Your mind.
Tu vas droit au but. Tu ne prends pas l'habitude de tourner ta langue trois fois dans ta bouche, par contre dans celles des autres, c'est moins dérangeant, hn. Tu réussis aisément dans les études, ayant des facilités naturelles pour la compréhension et l'application, tu as donc beaucoup eu de temps pour la fête. Tu es très sociable, le genre de type qu'on veut avoir dans ses soirées, car tu sais les éclairer, les animer. Peut-être parce que tu finis souvent bourré, à déconner, à draguer et à gueuler plus fort que tout le monde. Tu es un mec infidèle, malgré ta fiancée. Tu n'as aucun remords à partager d'autres draps, mais tu évites en général que ça s'ébruite, le but n'étant absolument pas de te faire divorcer. Tu te fais remarquer, t'aimes en jouer, mais ce ne sont que les apparences. Au fond, rares sont ceux qui te connaissent sincèrement. Faut dire que tu n'aimes pas te confier et tes véritables amis se comptent sur les doigts de la main. Avec les gens auxquels tu tiens, tu sais être protecteur et attentionné. Leur bonheur compte énormément à tes yeux et contribue au tien. Tu sais être manipulateur, que ce soit dans le bon ou le mauvais terme. User de finesses pour atteindre ton but n'a jamais été réellement une difficulté, ce qui fait de toi probablement quelqu'un dont il faut se méfier légèrement.
Une autre particularité qui fait partie intégrante de ta vie est la religion. Tu es extrêmement croyant, au point d'aller tous les dimanches à la messe et de prier chaque soir avant de te coucher. Ce sont des bases de ton éducation qui restent inchangées, et ceux, malgré la relation incestueuse que tu as entrepris pendant deux ans avec ton frère.
Your appearance.
Élancé, mince et athlétique. D'un premier abord, on pourrait penser que tu as passé ta vie à faire du sport sans manger plus que de raison. Tu n'es pas maigre, mais il ne manquerait pas énormément à ton corps pour passer ce stade. Tu te forces à manger ces dernières années et cela se voit sur ta carrure autrefois beaucoup plus robuste que cela. Tes cheveux sont désordonnés, partant dans tous les sens et tu ne prends même pas la peine de les coiffer. Même quand tu les laisses pousser légèrement, tu ne supportes pas qu'ils te tombent sur le visage et le coiffeur se fait vite appeler à l'aide. Ton visage est plutôt triangulaire et ta bouche suit le même mouvement. Loin d'avoir des lèvres pulpeuses, elles seraient même pincées et carrément absentes si tu souriais un peu plus. Malgré ton statut social qui se veut élever de naissance, tu t'obstines à porter le genre de vêtement qui te va et non que l'on t'impose, cela, depuis maintenant tes deux ans d'autonomie. Il n'est donc pas rare de te voir en simple jean et tee-shirt et non en costard cravate.
Les formes se mélangent et se mêlent, s'entremêlent dans un mouvement similaire, encore et encore. Mes yeux s'ouvrent et voient le monde encore une fois. Je peine pourtant à les garder ne serait-ce qu'entrouverts. Le réveil est égal aux autres. Je sais déjà comment va se passer ma journée avant même que mes yeux proposent une stabilité à mon environnement. Il est tôt, encore trop tôt. L'horloge de table posée sur guéridon n'a pas encore sonné. J'essaye en vain de me remémorer mes rêves, mes cauchemars, un signe qui pourrait m'indiquer le manque de sommeil dont je fasses preuve actuellement, mais rien ne vient. Au lieu de cela, je me tourne une nouvelle fois dans ce lit que je partage seul et observe ce plafond terne aux couleurs beigeasses.
À défaut de retrouver mes songes, je me plonge dans mes souvenirs. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été le préféré. Ma mère, cette femme aussi admirable que collante, m'a prouvé son amour oppressant tout le long de ma jeunesse. Non loin de me déplaire au départ, je trouvais la situation bien avantageuse pour moi. J'en profitais comme un enfant l'aurait fait, sans se poser de questions. Insouciamment, je pensais peut-être que cela ne durerait pas éternellement, qu'elle finirait par me voir grandir ou simplement mûrir, devenir un autre homme que son bébé cajolé.
La différence de traitement qu'elle nous infligeait, à mon frère et moi, ne m'a d'abord pas choqué non plus. À tort, je me disais qu'elle finirait par se lasser de moi et se tourner vers le plus petit et le plus jeune, le plus mignon. Hélas, plus les années passaient et plus l'écart se creusait entre ma mère et mon frère. Quant à moi, son attention m'étouffait, m'oppressait. Je supportais de moins en moins ses paroles, ses mots, pour finir par le son de sa voix qui m'irritait les oreilles. Ses caresses, ses étreintes et ses sourires me rendaient malade. Petit à petit, je développais une haine pour cette femme qui a voulu garder son bébé homme auprès d'elle une éternité, tout du moins la sienne. Je ne comprenais plus pourquoi Mick était rejeté, pourquoi finalement, ce n'était pas lui le préféré. Les choses auraient dû se passer autrement, c'est ce que je désirais au plus profond de moi. Je me sentais quelque part coupable de cela. J'en étais même rendu à me demander si ce n'était pas de ma faute, si ma naissance avant la sienne n'avait pas changé les choses, ou pire, si je n'étais jamais venu au monde. Je crois que c'est à partir de ce moment-là que j'ai décidé de cajoler moi-même mon frère, d'en prendre soin, jusqu'à l'excès de la chair. Plus que de l'affection, c'était devenu un devoir à mes yeux. Combler ce manque maternelle qu'il ne put avoir durant son enfance.
Je fis de mon frère cette exception avec laquelle je partageais ce secret. Exception, car ma sexualité n'était absolument pas penchée vers les hommes. J'adorais les femmes, presque autant que l'alcool. Les corps, leurs formes, leurs regards, tout m'attirait chez elle. Si bien que cela devînt presque une lubie de collectionner celles-ci. Avoir une relation stable n'était d'abord pas dans mes objectifs de vie. J'adorais cumuler, enchaîner, passer d'étreintes en étreintes sans me poser de questions. Je ne voyais pas l'intérêt de chercher la fidélité, ou même l'amour de manière générale. Je ne suis pas sans cœur, loin de là. J'ai des amis, des gens sur qui compter. Cependant, ce n'est pas avec eux que je passerais une nuit enlacée, voilà tout. On pourrait croire que cela était très paradoxal avec ma vie actuelle, effectivement. La seule chose qui m'importait était le bien-être de mon frère et la haine grandissant envers ma mère. Quant à mes études, je n'étais pas loin d'obtenir mon diplôme avec une certaine facilitée que j'avais depuis plus jeune.
CHAPITRE II.
« Enchainé »Comme on peut s'en douter, rien ne dure éternellement et les happy ends n'existent que dans les contes de fées. Ni mon frère, ni moi, n'étions princes et princesses. Mère découvrit l'affection dont je lui faisais part chaque jour, et bien trop souvent nuit. Je me suis senti tel un condamné à mort dont le bourreau n'était autre que ma propre mère. Ma haine déjà grande, mais stabilisée par Mick, se voyait imposante lorsqu'il fit ses valises pour un internat dont je n'avais nulle connaissance. On m'arracha ma stabilité d'un claquement de doigts et d'une signature de papier. Mon esprit ne chercha pas longtemps avant de trouver une responsable à mon mal-être. Je ne montrais en apparence rien, rien du tout. Autant creuser le vice avant d'en appliquer la sentence. J'avais décidé d'attendre le bon moment pour agir, et puis, sans diplôme, je ne serais pas allé bien loin. Je me surprends encore aujourd'hui à avoir eut le courage, le cran et surtout les nerfs de garder cette rage en moi l'affaire d'un mois ou deux.
Remise des diplômes, mention, sourire, joie, qu'importe. Ce jour-là, mon cerveau s'était mis en stand-by dès que le papier usé se froissa sous mes doigts. Un sourire parcourait mes lèvres et un seul mot animait mon regard : vengeance.
L'année qui suivit fut la pire de ma vie, ou peut-être bien la meilleure selon les points de vue. Je me connaissais volage et infidèle, mais au lieu de le cacher aux yeux de ma génitrice, j'abusais de son hospitalité pour ramener chaque soir une femme différente. Les soirs où je n'étais pas accompagné, j'étais ivre, incapable de poser un pied devant sans tomber. Elle qui tentait en vain de me faire rejoindre ma chambre, je riais, me foutais d'elle sans regrets avant de tomber dans des demi-comas sur le sofa du salon. Quand je ne rentrais pas, j'étais posté en garde à vue. Les représentants de la loi avaient presque pris la mauvaise habitude de m'accueillir dans leurs locaux. Je pouvais me permettre des familiarités grossières du style « comment va ta femme, Ben ? Toujours aussi bonne ? » qui me valaient des problèmes encore plus graves que ceux dont j'étais déjà victime. Peu importait, peu importe toujours d'ailleurs. Elle n'avait que ce qu'elle méritait. La honte que je lisais sur son visage lorsqu'elle venait me chercher au commissariat, devant ses amis invités à la maison, au quotidien lorsqu'elle m'apercevait, n'était que pure joie et bonheur pour moi. Je savourais chaque seconde de cette vengeance comme un mets délicat... Jusqu'à ce qu'elle me pardonne, que son sourire revienne et qu'au final, la peine et la compréhension remplacent la honte de son visage. Tous mes efforts pour la détruire se voyaient réduits par un simple « ce n'est pas grave ». Que pouvais-je bien faire pour l'anéantir une bonne fois pour toute ?
La réponse me parut presque évidente une fois la question posée : partir. Je devais partir de chez elle et la seule raison valable, n'ayant ni emploi ni moralité, étant la raison la plus stupide du monde. J'ai demandé en mariage ma petite-amie du moment. Cela faisait à peine deux semaines que l'on se fréquentait, mais au fond, elle n'était pas si chiante que cela puisqu'elle accepta à mon grand soulagement, bien que cela n'affectât aucunement mon infidélité qui resterait et reste encore aujourd'hui bien d'actualité. J'allais enfin quitter les lieux et surtout, blesser profondément ma mère. Cela ne loupa pas, elle pleura toutes les larmes de son corps alors que mes valises étaient déjà sur le perron. À cet instant, je me suis dit que j'aurais dû faire cela beaucoup plus tôt. Cela m'aurait évité beaucoup d'ennuis, mais à la réflexion, beaucoup d'amusement aussi.
Toujours aussi crédule et profondément attachée à moi, elle me paya mon nouveau logement et tout ce que je désirais m'offrir, pour le bien de ma nouvelle vie et de mon nouvel environnement familial. Je n'allais pas cracher sur l'argent de ma famille, après tout, mes parents l'avaient durement gagné et malgré cette non-affection pour ma mère, j'utilisai à bon escient leurs revenus. Par là, j'entendais retrouver mon frère par n'importe quel moyen.
CHAPITRE III.
« Délivré »J'avais toujours eut ce sentiment d'inachevé par rapport à lui. Sans réelle compréhension de ma part, je voulais le retrouver et le revoir. Ce sentiment ne m'avait pas quitté pendant mon année sabbatique et mon nouvel emménagement m'avait permis de me concentrer sur cet objectif.
Après ma première année de faculté uniquement faite pour me remettre dans le bain des études, j'avais découvert son lieu de vie et surtout, le lieu où il étudiait. C'est donc sans réfléchir que je me suis inscrit à Millénium sans réels problèmes de par ma scolarité brillante jusqu'à mon diplôme.
Ma vie quotidienne est installée, mes projets d'avenir sont déjà tracés et il ne me reste qu'à profiter. La nouvelle rentrée dans un établissement me pose encore moins de soucis que de recroiser enfin mon frère. J'appréhende encore ses réactions, ces retrouvailles et surtout, ce qu'il pensera de moi, s'il a bien grandi, s'il va mieux. Ce genre de questions qu'un frère se posent en observant le plafond neutre au-dessus de son lit.
Mon réveil sonne enfin et ma main s'écrase avec lourdeur sur celui-ci. Début des cours, nouvelle année.
It's time to meet me, Invité.