Pas très grande, probablement dans les alentours du mètre soixante-cinq. Plutôt mince. La taille fine. Le teint assez claire, légèrement pêche. Sûrement la crème qu’elle s’applique tous les jours et sans relâche sur son petit visage rond, lui donnant ce joli teint. Les clavicules distinctement dessinées et apparentes sous ses épaules. Chose qu’elle apprécie le plus chez elle et qu’elle se plaît à mettre en avant, les épaules souvent dénudées. Isuzu a l’allure plutôt élégante. Ça se voit dans sa façon de marcher, dans sa manière de se vêtir. L’élégance, c’est sûrement son charme, car à côté de ça, elle reste une demoiselle au physique plutôt anodin derrière ses traits eurasiens.

Elle possède des traits fins, un visage encore enfantin bien que son corps, lui, soit devenu celui d’une jeune femme. Elle possède de longs cheveux bruns aux reflets châtains. A quand remonte la dernière fois qu’elle les a coupés ? Elle-même ne saurait le dire. Ils descendent le long de son dos jusqu’au creux de ses reins, si fins et virevoltant au fil du vent. Pour la forme, elle a hérité des traits asiatiques de son père. De petits yeux, légèrement bridés. Pour la couleur, elle a les yeux clairs de sa mère. Un noisette, plutôt intense, laissant apparaître de légers reflets verts qui passent souvent inaperçus et qu’elle se plaît à rappeler chaque fois qu’on parle de ces yeux bruns. Ses lèvres sont fines, d’une teinte rosée et souvent recouvertes d’une couche brillante due au baume qu’elle s’applique régulièrement.
Sur son dos, la demoiselle s’est fait tatouer un long. N’est-ce pas là un animal qui lui correspond bien ? Loyauté, amour mais aussi le côté sauvage de la bête ?

Isuzu, c'est la délicatesse et la sensibilité. Elle est douce. Elle est agréable. Elle est reposante. Ses mouvements ne sont jamais brusques, jamais maladroits. Elle pose sa main sur vous, délicatement, vous effleurant presque, un aimable sourire au visage. C'est un peu ça, Isuzu.

Isuzu Knight, c'est un petit bout de femme d'à peine 19 ans. Elle est agréable, aimable. La plupart du temps. Elle est féminine, discrète, se tient toujours droite et prend soin des autres. Elle est rêveuse, distraite. Il lui arrive d'avoir la tête ailleurs. De ne pas écouter un seul mot de ce qu'on lui dit. Elle est sensible mais elle s'est promis de ne plus pleurer. Elle est attentionnée. Elle aime prendre soin des autres et aime veiller sur ceux qu'elle aime. On pourrait dire qu'elle a le cœur sur la main, même si comme tout être humain, elle a sa part d'égoïsme. En grande observatrice, elle a appris de ceux qui l'entourent qu'il faut parfois faire passer ses propres intérêts avant ceux des autres, qu'il faut parfois se faire passer avant les autres. De toute façon, n'est-ce pas là un des traits qui caractérisent l'homme? L'instinct de survie.

Cela dit, Isuzu est loin d'être la petite nunuche du coin. C'est une fille à principe. Une fille qui sait défendre ses principes.  Elle n'a toujours sa langue dans sa poche. Elle n'a pas toujours été comme ça, pourtant. Elle aime dire qu'elle est difficile à apprivoiser, un brin sauvage. Enfant, elle était plus le genre à pleurnicher qu'à défendre ses principes. Aujourd'hui, sa franchise peut être un défaut, comme une qualité. Mais elle fait d'elle une personne fidèle, une personne loyale. Elle se refuse de porter des jugements sur les gens avant d'avoir essayer de creuser un peu. Elle peut se montrer naïve. Sûrement qu'elle l'est un peu. Mais elle a également un esprit analytique. Elle observe. Sans rien dire. Puis, elle accorde sa confiance. Méfiante? Un peu. Mais après tout, comment pouvait-elle grandir sans se méfier d'autrui quand une des personnes les plus importantes pour elle appartenait à cet univers de gangs et d'armes? Isuzu est plutôt vive d'esprit. Mais surtout elle est curieuse. D'un tas de choses. Elle aime en apprendre sur les gens pour se faire une meilleure opinion comme elle aime apprendre et se cultiver. Apprendre. Isuzu s'est lancée dans des études de médecine, passionnée par le fonctionnement du corps humain et animée par le désir de soigner les autres. Isuzu est une jeune femme ambitieuse. Une jeune femme têtue. Une jeune femme qui ne sait pas comment lâcher l'affaire. Elle est encore un peu capricieuse. Cherchant à obtenir ce qu'elle désire. Elle sait faire la moue, elle sait faire les yeux doux et elle sait taper du pieds.  

Isuzu Knight est née dans un petit patelin, quelque part en Angleterre. Son mère était une jeune anglaise. Une dame qui prenait soin de ses apparences, une dame discrète qui venait d'un milieu moyen. Son père, lui, était un japonais venu travailler en Angleterre sur une simple opportunité qui lui tendait les bras. Ils s'étaient rencontrés un jour dans un café et des années plus tard, elle était née. Le reste, les détails, Isuzu n'en savait pas trop. Mais enfant, elle se plaisait à imaginer l'histoire de manière romantique. Elle avait grandi dans une famille aimante. Ses parents prenaient soin d'elle. A ses sept ans, toute la famille déménagea pour Londres. Son père avait été muté à la capitale. Un travail dans les bureaux. L'enfant découvrit donc comment était la vie dans une grande ville. Plutôt dépaysant, au début. Les gens vous semblent snobes, votre accent semble refuser de s'en aller et surtout vous êtes perdus. Mais pour une enfant de sept, ce n'était qu'une habitude à prendre avant de se sentir chez soi.

Un an plus tard, les choses changèrent encore. L'entreprise de son père connaissait des temps durs et le japonais fut victime d'un licenciement financier. A vrai dire, à cette époque, Isuzu ne comprenait pas et ne réalisait pas trop de quoi il s'agissait. Elle avait juste vu les mines graves sur le visage de ses deux parents, un soir où elle écoutait - comme à son habitude - aux portes. Si elle ne comprit pas trop, elle vit bien que les choses avaient changé suite à cet événement. Son père rentrait tard le soir. Souvent, elle veillait la nuit dans son lit à attendre qu'il rentre. Et elle entendait les inquiétudes de sa mère lui échapper quand son père franchissait le seuil de la porte. Quelques temps plus tard, le divorce fut prononcé. Isuzu n'en fut pas plus perturbée. A vrai dire, elle s'y était préparée. Des gamins dans sa classe avait également traversé des situations similaires. Des situations où les parents se séparaient. Alors à chaque cri provenant de la pièce familiale, cette possibilité prenait sa place dans sa tête. Ainsi quand elle fut devant le fait accompli, ce n'était plus qu'une fatalité à ses yeux. Dur à avaler mais une fatalité.

La garde fut alors partagée. Elle vivait avec maman la plupart du temps mais avait le droit de passer des weekends chez papa. Sa mère avait du penser qu'en présence de sa fille, le Japonais changerait ses habitudes. Quelle naïveté. Il continuait à sortir, laissant son enfant sans surveillance au domicile. Elle était grande maintenant, elle pouvait veiller sur elle-même. Très vite, la curieuse petite Isuzu eut l'idée de suivre son père, le soir quand il sortait. Discrètement, elle sortait de l'appartement et s'engouffrait dans les rues déjà sombres. La vérité était que son père vivait très mal son licenciement et s'était mis à avoir certaines fréquentations pas très conseillées. Parfois, il ne rentrait même pas.

De ces aventures, elle rencontra Xander Winchester. Cachée derrière sa poubelle, se pensant loin des regards, elle était tombée nez à nez avec lui. Elle n'avait rien su faire d'autres qu'agiter sa main en guise de salutations. Il était froid. Il avait une mine sévère sur le visage. Mais rien qui pouvait faire rebrousser chemin à la demoiselle. Elle l'avait alors supplié de ne rien dire à son père. L'avait-il fait? Elle ne l'avait jamais su. Tout ce qu'elle sait, c'est que loin d'être effrayée, elle était revenue les jours suivants et chaque jour, elle s'était élancée de tout son un mètre et des brouettes pour saluer Xander au loin. Jusqu'à jour où son père avait embauché une espèce de nourrice. Avait-il appris que la gamine sortait la nuit ou était-ce simplement des ordres données par sa mère?

Elle n'avait alors que 10 ans quand le drame se produisit. Un beau soir, son père ne rentra pas. Elle s'était levée un matin forcée de constater que son père n’était pas rentré. Elle avait attendu, encore et encore. Elle était restée debout devant la porte d’entrée. Comme un mauvais pressentiment. Et quand la porte d’entrée s’ouvrit finalement, son pressentiment devint alors une certitude. Quelque chose n’allait pas.  Ainsi, son père décéda dans une guerre de gang. Pour cette enfant, ce fut chose difficile à accepter. Elle aimait son père, malgré ce qu’en disait sa mère. Isuzu ne savait que pleurer. Elle ne savait que pleurer et demander des réponses. Elle avait besoin de réponses. C’est comme ça que, malgré elle, Xander prit une place importante dans sa vie. Elle recommença à sortir la nuit, quand toutes les lumières étaient éteintes. Elle rentrait tard le soir après les cours, prétextant aller à la maison d’une camarade de classe. Tout ça pour retourner au repère de son père. Là, où elle avait rencontré le bandit. La première fois, elle l’avait attendu de pieds fermes, les bras croisés, le visage aussi sérieux et sévère qu’il pouvait l’être. Chose compliquée, avec ses yeux rouges et gonflés par les pleurs. Et là voilà, qui réclamait des réponses. Qui demandait à savoir ce qu’il s’était passé. « Pourquoi mon papa est-il mort ? ». Et elle n’avait pas froid aux yeux, non. Elle était revenue encore et encore. Jusqu’à ce qu’au final, avec le temps, c’était plus devenue une habitude qu’autre chose.

Puis Isuzu a grandi. Avec le temps, les larmes se sont arrêtées de couler et la douleur est devenue supportable. L’enfant pleurnicheuse devint une femme forte. Elle ne pleure plus aussi souvent. Le soutien de sa mère lui a permis de s’épanouir et de découvrir ce qu’elle voulait faire de sa vie. Aujourd’hui, à 19 ans, Isuzu est une étudiante en médecine. Elle ne saurait trop dire ce qu’il l’a poussé vers cette voie. L’envie d’aider les autres, l’envie d’être utile, les maintes blessures que se faisaient Xander et l’incapacité de l’aider dans ses moments-là, ou peut-être tout simplement parce qu’elle avait les capacités d’y aller ? Elle ne sait pas trop. Elle sait uniquement qu’elle s’y plaît particulièrement. C’est donc de cette manière qu’elle s’est retrouvée à la Millenium University. Pour sa notoriété. Pour ce que la toute première directrice en avait fait. Mais aussi car avec les moyens de sa famille, elle pouvait se le permettre.

Mais si la demoiselle a bien changé, elle n’a, cependant, jamais cessé d’interroger Xander sur ce qu’il s’était réellement passé. Têtue, un peu.