoir faire attention. Il s'est un peu penché, comme ça, accoudé sur la table et il t'a fait de nouveau rigoler. Cette fois, t'as essayé de te retenir, tu as posé tes doigts sur tes lèvres et tu as essayé de retenir le son qui voulait en sortir ; résultat, tout ça ne ressemblait à rien et peut-être même que tu as fait plus de bruit que tu ne le voulais. Lèvres collées, air qui passe et on peut entendre un joli bruit de pet s'échapper de te ta bouche, comme si tu l'avais fait exprès ; mais ce n'était que ton rire retenu qui avait essayé de s'échapper. Tu n'y peux rien, si tu ne peux pas te retenir, il faut dire que vos échanges n'ont rien de très sérieux et c'est maintenant que tu te rends compte que tu n'aurais peut-être pas dû choisir cet endroit pour votre rencontre. Tu l'as choisi, c'est toi qui t'es dit qu'il serait drôle de plonger le pauvre français dans un monde qu'il ne connaît pas mais tu ne t'attendais pas à être si différent non plus ; ce n'est vraiment pas ta place que de te retrouver au milieu de nappes en dentelle et de tasses en porcelaine. T'es peut-être un peu trop paysan pour ça ou peut-être un peu trop moderne, il y a sûrement le fait que tu t'en fiches un peu, de ce que tu es, de qui tu es, le fait que tu n'attaches que si peu d'importance à tes racines. T'es certain que d'autres t'arracheraient la tête en t'entendant dire ça mais tu ne peux le nier ; tu as comme l'impression que rien ne te lie vraiment à cette île trop grande. T'as les pieds les pieds bien vissés sur Terre mais si tu avais pu t'enfuir, certainement que tu l'aurais déjà fait. Tu te serais cassé loin, très loin, le plus loin possible et tu ne serais jamais revenu. Tu n'aurais plus jamais posé les pieds dans l'Angleterre si frêle qui anime les cœurs. Tu ne comprends toujours pas ce qu'on trouve d'extraordinaire au pays tout entier ; peut-être ne le connais-tu pas assez, peut-être le connais-tu un peu trop. T'as sûrement besoin de le voir avec des yeux nouveaux, ton paysage bien aimé, et peut-être que t'as besoin d'autres yeux pour te faire comprendre ce que tu loupes maintenant que tu ne sais plus le regarder correctement. C'est comme une femme qu'on ne sait plus regarder, comme une femme qui se plaint d'être délaissée et tu te dis qu'au fond, en parle avec Aymeric te permet d l'aimer à nouveau, de la chérir un peu plus, d'en voir les bons côtés, ceux que tu sembles encore oublier.

« Je te monterai avec plaisir. » avais-tu su renchérir en essayant de garder ton sérieux, en pinçant tes lèvres, en regardant Aymeric avant de regarder votre voisine si peu fière, si triste pour vous, si coincée qu'elle en ferait péter toutes ces coutures. Tu ne sais pas vraiment comme c'est venu entre vous, ce jeu. Tu ne sais même pas si vous le faites vraiment exprès, si vous y réfléchissez -oh, certainement, vous n'êtes pas si innocent, juste un peu des enfants. Vous aimez vous taquiner et vous vous foutez bien de ce que les autres peuvent penser, de ce que les autres peuvent dire de vous. Qu'est-ce qu'ils y comprennent, de toute manière, à ce désir de s'évader, de ne plus vraiment réfléchir, de simplement se laisser porter ? Tu aimerais bien partir, un peu loin toi aussi, tu voudrais bien pouvoir t'évader tranquillement sans qu'on te rappelle chaque jour qu'il faille rester là, être vivant, un homme parmi les hommes. C'est comme si tu n'arrivais pas à t'octroyer le droit de rêver, juste un peu, juste quelques instants parce que tu es encore bien trop accroché à la réalité, parce que tu ne sais pas la fuir comme certains le font, alors tu avoueras qu'avoir Aymeric à tes côtés est un moyen de t'échapper. Tu as comme l'impression qu'être avec le français te permet de te poser quelques instants, d'oublier le stress de tes études un peu trop lourdes à porter, le stress de ta vie un peu trop chiante à aborder. Tu ne penses plus à Cléanthe et son souvenir presque douloureux, tu ne penses plus à cette fille qui t'attend là-bas, tu ne penses plus non plus à l'alliance que tu portes autour de ton cou, caché sous tes vêtements pour que jamais personne ne te pose une question dessus, pour que jamais personne ne découvre la vérité. Si jamais un jour tout ça venait à se savoir, si un jour ton mensonge se voyait découvert, tu as comme l'impression que ça ne se passera pas vraiment bien. Tu briseras sûrement un cœur, peut-être plusieurs et comme le lâche que tu es, tu aimerais reculer cette échéance le plus possible et pourquoi pas, que peut-être ça ne se sache jamais. Mais tu espères, peut-être un peu trop fort même parce que tu sais très bien que tout mensonge trouve une fin, tout mensonge se voit devenir réalité et c'est cette réalité que tu voudrais tout simplement éviter, c'est cette réalité qu'Aymeric te permet de mettre sur pause même s'il ne s'agit que de quelques minutes. Elles sont assez pour respirer.

A l'annonce de la taille, un léger « pff » t'échappe et tu te dis qu'effectivement, tu ne fais pas le poids, tu dis qu'il a peut-être raison et que la sienne est bien plus grande, de montagne. Mais tu te dis que tu as de quoi rivaliser, que chez vous aussi vous êtes connus pour un tout autre tas de choses, toutes plus belles les unes que les autres et l'envie de l'emmener parcourir ce monde avec toi te tiraille un peu les entrailles. Ca pourrait être drôle. Amusant. Idiot. Ca pourrait être tout et n'importe quoi. Tu pourrais tout autant le mener à l'observatoire de Greenwich qu'à l'autre bout de l'Angleterre, voire du Royaume-Uni. Lui vanter les mérites si connus du Loch Ness tout en assurant que tu connais bien d'autres choses les légendes qui entourent l'Ecosse fantomatique. Mais c'est lui qui semble vouloir te raconter des choses aujourd'hui et alors, tu as un sourire qui s'est dessiné sur ton visage. A ton tour de faire l'enfant mal élevé, tu as posé un coude sur la table pour pouvoir appuyer ta mâchoire dans la paume de ta main, pour pouvoir le regarder et l'écouter comme si ton crâne pesait soudainement le poids d'un mort. C'est parce qu'il a soudainement décidé de raconter une histoire que tu t'es mis ainsi à l'écouter ; tu es vraiment un enfant, un peu trop friand ce genre de choses, des légendes qu'ils disent et des histoires qu'ils racontent. Tu trouves ça fascinant à quel point l'homme réussi à créer tant de mystères derrière quelque chose qui n'en mérite pas forcément. Il y a comme ce besoin de se faire peur, de faire battre son cœur. Un besoin d’adrénaline. Quelque chose du genre. Quelque chose qu'on explique pas. Tu ne saurais l'expliquer non plus, à vrai dire. Simple réaction humaine, simple désir d'abruti, qui sait vraiment ?

« J'ai tout un tas de trucs à te proposer, mon gars. » c'est ce que tu t'es exclamé peut-être un peu trop fort de nouveau, sûrement même, alors que tu t'es redressé, alors que la paume de tes mains ont gentiment cogné la table. Un peu trop fort aussi au vue de la tasse qui s'est exclamée. « J'ai plein de choses à te monter, et pas que des montagnes t'sais quoi ! Elles sont pas aussi grande -vous êtes fous de laisser des trucs monter aussi, tu m'étonnes y en a qui se ramassent, mais j'ai des trucs quand même. C'est plein d'histoires, c'est plein de mystères et je suis certain que tu aimerais entendre toutes les choses qui se racontent autour. » Léger rire, tu t'es remis plutôt bien dans ta chaise, t'as essayé de te calmer, de baisser d'un ton, mais il y avait comme de l'excitation dans ta voix, comme des paillettes dans tes yeux et tu aurais presque hoché la tête en continue, comme ces chiens que l'on met à l'arrière d'une voiture. « Je suis sûr que t'as jamais quitté Londres. [b] « Je t'emmène. » c'est ce que tu as dit, comme ça, sans réfléchir mais sans le regretter non plus. « Dis-moi ce que tu voudrais voir, dis-moi si tu veux que je te fasse escalader la plus grande de nos montagnes ou que je te montre le plus grand de nos lacs, et on est parti. » Un nouveau sourire, plus sérieux, moins enfant -enfin, c'est ce qu'on pourrait croire mais est-ce vraiment possible. « Et même si tu veux pas m'dire, je te mène n'importe où, je trouverais bien un truc qui t'feras briller les mirettes, autant que ton pays à toi. » parce qu'il ne peut pas rester comme ça, parce qu'il ne peut pas se contenter de rêver. Faut du concret. De la vérité. T'es pas le meilleur, mais t'es capable, complètement capable de le traîner sur le fauteuil passager de ta voiture et de t'en aller, loin ou pas si loin, juste pour lui dire de regarder le monde extérieur, juste pour lui dire qu'il faut voir plus loin que le bout de son nez, plus loin que ses souvenirs. Il ne faut pas avoir peur de se faire briller les yeux, de se faire mal au cœur.
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Aymeric Peyrot
Aymeric Peyrot
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Mer 15 Juin - 17:00
S’il osait, peut-être qu’il prendrait la route, sans un mot, sans prévenir personne. Il délaisserait ses godasses quotidiennes pour enfiler celles de l’aventure. Il se casserait pour de bon ; au nord, à l’est, à l’ouest et p’t’être même au sud, qui sait. Quelle importance ; s’il osait l’inconnu, il oserait aussi se foutre du réel. Il irait là où ses pieds le conduisent, sans regarder les panneaux d’indication. Il ne les a que trop suivis. Il s’en dissocierait pour de bon, se réjouissant plutôt de s’être perdu pour de vrai. Et ce serait beau comme ça. Y’aurait rien d’autre à ajouter. Mais Aymeric n’osera jamais. Il est de ces idiots qui préfèrent le rêve à la vie.

Vie qui le rappelle un peu brutalement sur Terre. L’Anglais frappe légèrement la table, comme pour le rappeler à l’ordre, comme pour lui rappeler qu’il existe et que ce con de Béarnais devrait en profiter. Ce geste fait sursauter Aymeric et ce dernier doit rattraper, de justesse, sa cuillère. Mais puisque personne n’est parfait, surtout pas lui, et encore moins ses réflexes, sa tasse de thé valse au passage. « Merde ». Le mot soufflé comme une simple constatation, Aymeric essuie distraitement sa maladresse. Les mots de l’Anglais captivent son attention, le renversent presque, tant la claque de sa spontanéité vient foutre en l’air ses « et si », si bouffants. D’un coup, il réalise que c’est vrai, rien ne les retient. Surtout pas ce thé devenu froid. Alors, sans plus y penser, Aymeric saute à pieds joints dans cette perspective d’aventures à deux. Au fond, c’est sûrement de ça dont il avait besoin, de ce petit coup de pied au cul pour oser un pas de travers, pour oser s’éloigner de la route et oser prendre quelques bifurcations. L’espace d’un instant, il oublie qu’il n’ose jamais partir pour de bon. Il oublie à quel point il se sent étranger dans cette salle, à quel point Londres l’opprime. Il ne pense qu’à ce petit pas, ce foutu pas de travers. La destination n’a même plus d’importance. Seul ce petit pas de travers compte. Alors, sans l’interrompre, Aymeric l’écoute lui proposer monts et merveilles.

Et ça le fait sourire, cet idiot. Il ricane aux sous-entendus de son pote, hoche la tête quand il faut, peut-être encore un peu trop renversé pour oser le moindre mot. Il ne peut pas croire que Sidé pense réellement l’amener. Qu’il l’invite à marcher à côté de lui, comme un égal. Comme quelqu’un qui vaut le coup. Cette pensée soudaine lui fout un coup de latte dans la tronche et Aymeric encaisse comme il peut. Il efface un peu son sourire et ravale soudainement son alphabet. Comme devenu muet, il observe son pote sans trouver les mots à dire. Et puis Sidé finit de parler et lui offre une ultime claque dans la gueule. Alors comme ça, il n’a pas le choix ? Alors comme ça, tout est décidé, il l’amène coûte que coûte ? Se redressant sur sa chaise, il observe l’Anglais. Il se demande si ce n’est pas de l’humour anglais, s’il ne se fout pas un peu de sa gueule. C’est trop beau pour être vrai. Alors Aymric lui demande. Il lui demande s’il est sérieux, s’il veut vraiment l’amener pour de vrai. Et même s’il ne sait pas si on peut le faire pour de faux, Aymeric demande quand même. Ce type, il a toujours cette impression qu’on cherche à lui latter la tronche, qu’on cherche à le chopper par les chevilles pour mieux le faire dégringoler de ses nuages. Qu’on veut lui montrer à quel point le sol est dur, à quel point c’est douloureux de se casser la gueule dessus. Et dans ces moments-là, peut-être qu’il oublie qu’il est un adulte. Peut-être qu’il devient ce gosse perdu dans le corps d’un type de 21 piges. Qu’il devient ce gosse à qui on n’avait promis aucun cadeau et qui découvre, le 25 décembre au matin, des tonnes de surprises. Il n’y croit pas trop, il cherche l’arnaque. Parce qu’il y en a forcément une. C’te victime.

Peut-être que son soudain malaise est visible. Peut-être que sous le sourire fin qu’il tend à son pote, on comprend qu’il ne fait confiance en rien, en personne, pas même aux personnes bien intentionnées comme Sidé. Alors comme d’habitude, d’une timidité excessive, il va ravaler ses suspicions et répondre à côté. Il va bafouiller des demies-réponses, sans s’imposer, sans se dévoiler. Juste au cas où Sidé se foutrait bel et bien de sa gueule. « Montre-moi ce que tu veux, vieux. J’te laisse prendre les devants. On fera ce que tu veux, où tu veux ». Souriant, partiellement heureux de sa connerie, Aymeric sort son portefeuille. Si seulement il était plus attentif, moins farouche, il comprendrait sûrement que Sidé ne lui veut aucun mal. Qu’au pire, il désire seulement lui apprendre que le sol n’est pas si terrible que ça, qu’il peut y marcher sans craindre la chute. Et puis, si sa timidité ne l’aveuglait pas, peut-être qu’il comprendrait que ce qui vrille le regard de son pote, c’est le même ras-le-bol que le sien. Que lui aussi n’en peut plus, qu’il a besoin de se barrer au plus vite. Maintenant. Mais Aymeric ne voit pas tout ça, il ne voit rien, trop occupé à passer ce sourire espiègle, comme une carapace, sur ses lèvres. « Prends-moi ». Son sourire s’élargit un peu plus et il rectifie, faussement gêné, qu’il voulait dire 'surprends-moi'. Et il ricane comme le bienheureux qu’il est. C’en est presque déprimant. C’est même limite affligeant de l’écouter se poiler avec ses propres jeux de mots. Mais il est comme ça. Après tout, il faut bien un public.

Et quand finalement Aymeric se calme, qu'il laisse tomber sa connerie habituelle, il se lève de sa chaise. Le regard posé sur son ami, il réajuste doucement son tshirt froissé.  « On y va ? J’en peux plus de la tendre ». Allez, une dernière connerie pour la route. Sans rectifier son vocabulaire - qu'il sait pourtant bancal - , il lui adresse un clin d’œil soutenu avant de s'enfuir à l'extérieur.

Dehors, il se demande si les vieilles ont marché. Si elles pensent ce qu’ils ont bien voulu leur faire croire. Il en doute, mais il préfère imaginer que oui. C’est bien plus amusant. Retirant sa clope défoncée de sa poche, Aymeric observe les environs. Il est curieux de savoir ce qui se cache derrière ces pavés. Il se demande si derrière ces tonnes de béton, y’a réellement des bouts de verdure. Si la campagne existe réellement, si ce n’est pas lui qui a inventé le principe dans un moment de perdition. Et puis il se demande si derrière ces bâtiments vieux et sales, il y a quelque chose de beau. Il ne demande qu’à voir. Mais pour le moment, il se tourne vers Sidé, la timidité momentanément muselée par ses taquineries.  « Il est où ton gros engin ? ». Il sourit, un peu espiègle. « Ta voiture, hein ». On ne sait jamais. Vaut mieux préciser, ça peut parfois porter à confusion. Du regard, il cherche le monstre (/shot). Il ne sait même pas s’il est là, s’il les attend, si même il existe. Mais puisqu’il en a marre des ‘si’, il cherche quand même. C’est stupide, mais c’est Aymeric. On ne peut pas lui demander d’être brillant à chaque instant. Ni même jamais, d’ailleurs.

E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Lun 20 Juin - 23:42

and cause no fuss
La tasse qui s'échappe, le liquide qui s'écoule, tes yeux qui rigolent et leurs regards réprobateurs. Des serveurs pas vraiment heureux, des vieux plutôt mécontents et toi, t'as juste envie de rire. T'as juste envie de les regarder et de leur dire qu'il t'ai savoir s'amuser. Il faut savoir rigoler. T'as pas envie de t'expliquer, t'as pas envie de leur expliquer. Ils n'ont qu'à savoir. Ils n'ont qu'à desserrer les fesses quelques instants. Ils vous regardent comme si vous étiez deux monstres et t'as envie de leur dire que ça arrive des fois, que c'est normal ; on est pas tous d'une habilité légendaire et tu te dis que si ca n'avait pas été lui, ce serait sûrement toi qui aurait fait tomber quelque chose. T'es plutôt du genre maladroit. À avoir la tête ailleurs. La tête dans les nuages. Des rêveries ? Tu en as plein le crâne et c'est un peu pour ça que des fois, tu te prends les pieds dans tes racines. Pouf. Plus de Sidé. La gueule la première sur le bitume et dans la poussière. T'es un peu comme ca et tu sais qu'on te le reproche souvent. Qu'on te dit de faire attention. De regarder où tu mets les pieds ; au sens propre comme au figuré parce que t'as tendance à sauter à pieds joints dans les problèmes aussi, mettre les pieds dans le plat, tu connais et c'est pas forcément une nonne chose non plus. C'est le genre de truc qui apporte les ennuis. Les ennuis, vous êtes plutôt sur d'en voir si vous ne vous cassez pas bientôt, si vous ne faites pas quelque chose. T'as un peu l'impression de jouer avec le feu au fond, mais c'est ca aussi qui est excitant. Savoir qu'on peut s'y brûler les doigts mais continuer quand même. Encore. Toujours. C'est un peu d'adrénaline, celle qui manque dans ta vie -et dans la sienne ? C'est ce qui permet de faire battre ton cœur un peu fort. Mais ce qui le fait battre aussi, ce sont tes propositions, ton regard sur lui, son regard sur toi. Des fois tu te dis, t'arrives pas à lire le blond. Tu sais pas ce qu'il pense. T'aurais envie de le secouer et de lui dire de parler un peu plus, ou simplement de s'exprimer un peu plus. De laisser son corps paraître certaines émotions mais tu as comme l'impression qu'il est tout simplement dans la retenue, dans la gêne. Tu te dis qu'il doit être du genre vraiment timide ou peut-être que c'est juste toi ; peut-être qu'au fond ta compagnie ce n'est pas ce qu'il apprécie le plus et peut-être qu'il voudrait rapidement se débarrasser de toi pour te faire déguerpir. Qu'est-ce t'en sais à vrai dire ? Il t'a jamais clairement dit qu'il t'appréciait et même si tu n'as pas forcément besoin de ça ; tu te dis que ça serait cool. Juste cool. Au cas où. Et si tu ne te faisais pas des films pour rien et si t'avais raison ? Mais t'es un peu con, parce que si t'avais raison, certainement qu'il ne rigolerait pas comme ça avec toi et surtout ; surtout il ne dirait pas oui. Et certainement pas comme ça. Et ça te fait rire, toi l'idiot. Toi le bon public. Ca t'amuse de l'entendre dire ce genre de choses. T'as accompagné ses paroles d'un clin d'œil faussement -très faussement aguicheur, comme pour lui dire de ne pas s'inquiéter que tu gères la situation mais aussi que tu apprécies tout particulièrement le sous-entendu. T'as presque envie de lui dire qu'au fond ; c'est plutôt le cas. À toi de faire ce que tu veux de lui, quand tu veux, où tu veux mais certainement pas pour les choses qui traversent les esprits de vos voisins et voisines. Ça te fait rire. Oh ca te fait rire quand il te demande le prendre et tu t'as presque envie de lui répondre des choses mais tu te retiens, ça serait presque choquant, presque déplacé et tu sais qu'il y a quelques limites, t'as quand même le sens de la bienséance -il ne fait pas oublier que dans tes veines coule aussi du sang de posh et que malgré toi, il y a des choses que tu ne peux pas vraiment faire. Mais t'as le rire facile et tu te laisses aller ; même plus t'es choqué. T'as comme l'impression que c'est normal. Que c'est habituel. Comme si Aymeric et toi aviez toujours partagé ce genre de choses. « On y va. » as-tu répondu avec un rire, un sourire malicieux ; « Qu'on te détende. » avais-tu rajouté, et vous vous êtes échappés.

Tu lèves les yeux au ciel, quand il te pose ses questions, mais au fond tu rigoles bien, tu rigoles même fort. Comme tu n'avais pas pu rire à l’intérieur de ce café, tu le fais maintenant. L'air frais du printemps londonien te frappe et tu te retrouves à apprécier un peu plus la brise que l'odeur du thé et des petits gâteaux -pourtant, Dieu seul sait à quel point tu aimes le thé (et surtout les petits gâteaux). Il y a comment une odeur de liberté, quelque part, comme si le Monde savez ce que vous alliez faire, comme s'il était au courant de la moindre de vos pensées. T'as gentiment pris la manche de Aymeric, pour le tirer, pour lui dire par là et t'as foutu ton sac à l'arrière de ta pauvre voiture -tu ne sais même pas si elle va tenir le coup, pour tout dire, tu ne sais même pas si vous pouvez aller bien loin et tu te vois bien bloqué en plein milieu de la campagne sans savoir où elle. C'est sans tendresse que tu foutrais presque le français dans la voiture, comme pour lui dire de bouger un peu son arrière-train -après tout, il en avait marre de la tendre, non ? Cette pensée te fit pouffer et tu te demandes dans quoi tu t'embarques. T'es peut-être un peu trop spontané des fois, t'es peut-être du genre à pas vraiment réfléchir et à agir sans penser aux conséquences. C'est un peu le côté enfant qui prend le dessus, qui se voit, qui se dessine, ce côté que tu n'as jamais vraiment su exprimer, ce côté que tu ne peux plus vraiment montrer. T'as posé ton cul au volant de ta voiture, tu l'as démarrée Tu te dis que pour une première fois, il est peu amusant de quitter les terres anglaises, tu te vois mal partir de l'autre côté du royaume-uni sur un gros coup de tête sans même avoir prévu quoi que ce soit, puis tu te dis que là, de suite, ça ne vaut pas tellement coup. Autant lui montrer que ton pays, ce n'est pas juste les rues pavées de Londres, ce n'est pas juste une rivière un peu marron, un peu sale. T'as envie de lui montrer que c'est des champs -trop de champs, que ce sont des beaux paysages puis pourquoi pas que c'est le bord de mer aussi, que c'est quelque chose d'appréciable, quelque chose de beau. Tu ne peux lui montrer de monts, tu ne peux lui promettre l'escalade de sa vie alors tu te dis, pourquoi pas l'eau salée, pourquoi pas ce genre de choses qu'on ne soupçonnerait pas, ces choses que Londres ne laissent pas voir ? « C'est qu'une heure de route, tu tiendras ? » dis-tu alors taquin, avec un petit rire amusé, avec un petit regard complice ; « Alors on part à l'aventure ! » et t'as appuyé sur l'accélérateur.

Le trajet, c'est de la rigolade. T'aimes bien. T'as le paysage qui défile, t'as le pied sur l'accélérateur, tu t'es même laissé allé à une petite folie ; t'as ouvert la fenêtre. Tu t'imaginerais presque avec une décapotable, des lunettes de soleil et pourquoi pas un foulard dans les cheveux comme ces vieilles actrices hollywoodiennes dans les films en noir et blanc que regardaient ta mère, ça te fait un peu rire d'ailleurs, tu ne t'attendais pas à ce que ça t'arrive un jour, de partir comme ça, tu ne t'attendais pas à ce qu'un jour, sur un coup de tête, tu quittes Londres. Cette fois, ce n'est pas pour partir bien loin, tu crois et tu te dis que peut-être après lui avoir montré la mer, vous allez aller autre part. Dans un autre endroit, un autre paysage. Peut-être que vous allez aller dans les montagnes, mais tu ne sais pas trop où le mener dans ces cas-là ; enfin si tu sais, mais tu sais qu'il faudrait parcourir toute l'Angleterre, et tu sais que peut-être l'Ecosse a d'autres choses à proposer, bien mieux que tout ça mais tu ne sais pas s'il est prêt pour passer autant de temps avec toi. « Tu sais que c'est la première fois que j'fais un truc comme ça ? Partir, sur un coup de tête. D'habitude j'suis du genre à prévoir un peu tout et même si on s'la chave pas si loin que ça, je trouve ça drôle. » drôle de juste pouvoir s'évader. Drôle de juste pouvoir rêver. Quand on te dit que tu as bien trop la tête dans les nuages et quand on te dit que t'es pas du genre à réfléchir à la conséquence de tes actes ; c'est plutôt vrai.
Tu te dis que vous avez de la chance, le temps est beau, le temps serait presque chaud, il n'y a pas l'air d'avoir de nuage.
« Des fois j'ai l'impression que Londres n'est qu'un champignon au milieu de la forêt, quelques kilomètres et c'est déjà tout vert. Une vraie campagne. » toi c'est de là où tu viens la campagne. T'as hésité à faire un détour par chez toi, vite fait, puis tu t'es dit que c'était risqué. Y a l'autre qui doit sûrement t'attendre et t'as pas vraiment envie d'imposer ça à ta mère -ni même au pauvre Aymeric, il a rien demandé.

Quand tu gares la voiture, le temps n'a pas vraiment changé, vous avez certainement passé un bon moment dans la voiture. Un peu enfantin, presque complice, des fois tu aimerais remercier le français de te faire oublier qui tu es vraiment, de te faire oublier un peu le poids des responsabilités. C'est comme si un certain monde n'existait plus et c'est presque plaisant -c'en est grisant, mais tu ne l'avoueras pas. « C'est simple, mais c'est un de mes coins préféré. » avoues-tu et tu en serais presque honteux ; c'est facile d'apprécier une plage mais tu te dis que celle de Brighton est bien la plus mignonne de toutes. D'ailleurs, tu as vaguement entendu dire que c'était l'une des plus belles plage de l'Angleterre, alors tu fais partager en t'exclamant, une fois sorti de la voiture ; « Bienvenue sur la plus belle plage d'Angleterre, le Frenchie ! » et tu rigoles un peu alors que tu refermes l'engin, sourire aux lèvres. T'aimes sentir l'air marin. Cette odeur toute particulière du sel qui vient chatouiller tes narines, de l'écume qui se fait sentir sur vos peau, du vent ramène quelques gouttes. Ca t'avait presque manqué, tiens, ce genre de choses. « Alors, appréciable ? C'est presque aussi joli que tes montagnes non ? » et avec ton habilité légendaire proche de zéro, tu montes sur le muret séparant les galets de la plage au trottoir, tu poses tes fesses dessus et tu attends que le blond te rejoigne pour te laisser glisser lourdement sur les dites pierres qui crissent sous ton poids -elles n'ont pas dû aimer. Et alors, tu reprends ton air espiègle, tu reprends ton air joueur, ton air d'enfant et sourire malicieux aux lèvres, tu demandes ; « Cap ou pas cap, pour un p'tit bain ? » et t'en rigoles doucement.
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Aymeric Peyrot
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Mar 13 Sep - 1:23
Ça y est, ils partent. Pas de salut, pas d’au revoir, encore moins d’itinéraire tout tracé. Ils se barrent et c’est tout. Y’a pas de qui, quand, quoi, comment ; de toute façon, Aymeric se fout bien de ces questions-là. Il se branle (non) de tout, jusqu’à l’endroit où Sidé veut bien l’em.mener. La mer, la montagne, la campagne, qu’importe. Il s’installe simplement dans la voiture et tique seulement d’être installé à gauche, côté conducteur. Il balise un peu, parce qu’il n’a jamais conduit chez les Rosbifs. Puis il se souvient qu’il est chez les Saxons. Et que chez eux, ils aiment tout foutre à l’envers. Et crois-le ou non, mais cette constatation fait sourire cet idiot. Idiot qui prépare déjà une réflexion là-dessus, ne craignant même plus d’être lourdingue. Mais y’a la question de son pote qui interrompt sa connerie, l’empêche de balancer son énormité – si j’ose dire. Sidé demande s’il peut tenir une heure et lui, il ne peut pas s’empêcher de ricaner. « Pas sûr, vieux. J’risque d’être un peu intenable à la fin ». Même les héros ont des faiblesses. N’ajoutant rien, le Béarnais reporte son attention au-delà du pare-brise. Adieu Londres, adieu les buldings, bonjour la liberté.

Et après quelques kilomètres, la liberté a une odeur d’essence et de poussière. Elle a aussi la couleur de pâtures à moitié bouffées par la canicule, de terre sèche et de hautes herbes. Et puis, elle a le son de vieux morceaux de rock alternatif des années 80. Ces morceaux qui ne vieillissent jamais et qui hurlent désormais dans la caisse de Sidé, parce qu’Aymeric a décrété, à peine sorti de Londres, qu’une aventure ne se faisait pas sans rock. Y’a des trucs comme ça, chez Aymeric, qu’il faut pas chercher à comprendre. Et tout ça, ces paysages qui ont un peu foutu le camp à cause de la chaleur, ces odeurs qu’il ne reconnait pas, tout ça lui plaît bien.  Il se laisse porter, se trouvant soudainement con de ne pas avoir fait le premier pas vers l’aventure plus tôt. Maintenant qu’il y est, il se dit qu’au final, c’est tellement simple. Y’a juste à prendre une voiture, ou du moins sa moto, oublier de se prendre la tête, prendre seulement une direction et garder le cap jusqu’à la fin. Ou du moins, jusqu’à ce qu’on s’en lasse. Y’a juste à profiter de tout, de cette impression d’avoir brisé toutes les chaînes qui nous retiennent vers le bas, et de vivre. C’est d’ailleurs ce qu’il fait pleinement, le sourire tellement grand sur la tronche que tu pourrais croire qu’aujourd’hui, c’est Noël.

Et même peut-être mieux que Noël. Il baisse la vitre, passe la main en dehors, puis tourne la tête vers son pote lorsque ce dernier lui fait cette drôle de déclaration. Cette confidence qu’il partage, celle d’être parti loin de Londres comme ça, d’abord pour rire, et ensuite avec tout le sérieux du monde. De partir sans rien prévoir, sans rien dire à personne et s’en aller avec quelqu’un qui fait du bien. Et même si lui, ça lui ressemble bien de prendre le premier chemin venu sans savoir s’il va revenir un jour, s’écarter autant de l’artère principale de sa vie est une première pour lui. Il est plutôt du genre à prendre des sentiers qui ne l’amèneront pas si loin. Des sentiers qui lui permettront de regarder en arrière, ces mêmes salops qui te plantent le nez au sol, sans aucune issue possible. Et les mots de son pote lui font hocher de la tête. Lui, il trouve drôle le fait qu’il lui dise ça. Drôle parce que s’il avait le même courage, il lui dirait sûrement qu’il ressent la même chose. Mais y’a sa timidité qui repointe le bout de son nez, tandis que son esprit se trouble. Il reporte son regard vers l’horizon, sans oser un mot. C’est toujours comme ça ; y’a quelques sentiments qui pointent le bout de leur nez et ça y est, Aymeric se préoccupe plus de les cacher, de les éviter à tout prix, plutôt que de les exprimer. Alors il soupire, comme pour balancer loin tous ces trucs qui encrassent son impression de bien-être. Et, sans même y réfléchir, il balance avec ce calme qui le caractérise si bien :

« C’est aussi ma première fois »

Il le regarde quelques instants et, comme n’en pouvant plus du sérieux de cette confidence, place sourire entendu sur ses lèvres. « Je suis content que ce soit avec toi ». Et il rigole comme un gros con. Le gros con qu’il est quand on s’approche un peu trop proche de ses sentiments, de ses vrais ressentis, ceux qui lui foutent de vrais coups dans la gueule. C’toujours comme ça avec Aymeric, des demi-vérités cachées sous des tonnes de plaisanteries à la con. Faudrait vraiment qu’on le décoince - si j’ose dire. Mais pas aujourd’hui ; aujourd’hui, il est occupé à regarder avec les paysages dont Sidé lui parle. Et ça, ça vaut sûrement tous les sentiments du monde.

Et puis quand les derniers prés s’envolent de l’horizon, Aymeric se redresse. sur son siège. Ils arrivent à destination. D’ailleurs, Sidé se gare et Aymeric sort de l’habitacle, heureux de pouvoir enfin se fumer une clope. Il galère un peu à l’allumer, finit finalement au bout de dix, vingt essais et observe enfin les environs. Sidé lui avoue alors qu’ils se trouvent dans un de ses coins préférés. Il sent alors comme un excès de fierté, un truc un peu spécial qui vient lui retourner les tripes. Quelque chose qui sent rarement, quelque chose d’un peu fort, qui donne un peu de sens à son existence.  Ou du moins, qui remet son monde à l’endroit. Alors il sourit. Pas avec amusement, ni espièglerie. Pas cette fois. Il se contente d’observer, tirant quelques taffes au passage, comme pour profiter pleinement du moment. Et puisqu’il paraît qu’il s’agit d’une des plus belles plages de l’Angleterre, Aymeric se permet de la regarder avec attention, non sans retenir une petite pic. Que veux-tu que je te dise. Les sentiments, les déclarations, c’est pas son truc. Peut-être bien qu’il aurait envie de dire que ça l’touche qu’on lui montre un endroit cher, qu’on puisse partager ce genre de trucs avec un pyrénéen comme lui. Mais il préfère les terrer, une fois encore et préfère sourire, avec ce sourire de gamin. Il peut pas s’empêcher. « Une plage ? En Angleterre ? Mais… Vous savez à quoi ça sert, au moins ? ». Et il ricane, suivant son pote au-delà du muret qui les sépare de la plage. Sidé lui demande c’qu’il pense de l’endroit, si c’est au moins aussi bien que ses montagnes. Aymeric fronce les sourcils, tire une taffe et se penche vers son pote. «  Ce n’est pas pareil qu’ici ». Comme expliquer. Il ne sait pas. La mer, elle est loin de ses montagnes. La mer, c’est comme une mère, quelque chose de calme, qui vient te conforter qu’importe la situation. La montagne, elle, elle n’est faite que de pierres. Des pierres qui te calment avec brutalité, qui te brisent en deux et te cassent la gueule. Une confrontation avec la montagne, tu n’en sors jamais grandi. Parce que si la mer te lave d’un peu de tout, polit tes coins les plus abruptes, la montagne ne fait que les exacerber. Alors non, ce n’est pas comparable. Vraiment pas. « Vieux, un jour, tu viendras chez moi et tu te feras ta propre idée ».

Il lui sourit. Pourquoi il a dit ça, va savoir. C’est peut-être l’air marin, sûrement la joie d’être ici et de voir ujn peu de la nature. Il en sait rien et il s’en fout. Il se contente de sourire et de le suivre sur les galets. Et puis son petit air de gamin revient sur ses traits quand son pote lui propose ce qui ressemble à un truc bien cool. Bien sûr qu’il est cap’ pour un petit bain. Il a passé son enfance en Bretagne, les pieds dans l’Atlantique. C’est pas  la Manche qui va lui faire peur. « Le dernier à l’eau paie sa tournée de churros ! » Il sait même pas si ça existe chez les Saxons, mais il s’en fout. Il enlève son t-shirt d’un coup sûr, se défroque plus vite que jamais, manque de se retrouver cul nu parce qu’il attrape son jeans en même temps que son calecif et rit de sa connerie comme un con. Et sans regarder derrière lui, il s’élance sans classe vers l’eau, essayant de pas se casser la gueule sur les galets. Ce qui donne un grand type qui court sur la plage, le calecif à moitié bien mis, qui sautille entre les galets. Et finalement, aux mots les grands remèdes, il trempe son orteil. L’eau est gelée. Mais putain, il peut pas perdre. Genre, jamais. Alors il s’avance, comme le conquérant qu’il n’est que trop rarement. Mais vu que les conneries, c’est à ça qu’il carbure, il s’élance et plonge dans l’eau gelée.

Et la remontée vers la surface est ultra rapide et se résume au « Putain de merde, c’est gelé » qu’Aymeric s’exclame. Ça ne l’empêche pas d’y retourner, faire quelques brasses et finalement se diriger vers son pote, avec le regard enfantin et le sourire de petit con sur la tronche. « Eh vieux. T’as déjà vu une baleine blanche ? ». Le regard brillant, il n’attend même pas la réponse de son pote. Sans se faire prier, il baisse son calbut’ sous l’eau, puis plonge dans l’eau, en prenant bien soin de faire remonter son petit cul tout blanc au-dessus de l’eau au moment du saut. La grande classe. Et il n’est même pas bourré. Imagine s’il l’avait été. Remontant à la surface, mort de rire, il regarde son pote. « Alors, tu l’as vue ? ». Et puis il s’approche, comme à la confidence, avant de lui dire : « Quand on était gosse, on allait souvent à la plage avec ma mère. Une fois, elle nous a raconté une des légendes reliées aux plages bretonnes. Ça parlait d’une baleine blanche. À la fin, mon frère s’est jeté à l’eau et a fait ça. Du coup, c’est resté. Chaque fois qu’on est dans l’eau, on s’éclate à faire ça ».

Et voilà, il est parti dans ses histoires. Si Sidé ne l’arrête pas, peut-être bien qu’Aymeric va prendre la confiance et lui raconter mille et une conneries, les milliards de légendes que sa mère leur a raconté quand ils étaient gosses, ces histoires qu’il a toujours pris plaisir à écouter, à retenir, puis à raconter à son tour. Heureusement pour Sidé, il se retient encore un peu. Déjà parce qu’il ne veut pas le faire chier avec toutes ces histoires, mais surtout parce qu’il est concentré sur une question existentielle. « Eh, vieux, c’est quand qu'on se les fait ? Ces churros ? ». Con jusqu'au bout.
E. Sidé Carell
E. Sidé Carell
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Jeu 15 Sep - 11:15

and cause no fuss
L'horizon s'offre à vous et tout ce que trouve Aymeric à demander, c'est si on sait à quoi sert une plage. Toi, ça te fait un peu rire quand même, tu ne le retiens pas d'ailleurs et tu le regardes presque réprobateur mais pas vraiment non plus, bien trop amusé pour être ne serait-ce qu'un peu vexé. Tu n'en vois même pas l'utilité, certains sûrement en aurait eut la tronche en biais de ces mots maladroits mais toi, tu sais que c'est un peu comme ça que vous marchez, tu sais qu'il aime bien te taquiner -et il faut dire que tu n'y vas pas de main morte non plus. C'est un peu comme ça entre vous, tu crois et ça ne changera pas beaucoup non plus, à vrai dire. C'est une habitude prise, un peu comme ça, au détour d'un rien et le virage fut décisif ; et tu n'es même pas certain d'avoir envie de changer, non non, pas vraiment. Parce que ça fait du bien, parce que c'est comme un bol d'air frais ; Aymeric, il est un peu comme un bol d'air frais, peut-être que ça vient de ses montagnes, qui sait ? Peut-être qu'il est encore l'air pur de là-bas, l'air frais, celui qu'on va respirer pour se soigner, celui qu'on laisse de ses grands doigts fouetter nos visages parce qu'il est presque agréable d'être piqué par les quelques rafales. Oui, c'est un peu comme ça que tu le vois, le blond des montagnes, comme un grand bol d'air frais qui permet de t'échapper, de quitter la ville, de fuir en quelque sorte et quand t'as plus envie de respirer les airs pollués de ta belle ville, celle dont tu ne sais taire les qualités, tu as Aymeric qui vient doucement te sauver. Il te fout là, la tête au fond du bol et parf vas-y, respire. Et toi, comme un abruti, ça te fait plaisir. Et toi, tu avais dit ça un peu comme ça, un peu sans trop réfléchir, comme si quelque chose pouvait être aussi joli que ses pensées, vraiment, mais sait-on jamais, peut-être as-tu voulu essayer aussi mais ce n'est pas pareil qu'il te dit et tu te doutes bien, oui, que ce n'est pas pareil, que ce n'est pas comme ça, parce que la roche est si haute dans le ciel quand l'eau est si basse sur Terre. C'est un peu les opposés, n'est-ce pas ? Un peu comme vous, d'ailleurs, mais ça tu ne le diras pas -ça ne le fait pas. Pourtant, c'est un peu comme ça que tu as tendance à voir les choses, tu crois. Tu ne sais pas. Et t'as presque le sourire qui se fait doux quand il te dit que tu viendras chez lui ; « Un jour, hein.. » Un jour, c'est souvent ce que l'on dit, de toute manière. Un jour, t'aimerais bien, ouais. Voir ce dont il te parle tout le temps, voir ce qu'il veut bien te décrire, te dire, te dépeindre. Et quand tu y seras. Ce sera à toi de juger. Ce sera à toi de voir. De chercher, de comprendre, d'essayer en tout cas, de voir que ce n'est pas pareil, très certainement pas comparable et tu lui donneras probablement raison -pour une fois, parce que tu ne sauras pas quoi dire d'autre, parce que tu seras abasourdie, estomaqué, parce que tu regardes les montagnes en te disant que ta mer d'aujourd'hui est bien basse, n'est-ce pas ? Et ça te fait un peu rire, un peu sourire et tu lui dirais même de garder une place dans son agenda et qu'il te traîne, là-bas, chez lui, loin, là où tu n'es jamais allé -parce que tu n'es pas aller partout, n'est-ce pas ? T'as pas fait grand chose, le pauvre enfant, et c'est à peine si tu connais si bien l'Angleterre dont tu vantes les mérites sans même savoir si elle le veut, si elle en a besoin, si elle est d'accord. Et toi, tu fanfaronnes, un peu trop peut-être, et ça t'amuse de faire le fier quand en vrai, si tu pouvais, tu partirais.

Et toi, t'as laissé échapper un truc. Un truc qu'il ne pouvait pas refuser. Et c'est certainement ce qui te fait rire le plus, certainement ce qui t'amuse vraiment. Parce que tu sais que quand tu lances un défi, il ne peut pas dire non ; non, parce qu'il a besoin de gagner ou plutôt, parce qu'il ne peut pas perdre, pas contre toi en tout cas et c'est bien de ça dont tu profites. Parce que bon dieu, qu'il est rigolo ce pauvre homme à essayer de défroquer -et il manque de finir complètement à poil alors que toi, tu prends ton temps, gentiment. T'as relevé cette chevelure trop longue, beaucoup trop longue parce que si elle finissait trempée... Tu ne veux même pas l'imaginer, à vrai dire. Alors t'as pris le temps d'enrouler la tresse sur elle-même, comme ça, et t'as pris le temps de la nouer, en quelque sorte, ou en tout cas de la faire tenir un peu plus sur ta tête et Dieu que ça peut te donner des allures de gonzesse quand tu fais ce genre de choses -et tu es certain que d'autres se sont déjà posés la question et si tu avais eu ne serait-ce qu'un peu de courage, peut-être que tu aurais dressé ton majeur, n'est-ce pas ? En attendant, l'autre il fout déjà les orteils dans l'eau quand toi tu retires à peine ton t-shirt -et déjà là, tu as froid et voilà qu'il plonge alors que t'as laissé tomber le pantalon. Ca te fait rire, parce que vraiment, il est du genre courageux quand même le petit gars -et c'est toi qui dit ça ? Alors forcément, quand il s'exclame que c'est gelé alors que toi, tu n'as que les pieds qui trempent, tu ne peux que rire encore ; « Non, franchement, je vois pas vraiment. Tu la trouves froide, toi ? » que tu demandes sans attendre aucune réponse de sa part -non parce qu'à vrai dire, tu ne peux pas être certain de finir au fond de la mer, t'es même pas certain d'y entrer les genoux. Et quand tu allais lui dire qu'il avait gagné, quand tu allais enfin accepter ta défaire, c'est lui qui te coupe en parlant de baleine blanche. T'as haussé les sourcils perplexe certainement, parce que la réponse est de toute évidence, non ? Non, tu n'as jamais vu de baleine blanche et en même temps, il a cette face. Mais si, celle qui dit « je vais faire une connerie et tu vas rire », c'est un peu la même tronche que dans le café, quand vous vous amusiez avec ces pauvres mamies qui n'avaient rien demandé, quand vos mots sortaient plus vite que vos pensées mais que vous en étiez fiers, si fiers que vous en souriez, que vos regards brillaient. C'est un peu pareil, là. Il a l'air fier de ce qu'il va faire, tu le crois en tout cas et c'est presque impatient que tu attends la sentence ; tu ne sais pas ce qu'il va faire mais tu sais qu'il va le faire et... oh. C'est son cul qu'il te présente et toi, tu ne sais pas si tu dois être outré ou te mettre à rire -et tu as décidé de rire à outrance parce que, c'est comme ça, et tu ris tellement que tu es certain de voir des larmes qui se pointent au coin de tes pauvres yeux et tu ne sais que dire d'autre mi sà part ; « Je suis triste de ne pas avoir eu le temps pour une photo, tu sais, c'un truc qu'on voit qu'une fois dans sa vie. » mais tu ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée, tout ça et voilà qu'il se rapproche, un peu, pour te dire des choses et toi tu l'écoutes. C'est un de ces moments où tu tends juste l'oreille, où tu te tais, où tu écoutes. Et tes rires se sont taris. Mais il te laisse toujours sur ta faim, comme ça, et tu as comme l'impression qu'il ne va jamais au bout de ses histoires -non jamais et tu voudrais entendre peut-être cette drôle de légende sur une baleine blanche -parce que tu en connais toi, des légendes, mais pas toutes, peut-être pas les siennes et même si tu la connaissais peut-être voudrais-tu simplement voir la façon dont il la raconte, comme ça, juste pour savoir, juste pour l'entendre, juste pour voir comment lui la raconte. Mais ce n'est pas pour aujourd'hui.

Et tu rigoles, un peu, quand il te demande des churros, et tu hausses les épaules ; « Si tu sors et que tu te débrouilles pour te sécher... » parce que maintenant que tu y penses, tu n'es pas certain d'avoir quoi que ce soit dans la voiture à cet effet, et ça, c'est un peu plus embêtant ; « On peut aller à la fête foraine. » et tu pointes du doigt la dite fête foraine, ce truc au milieu de l'océan, qu'ils ont fait pousser de la baie, comme ça, qui est toujours ouverte, dont les lumières parfois éclairent la nuit ; « J'suis persuadé qu'il y a ce que tu cherches.. » et tu rigoles un peu, puis tu te dis que tu n'y es jamais allé, toi, là-bas. Dans ce truc-là. C'est pas trop ton truc, les fêtes, les clowns, les attractions qui font peur ; mais pourquoi ne pas essayer hein ? Ce ne sera qu'une autre première fois pour aujourd'hui, n'est-ce pas ? Et ça te fait un peu rire, alors tu rajoutes ; « J'y suis jamais allé et j'avoue, j'aimerais bien que ma première fois soit avec toi. » et peut-être que tu lui rends la pareille, un peu, comme ça, gratuitement, parce que c'est drôle, parce que ça te fait plaisir. Et tu finis par dire ; « Alors tu sors ? » parce que toi, t'auras pas trop de problème pour te sécher, t'es même pas rentré ; lui, ça sera un peu plus compliqué.
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Aymeric Peyrot
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Ven 16 Sep - 0:19
Coincé dans sa connerie, Aymeric n’avait pas trop pensé à l’après. L’Après, ce moment un peu gênant où, après t’être bien trempé, tu te dis qu’il faut sortir de là. Et lui, il ne sait jamais trop comment faire pour se retirer avec classe. Alors forcément, quand son pote lui propose de sortir, lui, il ne sait pas trop comment s’y prendre. Y’a tellement de choses auxquelles penser. Comme par exemple, prendre ses précautions avant de sortir, histoire de ne pas déraper et se casser la tronche. Ou encore, ne pas oublier de remonter son fut’ avant de sortir pour de bon, pour ne pas rendre jaloux les autres (hm). Y’a tellement de choses auxquelles penser que le Béarnais décide de ne rien faire, de rester dedans. Et puis surtout, y’a une petite brise qui vient lui chatouiller le cou et qui le dissuade de sortir maintenant. Ce serait un coup à choper un truc pas cool. Alors, plutôt que de se retirer, il continue à barboter dans l’eau, marchant sur ses mains pour se rapprocher ou s’éloigner de son pote, dans un va-et-vient continu. Et ce petit manège le réchauffe et il a de moins en moins envie de sortir. Du moins, jusqu’à ce que son pote lui proposer de filer à la fête foraine. Suivant du regard son doigt, il toise quelques instants l’îlot. C’est vrai que ça a l’air cool. Et puis, il se demande si elles ont les mêmes odeurs que chez lui, s’il y a aussi des milliers de parfum qui s’entrechoquent entre les cornets de popcorn salé ou sucré, les gaufres, les crêpes, les barbapapas, les bonbons et les milliards de cochonneries qu’ils peuvent bien vendre sur ces lieux. Alors, y’a sa curiosité qui l’emporte et le pousse à sortir de l’eau. Il tremblote déjà, mais l’oublie vite, parce qu’il est trop occupé à rigoler aux propos de son pote. Si en plus, il lui dit que c’est sa première fois, comment pourrait-il refuser de s’engager là-dedans, dans cette aventure ? Virant l’eau de sa peau comme il peut, il relève le nez vers son pote, le sourire de crétin trônant en roi sur sa tronche :

« Je ferais en sorte que cette première fois soit une chose mémorable, alors ».

Et puis, Sidé répète sa question, celle où il te demande de sortir. Face à ça, Aymeric ne peut pas s’empêcher de faire sortir un énième sourire. Et s’il n’était pas trop concentré à ne pas se fracasser la tronche sur les galets trempés, je peux te dire que ce sourire serait resté un moment sur sa tronche. Parce que oui, c’est toujours comme ça avec l’Anglais : des sous-entendus malsains, des sourires crétins et le même regard enfantin. Quand ils sont l’un à côté de l’autre, tu pourrais vraiment croire que ces deux- là se sont gourrés de monde.  Qu’ils ont pris, tous les deux, en même temps, la mauvaise porte ; celle qui t’envoie, la tronche la première, contre cette foutue Terre. Mais que malgré tout, malgré cette erreur grossière, qu’ils se sont retrouvés un foutu hasard, et ont recréé, comme ils pouvaient leur petit monde, celui qui leur était destiné. Un monde de conneries, un monde un peu impalpable où y’a rien d’autre qui compte que la taquinerie, la simplicité et la douceur de vivre. Ce qui donne des conversations décalées, un peu improbables, qu’Aymeric s’amuse à pousser toujours plus loin, comme lorsqu’il répond à son pote après qu’il lui aie demandé s’il sortait : « Je viens, je viens, t’inquiètes ». Et qu’il rajoute, avec un sourire amusé : « Petit empressé, va ». Sourire qu’il accentue par une vague tape sur l’épaule de son pote, avant de se hisser complètement en dehors de l’eau.

Et effectivement, comme anticipé, il les caille un peu et dépêche donc de retrouver ses vêtements éparpillés un peu partout sur un rayon de trois mètres. Il s’ébouriffe alors les cheveux pour enlever l’excédent – ou du moins, ce qu’il peut – d’eau, puis attrape son t-shirt, qu’il enfile sans même se sécher. Et puis vient le moment plus délicat : celui du calcif trempé. Que faire. Si ça ne tenait qu’à lui, il le virait et mettrait son pantalon, comme ça, les valseuses en mode yolo. Mais il est sur une plage. Et y’a du monde. Et des enfants. Et vu comme les Anglais sont prudes, se dépoiler devant tout le monde risque d’être mal vu. Il va donc devoir le garder. Un peu emmerdé, le Béarnais soupire et s’applique, sans empressement, à essorer comme il peut son calcif, tout en prenant bien gare à ce que ses valseuses ne prennent pas l’air. Il est tant concentré qu’il oublie de faire la conversation avec son pote. Et c’est seulement lorsqu’il est plus ou moins satisfait de son essorage, qu’il le cherche du regard. Quand il le trouve, il constate alors seulement que Sidé est parfaitement sec. Comme quoi les Anglais n’ont pas vraiment compris que sur les plages, on est censé se baigner. « Eh vieux, c’est bon, t’as compris à quoi sert une plage ? T’as compris qu’on doit aller tout entier dedans, pas seulement tremper son petit bout. de pied ? ». Sinon, il voudra bien lui remontrer, une autre fois. Un autre jour, sur une autre plage, à un autre moment où, tous les deux, auront de nouveau besoin de plonger les misères de leur existence sous cette surface bleutée.  Pour le moment, il va se contenter d’apprécier cette fin de journée avec son pote, à découvrir les fêtes foraines anglaises. Fête qu’Aymeric désigne du menton : « On y va, alors ? »

Sans attendre de réponse, Aymeric ouvre la marche. C’est Sidé qui a demandé, alors c’est sûr qu’il veut y aller. Et c’est donc le cul bien trempé que le Béarnais prend la direction de la fête foraine en longeant le bord de l’eau. En même temps, ce serait con de prendre la bagnole pour y aller, alors qu’ils viennent tout juste de retrouver la mer. Ça faisait un bout de temps qu’il n’a pas pu la côtoyer et, maintenant qu’il la voit, il se rend compte à quel point elle lui a manqué. S’il avait eu son alto, il lui aurait bien jouer un petit morceau, rien que pour elle, juste pour se faire pardonner. Mais il n’a que son regard, alors il se contente de le perdre dans ses ondulations. Et il perd un peu pied, oublie presqu’il est accompagné. C’est toujours ça son problème, avec Aymeric. Une montagne, une mer et il s’casse bien loin de la terre ferme. C’comme s’il retournait à un état de nature, qu’il fusionnait avec elle et s’échappait de sa carcasse temporelle. Et dans ces moments-là, un peu particuliers, il perd le fil, s’emmêle dans ses pensées, sans rien voir d’autre que le chemin qui se déroule sous ses pieds. Il s’laisse porter par les cent milliards de conneries qui explosent dans sa tête. Comme celle de se demander si la mer s’est ennuyée de lui. Si, comme lui, elle est contente de le voir, de le retrouver, comme ça, au hasard sans avoir averti avant. Et puis, il secoue sa tête, détachant son regard de l’onde. Sérieux, comme si la mer s’intéressait à un imbécile de Béarnais comme lui. Comme si elle n’avait rien d’autre à foutre que de s’occuper d’un p’tit con comme lui. Il soupire, revenant sur Terre. De toute façon, ils arrivent déjà à la fête foraine.

Et le brouhaha qui l’englobe lui fait vite oublier la mer. Il lui rappelle le con qu’il est habituellement avec Sidé et repousse bien loin l’Aymeric contemplatif, complètement perdu dans un monde trop grand pour lui. Réenfilant son sourire de gamin, il jette un regard sur son pote. « Alors, on commence par quoi ? La bouffe ou les jeux ? ». Observant les alentours rapidement, il répond, comme pour lui-même, un rapide : « Je sais ». Et effectivement, il sait. Que la connerie commence. Faisant signe à son pote de le suivre, il l’amène à quelques mètres de là et leur achète deux belles barbapapa, sans même demander à Sidé en veut. Parce qu’il n’a pas le choix, c’est l’accessoire essentiel pour une soirée à la foire. Surtout quand lesdites barbapapa sont roses comme celles qu’ils tiennent désormais dans leurs mains. Aymeric ne s’arrête d’ailleurs pas à cela et surenchère dans les clichés en guidant son pote vers l’attraction typique d’une fête foraine. Le sourire triomphant sur sa gueule de con, il l’amène face à un stand de… pêche aux canards. Riant comme un con à l’idée de les voir, tous les deux, au milieu des gosses qui attrapent des canards en plastique, Aymeric paie deux parties ; une pour lui, une pour Sidé. Et quand il tend la canne à pêche à son pote, il balance, avec tout le sérieux du monde : « Ça va, mon introduction te plaît ? Je ne vais pas trop vite ? ».  Il ricane doucement, peinant à garder son calme, puis termine : « Parce que c’est loin d’être fini ». Et c’est vrai, c’est loin d’être fini. Aymeric, il est du genre à aimer faire durer le plaisir - si j'ose dire. Et puis, ils ont encore un tour de carrousel et plein de trucs cons à découvrir et à faire. Mais en attendant, Aymeric se contente de sourire et de commencer sa pêche aux canards. S’il en attrape suffisamment, il pourra prendre une peluche bien ridicule et l’offrir à Sidé. Et ça, cette connerie, sa connerie à l’état pure, le fait rire et le motive à pêcher autant de canards qu’il le peut. Il doit avoir l'air bien con à se donner autant, surtout pour un jeu aussi crétin, mais franchement, il en a absolument rien à faire. Cette peluche, il la veut.
E. Sidé Carell
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Sam 22 Oct - 14:55

and cause no fuss
Il vient, vil vient qu'il te dit et toi tu ris. Tu ris toujours, de toute manière, c'est drôle parce que tu n'en as pas l'habitude, c'est d'autant plus marrant quand tu sais que dans quelques heures peut-être tu ne sauras plus ce que « rire aux éclats » veut vraiment dire. Il y a des choses comme ça que tu ne sais pas partager avec les autres, exclusif peut-être, certainement, privilégié aussi mais tu n'oserais le dire ainsi ; c'est se mettre sur un piédestal et tu n'as pas vraiment le droit, l'envie de monter ainsi au plus haut, de te faire supérieur sans aucune raison. « Toujours quand il s'agit de toi. » as-tu répondu un peu vaguement alors qu'il sortait enfin complètement de l'eau, dégoulinant, trempé jusqu'aux os -et c'est normal si on se plonge dans la mer non ? Et tu te dis que quand même, il n'a pas été très intelligent sur ce coup-là ; c'est intéressant de le voir se rendre compte de sa soudaine bêtise quand il admire son caleçon un peu trop mouillé dégouliner sur les cailloux. Et tu le vois chercher, réfléchir, se poser la question de comment faire et tu te marres de l'intérieur, tu te tords presque alors que peut-être ton visage ne laisse qu'apparaître un sourire un peu moqueur, un peu amusé, des lèvres recourbées en un sourire que tu essayes de retenir ; il ne faudrait pas qu'il se vexe voyons. La scène reste drôle à observer et dans le silence des vagues, tu te félicites assez grandement de ne pas avoir fait la même chose ; même si tu aurais du perdre un pari, même s'il t'avait donné de l'argent, pour rien au monde tu aurais foutu ton cul dans l'eau et tu sais très bien pourquoi et à le voir, tu avais bien raison. Mais au fond, tu avoueras t'inquiéter un peu quad même, rien qu'un peu mais c'est déjà ça n'est-ce pas ? Il risque de tomber malade trempé comme il est et après, tu vas penser que c'est de ta faute. Tu prendras de ses nouvelles après votre petite escapade pour savoir comment il va et si le rhume pointe le bout de son nez, tu viendras lui faire du thé -ou du café, comme il préfère juste pour le réchauffer parce que s'il s'est retrouvé dans cette position, c'est bien parce que tu l'y as traîné.
Sa voix t'interpelle, tu as arqué les sourcils et relevé le visage vers lui, comme si tu n'avais pas vraiment entendu mais un rire a traversé tes lèvres, ce rire que tu retenais depuis un petit moment maintenant. « Si c'est pour en ressortir et te ressembler, merci bien mais je préfère être sec tu sais ? » as-tu dit avec un rire alors que tu pointais du doigt ses vêtements trempés avec un rire un peu moqueur, un peu enfant, beaucoup trop amusé. « Désolé de ne pas être si idiot. » et tu le taquines, parce que c'est tout ce que tu peux faire à vrai dire, c'est tout ce que tu sais faire mais tu sais aussi que ça ne le dérange pas vraiment alors tu te laisses aller, tu essayes en tout cas, un peu d'humour par-ci, par-là, de l'autodérision quand il faut ; tu t'amuses, tu t'amuses et tu adores ce sentiment que tu pensais avoir oublié ; finalement, peut-être qu'ils ont raison les autres, on reste toujours un enfant, même quand on ne le sait pas.

Hochement de la tête pour acquiescer ses mots ; on y va. Tu marches avec une certaine précaution sur les galets qui jonches votre chemin et tu ne sais que dire ; Aymeric semble silencieux, un peu ailleurs, un peu perdu, un peu appeler par la mer -et il devrait faire attention aux chants des sirènes, ils sont tout aussi mauvais que merveilleux. Toi aussi, tu as laissé tes yeux se perdre. Tu te dis que tu ne viens pas souvent ici, pourtant tu pourrais, ce n'est pas si loin, c'est agréable ; il n'y a rien qui te retient chez toi pourtant tu n'y sors jamais. Il n'y a qu'Aymeric qui arrive à te traîner loin, très loin, ou pas vraiment non plus mais tu ne saurais comment l'expliquer ; c'est un peu comme si tu quittais ton monde pour le sien et il te semble à des années lumières de toi. Tu as un peu l'impression de l'envahir parfois, un peu l'impression de t'y perdre, un peu l'impression d'être ailleurs et ce dépaysement te semble si belle, si douce ; c'est un monde que tu apprécies, un monde que tu n'as pas envie de fuir, un monde bien différent du tien, parce que c'est la vérité non ? Toi, ton monde, tu voudrais le fuir, partir loin, très loin, ne jamais le retrouver. Tu voudrais qu'un autre existe, tu voudrais n'être qu'un enfant encore et encore et ne jamais grandir.
C'est un peu ce que tu vis avec Aymeric.
Vous êtes deux enfants perdus dans un monde qui n'est pas le votre, au final.
C'est peut-être un peu triste à dire, triste à voir, triste à comprendre, triste à tout et pourtant toi tu sembles respirer le bonheur. Contradiction ou simple incompréhension, on ne sait pas trop et tu ne t'épanchera probablement jamais sur ce genre de choses ; ça t'ennuie de devoir expliquer ce que tu ressens et tu n'as jamais été très doué pour ça de toute manière, tu préfères te laisser porter d'une certaine manière, c'est bien plus facile, bien plus agréable et il n'y a qu'à voir ; c'est toi qui suit avec docilité Aymeric sans rien dire, sans rien faire, main dans les poches et regard sur l'horizon.

« On pourrait.. » mais tu n'as pas le temps de finir ta phrase qu'il te traîne déjà quelque part clamant qu'il sait tout à fait par quoi vous pouvez commencer ; toi ça ne te dérange pas et tu te laisses faire jusqu'à se retrouver avec une énorme barbe à papa entre les doigts. Le sucre te fait saliver et les morceaux que tu as calé sur ta langue a disparu aussi tôt ; tu as toujours apprécier la barbe à papa, tu as toujours aimé cette sensation de légèreté, comme si elle était là sans vraiment l'être et à peine les lèvres touchées, elle n'est plus qu'un drôle de mirage, un doux rêve. Mais il ne s'arrête pas à ça et tu te dis qu'entre vous, c'est peut-être lui le plus enfant finalement -et tu t'en fous, tu suis, tu suis ses pas, tu suis ses rires et tu ris avec parce qu'il n'y a que ça que tu peux faire. Tu ne sais pas vraiment ce qu'il a derrière la tête jusqu'à ce que se dessine le drôle de bassin où des canards en plastiques font la queue et tournent en rond. Tu ris, « Oh non » laisses-tu échapper d'un faux désespoir alors qu'apparemment, le Béarnais se décide à payer votre nouvelle activité. Tes doigts encerclent la canne à pêche, tu ris ; « Oh non, voyons, tu sais que tu as toujours été bon pour les préliminaires. » dis-tu soudainement comme si de rien était mais le rire qui a traversé tes poumons ne fut qu'un traite ; tu n'as pas su te retenir et te voilà beaucoup trop amusé par tes propres conneries. « J'attends de voir la suite. » clin d'oeil grossier et tu ne peux que rire une nouvelle fois -et les enfants autour de vous ne semblent pas comprendre très bien ce qui se passent, ils doivent se demander ce que font ces deux adultes là, plantés comme des idiots, à dire des choses qu'ils ne comprennent pas forcément.
Tu as laissé la ligne glisser dans l'eau, soudainement tu prenais ça vraiment au sérieux, vraiment vraiment et ton regard plissé sur l'hameçon te donne l'air bien trop concentré pour ce que c'est alors que tu attrapas ton premier canard, tu ne pus que t'exclamer de joie ; « Heyyy Ayme, regarde ça, c'est plutôt pas mal quand même! » et tu avais un sourire de part en part alors que tu montrais le canard pendu à ta canne comme si c'était quelque chose d'extraordinaire ; mais il ne faut pas oublier que tu es un enfant toi aussi et un rien semble t'amuser aujourd'hui ; « On fait la course ? » as-tu alors demandé, presque trop content de toi ; « A celui qui en attrape le plus en premier ! » et oui, tu es bien trop fier de toi pour cette simple proposition, mais que voulez-vous, c'est ainsi.
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