Les ombres dansaient face aux mains de Robin. Le feu crépitait et les murmures des conversations créaient une ambiance feutrée, comme une cheminé un soir d’hiver. Soudain quelque chose attira le regard du policier, c’était plus grand qu’un chat mais plus petit que la plupart des humains qu’il côtoyait, ça avait les cheveux brun, les yeux rivées sur les ombres qu’il formait avec ses mains. Ha, il s’en souvenait maintenant, ça devait être la jeune fille qu’il avait vue plus tôt, la seul enfant du camp, elle devait s’ennuyer. Robin, sourit, c’était rare que quelqu’un et surtout un enfant n’ai pas peur de lui. Lentement, il se baissa afin d’avoir les mains à la hauteur de la gamine, pour lui montrer comment faire certaines figures. Le stagiaire n’avait jamais été doué pour parler, il cultivait le silence avec autant de soin que l’on prend pour s’occuper d’un bonzaï. La petite fille était… ben une gamine, elle lui rappelait certains chatons surexcités qu’il avait recueillis. De temps en temps il lui modifiait l’inclinaison d’une main, ou hochait la tête.
Ils passèrent quelques minutes ainsi. Soudain, un homme apparu près de la gamine, il tenait deux sandwiches. Le nouvel arrivant s’accroupit, il semblait bien connaitre l’enfant. Il devait s’agir de l’adulte que Robin avait vu un peu plus tôt en compagnie de cette même gamine, ça semblait logique… Lorsque l’homme leva les yeux vers le brun en lui posant sa question, Robin ferma les yeux et fit ‘non’ de la tête. Puis, se rappelant de son enfance et des paroles rituels des fermiers pour ses parents lorsqu’ils le ramenaient chez lui, il ajouta de sa voix grave :
« Elle a été sage. »
Mais déjà l’attention de l’homme se retrouva happée par la petite fille. Papa, hein… Le brun eu un sourire tendre, cette petite famille, elle semblait bien s’entendre. Il sortit à son tour son sandwich, du pain campagnard, dur mais qui remplit bien le ventre, il le mâchonna en regardant d’un œil absent ce père visiblement gaga devant sa fille.