PHYSIQUE / MENTAL

« J'adore la regarder dormir. Toutes les femmes sont belles, encore plus lorsqu'elles dorment. Mais Lena... Lena elle laisse complètement tomber le masque qu'elle se pose durant toute la journée. Lequel ?
Plutôt lesquels... Celui de l'étudiante studieuse et souriante, qui suit tous ses cours tant bien que mal, qui s'acharne sur ses devoirs, ses leçons pour être parfaite. Mais Lena, tu sais, tu es déjà parfaite...
Les gens t'aiment bien, tous. Tu es sympa, douce et délicate. Tu es toujours prête à aider les autres. Et ça te bouffe. Si fort que parfois tu en es agressive. Agressive surtout sur toi même, je crois que tu es incapable de faire de mal à une mouche. Ou alors, il faut vraiment qu'un connard te pousse dans tes retranchements. Parce que Lena,
c'est une fille patiente et à l'écoute. C'est celle qui trouvera toujours une part de bon, surtout chez les mauvaises personnes. Elle se dit l'avocat du diable, et si elle a choisi le droit ce n'est pas pour rien.
Elle m'a dit qu'elle voulait vraiment devenir avocate, et traiter les dossier perdus d'avance. Parce qu'elle est maligne, la brune. Elle se laisse pas faire. Parce que même si elle est douce, c'est dans l'apparence. Lena, c'est une rose. Elle est belle et douce, mais épineuse. Ses mots sont parfois cassants. Sa langue se démêle parfaitement, j'en ai vu qui sont restés pendus à ses lèvres, comme on reste accrocher aux paroles divines. C'est ta façon de te défendre.
Elle aurait adoré faire de la boxe, pour se défouler, mais elle n'a pas le temps. Entre ses études et son boulot, c'est compliqué...

Et il y a l'autre masque. Celui qui rempli son beau visage harmonieux,
de cambouis. J'adore celui là d'ailleurs. Parce que le cambouis fait ressortir ses yeux d'un vert beaucoup trop clair, sur sa peau de mate et ses cheveux bruns noirs. Le père est d'ailleurs hyper déçu qu'elle soit partie en droit. Il dit qu'elle a des mains de pianiste, parfait pour la petite mécanique. Alors, toi, jolie brune, tu passes tes nerfs sur les boulons des motos. Les voitures, il veut pas que tu t'en occupes, parce qu'il pense que t'es en sucre, que c'est trop dure pour toi. Mais Lena, t'es loin d'être en sucre. Si je t'ai rarement vu être agressive, je t'ai déjà vu coller un pain dans la tronche d'un type qui t'avais saoulé. Quand t'es dans ta mécanique, t'es un peu dans ta bulle à toi. Tu n'aime pas laisser des travaux en plan, que ce soit au boulot ou dans tes études. Eh ouais, c'est que je commence à te connaître par coeur... Comme si on s'était toujours connu en fait... Le masque de la mécano, c'est celui que tu portes quand tu ne veux pas être accessible. Quand tu veux vraiment être sérieuse. Ouais, la mécanique c'est ta bulle à toi. J'suis certain que ça te passionne plus que le droit.

Puis, y a ce dernier visage. Parce que Lena, sous tes airs de Blanche Neige moderne, tu es loin d'être un ange. Tu es profiteuse, joueuse, séductrice et putain de séduisante. Et c'est que tu le sais. Pourtant, t'es toujours classe, dans tes mots, tes apparences, tes faits et gestes. On ne pourra pas te l'enlever. Tu ressemble pas à une salope, t'en es pas une. T'es... T'es quoi Lena ? T'es pas manipulatrice, t'es juste opportuniste. Et tu en joue. T'arrive toujours à tes fins, c'est admirable. Puis, c'est que t'es aveuglante, les gens se doutent pas que t'es vicieuse. Parce que t'es une Blanche Neige moderne. Avec tes cheveux noirs, mi-longs et ondulés. Tu fais rêver sous tes airs de princesse intouchable. Qu'ils te voient quand tu sors. T'es limite une dépravée. Par contre, t'es pas du genre à sauter sur tout ce qui bouge, c'est pas dans ta nature. Parce que, Lena, t'es quand même quelqu'un d'assez réservé, voir timide. Mais une fois que tu connais les gens, tu décoince. Je déteste te voir danser, aguicher, flirter, avec d'autres gars. T'essaies de me rendre jaloux et tu sais très bien que ça marche. Ouais, t'es vicieuse, Lena. Mais le vice te va bien... Parce qu'il faut que tu côtoies le diable si tu veux être son avocate. T'es attirée par les badboy. Les types qu'ont le genre mauvais garçon ça te fait vibrer. Mais ça va te tuer. Parce qu'ils vont pensé que t'es facile. C'est faux. T'es putain inaccessible. Tu fais peur, parce que t'es jolie, intelligente, tu aurais presque tout pour toi. Mais tu souffre.

Et cette souffrance est un voile qui est toujours présent sur ton visage, dans tes yeux. Tu n'as pas cette petite lueur qui pétille lorsque tu semble heureuse. L'as-tu été une fois seulement ? Oui, peut être avant de connaître la vérité. Comme moi finalement. Mais c'est pas de notre faute, tu sais ? On a rien fait de mal, on ne pouvait pas savoir.

Lena, si des cartes te devais être attribuées, tu serais la dame de Pique. Et je serais ton roi.»  

HISTOIRE

L'histoire est loin de sortir des contes de fées. En fait, si. Parce que, les contes de fées ne sont pas du tout comme on les images. La belle aux bois dormants s'est réveillée parce qu'elle accouchait de ses jumeaux,
donc son bon roi l'a violée dans son sommeil. Cendrillon, ses belles-soeurs se sont coupées les orteils et le talon pour rentrer dans cette foutue pantoufle, avant de se faire crever les yeux au calme. En parlant d'yeux crevés, c'est le prince de Raiponce, qui une fois poussé de la tour, s'est écrasé dans des ronces qui l'ont rendu aveugle. Quant à Blanche Neige, elle s'est pas faite empoisonnée, c'est juste un putain de pépin de sa pomme qui s'est coincé et elle s'est étouffée. Puis les nains ont font tombé son cercueil, ce qui a délogé le pépin. Et la reine... On l'a forcé à danser avec des soulier chauffer à blanc jusqu'à ce que mort s'en suive. J'espère que les contes de fées vous régalent, et que votre enfance est bien niquée maintenant ! Mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Alors mon histoire, elle est tirée d'un conte de fées finalement.

J'ai pas connu ma mère. D'habitude c'est l'inverse, c'est le père qu'on connait pas parce que c'est un connard, qu'il a couché avec la mère pour se barrer parce que les responsabilités lui faisaient peur. Mais là, c'est ma mère biologique que j'ai jamais vu. Heureusement pour moi, j'ai eu une figure maternelle adorable, et c'est elle que j'ai toujours appelé, et que j’appellerai toujours, maman. Coup de bol, c'est pas la vilaine marâtre des contes. Je l'ai toujours connu cette femme. Mon père était heureux avec elle, tous les trois on était heureux en fait. J'ai une une enfance géniale, j'avais des amis à l'école, j'étais bonne élève, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ça ressembles pas trop un conte, pas vrai ?

J'ai toujours adoré les travaux manuel. Ma mère m'a essayé à plein de truc, piano, peinture, couture. Mais, ce que j'aimais le plus, c'était traîner dans le garage de mon père, qui bricolait ses bagnoles. Du coup, ma mère a vite compris et laissé tomber. Quand j'étais gamine, je jouais pas avec des barbies, mais des voitures et des clé à molettes. J'ai commencé super tôt à essayer d'aider mon père, j'adorais me salir en fait, et pas avec de la peinture, c'était trop simple. La complexité, c'était quelque chose que j'affectionnais beaucoup, alors au début je regardais juste ce qu'il faisait, puis petit à petit j'ai essayé de l'aider à trouver des pannes dans les véhicules. Puis il me laissait chercher, c'était cool. Ouais, mon père, c'est vraiment un chouette type.

Puis l'adolescence est arrivée trop vite. Enfin, la quinzaine. C'est là que ça a commencé à bien être le merdier dans ma vie. J'étais arrivée à un âge où on commence à s'intéresser aux garçons, normal quoi. Plusieurs de mes copines avaient un petit copain, puis forcément, moi j'étais jalouse quoi. C'est à ce moment que j'ai commencé à m'intéresser au côté obscure de la force. Parce que le côté obscure est toujours plus badass que le lumineux, cherchez pas c'est comme ça. Vive l'Empire ! Hum. J'ai donc commencé à avoir "des mauvaises fréquentations". Des gamins pas nets quoi, que faisaient de la merde et qui voulaient m'entraîner avec eux. C'est normal quand on se fait des amis, on veut entrer dans leur bande. Je suis devenue agressive avec ma famille, qui m'a tout de suite recadrée, parce que ma mère était plutôt stricte dans le genre. J'avais jamais fait de faux pas jusque là, alors forcément quand j'ai pris ma vraie première gifle ça m'a refroidie.

Je crois que quand j'avais seize ans j'ai fugué de chez moi. J'ai demandé asile chez une copine, et là j'ai commencé à me demandé pourquoi les "mauvais garçons" étaient comme ça. Et c'est là du coup, que j'ai commencé à vouloir défendre le diable. Je trouvais toujours quelque chose à redire, je trouvais tout le temps des choses positive.

Puis, à dix-sept ans, t'es entré dans ma vie. Et t'as foutu encore plus la merde. J'avais réussi à calmer le jeu un peu avec ma mère. Puis forcément, dans la même période, celle ou on se cherche, on apprend que sa mère c'est pas sa vraie mère. Ça fait un choc, mais bizarrement, j'en ai voulu à personne. Je pensais que si on m'avait éloignée de ma génitrice c'était sans doute pour une bonne raison. Alors, j'ai pas fait de recherches sur elle. Tu comprenais pas pourquoi toi, pourquoi je cherchais pas ma mère qui avait disparue. Parce que toi, c'était ton père qui t'avais abandonné quand t'avais deux ou trois ans. Ta mère t'a dit que c'était un connard, comme tous les pères qui se cassent en fait. Réaction normale d'une mère célibataire. On s'est vu combien de temps avant que je te présente à ... Papa ? Deux ans peut être ? C'est chaud, en y repensant. Mais, j'avais pas besoin que tu les connaisse. Alors, forcément, en deux ans il se passe des choses. J'étais bien avec toi, j'avais l'impression de te connaître depuis toujours. Mais qu'est-ce qu'on pouvait s'engueuler pour rien ! Une pote m'avait dit d'ailleurs que nos disputes ressemblaient plus à des disputes de frère et soeur, que de couple. Et en y repensant... Elle avait pas tout à fait tord.

Je t'ai donc finalement présenté à mes parents. Et là, catastrophe. T'as appris comment il s'appelait et.. T'es resté figé sur place. Tu m'as dévisagée, avec dégoût. Je t'avais jamais vu me regarder comme ça. Puis en plus, je t'avais même pas présenté comme mon mec, c'était trop beau. Nan, " un ami vient diner ce soir, c'est OK ?". Tu lui as serré la main, et ce que tu lui as dit après c'était un poignard qui était venu me percé le coeur. "Je crois que vous êtes mon père". Le malaise. T'avais dit ça avec tellement de calme, et j'avais disparu à tes yeux. J'avais rien compris, "mais qu'est-ce que tu racontes ?!". Je t'avoue, que le reste de la soirée je m'en souviens plus, c'était beaucoup trop troublant. J'ai eu du mal à y croire, pendant un moment. Ouais, que je me tapais mon frère depuis deux ans.

Mais on pouvait pas savoir. Papa m'a jamais dit que j'avais un grand frère, et maman a du faire pareil avec toi. Ca m'a dégoutée, tu l'as senti. Parce que j'ai coupé les ponts immédiatement. Je suis partie étudier à Millenium Earl, pour me couper de toi. Parce que je sais que je serais revenue.

Puis j'ai continué mes études, quasiment normalement. Pendant un an ça a été terriblement difficile. Parce que, ça fait maintenant quatre ans que t'es mort. On sait même pas comment c'est arrivé. Mais t'es plus là. C'est tout. Alors, j'ai fait mon deuil, parce que j'avais pas le choix. Je dois réussir mes études, pour passer à autre chose. C'est mieux que tu ne fasses plus partie de ma vie, tu n'aurais jamais du. Parce que je t'ai trop aimé. Alors, aujourd'hui, je m'accroche. Quatre ans, c'est super court. Mais quatre ans, ça permet d'oublier certaine chose. Ça permet d'oublier les bons moment, ça permet d'oublier ton visage. Ça fait du bien, tu peux pas savoir comment. Ça permet de se concentrer sur les vraies choses importantes. C'est mieux ainsi. Je rentre à la maison parfois, pour aider Papa, ça me fait mon argent de poche. Il est déçu de pas avoir pu te connaitre plus. Mais, l'important c'est qu'il ne sache pas, pour nous.

Mais maintenant je vais mieux, parce que tu n'es plus là. Mais ça reste pas évident. De passer à autre chose. Alors pour m'aider, je me suis faite tatouée, y a genre deux ans. Sous l'oeil. Papa n'a pas apprécié, mais j'suis une grande fille maintenant. J'imagine que je ne donnerai jamais la signification de cette marque, car elle ne regarde que moi.  

Alors finalement ? Ça se rapproche du désastre des contes de fées,
vous ne trouvez pas ?