Elle n'a pas envie de t'écouter, Natalie. Tu viens à peine de commencer à parler qu'elle en a déjà marre. Mais c'est qu'elle s'ennuie facilement, Nat. C'est pour ça qu'elle peut passer du coq à l'âne en plein milieu d'une conversation. Alors il faut la distraire, il faut savoir se rendre intéressant, sinon elle s'ennuie et elle ne se gêne pas pour te le faire remarquer. Elle te dit de fermer ta gueule parce que tu la saoules. Elle est crue, Natalie. Elle a rien à foutre, Natalie. Toi, les autres, le président, Dieu. Elle les traite tous pareils. Mal. Parce que la vérité, c'est que Natalie, c'est une gamine insolente, méprisante, immature, impulsive et capricieuse. Elle est vilaine la Natalie. Elle est méchante la Natalie. Mais putain, qu'est-ce qu'on l'aime. Elle a ce charme de déesse, cet attrait que seuls les pires salopes possèdent. Elle est diablement sexy, Natalie. Aussi bien mentalement que physiquement. Elle ce petit sourire moqueur aux coins des lèvres qui nous donne envie de l'embrasser pour le faire disparaître. Tu ne vas pas l'aimer, Natalie. Oh ça non. Mais tu vas adorer la détester. Tu vas la regarder passer dans les couloirs, comme si elle possédait le monde et tu vas te dire que tu peux pas la voir en peinture, mais qu'est-ce que t'adorerais être à sa place. Sans oublier que la demoiselle se croit au dessus de tout le monde. Elle passe devant toi à chaque fois et tu la regardes, un sourire de connard amoureux aux lèvres. La légende dit que l'on tombe tous amoureux de Natalie la première fois qu'on la voit. Tu y crois ?

Et puis, en plus de tout ça, elle est autoritaire, la rouquine. Elle adore donner des ordres mais supporte pas en recevoir. Elle a vrai un problème avec l'autorité, faut croire. Elle fera le contraire de ce qu'on lui dit juste pour prouver qu'elle peut. Elle est ferme, la prof d'éco. Elle se laisse surtout pas faire. Ces élèves peuvent en témoigner. Du meilleur élève au dernier crevard de la classe, elle s'en tape, c'est tout le monde le même traitement. Elle ne ménage personne, de 15 à 20 ans. Mais c'est pour le bien des enfants, qu'elle dit la Natalie. Vu le rythme soutenu qu'elle leur impose, ils sont bien obligés de s'y adapter et de reprendre le top niveau. Elle les éduque à la dur ces gosses, mais je vous jure que ça marche. C'est pas au goût de tout le monde et faudrait la voir en cours la demoiselle. Elle parle mal aux petits cons qui se la pètent. Et puis, faut pas compter sur elle pour être à l'heure. Madame est paresseuse, mais pour faire bien, on dira qu'elle fait des efforts. Mais bien sûr, ce qui se passe dans la classe reste dans la classe. Faudrait pas que la doyenne l'apprenne.

Parce que même si elle s'en fout de pas mal de choses, elle ne voudrait pas s'attirer des problèmes, Natalie. Si elle est virée, comment pourrait-elle se payer la quantité excessive de vêtements hors de prix qu'elle achète ? Oh qu'elle aime l'argent, notre vilaine rouquine. Elle aime les choses chères, parfaitement représentative du phénomène de consommation ostentatoire. Elle ne s'habille pas pour plaire, elle s'habille pour ensorceler. Et son physique de type mannequin lui permet toutes les folies, il faut le reconnaître.

Elle mesure un peu moins d'un mètre soixante-seize pour un poids modique de cinquante-cinq kilos. Sans doute un peu plus. Ses formes avantageuses ne sont plus à prouver. Une poitrine respectable, des courbes divines, des jambes interminables, un joli fessier moulé dans un jean en taille 36. Natalie, tu veux la mettre dans ton lit. Elle est du genre à semer le doute dans l'esprit des homosexuels, vous voyez. Et puis elle a de ces cheveux ! Sa crinière de flammes coulant comme une mer de feu dans son dos. Ah qu'elle est belle la Natalie. On voudrait la croquer, la dévorer, mais avant qu'on ait pu mettre le grappin sur elle, c'est elle qui met le grappin sur nous.

Elle a toujours un coup d'avance, Natalie. Elle est calculatrice, mortellement intelligente. Elle est joueuse aussi. Il faut se méfier d'elle, vous savez. Comme avec une fleur empoisonnée, on pourrait vite se laisser tenter.

DETAILS EN PLUS.
● Natalie fume assez régulièrement.
● Natalie adore faire la fête et la fête adore Natalie.
● Natalie est tatouée sur l'omoplate droit. C'est un attrape-rêve. Il n'y a pas de raisons, elle trouve juste cela jolie.
● Natalie est une fan d'Harry Potter.
● Natalie adore les dessins animés, les jouets, les sucreries et les céréales.

Il n'y a pas grand chose à dire sur la vie de Natalie, vous savez. C'est l'histoire typique de la gosse du riche, du quartier avec ses robes hors de prix, ses barrettes coûtant plus chères que la maison de tes parents et son insupportable air supérieur. C'est qu'elle est issu d'une famille de gens très riches, Nat. Papa, majeur de sa promotion de droit international qui part souvent travailler dans des pays très loin et Maman, chirurgien de grande renommée ! Ils étaient connus les Barthélemy, mais ça veut pas dire qu'ils étaient aimés, oh non non.

Dans les écoles privées où on la plaçait, elle avait jamais beaucoup de copains, Natalie. En même temps, qui voulait être ami avec la rouquine au regard assassin qui parlait comme si elle était reine ? Personne.
En tout cas, pas les gamins de l'école. Mais, elle s'en fichait notre Nat. Elle ne voulait pas de l'amitié des gens, elle n'en avait rien à faire de ça .Tout ce qu'elle voulait, la Nat, c'est le respect de ses camarades. Dès la primaire, c'était déjà un tyran. Si, si je vous jure. Ses parents recevaient souvent des lettres du principal pour mauvais comportements et dès qu'elle rentrait chez elle, sa mère lui faisait un clin d’œil en la disputant. Après tout, ça restait bon enfant.

Elle avait beau être une vilaine gamine, c'était une tête, Natalie. Elle réussissait tout le temps à l'école ! Première de sa classe partout ! Elle rendait ses parents fiers et puis, elle donnait l'exemple à ses petits frères aussi : sa paire de jumeaux préférée : Arthur & Edward. Deux petits monstres, huit ans plus jeune, qu'elle adorait absolument. Bah, vous savez, elle a eu une vie joyeuse Natalie. Pas besoin de s'éterniser. Elle est sortie majeur de sa promotion d'économie, la rouquine ! Rien que ça ! Bon après, c'est vrai qu'elle faisait beaucoup de conneries, qu'elle allait souvent en soirées, qu'elle se réveillait sans aucun souvenirs de la veille, mais ça l'a empêcher de réussir. Elle était heureuse. On peut dire qu'elle était plutôt heureuse.

Et puis, quand elle a eu vingt-cinq ans, Maman est morte. Comme ça, sans prévenir. Personne ne s'attendait à ce que le docteur Barthélemy se prenne un camion sur l'autoroute. C'était une année très triste, trop triste. C'était vide dans la villa Barthélemy sans Maman. Il y avait les jumeaux qui faisaient que des conneries pour se consoler, mais ils avaient pas la chance d'avoir le cerveau de leur sœur, alors ils frôlaient l'échec scolaire, y'avait Papa tout le temps parti, encore plus qu'avant, et y'avait Natalie, jeune diplômée de vingt-cinq ans, pas capable d'assumer ses responsabilités qui savait pas quoi faire de ses deux petits frères.

Mais un jour, ça a fini par passer. Petit à petit, le ciel s'est éclairci et c'est passé. La vie a repris un cours plus ou moins normal et le temps s'est réenchanté. Ensuite, y'a eu la surprise de Papa. Il est venu un jour et il a dit qu'il avait été engagé dans un cabinet encore meilleur, basé en Angleterre. Ni une, ni deux, les Barthélemy quittaient la France. Bien sûr, ça leur fit un pincement au cœur en partant. C'était triste de quitter le pays de Maman. Ah ! Qu'elle l'avait aimé la France, Maman. Elle chantait la Marseillaise des fois le soir, Maman

Elle manquait à tout le monde, Maman. Et pour lui faire honneur, Natalie se promit de réussir. Et c'est ce qu'elle fit. Vingt-huit ans, engagée à la Millenium Earl University ! La classe, pas vrai.

Et entre deux séances de débauches, un cours d'économie et une sieste, Natalie faisait tout pour rendre hommage à sa mère.